Né en 1972, à Saint-Pétersbourg, Arcadi Volodos incarne l'éclat actuel de l'école russe de piano, aux côtés de Nikolaï Lugansky, ou Denis Matsuev (né en 1975 à Irkoutsk). Virtuose des pièces difficiles, artisan d'une technicité virtuose et décomplexée, son engagement comme interprète, capable de prendre tous les risques ont séduit immédiatement Seiji Osawa ou Ricardo Chailly qui ont souhaité travaillé avec lui.
Sa formation est passée par le Conservatoire de sa ville natale, celui de Moscou, Paris (auprès de Jacques Rouvier), Madrid. Le jeune pianiste se refuse à concourir et suivre les compétitions internationales car il s'agit d'une conception de la musique, étrangère à ses idées. En 1996, il joue en France (Antibes) devant un cadre de la firme Sony Classical, qui subjugué par l'audace de son talent exceptionnel, l'engage aussitôt pour une série d'enregistrements. L'artiste continue d'enregistrer pour le même label. L'art des transcriptions, qu'il réalise lui-même, ont de suite marqué le public et convaincu la critique. Nouvel Horowitz, alchimiste digital doué d'un tempérament hors normes, Volodos a su imposer sa singularité. Sony a ainsi fixé son récital mythique à Carnegie Hall (1998, à 26 ans). Ses concerts en France sont rares. Les spectateurs du Théâtre des Champs-Elysées pourront l'entendre entre autres dans Liszt (Funérailles), un compositeur auquel il a dédié l'intégralité de son dernier album "Volodos plays Liszt" (Sony classical), retour intense et stupéfiant du "génie du clavier" (enregistré en août et septembre 2006 à Berlin). Son Liszt est tour à tour, murmuré, d'une grande distanciation poétique, mais aussi d'une véhémence primitive, parcouru d'éclairs techniques d'une exceptionnelle virtuosité. Entre énergie fulgurante et asthénie maladive, irréelle par sa déprime soudaine, Volodos se montre aujourd'hui au sommet de sa sensibilité expressive. Le récital parisien devrait être un grand moment de musique.