Jehan Erart (ou Erars) (vers 1200/10-1258/9) était un trouvère d' Arras, particulièrement connu pour sa préférence pour le genre pastourelle. Il a laissé onze pastourelles, dix grands chants (courtois) et un serventois.
La présence d'Erart à Arras se déduit de ses propres écrits. Il était patronné par les riches classes moyennes et supérieures. Dans son serventois, complainte sur la mort de son mécène Gherart Aniel, il demande à Pierre et Wagon Wion de l'aider à obtenir le mécénat des banquiers Henri et Robert Crespin. Sa relation avec deux trouvères d'Arras transparaît dans ses textes, Guillaume le Vinier et Jehan Bretel. Il est également mentionné dans un ouvrage de Guibert Kaukesel, chanoine d'Arras.
La principale caractéristique de la poésie d'Erart est sa préférence pour les vers courts, principalement penta- , hexa- , hepta- et octosyllabique, par opposition au décasyllabe traditionnel, qui apparaît dans ses chansons "Pré ne vergier ne boscaige foillu" et "Encoire sui cil ki a merchi s'atent" et ses serventois "Nus chanters". Musicalement, Erart est syllabique, avec une préférence pour les modes majeurs et les refrains. Ses chansons sont composées principalement en isomètre, mais ses pastourelles sont majoritairement hétérométriques. Sa musique est conservatrice et dépasse rarement un neuvième en gamme.
Il y a deux avis de décès pour Erart dans la nécrologie de la Confrérie des jongleurs et bourgeois d'Arras. L'un enregistre un Jehans Erardi mourant en 1258 tandis qu'un autre enregistre Jehan Erart mourant en 1259. Il est possible, si l'on considère que ses œuvres sont conservées dans deux sections différentes du Chansonnier du Roi, qu'il y ait eu deux Jehan Erart, mais c'est peu probable. Trois chansons attribuées à Jehan Erart dans un manuscrit appartiennent probablement à Raoul de Beauvais.
Chansons
Amours dont je me cuidoie Au tens nouvel Au tens Pascour Bone amour qui son repaire De legier l'entrepris En Pascour un jour erroie Encor sui cil qui amerci s'atent Hardis sui en l'acointance Je ne cuidai mais chanter Je ne me sai mès en quel guise L' Autrier chevauchai mon chemin L' Autrier par une valee L' Autrier une pastourele Lès le breuil Mes cuers n'est mie a moi Nus chanters mais le mien cuer ne leece (serventois) Par un tres bel jour de mai Pastorel Pièc'a c'on dist par mauvais oir Pré ne vergier ne boscage foillu
Douteux
Dehors loncpré el bosquel Delès un prè verdoiant El Mois de mai par un matin Penser ne doit vilanie Puis que d'amours m'estuet chanter