Nombre de messages : 27200 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Giuseppe Palazzotto (vers 1583-1653) Dim 25 Sep 2022 - 12:23
Giuseppe Palazzotto e Tagliavia est un compositeur et religieux italien, né autour de 1583/1587 et mort en 1633 ou 1653.
Plus précisément, il est né à Castelvetrano (Sicile), peut-être en 1583 et serait mort avant 1653. Sa date de naissance est inconnue : Giovanni Battista Ferrigno (1908, p. 159) la place en 1597, mais à la lumière de son ordination sacerdotale (1608) elle doit remonter à au moins 1583.
Il est un descendant, probablement par sa mère, de l'ancienne et noble famille Tagliavia, comtes (plus tard princes) de Castelvetrano, dont il a acquis son deuxième nom de famille.
Ancien clerc, il entra dans la Congrégation de l'Oratoire des Pères Philippins de Palerme le 24 juillet 1606. Il reçut les ordres sacerdotaux de l'évêque de Cefalù à Tusa (Messine) le 31 mai 1608. Il devint membre effectif des Oratoriens le 17 septembre 1609, mais quatre ans plus tard, le 31 mai 1613, il quitte définitivement l'Ordre pour passer au clergé séculier.
Entre-temps, Palazzotto avait mené des études musicales sous la direction d'Antonio Il Verso, lui-même élève de Pietro Vinci. Ces études donnèrent un premier fruit dès 1603, lorsqu'un madrigal de Palazzotto (Amarilli mia bella) fut accepté et publié parmi les passages du huitième livre de madrigaux à cinq voix (Venise, Ricciardo Amadino) par le maître.
Deux ans plus tard, une de ses ricercars en deux parties - intitulée Castelvetrano - a été inclus parmi ceux composés par Giovan Battista Calì, qui, avec lui et d'autres camarades, s'était formé à l'école d'Antonio Il Verso (Il primo libro di ricercari a due voci, Venise, Amadino, 1605).
En 1616, son premier livre de motets à une, deux et trois voix fut publié à Palerme par Giovan Battista Maringo ; la dédicace (datée du 1er avril) est adressée à Antonio d'Aragona et Moncada, duc de Montalto et prince de Paternò, qui avait hérité de la propension au mécénat musical de sa famille paternelle (Moncada).
Le choix de dédier un recueil de musique sacrée au noble plutôt que des madrigaux aurait pu être fait avec raison : dix ans plus tard, le duc et son épouse, Giovanna de la Cerda, se seraient retirés au couvent pour embrasser la vie religieuse.
En été, Palazzotto partit pour Naples dans le sillage de Don Pedro Téllez Girón, duc d'Osuna, qui, ayant terminé son mandat de vice-roi de Sicile et sur le point d'assumer le même poste à Naples, quitta l'île le 16 juillet. Au noble espagnol Palazzotto, il dédia son premier recueil de musique profane : les Madrigaux à cinq voix... premier livre, imprimé à Naples par Costantino Vitale en 1617.
Dès la dédicace (6 novembre) il ressort que le comte avait soutenu le musicien sicilien en s'intéressant à son travail et en soumettant quelques textes à entonner. La collection montre un saut qualitatif considérable par rapport aux premiers essais. Les Madrigaux de 1617 montrent en effet comment dès la première année de son séjour à Naples le compositeur avait assimilé les tendances stylistiques propres à ce milieu musical ; l'efficacité expressive est avant tout confiée au chromatisme, qui crée des sons tantôt piquants, tantôt langoureux, en parfaite adhésion au texte poétique. Les auteurs reconnus des textes de madrigaux chantés ici sont Battista et Alessandro Guarini ainsi que Giovan Battista Marino.
À l'été 1620, le duc d'Osuna est accusé de complot avec la République de Venise contre Philippe III et démis de ses fonctions de vice-roi (quatre ans plus tard, il finira ses jours en prison en Espagne). Perdant ainsi le soutien du puissant mécène, Palazzotto retourne en Sicile : à Palerme, toujours pour l'imprimerie Maringo, paraît en 1620 le deuxième livre de madrigaux à cinq voix. La dédicace (1er juillet) est adressée à Salvatore Requesens, de la branche des princes de Pantelleria et sa belle-famille depuis mariée à Giovanna Gaetani Tagliavia (Emanuele et Gaetani, 1754, p. 50).
Parmi les 21 madrigaux de la collection, les rares d'autres auteurs sont de Battista Guarini, Pietro Petracci, Ridolfo Arlotti et Giovan Battista Strozzi. La collection contient également une pièce du musicien génois Giovanni Battista Fossato.
Un écart d'environ une décennie cache les événements biographiques du compositeur sicilien. Nous savons cependant qu'il publia à Venise en 1628 un livre de Canzoni da sonare à quatre voix et un de Concerti musicali a due, tre e quattro voci, connus uniquement par un catalogue de livres hollandais de 1639.
En 1631, à Messine, il publie pour l'éditeur messin Pietro Brea - affichant le titre très récent de "dottore" en frontispice - un autre recueil de motets concertanti, les Sacre canzoni musicali a due, tre, quattro e cinque voci, dédiés à Antonio Pagano baron de San Domenico (Messine, 21 novembre; éd. moderne édité par S. Di Martino, Florence 1999). Le recueil est déclaré comme un troisième livre, un huitième ouvrage : la référence implicite est aux Motetti de 1616 et, suppose-t-on, aux Concerti perdus de 1628.
L'année suivante deux autres recueils sont imprimés : les Madrigali concertati a tre voci libro terzo opera 9 (perdu) et les Messe brevi concertate a otto voci … opera decima, tous deux pour les modèles d'Ottavio Beltrano à Naples. Cette dernière collection est dédiée à Don Ottavio Branciforte, récemment nommé évêque de Cefalù, la ville où Palazzotto vécut pendant cinq ans, entre 1633 et 1638, comme archidiacre et examinateur synodal.
Probablement à cette époque, Palazzotto eut comme disciple le compatriote Francesco Di Maggio, qui en 1670 aurait publié un recueil de motets à Milan (Sacra armonia di musicali concenti… con una messa a 5 concertata, frères Camagni).
Quinze ans plus tard, parmi les noms répertoriés dans un document daté du 1er décembre 1653 conservé aux Archives d'État de Palerme, dans laquelle les pères théatins de l'église palermitaine de S. Giuseppe ont accordé à la guilde des musiciens de la ville une chapelle avec droit d'être enterré, celle de Giuseppe Palazzotto Tagliavia est marquée d'une croix : signe qu'à cette date il n'était plus vivant.
Palazzotto était un compositeur prolifique d'une compétence et d'une ingéniosité reconnues, auteur d'au moins dix recueils de musique sacrée et profane, dont seulement cinq ont survécu. Ce compositeur - écrit le théoricien Giovanni d'Avella à propos de ses madrigaux - "fait une si belle harmonie que j'ose dire, parmi les musiciens modernes, que c'est le Phénix, ordonnant le son à l'affection, et la voie au sens de paroles" (d'Avella, 1657, p. 75). Selon le chanoine Giovan Battista Noto, ses motets étaient alors admirés "par le très cher chef de chœur d'Apollinare et par le maître de chapelle nel Gesù, Graziani dans cette ville de Rome" (Noto [1732]).
Œuvres
Primo libro de' mottetti ad una, due, e tre voci, con uno a quattro variato nel fine, Palermo. 1616 Madrigali a cinque voci - libro primo, Napoli, 1617 Madrigali a cinque voci - libro secondo, Napoli. 1620 Canzoni da sonare a quattro voci Concerti musicali a due, tre e quattro voci Sacre canzoni musicali a due, tre, quattro e cinque voci, Messina, 1631 Madrigali concertati a tre voci - libro terzo opera 9 Messe brevi concertate a otto voci - opera decima
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