Johann Gottfried ECKARD (1735-1809)

Johann Gottfried Eckard est un compositeur allemand né le 21 janvier 1735 à Augsbourg et mort le 24 juillet 1809 à Paris.

Il commence à apprendre le métier de graveur sur cuivre, puis passe à la peinture de miniatures. Véritable autodidacte, il apprend seul le clavecin et le pianoforte en étudiant la méthode de C.P.E. Bach "Versuch über die wahre Art das Clavier zu spielen".
En 1758, il émigre à Paris avec Andreas Stein, le constructeur de pianos, originaire d'Augsbourg comme lui.

A Paris, Eckard travaille d'abord comme peintre de miniatures mais il montra rapidement un grand talent avec les instruments à clavier. C'est à ce moment-là qu'il a commencé à participer à des récitals et à des concerts en tant que professeur de clavecin.

Quelques années plus tard, en 1763, il reçut la visite de Léopold Mozart avec qui il partageait une amitié étroite. La même année il publie son opus 1, "six sonates pour le clavecin", suivi l'année suivante par ses variations sur le Menuet d'Exaudet, célèbre violoniste parisien (intitulées "Menuet d'Exaudet avec des variations pour le clavecin", sans n° d'opus).

En 1773, il publie son opus 2, "Deux sonates pour le clavecin ou le pianoforte".

À partir des années 1780, il acquit une renommée remarquable, notamment pour sa virtuosité en tant qu'interprète admiré par des auteurs tels que Grimm, La Borde et Charles Burney. Les sonates de son opus 1 de 1763 furent les premières écrites à Paris pour le nouvel instrument qu'était le piano forte.

Johann Gottfried Eckard est décédé à Paris en juillet 1809.

Les trois groupes d'oeuvres sus-mentionnés sont les seules du compositeur qui sont conservées. D'après le théoricien allemand Schubart, il existait d'autres oeuvres (dont des concertos), désormais perdues.

Le jeune Mozart a transcrit pour piano et orchestre, en 1764, la sonate op 1 n° 4 dont elle forme un des mouvements du concerto K 40.

Après l'intégrale des quelques compositions disponibles pour piano d'Eckard (soit 8 Sonates et les variations Exaucet) par Miklos Spanyi, chez Hungaroton :



notre Brigitte Haudebourg nationale a enregistré 6 sonates et les Variations sur ce CD :



Il y a les opus 1 à 3 et les deux sonates opus 2, plus une sonate en sol majeur sans opus pour laquelle il n'y a aucune explication dans le livret.

Ce qui est sûr c'est que les sonates opus 1 et 2 font penser à Carl Philip Emmanuel Bach, alors que celle en sol est plus d'esprit classique. Est ce une sonate plus tardive que l'on a retrouvée ? Mystère...

Johann Gottfried Eckard [Eckardt, Eckart] (Augsbourg, 21 janvier 1735 - Paris, 24 juillet 1809) est un pianiste et compositeur allemand, actif en France.

Dans sa jeunesse, il devient graveur sur cuivre professionnel et acquiert sa formation musicale dans ses loisirs, principalement auprès de C.P.E. Bach et son "Versus and its six Probesonaten". En 1758, le facteur de pianos et d'orgues Johann Andreas Stein l'emmena à Paris, où il vécut le reste de sa vie.

Au début, il subvenait à ses besoins en peignant des miniatures, un métier dans lequel il possédait apparemment une habileté considérable. Il pratique le piano pendant son temps libre et développe rapidement une grande facilité. De nombreux concerts réussis lui ont rapidement valu une renommée et de nombreux étudiants. Léopold Mozart fit la connaissance d'Eckard lors de sa visite à Paris à l'hiver 1763-1764 et lui exprima une haute estime. Grimm, dans sa Correspondance littéraire, qualifie Eckard de « le plus fort » de tous les compositeurs parisiens, déclarant qu'« il a du génie, les plus belles idées, avec une manière de jouer pleine de sentiment et d'une extraordinaire légèreté ». Qu'il ne s'agisse pas d'une captation passagère des milieux musicaux parisiens est attesté par J.-B. de La Borde, qui déclara en 1780 que l'exécution d'Eckard au clavier était "la plus brillante et la plus agréable" et qu'"il excelle particulièrement à préluder des heures entières à faire passer le temps comme des instants pour ceux qui l'écoutent". Burney a témoigné davantage de la haute estime que lui portaient ses contemporains:

"Il y a beaucoup de grands musiciens allemands dispersés dans toute l'Europe, dont le mérite est peu connu en Angleterre, ou même dans leur pays natal ; parmi ceux-ci se trouve Eckard, qui a été cinquante ans à Paris. Ce musicien n'a publié que peu ; pourtant d'après ce qui a apparu, il est manifeste que c'est un homme de génie et un grand maître de son instrument."

A sa mort, le "Mercure de France" déclara qu'il était "le claveciniste le plus célèbre d'Europe". Eckard a deux prétentions à l'importance historique : il fut le premier compositeur à Paris à concevoir des sonates pour pour piano, et il prévoyait la grande vogue que connaîtrait le piano plusieurs années avant que cet instrument ne soit accepté dans les salons et salles de concert de Paris.

Malheureusement, seules trois œuvres de lui ont été publiées : les six sonates op.1 (1763), deux sonates op.2 (1764) et un ensemble de variations (1764) sur le « Menuet d'Exaudet ». Bien que la page de titre de l'op.1 ne spécifie que le clavecin, la préface d'Eckard étend l'exécution de l'œuvre au piano ; et son indication méticuleuse des nuances dynamiques (par exemple la n° 6, deuxième mouvement), une pratique jusque-là inconnue à cette époque, montre clairement sa préférence pour ce dernier instrument. Le piano et le clavecin sont spécifiés sur la page de titre de son op.2, et la musique révèle une considération encore plus grande pour les caractéristiques idiomatiques du nouvel instrument.
Les sonates d'Eckard ne suivent aucun modèle établi en ce qui concerne l'organisation formelle: la moitié sont en trois mouvements, deux se composent de seulement deux mouvements et deux autres sont coulées en un seul mouvement assez étendu (op.1 nos.4–5).

Contrairement aux sonates des compatriotes émigrés d'Eckard à Paris, aucune n'appelle d'instruments d'accompagnement pour rehausser l'expression. La texture est parfois animée par l'implication contrapuntique de la main gauche ; et dans un effort pour donner à l'accompagnement une plus grande signification musicale, Eckard ne s'est pas limité au motif de basse d'Alberti, mais l'a plutôt utilisé comme l'un des nombreux dispositifs.



Sonate en si bémol majeur op. 1 n° 1



https://www.youtube.com/watch?v=rianIwAjIW8

Sonata I en Si bémol majeur, Oeuvre I (c.1763)

Performers: Brigittе Hаudеbourg (fortepiano)

Sonata I en Si bémol majeur, Oeuvre I (c.1763)
1. Cantabile 0:00
2. Amoroso 4:01
3. Allegro assai 7:29