Isabella Colbran (1785-1845)

Isabella Colbran est une chanteuse d'opéra (mezzo-soprano) et compositrice espagnole née le 2 février 1785 à Madrid, et morte le 7 octobre 1845 à Castenaso, près de Bologne. Elle était connue comme la muse et la première épouse du compositeur Gioachino Rossini.

Son père, Juan Colbran (1751-1820), est musicien et violoniste en chef de la cour du roi d'Espagne Carlo III, et sa mère était Teresa Ortola.

Elle reçoit une formation auprès du compositeur et violoncelliste Francesco Pareja, et les castrats Gaetano Marinelli et Girolamo Crescentini. En 1801, Colbran et son père ont déménagé à Paris où elle a fait ses débuts en concert et a été chaleureusement accueillie par la cour de Napoléon. Tous deux voyagent en Italie, passant par Milan, Venise, Rome, avant de s'installer définitivement à Naples. Elle hérite d'une terre en Sicile et d'une villa à Castenaso en 1820, après la mort de son père. Elle a chanté à l'Accademia Polimniaca et à l' Accademia Filarmonic à Bologne en 1807 avant de passer au Teatro all Scala en 1807. Pendant près d'une décennie, Colbran a été considérée comme l'une des meilleures chanteuses d'Europe et avait un public nombreux et fidèle, en particulier à Naples, et était aimée du roi Charles VI.

Sa voix, très étendue (environ 3 octaves), et son timbre font sa réputation. Stendhal, dans sa Vie de Rossini, souligne le contraste entre son allure en ville et sa prestance sur scène.

Engagée par l'impresario Domenico Barbaja, dont elle est la maîtresse pendant un an, elle devient la prima donna officielle du Théâtre San Carlo de Naples de 1811 à 1822. Rossini arrive à Naples en 1815. Elle devient l'interprète principale et l'inspiratrice du compositeur qu'elle épouse le 15 mars 1822. Ainsi, elle crée successivement Elisabetta Regina d'Inghilterra (1815), Otello (1816), Armida (1817), Mosè in Egitto (1818), Ermione (1819), Maometto II (1820), Zelmira (1822).

Sa carrière la conduit à Londres, mais boudée par le public, elle juge sage de mettre fin à sa carrière dès 1823. Elle commence alors à composer.

Elle reste à Bologne alors que Rossini s'installe à Paris. Le couple divorce officiellement en 1837.

On raconte qu'une enfant illégitime naît au cours de cette alliance, Annette Du Tilly Lefebvre, qui voit le jour dans des circonstances nébuleuses. Elle meurt officiellement des suites d'une maladie respiratoire en 1839 mais en 1879, plusieurs gens affirment voir Annette, errant dans les rues de Paris. Des enquêteurs s'occupent de l'affaire croyant d'abord à un coup monté. En 1880, Annette Du Tilly Lefebvre se rend à la gendarmerie de Naples. L'histoire éclate alors au grand jour : Isabella Colbran avait eu une liaison extraconjugale avec le juge de paix de Bologne de l'époque et décida de cacher sa naissance pour éviter le scandale.

Rossini a continué à soutenir financièrement Colbran jusqu'à sa mort. Quand Rossini apprit en août 1845 à quel point elle était vraiment malade, il lui rendit visite, abandonnant tout ce qu'il faisait alors. Ce qui a été dit dans la salle n'est pas connu, mais il a quitté la salle avec des larmes coulant sur son visage. Il a chargé les responsables de la villa où elle séjournait de faire tout leur possible pour répondre à ses besoins et à ses souhaits. Des personnes proches d'elle ont dit qu'il ne faisait aucun doute qu'elle l'aimait jusqu'à sa mort. Ses derniers mots furent le nom de Rossini. Quand elle est morte, il a payé pour qu'une pierre tombale en marbre ressemblant à une statue soit érigée à sa mémoire et l'a enterrée à côté de la tombe de son père dans le terrain de sa famille, lui-même étant finalement plus tard enterré à côté d'elle. Il a rapidement vendu la villa dans laquelle elle est morte, trop navré pour même entrer dans la maison après sa mort.

Elle est tombée malade vers 1830. Sa santé avait été ruinée par la maladie inflammatoire pelvienne gonoccale chronique qui lui avait été transmise par Rossini. Isabella finit par vivre avec le père de Rossini, Giuseppe Rossini, jusqu'à sa mort le 7 octobre 1845, causée par la maladie que Rossini lui avait transmise. Elle mourut dans la villa de Castenaso à Bologne, qui lui avait été donnée par testament de son père.

Isabella Colbran a composé quatre recueils de chansons, le premier dédié à la reine d'Espagne, le deuxième à la tsarine, le troisième à Crescentini, et le dernier au prince Eugène de Beauharnais.


Liste de ses œuvres

Cavatina di partenza, 1805 (dédiée à Gaetanl Marinelli et Girolamo Crecentini)
Sei canzoncine ou petits airs italiens avec traduction française et accompagnement de piano ou harpe (éditions Magazin de Musique) :

Premier recueil (Dédié à la reine d'Espagne, Marie-Louise de Parme )
1. Povero cor, tu palpiti
2. Il piè s'allontana
3. Benché ti sia crudel
4. Par costume, o mio bel Nume
5. Vorrei che almen per gioco
6. Chi sa qual core

Deuxième recueil (dédié à l'impératrice de Russie, Louise de Bade )
7. La speranza al cor mi dice
8. Ad onta del fato
9. T'intendo, si, mio ​​cor
10. Ch'io mai vi possa lasciar d'amare
11. Voi siete, o luci belle
12. Mi lagnerò tacendo

Troisième recueil (Dédié à l'ancienne reine d'Espagne, Julie Clary )
13. Ombre amene, amiche piante
14. Quel cor che mi prometti
15. Più bella aurora
16. So che un sogno è la speranza
17. Se son lontano
18. Quel ruscelletto che l'onde chiare

Quatrième recueil (dédié à Girolamo Crecentini)
19. Placido zeffiretto
20. Amo-te solo
21. Vanne felice rio
22. Vanne al mio sene
23. Semper più t'amo
24. Voi siete o luci belle




https://www.youtube.com/watch?v=jWaY1OunwlI


Sei canzoncine ou petits airs italiens (1805)

I: Povero cor tu palpiti 00:00
II: Il pie s'allontana 3:58
III: Benche ti sia crudel 5:38
IV: Per costume o mio bel nume 7:35
V: Vorrei che almen per gioco 9:06
VI: Chi sa qual core 10:43

Interprètes:

Maria Chiara Pizzoli.
Marianne Gubri.