Alexander Aroutiounian (Arutiunian) (1920-2012)

Alexandre Grigorievitch Aroutiounian, abrégé en Alexandre Aroutiounian ou Aroutounian (en arménien Ալեքսանդր Հարությունյան), né le 23 septembre 1920 à Erevan en Arménie, où il est mort le 28 mars 2012, est un compositeur et pianiste arménien. Il fut professeur au conservatoire d'État d'Erevan. Il est tout particulièrement connu pour son concerto pour trompette de 1950. Il a été reconnu avec de nombreux prix pour son travail, y compris le prix Staline en 1949 et l'artiste du peuple de l'URSSen 1970, ainsi que de nombreux honneurs de son pays natal, l'Arménie.

Arutiunian est né à Erevan, en Arménie, dans la famille de Grigor et Eleonora Arutiunian. Son père était un militaire. En 1927, Arutiunian devient membre du groupe des enfants du Conservatoire d’État d’Erevan. Très jeune, Alexandre Aroutiounian rencontra le compositeur Alexandre Spendiarian, puis, à 14 ans, il est admis au Conservatoire dans les classes d’Olga Babasyan (piano), de Sergei Barkhudaryan et de Vardges Talyan (composition), jusqu'en
1941 pour continuer dans la classe de Constantin Igoumnov de 1942 à 1943. De 1944 à 1946, il étudia la composition et la polyphonie, toujours dans le même conservatoire, auprès de Constantin Igoumnov.

De 1946 à 1948, il alla à Moscou où il étudia la composition auprès de Genrikh Litinski ainsi que l'orchestration avec Moïsei Veprik.

En 1949, Arutiunian a reçu le prix Staline pour sa cantate Mère Patrie, composé alors qu'il était étudiant du conservatoire pour son diplôme.Le chœur et l'orchestre de la radio de l'URSS ont créé cette œuvre en novembre 1948.

En 1949, Arutiunian composa l '"Ouverture festive" qui fut d'abord jouée dans la Grande Salle de l'Orchestre philharmonique de Leningrad en novembre 1949, sous la direction d' Evgeny Mravinsky.

Durant le Congrès musical de Moscou, Aram Khatchatourian le considéra comme un compositeur soviétique prometteur.

Après l'obtention de son diplôme à Moscou, il retourna en Arménie pour enseigner au conservatoire d'État d'Erevan, puis il fut nommé en 1954 directeur artistique de l'orchestre philharmonique d'Arménie, poste qu'il occupera jusqu'en 1990.

Il remporte un vif succès que ce soit en Arménie ou à l'étranger, pour ses œuvres qui pour la plupart sont inspirées de la musique folklorique traditionnelle d'Arménie. Parmi les autres œuvres de ce genre, citons Le conte du peuple arménien (1960), l' Ode à Lénine (1967) et l' Hymne à la fraternité (1970).

En 1957, il préside le jury de la compétition internationale d'instrumentiste à vent à Moscou. En 1967, il préside le jury du concours international de violon Henryk-Wieniawski à Poznań en Pologne.

En 1977, il est nommé professeur de composition au conservatoire d'État d'Erevan.

En 1990, il est membre du jury du concours international de quintette de cuivres de Narbonne et en 1997 du concours international de trompette de Moscou.

Une de ses œuvres les plus célèbres est sans doute le Concerto pour trompette et orchestre en la bémol majeur composé en 1950. C'est sa sixième "grande" composition, elle sera interprétée par les plus grands trompettistes du monde tel Timofei Dokchitser mais aussi Maurice André, Philip Smith, Romain Leleu, Ibrahim Maalouf, Sergueï Nakariakov, Roger Voisin, etc. Parmi les autres œuvres pour instruments à vent on peut retenir le concerto pour tuba et le quintette de cuivres Scène arméniennes. En 1988, inspiré par le tremblement de terre de Spitak, Arutiunian compose son Concerto pour violon et orchestre à cordes, Armenia-88 (dédié à Ruben Aharonyan). La première a eu lieu à Erevan en 1989.

Mort le 28 mars 2012, Alexandre Aroutiounian est inhumé au Panthéon Komitas, qui est situé au centre-ville d'Erevan.

En 1950, Arutiunian épousa Irina (Tamara) Odenova. Leur mariage a produit deux enfants, une fille, Narine (née en 1951), qui est pianiste et avocate; et un fils, Suren (né en 1953), qui est un artiste-designer. Sa famille élargie comprend 3 petites-filles et un petit-fils.


Œuvres principales:

concerto pour piano 1941
cantate de la Patrie, sur des thèmes arméniens 1948
ouverture de fête 1949
concerto pour trompette 1950
rhapsodie arménienne pour 2 pianos 1950
concertino pour piano 1951
danses arméniennes, 1952
symphonie pour grand orchestre 1957
chronique du peuple arménien, poème symphonique 1961
concerto pour cor 1962
concerto pour 5 instruments à vent 1964
Sayat-Nova, opéra en 3 actes 1967
Ode à Lénine pour choeur et orchestre 1967
Ode à la fraternité pour choeur et orchestre 1970
Mon Arménie, pour choeur a cappella 1971
concertino pour violoncelle 1971
thème et variations pour trompette et orchestre 1972
concerto pour hautbois 1977
concerto pour violon "Arménie 88" 1988
concerto pour trombone 1991
concerto pour tuba 1992

Musique de chambre (dont imprompu pour violoncelle et piano, 1948, suite pour hautbois, cor et piano, 1998), piano (dont Album pour enfants, 2004)...

Et as-tu entendu quelque chose de lui ?
Ca vaut quelque chose ou c'est académique et creux comme certains compositeurs soviétique ?

vartan a écrit:

Ca vaut quelque chose ou c'est académique et creux comme certains compositeurs soviétique ?

Oh, le gros cliché...

Là, vous pouvez écouter un grand extrait du concerto pour trompette et orchestre :

http://www.furman.edu/depts/music/mp3andvideo/orchestra.htm

Je regarde si je trouve autre chose.

Coco

Et là, extraits de Conterto pour violon et orchestre, sinphonietta, concertino pour piano :

http://www.alapage.com/-/Fiche/MusiqueClassique/334301/concerto-pour-violon-concertino-pour-piano-sinfonietta-alexandr-aroutiounian-alexandre-aroutiounian-concerto-violon.htm?id=228301179056652&donnee_appel=GOOGL#soundTrack

Je ne qualifierais pas cela de creux

Suis en train d'écouter

Coco

Coco a écrit:

Je ne qualifierais pas cela de creux

Par contre personne ne sait ce qui se cache sous le casque de Dark Vador...

Faut pas non plus crier au génie par ce qu'on redécouvre des compositeurs, aujourd'hui, qui savaient écrire leur musique, les soviétiques bénéficiaent d'une excellente formation. Il y a beaucoup de musique écrite au kilomètre chez les soviétiques, ronflant et pompier quand même !

Snoopy a écrit:

Par contre personne ne sait ce qui se cache sous le casque de Dark Vador...

Même pas lui-même.

Oui, le concerto pour violon semble nettement plus intéressant (bonne connaissance de l'instrument visiblement) que celui pour trompette dont l'extrait est drôlement soporifique.

Je préfère aussi le concerto pour violon.

Mais, bon, je n'aime pas la trompette déjà comme instrument, alors... sauf dans les sections de cuivre funky.

Coco

vartan a écrit:

Et as-tu entendu quelque chose de lui ?
Ca vaut quelque chose ou c'est académique et creux comme certains compositeurs soviétique ?

Bien sûr, sinon je n'en parlerait pas

Curieusement, je n'ai jamais entendu le concerto pour trompette, sinon en extrait (merci Coco ) qui est son oeuvre la plus célèbre.

Ce que je préfère chez lui, c'est le concerto pour violon, et la symphonie pour grand orchestre.

Rassure toi, Vartan, ce ne sont pas des oeuvres "soviétiques" mais plutôt des hommages à son pays, en particulier le concerto pour violon, d'ailleurs intitulé "Armenia 88".

Moi j'aime bien, comme quoi, Snoopy, il y a du bon contemporain (le compositeur vit encore, d'ailleurs).

D'après le peu que j'ai lu comme bio, comme il vivait en URSS, il a dû composer quelques oeuvres "obligatoires" (une ode à Lénine par exemple), mais il a surtout vécu en Arménie, et la plupart de ses oeuvres semblent avoir été écrites en toute liberté.

joachim a écrit:

et la plupart de ses oeuvres semblent avoir été écrites en toute liberté.

Tu peux vivre dans le pays le plus totalitaire du monde et être" libre dans ta tête" comme dirait Michel Berger. Et pour rester dans les références hautement intellectuelles, "personne ne peut te voler ta liberté de penser" comme dirait Pagny.

vartan a écrit:

Il y a beaucoup de musique écrite au kilomètre chez les soviétiques, ronflant et pompier quand même !

Certes mais ce n'est pas "typiquement" soviètique.Tu retrouves ça dans tous les pays du monde. Donc ne présentons pas ça comme une "exception" ou à l'inverse une généralité.

Selon je ne sais plus quel philosophe (désolé, j'ai oublié), on n'est jamais plus libre qu'en prison.

Citation :

"personne ne peut te voler ta liberté de penser" comme dirait Pagny.

Dommage que ce soit quelqu'un qui ne pense pas qui le dise...

Milles excuses, mais voilà encore un compositeur qui est déjà quasiment oublié avant même d'être décédé... (avec raison, d'ailleurs).

Talisker a écrit:

Milles excuses, mais voilà encore un compositeur qui est déjà quasiment oublié avant même d'être décédé... (avec raison, d'ailleurs).

Décidément mon cher Luc nous ne sommes pas faits pour nous entendre

Pourtant, la musique d'Aroutounian est écoutable, elle

En ce qui me concerne, je n'ai écouté que le concerto pour trompette et celui pour violon (un grand merci Coco pour les liens.) Corrects sans plus. Des mélodies très classiques avec un zeste de dissonnances pour faire très XXème siècle. Bon, c'est vrai d'autre part que c'était sous le règne du sinistre Jdanov qui n'a cependant pas empêché Prokofiev de composer de la musique "dégénérée". A oublier...

Ah bon ! si Robert est aussi contre moi, je me tais mais n'en pense pas moins : Vive Aroutounian

Le concerto pour trompette dans son intégralité :

https://www.youtube.com/watch?v=Rl3wUus7BLE

https://www.youtube.com/watch?v=9y3elYuXsA8


La rhapsodie arménienne pour 2 pianos :

https://www.youtube.com/watch?v=2yDL9-LxKkg&feature=related


A propos, Talisker s'est évaporé...normal, il a présenté ses oeuvres puis est parti Mais que devient Robert ?

tu n'es pas seul Joachim j'aime aussi beaucoup cette musique

Aroutiounian est mort à Erevan le 28 mars 2012

Tu peux confirmer, Snoopy ?

Je confirme: http://www.itar-tass.com/c11/377700.html

Et traduction via Google

EREVAN, Mars 28. / Itar-Tass Tigran Liloyan /. Le célèbre compositeur arménien, Artiste du Peuple de l'URSS / 1970 /, Etat de l'URSS, lauréat du prix / 1949 / et la RSS d'Arménie / 1970 / Alexander Harutyunyan, décédé aujourd'hui après une longue maladie. En Septembre de cette année, il aurait tourné 92 ans.

"Avec une profonde tristesse que j'ai appris de la mort du grand compositeur arménien Alexander Harutyunyan," - a déclaré dans un télégramme de condoléances du Président de l'Arménie Serge Sarkissian a envoyé à la famille endeuillée.

"Alexander Harutyunyan, appartenait à une génération qui a ouvert un nouveau jalon dans l'histoire de la culture arménienne, - la tête de la république -. Il était l'un des représentants les plus distinctifs et de premier plan de cette génération." Arutyunyan, "a laissé un héritage qui fait la fierté de notre culture musicale nationale", - a dit le président.

Pour l'enterrement du compositeur a créé une commission spéciale sous le gouvernement de l'Arménie.

Catalogue des oeuvres


Oeuvres pour orchestre

Notre juste cause, ouverture (1942)
Ouverture de concert (1944)
Suite pour orchestre à cordes (1947)
Ode pour une cérémonie (1947)
Sarmen (1948)
Ouverture de fête (1948)
Suite de Danses arméniennes (1952)
Symphonie en ut mineur (1957, rév., 1980)
Sinfonietta pour orchestre à cordes (1966)


Concertos

Concerto pour piano (1941)
Concerto pour trompette (1950)
Concertino pour piano et orchestre (1951)
Concertino n° 2 pour piano et orchestre (1953)
Concerto-Scherzo pour trompette et orchestre (1954)
Concerto pour cor (1962)
Concertino-Fantaisie (5 Contrastes) pour quintette à vent et orchestre (1964)
Thème et 6 Variations pour trompette et orchestre (1973)
Poème pour violoncelle et orchestre (1974)
Nos vieilles chansons, rhapsodie pour piano et orchestre (1975)
Concertino pour violoncelle et petit orchestre (1976)
Concerto pour hautbois (1977)
Concerto pour flûte (1980, rév., 2009)
Concerto pour violon "L'Arménie-88" (1988) pour violon et orchestre à cordes
Rhapsodie pour trompette et cuivres (1991)
Concerto pour trombone (1991)
Concerto pour tuba (1992)
Elégie pour trompette et orchestre (2000)
Caravane, pour clarinette et petit orchestre


La musique vocale

Cantate de la Patrie pour soli, choeur et orchestre (1948)
Concerto pour soprano et orchestre (1950)
Thème et 5 Caprices pour soprano et orchestre (1959)
La légende du peuple arménien, Poème pour récitant, solistes choeur et orchestre (1960)
Sayat-Nova, opéra d'après A. Chanhan (1967)
Ode à Lénine, pour chœur et orchestre (1967)
Monument à ma mère, cycle de mélodies (1969)
Avec ma Patrie, cantate pour choeur et orchestre (1969)
Hymne à la Fraternité, pour choeur et orchestre (1970)
Une Histoire pour grandes personnes, opéra (1970)
Le gueux distingué, comédie musicale (1972)
A mon frère russe, cantate (1978)
chansons
choeurs, dont Hushardzan Maykiris (1969), Mon Arménie (1971)


Musique de chambre

Quatuor à cordes (1947)
Impromptu pour violoncelle et piano (1952)
Concert Scherzo pour trompette et piano (1955)
Fantaisie de concert, pour 5 cuivres (1964)
Sonate pour alto solo "Retro" (1983)
Esquisses arméniennes pour quintette de cuivres (1984)
Sonate-Poème pour violon et piano (1985)
Aria et Scherzo pour trompette et piano (1987)
Danse pour le jeune tromboniste, pour quatuor de trombones (1989)
Suite pour hautbois, cor et piano, ou clarinette, violon et piano (1998)


musique pour piano

Polyphonique Sonata (1946)
Rhapsodie arménienne pour 2 pianos (avec Babadjabian, 1950)
Jour de fête, pour 2 pianos et percussion avec Babadjanian, 1964)
Sonatine (1967)
6 Moods (1976)
Album pour enfants (2004)
Autres petits morceaux (dont Poème-Prélude, Tableaux musicaux, Danse des soldats, Soir dans la vallée de l'Ararat)

Des Musiques de scène

Des Musiques de films

Nahapet (1977) (as Life Triumphs in USA)
Za chas do rassveta (An Hour Before the Dawn, 1973, TV)
Sirtn e yergum (The Heart Sings, 1957)
Urvakannere heranum en lernerits (Ghosts Leave the Peaks, 1955)
Aleph, lectures contades (2000) Italian TV episode (soundtrack: "Concerto for trombone and orchestra")

Quant à moi, je serai un peu moins radical dans mon jugement avec le Concerto pour trompette et orchestre (1950), ceci-dit seule oeuvre que je connaisse réellement d'Alexander Aroutiounian pour l'instant. Je ne suis d'ailleurs pas étonné que son style plutôt lyrique avec de délicats accents de modernité ci et là puisse plaire à Joachim. Je l'ai trouvé pas mal ce concerto, dans l'ensemble, une oeuvre plutôt plaisante, attachante, même si j'ai une nette préférence pour celui de Weinberg avec lequel il est couplé. Ces concertos sont d'ailleurs interprétés par Sergei Nakariakov, la "Jenaer Philharmonie" sous la direction de Andrey Boreyko.