Au moment du 125 ème anniversaire de l'institution, la direction de l'orchestre le plus célèbre du monde, le Philharmonique de Berlin, lèvera le voile sur son attitude pendant le nazisme. "La lumière sur l'histoire de l'Orchestre philharmonique pendant le nazisme n'est pas vraiment faite", a précisé, mardi 1er mai 2007, la directrice exécutive de l'orchestre, l'Américaine Pamela Rosenberg.
La phalange annonce dans les prochains mois, la publication du livre de Mischa Aster sur la vie du Berliner Philharmoniker pendant la période 1933-1945, en particulier sur les relations de son chef d'alors, Wilhelm Furtwängler (notre photo) avec les nazis. Une exposition et un film documentaire diffusée sur l'une des chaînes publiques allemandes, sont également prévus. Furtwängler a dirigé la Philharmonie de Berlin de 1922 à 1945, puis de 1952 jusqu'à sa mort, en 1954.
Après 1933, Furtwängler a été l'objet d'une récupération par les instances hitlériennes désireuses d'utiliser le prestige du chef et de son orchestre au service de la propagande nazie, comme l'emblème de sa grandeur et de sa supériorité. De son côté, Furtwängler, allemand de naissance, a souhaité rester en Allemagne afin de préserver la continuité de l'excellence de l'Orchestre en dépit du régime nazi. Après la guerre, un procès en dénazification a été instruit, lavant le chef d'orchestre de tout soupçon.
L'Orchestre philharmonique de Berlin a été fondé le 1er mai 1882. La pièce de Ronald Harwood, "A torts et à raisons" (Taking sides) a magistralement pesé le pour et le contre, tentant d'exposer les convictions de nature plus esthétique que politique de Furtwängler.