Perrin d'Angicourt (vers 1245-1270) était un trouvère associé au groupe de poètes actifs dans et autour d' Arras. Sa ville natale était très probablement Achicourt, juste au sud d'Arras. Son œuvre survivante est grande selon les normes des trouvères, et bien répartie dans les chansonniers : trente-cinq (35) de ses chansons survivent, dans pas moins de onze manuscrits différents.
Deux, ou peut - être trois, chansons de Perrin "J'ai un joli souvenir" "Quant Partis sui" et peut - être "Quant li cincenis s'escrie" sont décrit dans leurs chansonniers comme "chansons couronnées", indiquant qu'ils avaient remporté des concours de poésie, probablement sous l'égide du puy d'Arras. Deux fois Perrin a composé des jeux partis —"Perrin d'Angicourt, respondés" et "Prince del pui"—avec Jehan Bretel, également d'Arras, et il est référencé dans d'autres jeux partis par Bretel, Gaidifer d'Avion, Lambert Ferri, Gillebert de Berneville. Perrin a dédié ses propres chansons "Quant voi en la fin" et "Lors quant je voi" au duc Henri III de Brabant et au comte Guy de Flandre, respectivement, mécènes connus des trouvères d'Arras.
Le mécène le plus important de Perrin, cependant, était le comte Charles d'Anjou, frère cadet du roi Louis IX de France et plus tard lui-même roi de Naples. Perrin dédia "Quant li biaus estés repaire" à Charles ; lui et le comte s'associent pour composer le jeu parti "Quens d'Anjou" et les deux ensemble jugent "Encor sui cil qui a merci s'atent" de Jehan Erart. Charles a également jugé l'un des jeux partis de Perrin avec Bretel, "Perrin d'Angicourt, respondés". Bien que la relation littéraire de Charles et Perrin soit connue, les preuves de leurs interactions dans le monde réel sont rares. Un document de 1269 se réfère à Perrin en tant que Petrus de Angicuria "recteur de la chapelle" (rector capellae) de Charles à Naples.
La plupart des poèmes de Perrin sont strophiques, c'est-à-dire qu'ils contiennent des strophes chacune avec des vers de longueur différente. "Quant partis sui" a cinq longueurs de ligne par strophe. Sa préférence allait aux heptasyllabes. Douze de ses poèmes ont des refrains fixes ou variables. Cinq ou six d'entre eux ont été utilisés comme modèles de contrafacta. Deux, peut-être trois, ont leurs mélodies conservées en notation mensurale.
Chansons
Amours dont sens et courtoisie Au tens novel Biau m'est du tens de gäin qui verdoie Bone Amour, conseillez moi Chançon veul faire de moi Haute esperance garnie Honeur et bone aventure Il convient qu'en la chandele Il feroit trop bon morir Il ne me chaut d'esté ne de rosee J'ai un joli souvenir Jamès ne cuidai avoir Je ne chant pas pour verdour Li joli mais ne la flour qui blanchoie Lors quant je voi le buisson en verdure On voit souvent en chantant amenrir Onques a faire chanson Onques ne fui sans amour Onques por esloignement Perrin d'Angicourt, respondès : avec Bretel (jeu-parti) Perrins amis, moult volentiers saroie Prince del pui, vous avés : avec Bretel (jeu-parti) Quant je voi l'erbe amatir Quant li biaus estés repaire Quant li biaus estés revient Quant li cincenis s'escrie Quant partis sui de Provence Quant voi en la fin d'esté Quant voi le felon tens finé Quens d'Anjou, prenés : avec Charles d'Anjou (jeu-parti)
Douteux
Contre la foidour Helas, or ai je trop duré Je ne sui pas esbahis Mais ne avris ne prins tans Tres haute Amors qui tant s'est abessie