Juan Perez de BOCANEGRA (v. 1560- 1645)

Juan Pérez de Bocanegra (mort en 1645) était un prêtre catholique et membre du Troisième Ordre de Saint François, qui était musicien et spécialiste des langues indigènes du Pérou colonial.


Pérez de Bocanegra s'est établi dans la vice-royauté du Pérou comme l'un des experts les plus importants dans les langues et les modes de vie locaux. Il a enseigné le latin à l' Université de San Marcos à Lima avant de déménager à Cusco. Il a ensuite servi comme cantor à la cathédrale de Santo Domingo en 1599-1611, servant de correcteur du livre de choeur de 1598 à 1604, pendant l'épiscopat d' Antonio de la Raya et de Navarrete. Il a exercé les fonctions d'examinateur général des langues natives du quechua et de l'aymara pour le diocèse de Cusco et a été pendant de nombreuses années curé à Andahuaylillas. Son nom apparaît sur la pierre angulaire de l'église d'Andahuaylillas. Il a demandé au peintre Luis de Riaño de peindre les peintures murales ornées pour lesquelles l'église est parfois appelée "la chapelle Sixtine d'Amérique".

En tant que franciscain, Pérez de Bocanegra était parfois en conflit avec les jésuites sur la manière de traduire la terminologie chrétienne dans les langues autochtones. Les jésuites ont privilégié les mots empruntés à l'espagnol, sans implications hétérodoxes, tandis que Bocanegra préférait tirer parti de l'imagerie riche des ressources linguistiques andines. La position des jésuites devint officielle au Troisième Conseil de Lima (1582-1583), mais Pérez de Bocanegra continua sa pratique en évitant les traductions littérales et en séparant les passages en espagnol et en quechua dans ses œuvres. Lui et les jésuites ont également contesté comment utiliser Andahuaylillas; les jésuites souhaitaient faire de sa paroisse un centre de formation en quechua similaire à celui d'Aymara qu'ils avaient établi à Juli.

Pérez de Bocanegra est surtout connu pour la publication d'un ouvrage intitulé Ritual, formulario e institución de curas (1631), qui donnait des textes à divers rituels en quechua et en espagnol. Il est particulièrement remarquable pour Hanacpachap cussicuinin, la première œuvre vocale polyphonique imprimée dans le Nouveau Monde. On ignore si l'hymne a été composé par lui ou par un autochtone local.



https://www.youtube.com/watch?v=nCdTOdcBkNU