Koharik Gazarossian (1907-1967)

Koharik Alis Gazarossian (Goharik Alis Łazarosian, arménien : ճոհարիկ Ղազարոսեան) (née à Constantinople le 21 décembre 1907 - morte le 29 octobre 1967 à Paris) était un compositeur et pianiste arménien.

Elle est née à Constantinople (aujourd'hui Istanbul) et y a reçu ses premières leçons de piano et de composition, ses professeurs étaient Edgar Manas et Rudolph Leibovitch. Alors qu'elle n'a même pas 20 ans, elle suit les conseils qui lui sont donnés et part à Paris pour étudier la composition et le piano. Elle entre au conservatoire de Paris et suit les cours de Paul Dukas (composition), Jean Roger-Ducasse (composition), Paul Fauchet (harmonie) et Lazare Lévy (piano). Koharik était très douée pour apprendre rapidement les langues, elle s'est facilement installée à Paris.

En 1934, elle donne son premier récital de piano à Paris, dans la célèbre Salle Pleyel. Et elle a continué à développer sa carrière de pianiste et de compositrice, dans la mesure du possible à l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Elle quitta Paris en 1939 pour quelques années mais revint après la guerre et continua à faire la navette entre Istanbul et Paris. A Istanbul, elle a rassemblé autour d'elle des artistes, des intellectuels mais aussi des autorités religieuses comme le patriarche – pour la plupart des Arméniens comme elle.

Elle a interprété des œuvres des maîtres anciens aux plus récentes (y compris celles de Komitas et ses propres œuvres). Elle a écrit des œuvres de chambre, deux concertos pour piano, le ballet "L'histoire d'une mère" (selon Andersen), créé un type original de chant arménien "narratif" volumineux ("Testament" d'Avetik Isahakyan, "Sirerg" de Silva Kaputikyan, Metsarents' Chœur "Ekesce" avec piano et etc.).
L'art mélodique est enraciné dans le chant folklorique et spirituel arménien, l'harmonie s'est développée du diatonisme, se confondant étroitement avec le folk, à l'abondance caractéristique de l'utilisation du chromatisme et des dissonances du XXe siècle. Les 24 études pour piano, la composition pour piano de 20 chansons folkloriques rassemblées par Komitas en 1913, des arrangements de chansons de troupe, etc. ont été publiés.
Elle est décédée à Paris.


Œuvres

Gazarossian a composé des œuvres pour piano, de chambre et vocales, et a souvent incorporé des chansons liturgiques ou folkloriques dans ses compositions. Quelques œuvres :

Sonate pour piano
24 Etudes
Suite pour piano
Quatuor d'Archi et Quintette
Tre Canti Populari Armeni
Préludes - Les Arméniennes[2]
Pièce symphonique avec soprano
3 pièces pour violon et piano : O fille ta mere est morte - La lune de la nuit - O fille ton nom est Chuchan




https://www.youtube.com/watch?v=sV0ltVTULE8


Yerazs / Mon Rêve (1934)

Danielle Segen, mezzo-soprano
Steven Vanhauwaert, piano

Ses 24 Etudes pour piano, interprétées par Naré Karoyan, sont sorties sur un CD Brillant Classics en octobre 2022.

En voici l'étude n° 12, Allegro majestuoso



https://www.youtube.com/watch?v=LfVI3EmuA6s

Commentaire du CD

Bien qu'elle ait donné des récitals de piano dans toute l'Europe au cours de sa carrière, le nom de Koharik Gazarossian est aujourd'hui largement oublié. Née de parents arméniens en 1907, elle grandit à Constantinople (Istanbul moderne) et y étudie le piano avec un élève hongrois de Liszt. A moins de 20 ans, elle est admise au Conservatoire de Paris, où ses professeurs sont Paul Dukas (composition) et Lazare Lévy (piano).

Gazarossian s'est alors fait un nom et une carrière de pianiste en tournée de 24 récitals « bien tempérés », arrangés par tonalité d'après le modèle des manuels pour clavier de Bach. Mais elle compose également tout au long de cette période, notamment pour son propre instrument, dans une langue tonale influencée par ses professeurs et par les mélodies et harmonies folkloriques arméniennes.

Beaucoup de ces pièces n'ont pas encore été redécouvertes, mais cet album des 24 Etudes présente le cas le plus convaincant pour sa renaissance. Gazarossian a achevé les Etudes en 1958, et elles ont attiré les éloges en particulier du compositeur le plus renommé d'Arménie, Aram Khatchatourian. Non seulement l'exemple prééminent de Chopin peut être entendu dans la technique des Etudes, mais aussi le son de Scriabine (n°1), Rachmaninov (n°3) et Prokofiev (n°10). Chacune des Etudes est dédiée à un ami différent, et l'ensemble témoigne ainsi d'un large cercle social de musiciens accomplis de toute l'Europe et de l'Asie. Plusieurs d'entre eux sont dédiés aux meilleurs de ses élèves à Istanbul, d'autres à d'autres pianistes telles que Magdi Rufer et Idil Biret. Il est d'autant plus approprié qu'ils soient ici relancés par Nare Karoyan, qui a grandi à Erevan, capitale de l'Arménie, avant d'étudier à Cologne avec Pierre-Laurent Aimard, entre autres professeurs distingués. Désormais basée en Allemagne, elle donne régulièrement des récitals à Berlin, Bonn et dans d'autres destinations majeures.