FEDELE Ivan, né en 1953

J' ai cru lire quelque part que ce "duo des chats" s' apparente autant à Rossini que l' Adagio à Albinoni ( donc ne serait pas de lui).

Quelqu' un a une info là-dessus ?

Autre curiosité féline le duo " nun liebes Weibchen" de Benedikt Schack,orchestré par son ami Mozart en 1790 et répertorié sous le numéro Köchel 625.

On est loin de Fedele mais c' est nettement plus rigolo

http://media.putfile.com/14---Nun-liebes-Weibchen-ziehst-mit-mir-KV-625-592a

Gunther,range tes couteaux :Joachim et moi n' avons rien contre toi !

benoît a écrit:

J' ai cru lire quelque part que ce "duo des chats" s' apparente autant à Rossini que l' Adagio à Albinoni ( donc ne serait pas de lui).

Quelqu' un a une info là-dessus ?

De mon côté pas d'info, mais je pense que Joachim va nous sortir ça de derrière les fagots, d'aprés un document en ma possession, autenthicité de l'Adagio serait contestable.

benoît a écrit:

Autre curiosité féline le duo " nun liebes Weibchen" de Benedikt Schack,orchestré par son ami Mozart en 1790 et répertorié sous le numéro Köchel 625.

On est loin de Fedele mais c' est nettement plus rigolo

http://media.putfile.com/14---Nun-liebes-Weibchen-ziehst-mit-mir-KV-625-592a

Gunther,range tes couteaux :Joachim et moi n' avons rien contre toi !

Moi non plus, je n'ai rien contre Gunther, chacun ses idées

Je n'avais pas encore pris connaissance de ce fil et je me suis beaucoup amusé de vos discussions. Mes oreilles se sont posées, ce soir, sur deux oeuvres d'Ivan Fedele, Maja (1999) pour soprano (Françoise Kubler) et six instruments, sur un texte de Giuliano Corti, et Erinni (1998) pour cymbalum, piano et vibraphone. La première chose qui m'a frappé dans cette musique, c'est le travail harmonique, le geste insolent de la flûte dans Maja, l'association inhabituelle que forment le cymbalum, le vibraphone et le piano dans "Erinni", un son très peaufiné, une minutie, qui confèrent à ces oeuvres une certaine beauté. Ces qualités mentionnées, je ne peux pas dire non plus que ces musiques me transportent complètement; disons qu'elles me procurent un plaisir mitigé, rien de plus. Ce CD qui m'a coûté deux malheureux Euros chez un petit disquaire parisien, contient encore trois oeuvres que je n'ai pas encore réécoutées. Je compte sur elles pour que ce cd fasse partie ou non de ma discothèque.

Icare a écrit:

Je compte sur elles pour que ce cd fasse partie ou non de ma discothèque.

Dans la négative, il ira à la poubelle ?

J'avais complètement oublié ces discussions parfois enflammées, avec Phrygien et Gunther qui sont partis depuis déjà pas mal de temps. Et je retrouve notre amie Cécile (Ludwig) avec beaucoup d'émotions. C'est qu'elle nous manque cruellement, comme Felyrops...

Sur le duo des chats, il me semble avoir répondu ailleurs. De toute façon il n'est pas de Rossini, c'est une compilation sur des thèmes de Rossini due à Berthold, joint à une cavatine de chat (Katte-Cavatine) de Weyse.

Pour en revenir à l'objet de la discussion, Ivan Fedele, je ne crois pas avoir écouté autre chose de nouveau, mais en fait je n'ai pas envie d'approfondir

Pour ma part, avec le cd évoqué dans mon commentaire, ci-dessus, je suis dans une lente découverte de ce compositeur. C'est un cd de musique de chambre et il me faudra donc écouter quelques-unes de ses musiques orchestrales pour me faire une idée un peu plus complète. Pour l'instant, concernant FEDELE, je ne parlerai ni de grand enthousiasme ni de déception, plutôt d'un entre-deux assez positif. J'ai, par exemple, sans avoir été transcendé, trouvé très intéressant la relation intense qu'il y a dans Paroles y Palabras (2001), entre la voix de soprano (Françoise Kubler) et le violoncelliste (Christophe Beau). J'ai vraiment trouvé ce duo original et saisissant. J'ai même la forte impression que les futures écoutes m'aideront à l'apprécier mieux encore. Il y a vraiment quelque chose de réussi dans cette association voix/violoncelle. Son Modus (1995) pour clarinette basse et percussion clavier ne m'a, en revanche, pas ébloui. Je retrouve ce caractère un peu engourdissant de Erinni qui, sans me déplaire, ne me fascine pas plus que ça non plus. Heureusement, Imaginary Island (1992) pour flûte, clarinette basse et piano, est une oeuvre plus lumineuse, plus effervescente, apportant ainsi une sympathique conclusion à cet album qui, désormais, trouvera une petite place dans ma collection.

Citation :

Dans la négative, il ira à la poubelle ?

Non, le cd est en très bon état, bien présenté, de plus Fedele a quelques admirateurs. L'ayant acheté à deux Euros, je connais un magasin qui me l'aurait acheté à ce prix-là et peut-être même un petit peu mieux.

Citation :

Et je retrouve notre amie Cécile (Ludwig) avec beaucoup d'émotions. C'est qu'elle nous manque cruellement, comme Felyrops...

Je trouve très bien qu'elle ait ouvert ce topic même si elle a toujours témoigné de son peu d'affinité pour la musique moderne, en général. J'en ai bien ouvert un sur Claude Ledoux en connaissance de certaines de ses oeuvres qui m'ont, je le reconnais volontiers, ennuyé. Ce n'est pas important car, demain, je peux très bien tomber sur une de ses créations qui va beaucoup me plaire, comme c'est justement arrivé avec Nicolas Bacri.

Je n'ai toujours pas abordé la musique orchestrale, voire concertante, d'Ivan Fedele mais il ne faut surtout pas y voir un signe révélateur de désintérêt pour l'oeuvre de ce compositeur. Je ne souhaite pas me contenter de sa musique de chambre, celle que j'ai réécoutée hier soir. Il y eut d'abord Maja pour soprano et six instrumentistes, sur un texte de Giuliano Corti, commande de l'Etat français, créé le 25/09/1999 à la Biennale de Venise par la soprano Françoise Kubler et l'ensemble "Accroche Note". Il y a une autre pièce avec voix solo, Paroles y Palabras (2001) pour soprano et violoncelle, également interprétée par Françoise Kluber: Christophe Beau est le violoncelliste, le 18/02/2001 au Festival Présence, répondant à une commande du Musée d'Art Contemporain de Strasbourg. Ces deux oeuvres avec soprano sont certainement celles qui me touchent le plus, surtout Paroles y Palabras. Le rapport tendu et passionné entre la voix et le violoncelle a fini par faire son chemin en moi. Il a conquis la circonspection d'une première écoute et même d'une seconde. Encore une musique qui s'apprivoise même si je n'en ressors pas complètement fasciné, subjugué. Tout ne peut transporter au firmament même si la bonne volonté est là. Le talent du créateur? La sensibilité de l'auditeur? Son degré d'acception d'un modernisme parfaitement assumé? Autant d'éléments qui jouent un rôle sur la perception d'une oeuvre; perception émotionnelle et intellectuelle. Chercher, inventer, me semblent être des démarches plus satisfaisantes que de refaire inlassablement ce qui a déjà été fait et déjà transcendé. Donc, avec Ivan Fedele, je suis dans l'appréciation d'une recherche, une recherche sur le plan sonore, de l'harmonie, et sans être au top de ce que j'aime dans la musique contemporaine, sa musique dessine progressivement en moi son petit monde âpre et poétique. Il le réussit avec presque autant de brio dans Imaginary Islands (1992) pour flûte, clarinette basse et piano. Très expressionniste! Erinni (1998) a la singularité d'un instrumentarium atypique qui n'est pas pour me déplaire: cymbalum, piano et vibraphone. Modus (1995) fait jouer la clarinette basse et les percussions claviers.

Paroles y Palabras (2001) pour soprano et violoncelle évoque des sujets et des périodes humaines qui m'ont toujours fasciné:

<<Il s'agit d'un cycle de quatre pièces dont le titre laconique fournit la matière première du chant. De la Révolution Française ("Allons...", "Ca ira") à la guérilla sud-américaine incarnée par Che Guevara ("Querida presencia", "Hasta siempre"), le climat est à la rebellion. Chaque volet de Paroles y Palabras peut alors être interprété comme une échappée musicale au sens large. "Allons..." amorce une ligne de fuite phonétique à partir du mot emprunté. Au sein d'un duo de plus en plus distendu, la soprano s'écarte progressivement de la voie tracée par le violoncelle. Elle s'en dégage, s'élève, s'épanouit puis retombe subitement à son point de départ. "Ca ira" zigue-zague sous l'impulsion du violoncelle dans de multiples contrées musicales. "Querida presencia" passe de l'atmosphère enjouée à la mélancolie diffuse selon une mutation antithétique qu'Ivan Fedele amplifie dans "Hasta siempre" entre présence activiste et retrait poétique.>> Pierre Gervasoni.

C'est toujours intéressant de se relire et de prendre conscience de l'évolution de ses propres impressions lorsqu'elles existent. Parce que bien sûr, il arrive aussi que des ressentis, positifs ou négatifs, n'évoluent pas avec le temps, et cela malgré les écoutes et réécoutes dignes que j'ai pu accorder à telles ou telles oeuvres ou à tels ou tels compositeurs. J'entends par "écoute digne" une écoute intégrale et attentive d'une oeuvre, peu importe d'ailleurs la période à laquelle elle appartient et le style qui la caractérise; baroque, classique, romantique, moderne, jazzy, atonale, minimaliste, etc... S"il existe donc chez moi des ressentis positifs ou négatifs qui n'évoluent pas ou si peu avec le temps, et cela malgré des écoutes ponctuelles, ce que je vis avec les cinq oeuvres de musique de chambre d'Ivan Fedele est une toute autre expérience, une expérience qui m'est finalement assez fascinante. Le plus formidable est que, désormais, chacune de ces compositions, deux avec voix de soprano et trois autres purement instrumentales, me conduisent à reconsidérer de plus en plus mes "jugements" précédents. Je place des guillemets à "jugements" car je n'aime pas ce mot et ne considère pas mes ressentis ou mes impressions comme des "jugements". Aujourd'hui, j'ai vraiment eu l'intuition d'avoir apprécié ces cinq créations d'Ivan Fedele à leur juste valeur, d'en avoir enfin saisi toute la poétique. Je n'ai jamais autant apprécié Erinni pour cymbalum, piano et vibraphone, au point que je me demande aujourd'hui pourquoi je n'ai pas été aussi enthousiaste dès la première écoute. Ce n'était pourtant pas une écoute de 30 secondes sur Amazon, mais une écoute scrupuleuse, entière. Il y a pourtant dans Erinni tous les éléments susceptibles de m'accrocher; la sonorité charismatique du cymbalum, le jeu incisif et parfois percutant du piano et la beauté fragile du vibraphone. J'ai aussi beaucoup aimé Modus et Imaginary Islands, des pièces qui avaient certes déjà retenu toute mon attention, mais là, disons que j'ai été charmé pendant toute la durée de l'album:

--Maja (1999) pour soprano et six instruments - Françoise Kubler.
__Erinni (1998) pour cymbalum, piano et vibraphone - Luigi Gaggero - Michèle Renoul - Emmanuel Séjourné.
--Paroles y Palabras (2001) pour soprano et violoncelle - Françoise Kubler & Christophe Beau.
__Modus (1995) pour clarinette basse et percussion clavier - Armand Angster - Emmanuel Séjourné.
--Imaginary Island (1992) pour flûte, clarinette basse et piano - Mario Caroli - Armand Angster - Michèle Renoul.
Ensemble "Accroche Note".

Ce cycle m'aura en tout cas permis de retrouver un instrument que j'aime beaucoup, la clarinette basse, tout d'abord seule: Come un'onda d'Ennio Morricone et Ombra de Franco Donatoni, puis accompagnée par d'autres instruments comme ici avec deux oeuvres d'Ivan Fedele; Modus et Imaginary Island.