Pierre DANDRIEU (1664-1733)

J'étais persuadé qu'un fil avait été ouvert pour les Dandrieu (Pierre et Jean-François), mais je n'ai rien trouvé, ni à Dandrieu, ni à Andrieu, ni à D'Andrieu

Pierre Dandrieu (d'Andrieu), baptisé à Angers le 21 mars 1664, et décédé le 20 octobre 1733, à Paris, est un prêtre, compositeur et organiste français.

Il a été formé à l'orgue par Nicolas Lebègue, et peu de temps après ses études, il tient l'orgue de l’église Saint-Barthélemy, aujourd’hui détruite, sur l’île de la Cité à Paris, durant plus de 40 ans. Après sa mort, son neveu Jean-François Dandrieu lui succède à cette même tribune en 1733.


Œuvres

Pierre Dandrieu publie vers 1714 un livre de 42 noëls et pièces diverses pour l’orgue (surtout) ou le clavecin, recueil publié à nouveau entre 1721 et 1733 (v. 1725 selon la BnF) :

NOELS. /O Filii, Chansons de Saint Jacques, /Stabat Mater, et Carillons. /Le Tout Revû augmenté /et Extrêmement Varié, et mis pour L’Orgue /Et pour le Claveçin. /par Mr. Dandrieu /Prêtre et Organiste de St. Barthelemy /À Paris. (s. d.)
1. À la Venue de Noel.
2. Une Jeune Pucelle.
3. Chantons je vous prie Noel hautement.
4. Or nous dites Marie.
5. Joseph est bien Marié.
6. Voici le jour Selemnel.
7. Je me suis Levé.
8. Marchons, Marchons Gaïement.
9. Adam ou est tu.
10. Chretien qui Suivez l’Eglise.
11. Nous Sommes en voïe.
12. Puer nobis Nascitur.
13. Grace soit rendüe a Dieu de la Sus.
14. Savez-vous mon cher Voisin.
15. Mais ou san est allé Nau.
16. Quand je M’Eveillai et eus assez dormi.
17. Chantons je vous prie.
18. Vous qui desirez Sans fin.
19. Noel cette Journée.
20. Quand le Sauveur Jesus-Christ fut né de Marie.
21. Sortons de nos Chaumines.
22. Joseph tu fus bien Joyeux.
23. Chantons de voix Hautaine.
24. Noel pour l’Amour de Marie.
25. Laissez paitre vos bestes.
26. Tous les Bourgeois de Châtres.
27. Chantons je vous prie Noel hautement.
28. Quoi ma voisine es tu fâchée.
29. Allons voir ce divin gage.
30. Michau qui causoit ce grand Bruit.
31. Une Bergere Jolie.
32. Le Roy des Cieux vient de Naître.
33. Ou s’en vont ces gais Bergers.
34. A minuit fut fait un Reveil.
35. A minuit fut fait un Reveil.
36. Jacob que tu es habile.
37. Si c’est pour ôter la Vie.
38. Stabat mater
39. O Filii et Filiæ.
40. Chanson de Saint Jacques.
41. 2e Chanson.
42. Carillon ou Cloches.

Plusieurs de ces pièces seront reprises et remaniées ultérieurement (par son neveu Jean-François ?), et publiées en 1759, plus de 20 ans après la mort du neveu.

Il publie aussi 3 airs dans Recueils d'airs sérieux et à boire chez Ballard, à Paris : Mes yeux par leur langueur extrême (août 1697), L'amour s'est fait pour la jeunesse et Petits oyseaux sous ces feuillages (avril 1699).




https://www.youtube.com/watch?v=vdRINzj3JSY

Il semble bien que l'on retrouve une bonne partie de ses Noëls attribués à son neveu Jean-François...qui les a peut être modifiés ou se les ai carrément appropriés? ...Il semble en fait que tous ces "Noels " de cette époque ont été repris de Noëls "populaires" "orchestrés", si l'on peut dire par les organistes compositeurs de l'époque...

En effet, Jean, ces Noëls variés sur des airs populaires ont apparemment été repris par Pierre et "arrangés" par Jean-François. "Joseph est bien marié" doit avoir été particulièrement populaire puis qu'on le retrouve non seulement chez les Dandrieu mais aussi chez Balbastre, Charpentier, Delalande, André Raison et Corrette (et même bien plus tard chez Alexandre Guilmant).

Avec un petit peu d'avance  

Or dites-nous Marie

Organist -Jeanne MARGUILLARD (1910-1993)

Le détail :

Tracklist:
0:00:00 Ofertoire pour le jour de pâques, o filii & filae

Première suite:
0:06:38 I. Ofertoire
0:11:08 II. Fugue sur l’hymne ave maris stella
0:13:18 III. Fugue sur l’hymne des apôtres exultet &c.
0:14:55 IV. Basse de cromorne
0:16:18 V. Duo sur la trompète

Magnificat:
0:18:20 I. Plein jeu
0:20:13 II. Duo
0:21:36 III. Trio
0:22:53 IV. Basse de trompète
0:24:21 V. Flûtes
0:25:50 VI. Dialogue

Deuxième suite:
0:27:43 I. Ofertoire
0:32:52 II. Duo, en cors de chasse sur la tromp.
0:33:59 III. Trio avec la pédale
0:35:24 IV. Duo sur la trompète

Magnificat:
0:37:04 I. Plein jeu
0:38:40 II. Duo
0:39:41 III. Trio
0:40:42 IV. Basse et dessus de trompète
0:41:59 V. Flûtes
0:43:58 VI. Dialogue

Troisième suite:
0:45:23 I. Ofertoire
0:48:35 II. Fugue
0:50:40 III. Fugue
0:52:49 IV. Trio
0:54:21 V. Cromorne en taille
0:56:14 VI. Duo sur la trompète

Magnificat:
0:57:58 I. Plein jeu
0:59:23 II. Duo
1:00:38 III. Trio
1:02:12 IV. Basse de cromorne
1:03:37 V. Recit de nazard
1:05:14 VI. Dialogue

Quatrième suite:
1:07:00 I. Ofertoire
1:10:28 II. Tierce en taille
1:12:53 III. Muzète

Magnificat:
1:14:39 I. Plein jeu
1:16:03 II. Duo
1:16:58 III. Trio
1:18:36 IV. Basse de trompète
1:20:22 V. Flûtes
1:22:02 VI. Dialogue

Cinquième suite:
1:23:54 I. Ofertoire
1:26:41 II. Fugue
1:28:45 III. Fugue
1:30:58 IV. Trio avec la pédale

Magnificat:
1:32:29 I. Plein jeu
1:34:04 II. Duo
1:35:28 III. Trio
1:37:09 IV. Basse et dessus de trompète
1:38:28 V. Recit de trompète…
1:40:46 VI. Dialogue

Sixième suite:
1:42:55 I. Ofertoire
1:46:39 II. Muzète
1:48:35 III. Tierce en taille
1:51:22 IV. Duo sur la trompète

Magnificat:
1:52:43 I. Plein jeu
1:54:17 II. Duo
1:55:25 III. Trio
1:56:56 IV. Basse et dessus de trompète
1:58:26 V. Flûtes
2:00:01 VI. Dialogue


Le commentaire

Alors que les vers du Magnificat ont une séquence logique, les autres mouvements des suites sont planifiés quelque peu au hasard. Même en mettant de côté l'hymne Pascal dans la Première Suite, les morceaux restants n'ont aucun ordre apparent, reflétant peut-être le désir de rendre la publication aussi utile que possible. Les deux fugues de la première suite sont les seules pièces de cantus firmus du recueil et sont basées sur l’hymne Ave Maris Stella et la proclamation du Pascal Exultet coelum laudibus (CD 1 : 3 et 4). Comme les autres fugues, qui sont indépendantes, le style est sérieux : chacune est marquée Majestueusement [sic] et suit les prescriptions de plusieurs préfaces de compositeurs de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle. Bien qu'aucune fugue de cette époque ne soit aussi soigneusement élaborée que celles de l'organiste rouennais Jehan Titelouze (Paris, 1623 et 1626), leur placement dans des messes d'orgue et des hymnes organisés, souvent comme le deuxième couplet d'un Kyrie, d'un Gloria ou d'un hymne, démontre une association sous-jacente entre genre et rhétorique.
Nous constatons des associations similaires avec les mouvements d’ouverture de chaque Magnificat, mais ils fonctionnent à deux niveaux. Ils sont austères et réservés uniquement à une combinaison de jeux plein jeu : jeux de fondation de 16 pieds aux deux mélanges mais sans anches. Selon André Raison, ils doivent être joués solennellement avec un doigt legato absolu. Une deuxième association rhétorique est le lien entre l'enregistrement et le texte. Il a été mentionné que les fugues étaient souvent utilisées comme deuxième couplet des hymnes et dans les sections de messe, et une association similaire entre un plein jeu et le premier Kyrie, Gloria ou Sanctus, ou le premier couplet d'un psaume ou d'un cantique, existe dans presque tous les chants. publication du compositeur d'orgue jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Ce n’est pas un hasard puisque l’association de sons et de textes aiderait à guider les fidèles – dont beaucoup n’étaient ni alphabétisés ni ne connaissaient le latin – à travers les complexités de la cérémonie. En effet, une telle association s’inscrit parfaitement dans la philosophie inclusive des cérémonies.