Colin Muset (1210-1250?)

Colin Muset est un trouvère lorrain ou champenois, né vers 1210 et mort vers 1250 (selon d'autres sources, né vers 1230, mort vers 1270). Il gagnait sa vie en Champagne en voyageant de château en château (notamment dans les châteaux de la Haute Vallée de la Marne entre Langres et Joinville) en chantant des chansons de sa propre composition et en jouant de la vielle. Ceux-ci ne se limitent pas à l'éloge de l'amour courtois qui formait le sujet habituel des trouvères, mais contiennent de nombreux détails sur la vie d'un jongleur.

Colin Muset est le nom donné à un trouvère français qui dut vivre pendant la première moitié du xiiie siècle (le siècle de Saint Louis ; naissance présumée en 1210), à la limite des comtés de Champagne et de Lorraine. Aucun manuscrit ne nous renseigne sur sa biographie et l'on ne connaît de lui que ce qu'il nous a dit dans ses chansons qui figurent parmi les plus belles pièces poétiques de ce que l'on a appelé le lyrisme bourgeois du xiiie siècle.

Son nom même suggère qu'il s'agit d'un pseudonyme habile et plaisant, dont la signification est à peu près celle de la muse du pauvre Nicolas, sur un modèle qui annoncerait tant le colin-tampon (le tambour au petit Nicolas) que le colin-maillard (le maillet de Colin).

Il fut probablement poète courtois auprès des nobles de la région, pour faire vivre sa famille, puis il écrivit des œuvres plus personnelles dans la lignée de Jean Bodel et de Rutebeuf, apparaissant ainsi comme un précurseur de Marot.

On connaît de lui une vingtaine de textes, dont certains sont accompagnés de musique. Joseph Bédier, dans son édition de 1912, lui attribue vingt-et-un textes, mais leur attribution est délicate, en raison de l'absence de nom d'auteur dans les manuscrits.
Deux autres éditions parurent en 2005 : une de Callahan and Rosenberg avec des traductions en français moderne, et, avec des traductions en italien, une édition de Massimiliano Chiamenti, qui a réduit son corpus authentique à seize poèmes. Oxford Music en ligne (actuellement New Grove 2001), répertorie 12 chansons. Neuf de ses poèmes ont survécu à la musique. Sept sont des chansons jongleuresques, c'est-à-dire des chansons décrivant la vie d'un jongleur. Ses trois serventois condamnent l'avarice de la noblesse, mais sa moralisation est contrebalancée par un humour d'autodérision. Il a également écrit deux descorts, un lai et un tenson cynique avec Jacques d'Amiens.

Son œuvre Sire Cuens j'ai viélé est considéré par les historiens comme une critique remarquable de la noblesse du xiiie siècle, pour un trouvère, qui normalement est censé s'attacher à celle-ci.


Œuvres :

Volez oïr la muse Muset ?
Mout m'anuie d'iver que tant a duré
Sospris sui d'une amorette
En mai, quand le rossignolet
Or veul chanter et soulacier
Une novele amorette que j'ai
Trop volontiers chanteroie
Quant voi lo douz tens repairier
Ancontre le tens novel
En ceste note dirai
Colins Musés, je me plaing d'une amor
Sire cuens j'ai viélé
Hideusement vait li mons empirant
Quant je voi yver retorner
Quant je voi lou tans refroidier
Quant li malos bruit
Il me covient renvoisier
Je chantasse d'amorettes
Bel m'est li tens  
De la procession
Devers Chastelvilain




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