Alexandre Camille Chevillard, né à Montmartre le 14 octobre 1859 et mort à Chatou le 30 mai 1923, est un compositeur et chef d'orchestre français.
Issu d'une famille musicienne - son père Alexandre (1811-1877) était un célèbre violoncelliste - il apprend le piano et entre au Conservatoire de Paris, où il obtient un second prix dans la classe de Georges Mathias en 1880. Charles Lamoureux, directeur des Concerts du même nom l'engage en 1887 comme chef de chant. Un an plus tard, Chevillard épouse à Paris Marguerite, la fille de Lamoureux, et c'est donc tout naturellement qu'il lui succède en 1897 à la tête de son association symphonique. C'est à la tête de celle-ci qu'il crée notamment Pelléas et Mélisande (1901) de Gabriel Fauré, les Nocturnes (1901-1902) et surtout La Mer (1905) de Claude Debussy ainsi que La Valse (1920) de Maurice Ravel.
En 1903, il est lauréat du prix Chartier de l'Académie des beaux-arts pour ses compositions de musique de chambre.
Professeur d'ensemble instrumental au Conservatoire à partir de 1907, il devient également directeur musical de l'Opéra de Paris en 1914. Il y crée en 1923 le ballet Cydalise et le Chèvre-pied de son ami Gabriel Pierné.
En 1910, il engage comme soliste des Concerts Lamoureux la mezzo-soprano Spéranza Calo-Séailles dont il sera le témoin à son mariage en 1913 avec l'ingénieur, chimiste et inventeur Jean Charles Séailles (1883-1967).
Comme chef d'orchestre, il privilégiait la musique des romantiques allemands (Wagner, Liszt...) et russes, n'ayant que peu d'estime pour celle de ses contemporains français (bien que dans les faits, il en ait dirigé beaucoup...).
Parmi ses élèves : Suzanne Chaigneau, Clotilde Coulombe, Sophie Carmen Eckhardt-Gramatté, Yvonne Hubert, Eugeniusz Morawski, et Robert Soetens.
Œuvres
Son activité de compositeur se borne principalement à quelques pièces de musique de chambre (une Sonate pour violon et piano, une pour violoncelle et piano, un Trio, deux Quatuors et un Quintette), pour piano seul (un Thème et Variations), et quelques œuvres symphoniques, par exemple le poème symphonique Le Chêne et le roseau ainsi qu'une Fantaisie symphonique pour orchestre.
Orchestre
Ballade symphonique en mi b majeur, Op. 6 (1889) Le Chêne et le Roseau, poème symphonique d'après la fable de Jean de La Fontaine, Op. 7 (1890) Fantaisie symphonique en fa dièse mineur, Op. 10 (1893)
Musique de chambre
Quintette pour piano et cordes en mi♭ majeur, Op. 1 (1882) Quatuor pour piano et cordes, Op. 2 (1883) Trio pour piano, violon, violoncelle en fa majeur, Op. 3 (1884) Quatre pièces pour alto (ou violon) et piano, Op. 4 (1887) Sonate pour violon et piano en sol mineur, Op. 8 (1892) Quatre petites pièces pour violoncelle et piano, Op. 11 (1893) Sonate en si♭ majeur pour violoncelle et piano, Op. 15 (1896) Quatuor à cordes en ré ♭ majeur, Op. 16 (1897–98) Allegro pour cor et piano en fa majeur, Op. 18 (1905) Introduction et marche pour alto et piano, Op. 22 (pub. 1905) Andante con moto en ré mineur pour cor et piano (1905)
Piano
Thème et variations en sol majeur, Op. 5 (1888) Étude chromatique, Op. 9 (1893) Impromptu en ré♭ majeur, Op. 14 (1896) Zacharie, esquisse en mi b majeur (d'après "Le Prophète" Zacharie de Michel-Ange), Op. 19 (ed. 1924) Feuillet d'album en mi b majeur (1904) Thème varié (1905) Morceau de lecture à première vue en mi b majeur, pour le concours du conservatoire de Paris (1906)
Musique vocale
La Roussalka, musique de scène pour la pièce de Édouard Schuré (1903) L'Attente pour mezzo-soprano ou baryton et piano, poème de Marie de Moriana, Op. 12 (1895) Chemins d'Amour, mélodie, poème de Charles Furster, Op. 13 (1896)
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