Domenico Puccini (1772-1815)

Domenico Vincenzo Maria Puccini est un compositeur italien, né le 5 avril 1772 à Lucques, où il est mort le 25 mai 1815. Il était le grand-père de Giacomo Puccini.

Né en 1772, fils d'Antonio Puccini et de Caterina Tesei, depuis son plus jeune âge il avait devant lui une carrière déjà toute destinée. Son père occupait déjà les plus importantes charges musicales de la ville: Maitre de  Chapelle de Palais et organiste de la cathédrale, qu'il signifiait pratiquement avoir le monopole de toutes les manifestations musicales de la ville, comme le montre toutes les sources qui nous aident à reconstruire la vie musicale de l'époque.

Pour pouvoir acquérir le caractère professionnel adapté aux charges de son père, Domenico fréquentait la vie quotidienne musicale de la ville ainsi que les conseils de son père qui fut envoyé ensuite à Bologne, où il étudiera sa formation professionnelle avec Stanislao Mattei. Domenico suivait donc parfaitement les pas de son père jusqu'au jour, ou, sans que l'on sache vraiment pourquoi, il prit une autre direction: celle de l'opéra. Pour cela, il fut décidé que la formation devait être complétée à Naples, pour étudier avec Paisiello.

À Naples, Domenico, spectateur attentif fut terrifié de l'arrivée des Français et surtout de la contre-révolution des Lazzaroni, dans les premiers jours de 1799 : il reste de cet événement un témoignage singulier dans une lettre à son père O combien utile du point de vue historique.

Quand il décida de rentrer à Lucques, Domenico trouva une situation complètement différente ce qui rendit son retour et sa vie plus difficile. Néanmoins, et comme son père et son grand-père, il est nommé organiste de la cathédrale de Sans Martino. La composition était nécessairement hâtée, occasionnelle, limée à l'emploi d'adaptations peu intéressantes. Toutefois, les travaux composés pour fêter la reddition de Genova, en 1800, constituent une exception. Domenico put élaborer avec calme son Te Deum, qui montre une véritable "maestria".

De 1799 à 1805 la vie musicale allait de renouveau en perdition, en particulier avec la venue du Prince des Baciocchi, qui supprima la Chapelle de Palais, qui existait depuis deux siècles, jetant ainsi dans l'inconfort de nombreux musiciens.

Originalité personnelle, (peut être dû à l'excentricité de Domenico? ), par rapport aux autres compositeurs de sa famille : il est le seul à composer dans plusieurs genres; de la musique sacrée à celle de chambre, en passant par des oeuvres de concerts. De plus, Domenico s'adapte aux nouvelles occasions : il écrit de la musique de chambre du temps des Baciocchi, qui avaient éliminé la Chapelle du Palais pour la substituer avec une petite chapelle de chambre et Elisa Bonaparte-Baciolli l'a nommé responsable de la Cappella ; il compose la musique sacrée nécessaire à l'instant et surtout il écrit pour le théâtre, en composant lui même une oeuvre sérieuse (Il Quinto Fabio, à Livourne 1810), mais en surpassant aussi surtout les genres les plus à la mode (l'Ortolanella, Lucques 1800 ?, La Scuola dei Tutori, Lucque, Théatre Castiglioncelli 1813), et la comédie en musique (le Ciarlatano, Lucque, Théatre Castiglioncelli, 1815).
En 1805 il épousa Angela Cerù.
Il s'occupa aussi du conservatoire : en janvier 1807 il dirigea, dans le théâtre de cour, une exécution du Mariage Secret de Cimarosa.

Les dernières ont été plus dures à causes des différents changements politiques, culturels, économiques et musicaux de la ville. Les circonstances de sa mort restent encore troubles. Certains biographes disent qu'il a été empoisonné...

œuvres

Le travail de Puccini comprend de la musique instrumentale, dont un concerto pour piano en si bémol majeur, deux symphonies et plusieurs douzaines de sonates pour piano. Il a écrit six duos pour soprano et ténor avec accompagnement au piano. Ses œuvres majeures comprennent quatre opéras et de la musique d'église, dont 5 Kyrie, 6 Gloriae, un Benedictus, un Alleluia pour huit voix et orchestre, 3 lamentations, 6 motets et 8 psaumes.

Après le petit opéra de chambre Spartaco (1793) et Castruccio (1797), en 1800 il compose son opéra pastoral Le Frecce d'amore et l'opéra buffa L'Ortolanella o la Moglie capricciosa. Cette même année, Puccini a écrit à l'occasion de la  victoire de Napoléon à la bataille de Marengo, un Te Deum qu'il exécuta en juin 1800 à San Martino. Un autre hommage à Napoléon fut composé par Puccini en 1807 pour soprano et piano à quatre mains. En 1810 suivit l'opéra seria Il Quinto Fabio, en 1813, la farsa La Scuola dei tutori. L'opéra buffa Il Ciarlatano, ossia je finti savoiardi fut créé en 1815 juste avant sa mort ; son dernier ouvrage, un Te Deum, a été laissé laissé inachevé à sa mort. Son père Antonio Puccini n'a pas eu le courage de compléter le travail, comme il l'a écrit dans une note à la partition. Il a ensuite été complété par Felice Ravani, un élève de Domenico.

Je ne connais qu'une oeuvre de ce compositeur (qui est le grand-père de Giacomo Puccini), mais de qualité : son concerto pour piano et orchestre en si bémol majeur.

Oeuvres principales :

Spartaco, opéra de chambre (1793)
Castruccio, opéra de chambre (1797)
Le Frecce d'amore, opéra pastoral (vers 1800)
L'Ortolanella, o la Moglie capricciosa, fasa buffa (Lucques 1800)
Il Quinto Fabio, opera seria (Livourne 1810)
La Scuola dei tutori, farsa (Lucques 1813)
Il Ciarlatano, ossia I finti savoiardi, atto buffa (Lucques 1815)
La Fama, cantate profanes pour soli, choeur et orchestre
2 Symphonies
Concerto pour clavecin (ou piano) en si b majeur
12 sonates pour pianoforte
Te Deum pour soli, choeur et orchestre (1800)
Benedictus, 6 Gloria, 5 Kyrie, Alleluia à 8 voix et orchestre, 3 Lamentations, 6 Motets, 8 Psaumes
Omaggio a Napoleone I Imperatore de Francesi e re d'Italia, pour soprano et piano à 4 mains (1807)
Hymne pour la reddition de Gênes pour 2 sopranos et orchestre
Romances et Ariettes
6 Duos pour soprano, ténor et piano
Pastorale à 2 voix

Enfin un CD complet de Domenico Puccini  ! Son Te Deum de 1800, composé pour la victoire de Napoleon à Gênes, est une grande et magistrale oeuvre de quelque 36 minutes, qui montre le grand talent du grand-père de Giacomo.

Il Ciarlatano, ossia I finti Savoiardi (l'Imposteur, ou les faux savoyards) est un opéra en 1 acte de Domenico Puccini, dont je n'ai pas le livret, mais rien que dans le titre, c'est une histoire d'entourloupe, de tromperie.

Bien entendu, vu l'époque, le style n'a rien à voir avec celui de son petit-fils, mais plutôt vers Rossini ou Cimarosa, c'est-à-dire classico-romantique.

C'est tout à fait ce que j'aime

Un extrait du CD ci-dessus :




https://www.youtube.com/watch?v=n9VXoZcNYJg


Et tant que j'y suis, voici son beau concerto pour piano en si bémol :

https://www.youtube.com/watch?v=achOYWJjSHg


Dommage qu'on ne trouve pas son splendide Te Deum !