Nombre de messages : 27127 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Pierre des Molins (14ème siècle) 2021-09-26, 10:10
Ne pas confondre avec le trouvère Pierre de Molins
Pierre des Molins (actif fin du 14ème siècle) est un compositeur-poète français dans le style ars nova de la musique médiévale tardive. Son nom est donné comme «P. des Molins» dans le Codex Chantilly et «Mulino» dans le codex, Paris, Bibl. Nat. MS ital. 568. Il est l'auteur de deux œuvres, à la fois parmi les plus transmises des pièces musicales du xive siècle, notamment en Italie et dans les pays de langue allemande : la ballade De ce que fol pensé et le rondeau Amis, tout dous [le] vis.
Il n'existe aucune information biographique fiable sur Molins. Dans plusieurs sources – notamment une version probablement pour clavier d'un copiste flamand – le titre du rondeau la Muas, tout dous [le] vis, est donné comme Molendium de Paris (Die Molen van Parijs, Moulins de Paris), le nom du compositeur ayant été probablement mal interprété en raison du rythme expressif de la pièce.
Craig Wright suggère qu'il était le musicien de la cour de Jean II, Roi de France, nommé «Perotus de Molyno», qui fut avec le roi entre 1357 et 1359 lors de sa captivité en Angleterre, et qui fut par la suite destitué, retournant en France. La référence où le poète se plaint d'être loin de sa bien-aimée, obligé «d'ainsy languir en estrange contree» dans De ce que fol, pourrait se référer à la captivité de la cour sous le règne du Roi Édouard III.
Auparavant, Suzanne Clercx et Richard Hoppin ont suggéré qu'il pourrait avoir été le Petrus de Molendino, civis parisiensis mentionné en liaison avec le Pape Clément VI en 1345. Ursula Günther pour sa part, l'a relié provisoirement avec un Perrotum Danielis alias del moli, à partir d'un document de 1387, avec le chancelier du Duc de Berry, Philippe de Moulins mentionné en 1368 et 1371.
De ce que fol pensé, apparaît dans douze sources. Dans l'une des sources (Strasbourg 222) la pièce est attribuée à Guillaume de Machaut, une attribution universellement rejetée par les spécialistes. Amis, tous dous [le] vis, apparaît dans huit sources musicales et est cité dans Il Solazzo par Simone de' Prodenzani.