Nombre de messages : 27112 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Sophie MENTER (1846-1918) 2008-09-05, 11:36
Sophie Menter est une pianiste, pédagogue et compositrice allemande née à Munich le 29 juillet 1846 et morte à Munich, le 23 février 1918. Considérée comme l’une des plus grandes pianistes virtuoses de son temps, son style de jeu robuste et électrisant l’a fait appeler à Paris "l’Incarnation de Liszt " dont elle était devenue l’élève préférée.
Elle est la fille du violoncelliste Joseph Menter (1808-1856) et de la chanteuse Wilhelmine Menter (née Diepold). Sophie Menter étudia le piano avec Siegmund Lebert et plus tard, avec Friedrich Niest. À l’âge de 15 ans, elle joua le Konzertstück pour piano et orchestre de Carl Maria von Weber avec Franz Lachner comme chef d’orchestre. Ses premiers concerts l’emmenèrent à Stuttgart, à Francfort et en Suisse. En 1867, elle est devenue célèbre pour son interprétation de la musique pour piano de Liszt au Gewandhaus de Leipzig.
À Berlin, elle fit la connaissance du célèbre pianiste Carl Tausig et devint l’élève de Franz Liszt en 1869 après avoir étudié avec Tausig et Hans von Bülow. Elle fut mariée de 1872 à 1886 au violoncelliste David Popper, avec qui elle eut une fille nommée Céleste. En 1881, elle se produisit en Angleterre et fut nommée membre honoraire de la Royal Philharmonic Society deux ans plus tard. En 1883, elle devint professeur de piano au Conservatoire de Saint-Pétersbourg (où elle noua des contacts étroits avec Tchaikovski, Rubinstein et Rimski-Korsakov), mais le quitta en 1886 pour continuer ses tournées de concert.
De 1887 à 1902, Sophie Menter habitait le château "Schloss Itter" au Tyrol qu'elle avait acquise en 1884 (Elle y reçut Liszt et Tchaikovski et le revendit en 1901), et à partir de 1905 elle vécut à Stockdorf près de Munich. À la fin de 1917, elle a déménagé chez son amie Alice Ripper à Munich, où elle est décédée en 1918.
La pianiste
Liszt a décrit Menter comme "ma seule fille en piano" ; il a proclamé qu "Aucune femme ne pouvait approcher d’elle" et il admirait surtout sa "main chantante". Le critique Walter Nieman a décrit son style comme "un mélange de virtuosité et d’élégance ; une grande sorte, ronde et pleine, de ton lisztien ; un tempérament fougueux ; un poids masculin sur les touches ; une plasticité dans lequel l’âme, l’esprit et la technique sont fondus dans l’harmonie et l’union". Après avoir entendu Menter en 1890, George Bernard Shaw a écrit qu’elle "produit un effet de magnificence qui laisse Paderewski loin derrière… Mme Menter semble jouer avec une splendide rapidité, mais elle ne joue jamais si vite que l’oreille ne puisse suivre, comme beaucoup de joueurs peuvent le faire et qui le font ; et c’est la netteté d’attaque et de l’intention donnée à chaque note qui rend son exécution si irrésistiblement impétueuse"
En raison de sa popularité, Menter a réussi avec une musique qu’aucun autre pianiste n’aurait touchée, y compris le Concerto pour piano nº 1 de Liszt, qu’elle a joué à Vienne en 1869, 12 ans après sa création désastreuse. Une de ses spécialités était un morceau intitulé Rhapsodies composé de trois des Rhapsodies hongroises de Liszt no 2, 6 et 12 ainsi que de fragments de plusieurs autres.
Bien qu’elle ait également composé diverses pièces pour piano, principalement dans un style brillant, elle parlait néanmoins de son propre talent de composition comme "misérable".
Tchaïkovski, qui connaissait bien aussi Menter, lui a dédié la partition complète de sa Fantasie de Concert. En séjournant avec elle en Autriche en septembre 1892, il a noté son Ungarische Zigeunerweisen (Concerto dans le style hongrois) pour piano et orchestre, il a également dirigé cette œuvre à sa première à Odessa quatre mois plus tard (Il a cependant été affirmé que Franz Liszt avait écrit la partie de piano ou du moins qu’il y avait mis la main, mais qu’il ne voulait pas que Tchaïkovski l’apprenne.)
L'énigme du Concerto en style Hongrois.
On sait que Liszt a composé en 1885 un Concerto en Style Hongrois pour Sophie Menter, oeuvre prévue pour piano et orchestre.
En septembre 1892, Sophie Menter demande à Tchaïkovski, qui séjournait chez elle, à Itter au Tyrol, de bien vouloir orchestrer pour piano et orchestre ses Ungarische Zigeunerweisen qu'elle venait de composer. Ce qui fut fait et créé à Odessa sous la direction de Tchaïkovski le 4 février 1893.
D'après les musicologues, il semblerait en fait que Sophie a présenté à Tchaïkovski le concerto en Style hongrois de Liszt en le faisant passer pour sien, mais pour la bonne cause, car Tchaïkovski n'aurait jamais accepté de retoucher une oeuvre de Liszt, fut elle inachevée.
Ce qui est sûr, c'est que le concerto (enregistré entre autres par Leslie Howard), "sonne" absolument comme le Liszt des rhapsodies ou de la Fantaisie Hongroise. Alors, le mystère demeure...
Œuvres
Ungarische Zigeunerweisen pour piano et orchestre (première représentation à Odessa en 1893) Tarantella en ré majeur pour piano solo, op. 4 (1907) Romance en fa majeur pour piano solo, op. 5 (1907) Mazurka en ré mineur pour piano solo, op. 6 (1909) Petite valse en ré majeur pour piano solo, op. 7 (1909) Etude en sextes en fa dièse majeur pour piano solo, op. 8 (1910) Etude en la bémol majeur pour piano solo, op. 9 (1910) Consolation pour piano solo, op. 10 (1911) Waltz (Dédiée à Claudio Arrau) pour piano solo, WoO
https://www.youtube.com/watch?v=kT6WVx9JqwA
joachim Admin
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Sujet: Re: Sophie MENTER (1846-1918) 2018-08-20, 11:17
Voici donc cette Rhapsodie-concerto sur des thèmes tziganes de Menter/Liszt/Tchaikovski ?
https://www.youtube.com/watch?v=zAwPu38M-sI
Qui peut dénouer cette énigme ? Pour moi c'est un concerto inachevé de Liszt orchestré par Tchaikovski Je ne sais pas quelle part attribuer à Sophie Menter, sinon d'avoir persuadé Tchaikovski d'orchestrer une œuvre de Liszt.