Quirinus (Quirijn, Gideon) Gerbrandszoon van Blankenburg [Blanckenburg, Blanckenburgh] (Gouda, 1654 - La Haye, 12 mai 1739) est un compositeur, organiste, théoricien et poète néerlandais.
Il était le fils de Gerbrant Quirijnszoon van Blankenburg (vers 1620-1707), organiste à Zevenbergen et Gouda. Il a probablement reçu sa première instruction en musique de son père. Il a commencé sa carrière musicale à un âge précoce, comme organiste à Rotterdam (1670-75, à la Remonstrantse Kerk) et à Gorinchem (1675-79). Pendant quelques années à partir de 1679, il étudie à l'Université de Leiden (il est enregistré sous le nom de Gideon van Blankenburg).
Il devient inspecteur des orgues et des carillons ; ainsi, il visite, sans doute en 1676, la fonderie de cloches de Pierre Hemony à Amsterdam. Vers 1670, à l'âge de seize ans, il devient organiste de l'église Remonstrant de Rotterdam. Le 4 décembre 1679, un Gideon van Blanckenburgh de Gouda, âgé de 24 ans, est inscrit sur le registre de l’université de Leyde, où il veut étudier le droit. Dans ses ouvrages théoriques, il étudie notamment le tempérament à 31 intervalles égaux de Christian Huygens (Onderwijzinge, de 1684).
Au milieu des années 1680, il s'installe à La Haye, où il demeure pour le reste de sa vie. À La Haye, il dirige, vers 1690 un collegium musicum, une société musicale ayant pour but de donner des concerts (semi-)publics. Il fut organiste de l'église wallonne de 1687 à 1702. En 1699, il fut nommé à la Nieuwe Kerk mais n'y fut actif qu'après l'achèvement du nouvel orgue en 1702.
En 1715, il publie sa cantate L'Apologie des Femmes, qui est une réponse à la cantate Les Femmes du compositeur français André Campra, publiée en 1708. Dans sa cantate, Campra décrit la souffrance causée par l’amour, dresse la liste des caractéristiques peu séduisantes de certains types de femmes (la coquette, la savante, l'indolente, etc.) et évoque le réconfort que le poète trouve dans la beauté de la nature, ce qui l'amène à renoncer pour toujours au sexe féminin. En réplique, Van Blankenburg dresse la liste des traits positifs des femmes dénigrées par Campra et conclut que les excès de l'amour sont de loin préférables à la mélancolie et à l'indifférence.
En raison de son âge avancé, son élève Frans Piton le suppléa à partir de 1720.
Il était recherché comme professeur de musique par la noblesse de La Haye : ses élèves comprenaient Willem Bentinck, Ludwig Friedrich, prince de Wurtemberg, et probablement le comte Unico Wilhelm van Wassenaer. Blankenburg était considéré comme un claviériste compétent et un expert de premier ordre en construction de carillons et d'orgues. Son avis fut demandé dès 1676 à propos du carillon nouvellement commandé à Pieter Hemony pour la tour de la St Janskerk de Gouda, où son père était organiste. Il a proposé l'inclusion de C et D dans l'octave la plus basse mais a été fortement opposé par d'autres conseillers et par Hemony lui-même. Il publia une défense de sa position (De nootsakelijkheid van Cis en Dis in de bassen der klokken, vers 1677, aujourd'hui perdu). Hemony a répondu avec De onnoodsakelijkheid en ondienstigheid van Cis en Dis in de bassen der klokken (Delft, 1678/R1927), mais la proposition de Blankenburg a finalement prévalu. Plus tard, on lui demande d'essayer des orgues et des carillons nouvellement construits ou restaurés dans diverses villes et cités, mais ses jugements, qui peuvent avoir été influencés par des intérêts financiers, l'attirent à plusieurs reprises dans la controverse.
Il publie en 1684 son premier traité de théorie musicale, Onderwijzinge hoe men alle de Toonen en halve Toonen, die meest gebruijkelijck zijn, op de Handt-Fluijt zal konnen t'eene mael zuijver Blaezen (Enseignement de la façon dont on pourra souffler les tons et les demi-tons, qui sont les plus fréquents, sur la flûte).
La musique imprimée de Blankenburg se compose entièrement de pièces pour clavier. Le Clavicimbel- en orgelboek der Gereformeerde Psalmen en kerkzangen (Livre de clavecin et d'orgue pour les psaumes et chants religieux réformés, La Haye, 1732) comprend essentiellement des mises en musique homophoniques pour orgue ou clavecin de tous les psaumes et hymnes de l'Église protestante néerlandaise. Le rythme et l'harmonie des mélodies originales du XVIe siècle sont adaptés au goût du XVIIIe siècle, avec de nombreux ornements ajoutés. Quelques-uns des mouvements sont précédés d'un prélude fugué.
De verdubbelde harmony (La double harmonie d’une musique algébraique), est un petit volume écrit en l'honneur du mariage du prince Willem Carel Hendrik Friso et de la princesse Anna de Hanovre en 1734. Il contient un certain nombre de petites pièces sans prétention de toutes sortes. Certaines étaient imprimées sur de la soie transparente et pouvaient être jouées, vues de chaque côté. Dans ces danses, à l'instar des modèles français, où la voix de basse et la voix qui porte la mélodie, lues en miroir et de bas en haut, sont interchangeables.
Un volume annoncé en 1739 comme Fugues, allemande, courante, sarabande, bourée, gavotte, menuets, gigue et autre pièces de clavecin n'a apparemment jamais paru, peut-être à cause de la mort de Blankenburg.
Trois manuscrits autographes (D-ROu) comprennent des pièces vocales et de clavecin. Certaines sont de Blankenburg lui-même, d'autres sont des arrangements par lui d'extraits vocaux d'opéras de Haendel et Destouches et d'une cantate de J.G.C. Störl. Le reste des pièces est anonyme ou peut être attribué à d'autres compositeurs.
En 1739, il publie son traité Elementa Musica, of Niew Licht tot het welverstaan van de musiec en de bas-continuo (Elementa Musica, ou un nouvel éclairage sur la compréhension de la musique et de la basse continue). De curieux traité de Blankenburg, Elementa musica est principalement un manuel sur la basse mais comprend également de nombreuses remarques autobiographiques. Il accuse François Campion et Haendel d'avoir utilisé sans autorisation certaines de ses idées musicales. L'un était le thème d'une fugue, et il a inclus dans le livre sa propre fuga obligata basée sur celui-ci. Il date son thème de 1725 et accuse Haendel de l'avoir utilisé dans ses Six fugues ou volontaries (1735). Nous savons maintenant, cependant, que Haendel a écrit ces pièces vers 1720.
https://www.youtube.com/watch?v=OOILU_YjcVE
Duplicata Ratio Musices, ou La Double Harmonie (1733)
En 1715, il publie sa cantate L'Apologie des Femmes, qui est une réponse à la cantate Les Femmes du compositeur français André Campra, publiée en 1708. Dans sa cantate, Campra décrit la souffrance causée par l’amour, dresse la liste des caractéristiques peu séduisantes de certains types de femmes (la coquette, la savante, l'indolente, etc.) et évoque le réconfort que le poète trouve dans la beauté de la nature, ce qui l'amène à renoncer pour toujours au sexe féminin. En réplique, Van Blankenburg dresse la liste des traits positifs des femmes dénigrées par Campra et conclut que les excès de l'amour sont de loin préférables à la mélancolie et à l'indifférence.
Accueil 