Maurice Reuchsel, né le 22 novembre 1880 à Lyon, où il est mort le 12 juillet 1968, est un violoniste et compositeur français. Il était le frère d'Amédée Reuchsel (1875-1931) et l'oncle d'Eugène Reuchsel (1900-1988).
Deuxième fils du professeur de musique, compositeur et organiste Léon Reuchsel (1840-1915), Maurice montre très tôt des dons marqués pour le violon, au point que le critique musical du Salut public écrit en 1888, après son premier concert public : "Avec un vrai violon de poupée, cet enfant a révélé des dispositions étonnantes".
Après des études au Conservatoire de Paris, il revient à Lyon, remplace parfois son père à l’orgue de Saint-Bonaventure, est nommé titulaire à l’église du Bon-Pasteur (1905-1915), puis à l’église de la Rédemption (1915-1950).
Passionné de musique ancienne, il fonde en 1903 avec l’altiste Bay, le celliste Ticier et son frère Amédée Reuchsel (1875-1931) au clavecin, la Société lyonnaise des instruments anciens, lui-même jouant volontiers de la viole d’amour, instrument qu’il affectionne tout particulièrement. Au programme du premier concert, donné en décembre de cette année-là, figurent les noms de Jean-Philippe Rameau, Georges Friedrich Haendel et Arcangelo Corelli, musiciens alors rarement joués, que le quatuor va s’employer à faire entendre en France et à l’étranger jusqu’en 1912, puis, avec une composition changé, de 1932 à la Seconde Guerre mondiale.
En 1903, il crée L’express musical, supplément bimensuel du quotidien L’Express républicain, qui mêle études, biographies, informations factuelles, comprend un dessin humouristique et rend compte des événements de la vie musicale lyonnaise. Si Maurice Reuchsel en est le rédacteur en chef, les Reuchsel y écrivent en famille et ce "clanisme" militant leur vaut bien des critiques, d’autant plus que chaque numéro est accompagné d’un hors-texte comprenant des pièces de musique éditées par la revue qui s’en réserve les droits. Et les partitions de la familles y figurent évidemment en bonne place...
Dans la fameuse et rivale Revue musicale de Lyon, le critique Léon Vallas, qui aime à souligner que les frères Reuchsel, sans gêne aucune, tiennent à la fois, à Lyon, les orgues de l’église du Bon-Pasteur, du Grand Temple et de la synagogue, ironise sur ce mélange des genres : "Il convient de saluer ces professionnels convaincus dont le zèle musical ne se laisse pas annihiler par les préjugés confessionnels. L’art – n’est-il pas vrai ? – n’a pas plus de religion que de patrie. Et puis, quand messieurs Reuchsel frères se font entendre dans les édifices culturels, ils ne font pas de critique musicale et de composent pas" (12 avril 1908). L’Express musical disparaît en juillet 1914.
Maurice Reuchsel, qui sera également critique musical au Nouveau monde, décède le 12 juillet 1968, laissant plusieurs ouvrages, dont La musique à Lyon (1903), Un violoniste en voyage : notes (1907), et Le violon à travers les siècles (1938)
Compositeur, Maurice Reuchsel écrit des pièces pour orgue, de la musique de chambre, trois ballets, comme Impression d’automne, donné au Grand Théâtre de Lyon, en 1928. Il est l’auteur de nombreuses transcriptions pour viole d’amour.
Source : Dictionnaire historique de Lyon, 2009 (article de Gérard Corneloup)
Parmi ses œuvres
Musique de chambre
Evocation pour violon et piano (1903)
Epithalame pour violon (ou violoncelle ) et piano (1902)
Elévation pour violon, violoncelle et orgue (1910)
Trio à cordes en sol mineur (1910)
Suite italienne pour violon et piano (1911)
Sonate pour violon et piano (1912)
Suite romantique pour violon et piano ou orchestre (1913)
Quatuor à cordes en mi mineur (1914)
Sonate pour piano et piano en si mineur (1914)
Rhapsodie franc-comtoise sur de vieux airs populaires, pour violon et piano [ou orchestre] (1922)
Sonate en la de Michel Corrette.(1758), pour violon ou viole d'amour et piano ou harpe. Harmonisée et transcrite par Maurice Reuchsel (1924)
Leïla, triptyque pour violon et piano (non daté)
Autres œuvres
Myrtho, la joueuse de flûte, ballet grec en 1 acte (1927)
Les Folies de Colombine, ballet (1931)
Le Moulin enchanté, opéra-comique en 1 acte, en collaboration avec Amédée Reuchsel
Le Rhône, comédie dramatique en 1 acte, en vers (1933)
Suite dans le style ancien pour cordes (1906)
Madrigal, pour orchestre (1925)
Au Val d'Andorre : Nuit tombante - Sérénade (1921)
Poème élégiaque pour violon et orchestre (1903)
Concertstück pour violon et orchestre (1909)
Pièces pour orgue, dont Trois Pièces pour grand orgue : prélude, adagio, final (1909), Marche religieuse en fa (1910)
Pièces pour piano, dont Valse lente (1912)
Mélodies, dont Les Lacs noirs (1906), Donnez, riches ! (1910), Le Papillon (1923), Charme d'automne ( (1925), Chansons tunisiennes (1928)
Gloire à Lyon, chant patriotique de la grande guerre, pour chant et piano (1916)
Ecrits
La musique à Lyon (1903)
L'Ecole classique du violon (1905)
Un violoniste en voyage (1907)
Accueil 