Charles CHAYNES (1925-2016)

Un compositeur français encore vivant et particulièrement méconnu.



J'ai découvert récemment un opéra ("Noces de sang") et un splendide recueil de mélodies avec orchestre "Pour un monde noir" (poèmes d'auteurs africains : Wade, Bolamba, Diop et Césaire mis en musique) que je vous recommande (surtout ceux qui apprécient l'univers d'Ohana ou de Messiaen).

plusieurs musiques avec une interview à écouter ici :
http://www.canalacademie.com/emissions/hab239.mp3

J'ai écouté quelques oeuvres de lui, il y en a d'assez classiques (sonate pour violon et piano, la symphonie)) que j'aime bien, mais d'autres résolument trop modernes pour moi (commentaires concertants, concerto pour orgue, concordances pour piano et percussions).

M'zab et Pour un monde noir sont, pour moi, "entre les deux". Autrement dit, je les écoute sans joie mais sans déplaisir non plus

Tiens, je vais essayer de faire une bio sur lui si je trouve quelque chose sur le Web

très content que tu le connaisses (et bien mieux que moi évidemment ! )

dur, dur de trouver les Cds tout de même (évidemment ils n'ont pas un seul CD à Limoges - il a fallu que j'achète tout... faut vraiment du fric quand on aime comme moi les musiques qui sortent des sentiers battus )

Charles Chaynes, né à Toulouse le 11 juillet 1925 et mort le 24 juin 2016 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), est un compositeur français dont les parents étaient musiciens et professeurs au conservatoire de cette ville.


Après des études au conservatoire de Toulouse, il poursuit ses études au Conservatoire de Paris, où il travaille le violon, l'harmonie, la fugue et la composition sous la direction de Darius Milhaud. Il obtient en 1951 le premier grand prix de Rome et séjourne à la Villa Médicis de 1952 à 1955. En 1965, il reçoit le grand prix musical de la Ville de Paris.

De 1965 à 1975, il est directeur de la chaîne France Musique à l'ORTF et de 1975 à 1990 chef du Service de la création musicale à Radio France.

Il est élu à l'Académie des beaux-arts le 9 novembre 2005, au fauteuil de Marius Constant. Sa musique a remporté de nombreux prix du disque, lors de l'enregistrement de ses œuvres, de 1968 à 2003.

Selon Antoine Goléa, Charles Chaynes est, « comme Dutilleux, un de ces excellents élèves du Conservatoire de Paris, Prix de Rome, à qui l'apprentissage académique a servi de fondement à une évolution prudente et avisée vers la réflexion et le langage de la modernité.

"Dans ma vie, dans toutes mes oeuvres, j'entrouvre une fenêtre vers un horizon d'espoir, de lumière" [Charles Chaynes] (1995)
"Le langage importe peu s'il y a un contenu musical expressif" [Charles Chaynes] (Emission de Canalacademie 2007)


Œuvres

Œuvres symphoniqueses

Concerto pour orchestre à cordes, 1953.
Peintures noires, pour orchestre d'après l'œuvre de Goya, 1974.
Visages Mycéniens, pour orchestre, 1983.
Concerto pour orchestre.
Expressions contrastées, pour orchestre


Concerto pour trompette et orchestre de chambre, 1956
Concerto pour piano, 1961
Concerto pour orgue, 1966
Concerto pour orgue, cordes, timbales et percussions d'après le Cantique Spirituel de Saint Jean de la Croix, 1973
Concerto pour clarinette, 1978
Concerto du temps retrouvé, pour violon et orchestre, 1993.
Deuxième Concerto pour trompette, 1995.


Œuvres instrumentales

Alternances pour alto et piano, 1966.
Quatuor à cordes, 1970.
M'Zab, pour piano seul, 1973.
Comme un raga... pour violon seul (Morceau de Concours du Conservatoire national supérieur de musique et de danse)
Jeu de cordes pour violon et piano.


Opéras

Erzsebet, (1982), Opéra pour une femme seule, pour soprano, d'après Vers Bathory de Ludovic Janvier. Créé à l'Opéra de Paris en 1983 (Grand Prix de l'Académie Charles-Cros en 19845)
Noces de Sang, (1986), d'après Federico García Lorca. Créé à l'Opéra de Montpellier en 1988 (Prix de l'Académie du disque lyrique en 19895)
Jocaste, (1992), 7 solistes d'ensemble vocal féminin. Créé à l'opéra de Rouen en 1993 (Orphée d'Or du disque lyrique en 19965)
Cécilia, (1998), texte d'Eduardo Manet. Créé à l'opéra de Monte Carlo en 2000.
Mi Amor, (2007), texte d'Eduardo Manet. Créé à l'opéra de Metz en 2007.


Œuvres vocales

Trois Poèmes chinois, voix aiguë et piano, 1962.
Quatre Poèmes de Sappho, soprano colorature et trio à cordes, 1968.
Au-delà de l'espérance, monodrame (textes d'Albertine Sarrazin), mezzo-soprano et piano, 1989.
Pour un monde noir, soprano et orchestre, 1976.
Chants de l'âme, textes de Saint Jean de la Croix, baryton et orgue, 1999.
Poèmes Rimbaldiens, baryton et orchestre, 2002.

Merci à toi

Je rajoute aussi une pièce pour harpe celtique à 1/4 de ton que j'ai entendu en concert - hélas j'ai oublié son titre - je crois que c'était "Ode à Sappho" (?)

kfigaro a écrit:

Merci à toi

Je rajoute aussi une pièce pour harpe celtique à 1/4 de ton que j'ai entendu en concert - hélas j'ai oublié son titre - je crois que c'était "Ode à Sappho" (?)

Il a composé Quatre poèmes de Sappho pour soprano et trio à cordes...

Pour harpe celtique, il n'y a qu'une oeuvre appelée "Lyre" (du moins à ma connaissance).

alors c'est peut être "Lyre", en tout cas c'était pour harpe celtique, l'interprète est décédée peu après d'ailleurs...

kfigaro a écrit:

Un compositeur français encore vivant et particulièrement méconnu.



J'ai découvert récemment un opéra ("Noces de sang") et un splendide recueil de mélodies avec orchestre "Pour un monde noir" (poèmes d'auteurs africains : Wade, Bolamba, Diop et Césaire mis en musique) que je vous recommande (surtout ceux qui apprécient l'univers d'Ohana ou de Messiaen).

plusieurs musiques avec une interview à écouter ici :
http://www.canalacademie.com/emissions/hab239.mp3

Je viens de trouver ce cd cette semaine et je me suis rué dessus. J'en attend beaucoup. Pas encore écouté mais j'y reviendrai après coup.

<< Charles Chaynes, après avoir indiqué que "Pour un monde noir", commande d'Etat, est né du désir émis par une interprète, Christiane Eda-Pierre, qu'une grande pièce pour voix et orchestre soit écrite à son intention, précise: " La personnalité, l'hérédité de Christiane Eda-Pierre m'ont immédiatement aiguillé vers l'univers de la négritude, dont la richesse poétique est immense. M'imprégner de la poésie, des musiques du Centre-Afrique ainsi que de la poésie de la Martinique, fut un enrichissement merveilleux. Essayer de comprendre, de m'identifier au monde, à l'art africains, était en effet partir à la recherche de la magie et, par la suite, retrouver en moi-même, sous forme de musique, une part de cette magie, toujours inhérente aux domaines artistiques. c'était partir à la recherche de l'homme; mais c'était aussi le goût de retrouver une civilisation ayant gardé ses authentiques possibilités de réactions humaines.">>

J'aime beaucoup cette oeuvre mais pas de la façon d'une pièce de musique qui m'est émouvante au sens classique où on l'entend en général. C'est d'abord une belle musique d'un point-de-vue esthétique. C'est aussi la particularité des beaux sons que Chaynes a su extirper d'instruments africains, essentiellement des percussions, qui se marient à merveille avec l'orchestre et enrichissent le récit de la soprano dédicataire. Cette musique, c'est de l'émotion subtile, ce n'est pas le grand élan lyrique qui vous emporte dans un fleuve de milliers de notes, c'est davantage un voyage plus intérieur, plus personnel, vers une poésie certes sophistiquée mais d'une grande saveur timbrale et teintée d'impressionnisme.

Toujours autant de plaisir à l'écoute de ces quatre poèmes pour soprano et orchestre avec percussions africaines réunis sous le titre Pour un monde noir.