Jean Baptiste Lully (1632-1687)

Icare a écrit:

Donc, afin d'améliorer mes connaissances dans la musique française de cette époque, je me suis plongé, de tout mon être ravi, dans la tragédie lyrique Alceste de Jean-Baptiste Lully sur un livret de Philippe Quinault (1635-1688). J'avoue que j'ignorais à quoi m'attendre, pas sur le genre musical en particulier, mais sur ma première perception de celui-ci. J'ai d'abord beaucoup aimé la longue ouverture de 23 minutes environ qui alterne passages purement instrumentaux et passages vocaux. Il en résulte pour le moment une oeuvre très enlevée, pleine d'énergie et de volupté, qui s'écoute selon moi aussi facilement que Ercole sul Termodonte d'Antonio Vivaldi et la Johannes Passion de Telemann que j'ai écoutées précédemment. Je fus assez surpris d'être finalement aussi touché par cette musique, cette réceptivité s'expliquant sans doute en partie par mon goût très prononcé pour la voix humaine. L'interprétation est excellente avec de talentueux solistes, le Choeur de Chambre de Namur, Les Talens Lyriques, sous une direction de Christophe Rousset.

Bon, je ne suis pas sûr que cette musique d'Alceste, composée par Lully, respire la gaieté et, par conséquent, réponde au thème de mon cycle actuel "Que la joie demeure!". Peu importe au fond car tous les prétextes sont bons pour réécouter un double-album que je n'avais pas encore approfondi. Je n'en suis encore qu'à une seconde écoute, la première oeuvre que j'écoute de ce compositeur, une acquisition relativement récente...Je m'en serais voulu qu'il prenne déjà la poussière par paresse ou négligence! Il y avait longtemps que je souhaitais découvrir la musique de Lully, pas parce que j'en avais entendu (et lu) beaucoup de bien mais au contraire parce que j'en avais entendu (et lu) beaucoup de mal! C'est pour cette raison que je dis toujours: vaut mieux entendre dire du mal d'un artiste que de rien n'en entendre dire du tout, parce qu'un artiste dont ne dit rien n'existe pas ou plutôt nous n'avons pas conscience qu'il existe. Il est invisibilisé par la masse d'informations qui nous inonde de jour en jour. Et il arrive qu'à force de lire ci et là du mal d'un compositeur (en l'occurrence), l'envie d'écouter sa musique pour s'en faire sa propre idée germe en nous et découvrir ainsi qu'il n'est (parfois) pas si mal que ça. C'est une expérience que j'avais justement connue avec Jean Françaix. Sur un autre forum que je nommerai pas, j'avais cru comprendre qu'il s'agissait là du pire compositeur françaix...euh français... Certainement pas le plus grand, mais certainement pas le pire non plus. Comment peut-on juger aussi rudement un compositeur qui a un tel sens de la fantaisie et de la mélodie...?... Pour Lully, c'est une succession de choses pas gentilles sur sa musique qui avait titillé ma curiosité. Alceste m'avait assez enthousiasmé lors de la première écoute. Aujourd'hui, j'avoue avoir eu du mal à entrer dans la première partie, les premières 80 minutes pour tout dire, cependant je pense que ça venait davantage de moi que de la musique - je n'étais pas totalement dans mon assiette. Je me suis en tout cas rattrapé avec la seconde partie, même si, comme je l'ai écrit plus haut, Alceste n'est pas vraiment dans l'esprit de mon cycle. C'est aussi pour cette raison que je l'ai écoutée de manière un peu trop détachée.

Je n'ai pas le temps de relire entièrement le topic, excuse-moi Icare, je le ferai plus tard. Certes, certes, génial Lully......

C'était juste pour dire, que suite à ma vision des films sur Molière (en particulier pour lui rendre hommage pour le 400 ème anniv de sa naissance), et du "Secrets d'Histoire" de Stéphane Bern sur lui..., le personnage de Lully reste toujours le même : Un génie musical, et un sacré "s....d" sur le plan personnel.
Son amour pour le roi et son désir de notoriété à tout prix, ont "payé" jusqu'à sa mort, fatale... (gangrène).
La façon dont il s'est comporté avec Molière, qui fut son ami, mais ensuite qu'il a trahi, est immonde.
Il lui a fauché sous le nez "l'Académie d'Opéra", en rachetant "la charge" (quelle époque....) à un certain abbé perclus de dettes et emprisonné pour ça. Et hop, on trahit Molière, et on devient "le dictateur absolu" de la musique en France, et interdiction de jouer à la cour les pièces de Molière. Ce Lully est ignoble.......

Le passage débutant à 2'07" me semble connu, peut être a t'il été réutiliser dans une autre oeuvre ?

Marche du Régiment du Roy


https://www.youtube.com/watch?v=7MJQHym_3ZY

Merci ! C'est vraiment magnifique ! J'adore le tambour et cette musique.
Perso, je trouve que le thème qui démarre à 2'07 est celui du début ?
Ré-utilisé sur une autre oeuvre ? Peut-être, avec Lully, tout est possible .

Ce sont des oeuvres que Jordi Savall a jouées de temps en temps à Versailles avec son "Concert des Nations" (= que j'ai entendues sur les chaînes musicales), Hervé Niquet aussi je crois avec son ensemble "Le Concert Spirituel".

Anouchka a écrit:

Merci ! C'est vraiment magnifique ! J'adore le tambour et cette musique.
Perso, je trouve que le thème qui démarre à 2'07 est celui du début ?
Ré-utilisé sur une autre oeuvre ? Peut-être, avec Lully, tout est possible .

Ce sont des oeuvres que Jordi Savall a jouées de temps en temps à Versailles avec son "Concert des Nations" (= que j'ai entendues sur les chaînes musicales), Hervé Niquet aussi je crois avec son ensemble "Le Concert Spirituel".

Lully ...et tout ses collègues...cette pratique était courante à l'époque
et Lully, n'est pas à plaindre coté nombre de ses interprètes actuels (Minkowski, Christie, Vincent Dumestre, Christophe Rousset... ;désolé pour ceux que j'oublie ce matin )

Jean-Baptiste (Giovanni Battista) Lully [Lulli] (Florence, 28 novembre 1632 - Paris, 22 mars 1687) est un compositeur, violoniste et danseur français.

Né Giovanni Battista Lulli, il était le deuxième fils d'un fermier toscan, Lorenzo Lulli (1599-1667). On sait peu de choses sur l'éducation du fils. Peut-être a-t-il appris les bases de la musique auprès des frères de la Via Borgo Ognissanti à Florence.

D'une manière ou d'une autre, peut-être dès 1645, il réussit à être nommé précepteur d'italien d'Anne-Marie-Louise d'Orléans, cousine du roi Louis XIV de France. En février 1646, Lully s'installe à Paris. Une source imprimée en 1695 identifie dès lors les professeurs de Lully : les organistes de l'église Saint-Louis de la rue Saint-Antoine, Nicolas Métru et Nicolas Gigault, le violoniste Jacques Cordier et le danseur Jean Regnault.

Peut-être par l'intermédiaire de Regnault, Lully entre au service de Louis XIV et danse au Ballet Royal de la Nuit, attire l'attention du roi et est nommé compositeur de la musique instrumentale le 16 mars 1653. Sa danse et son talent évident pour la composition permettent à Lully persuader le roi de créer un ensemble instrumental en dehors de son ensemble officiel, Les Vingt-quatre Violons du Roi. Lully a pu former le nouvel orchestre, Les Petits Violons, selon ses propres idées de jeu d'ensemble, et il deviendra célèbre dans toute l'Europe. En 1656, Les Petits Violons font leurs débuts dans le ballet Les Galanteries du Temps, le plus ancien ballet encore composé entièrement par Lully.

En 1661 il est naturalisé français.
Le 24 juillet 1662, il épouse Madeleine Lambert, fille de compositeur âgée de 20 ans. Ils ont eu six enfants. Jusqu'à présent, Lully, en tant que compositeur, avait principalement contribué aux ballets de cour. Mais l'âge a commencé à raccourcir sa danse et il a pris sa retraite comme danseur en 1668. En 1664, cependant, il entame une deuxième étape de sa carrière de compositeur : une collaboration avec le grand dramaturge Jean-Baptiste Poquelin (1622-1673), connu sous son nom de scène Molière, sur une série de comédies-ballets, drames comiques où la musique de danse de Lully s'entrelace avec la poésie de Molière, en commençant par Le Mariage Forcé (29 janvier 1664), en passant par Le Bourgeois Gentilhomme (14 octobre 1670), et en concluant avec Psyché (17 janvier 1671). Mais en 1671 Lully et Molière se fâchèrent à cause des droits d'auteur attribués à Molière.

En mars 1672, Lully pourra acheter le privilège royal de produire des « académies d'opéra ». . . dans la langue française »-essentiellement un brevet pour un monopole accordé par Louis XIV-de son titulaire d'origine, le poète Pierre Perrin (c.1620-1675), et a immédiatement déménagé pour créer l'Académie Royale de Musique. Parce que le privilège n'apportait aucun financement judiciaire à la nouvelle entreprise, Lully s'associa avec une connaissance de longue date et architecte de théâtre Carlo Vigarani (1637-1713) en août 1672, et ensemble ils adaptèrent un terrain de jeu de paume, situé à Bel-air, pour leurs productions. Ils commencèrent par Les Fêtes de L'Amour et de Bacchus, un pastiche fait de la musique de ballet antérieure de Lully, et ils montèrent la première tragédie lyrique originale en avril 1673, Cadmus et Hermione. Cela a fait sensation, attirant le roi sur le court de paume pour le voir. Le 28 avril 1673, le roi autorisa Lully à utiliser gratuitement le théâtre du Palais Royal, et après l'ouverture d'Alceste en janvier 1674, Louis introduisit l'entreprise de tragédie lyrique à la cour, soutenue par les décors, costumes et machines de la cour. et par des répétitions financées.

Avec un tel soutien, Lully a produit un nouvel opéra presque chaque année jusqu'à sa mort en 1687, travaillant généralement avec le grand librettiste Philippe Quinault (1635-1688). Son contrôle du privilège royal de l'opéra a pratiquement éliminé tous les rivaux de Paris, bien qu'il ait permis aux compagnies d'opéra provinciales d'opérer. Il gère également le Palais Royal presque en monopole, fixant des prix élevés pour les places. Le privilège royal lui a permis de gagner des redevances sur ses livrets imprimés et, après 1677, des redevances sur les estampes de sa musique. Dès lors, il publie des partitions intégrales de toutes ses tragédies lyriques, phénomène inconnu dans le reste de l'Europe, où les partitions d'opéra ont eu la chance de survivre en manuscrit.

En décembre 1686, alors qu'il dirigeait son Te Deum à l'église des Feuillants, il se blesse au pied. La blessure devint gangreneuse et Lully mourut le 22 mars 1687.



https://www.youtube.com/watch?v=e7nzYHeQixw


Ouverture avec tous les Airs de l'opéra Atys (1676)

Interprètes: Caprіccіo Basеl Baroque Orchestra
Direction : Dοmіnіk Kіеfеr

Merci beaucoup !  
Ah "Atys" !! Grand souvenir (télévisuel mais vu quatre fois)...Que j'ai découvert par William Christie et les "Arts Florissants", dans une magnifique mise en scène, costumes luxueux d'époque, excellents danseurs et chanteurs
(et très belle musique bien sûr).


P.S. p'tite anecdote marrante :
Mon mari qui a choisi notre chat de gouttière noir (l'agité du bocal ), a voulu l'appeler "Athys" avec un "h" (à ma surprise et celle de la véto !). Il m'a dit qu'Athys lui faisait penser au Mont Athos et ses moines, et au plus sage des quatre mousquetaires......, ce qui va très mal à mon chat

un nouvel opéra de Lully par Christophe Rousset THESEE : c'est superbe (surtout quand on aime cette musique comme moi )...tout est au top





https://www.youtube.com/watch?v=B-SPCbVSN70&list=OLAK5uy_moeF6DPLOUflla7kKMP3I2cZAr3OvahNM