Prométhée ou le poème du feu ( Scriabine )

Prométhée ou le poème du feu est l'opus 60 d'Alexandre Scriabine, et l'une des quatre œuvres fondatrices de la modernité musicale avec Le Sacre du printemps d'Igor Stravinski, Pierrot lunaire d'Arnold Schönberg et la Quatrième symphonie de Jean Sibelius. L'œuvre est d'un genre intermédaire entre le poème symphonique à la Franz Liszt et le concerto pour piano post-romantique à la Tchaïkovski ; sa composition, commmencée en 1908, a duré jusqu'en 1910.

Prométhée ou le poème du feu est écrit pour grand orchestre, piano, choeur de femmes (chantant uniquement des vocalises) et "orgue de lumière", qui projette au rythme de l'évolution musicale des faisceaux lumineux pré-déterminés dans la partition par des encres aux couleurs correspondantes. Des décennies avant les recherches (nettement plus poussées) de Iannis Xenakis, il s'agit là du premier « son et lumière » appliqué à de la musique « pure » - donc ni lié à des festivités comme la Musique pour les feux d'artifice royaux (Haendel), ni à un spectacle dramatique.

Musicalement, Scriabine se sert d'une série de base de douze tons d'une façon similaire à la conception dodécaphonique, mais sans s'affranchir ouvertement de la tonalité. L'œuvre progresse par demi-tons et quelquefois quart de tons, constituant l'un des premiers exemple de microtonalité. La structure générale est celle d'un très lent crescendo, où le piano et les voix servent en quelque sorte de "cochers" "fouettant" les "chevaux" constitués par l'orchestre. On retrouve là l'idée d'une progression essentiellement statique et qui se fait par à-coups déjà présente dans Le Poème de l'extase, l'œuvre la plus connue de Scriabine. Il n'y a pas de thème dynamique en soi, mais une idée qui fait avancer un concept, ici musicalement et extra-musicalement révolutionnaire.

Malgré ta description qui pourrait faire un peu "peur" en s'imaginant le Schoenberg de Pierrot lunaire, cette oeuvre est tout à fait "écoutable" par des amateurs de musique post romantique.

Tout à fait.

Mais j'avoue: je n'aime pas Scriabine

Là, tu vas te faire un ennemi de Xavier !

Plus sérieusement, c'est plutôt le Scriabine au piano qui me chagrine, sauf les premiers opus qui sont un peu la suite de Chopin ou Liszt.
Par contre j'aime assez ses oeuvres orchestrales : les 3 symphonies, surtout la deuxième, le concerto pour piano, le Poème de l'Extase, Prométhée.

Il faudrait que je le réécoute mais d'après mes souvenirs j'avais beaucoup aimé cette oeuvre très ambitieuse (le compositeur rêvait d'un "orgue à couleurs" je crois ou d'un délire similaire, je ne sais plus)

Ca va plaire à Coco alors!

J'avoue avoir découvert Scriabine récemment et je trouve ses Études absolument sidérantes renversantes
comme etude opus 8 n° 12 (Superbe) surtout joué par HOROWITZ
https://www.youtube.com/watch?v=AKLnzS7cM3k
ou encore l'etude opus 42 N°5 https://www.youtube.com/watch?v=xudZ3J4EeoQ hypra technique mais avec une couleur musicale
très affirmée ou le délicieux prélude main gauche op 9 n°2 https://www.youtube.com/watch?v=M9A37Y6U3HI&feature=related
Je n'aime pas toutes se compositions de piano mais j'ai du mal a saisir pourquoi il soit assez sous estimé par rapport à d'autres compositeurs (je ne parle que de ses oeuvre de piano)

raoul262 a écrit:

Je n'aime pas toutes se compositions de piano mais j'ai du mal a saisir pourquoi il soit assez sous estimé par rapport à d'autres compositeurs (je ne parle que de ses oeuvre de piano)

Bienvenue parmi nous, Raoul.

Scriabine, c'est avant tout du piano (67 opus sur 74 !). Pour rester en Russie, à part peut-être Rachmaninov, je n'ai pas l'impression qu'il est davantage sous estimé que par exemple Prokofiev ou Chostakovitch ou même Tchaïkovski. Que ce soit au disque ou en concert (je répète que je ne parle que des interprétations de piano).

joachim a écrit:

raoul262 a écrit:

Je n'aime pas toutes se compositions de piano mais j'ai du mal a saisir pourquoi il soit assez sous estimé par rapport à d'autres compositeurs (je ne parle que de ses oeuvre de piano)

Bienvenue parmi nous, Raoul.

Scriabine, c'est avant tout du piano (67 opus sur 74 !). Pour rester en Russie, à part peut-être Rachmaninov, je n'ai pas l'impression qu'il est davantage sous estimé que par exemple Prokofiev ou Chostakovitch ou même Tchaïkovski. Que ce soit au disque ou en concert (je répète que je ne parle que des interprétations de piano).

En fait, je me suis mal exprimé; Je voulais sous-entendre par sous-estimé qu'on parle assez peu de lui y compris sur ce forum par rapport justement aux autres compositeurs phares de la musique russe contemporains de scriabine (Rachmaninoff, Tchaikovsky, Moussorgski etc).

Je viens de regarder le fil qui lui est consacré (rubrique compositeurs), et il est vrai que nous en avons peu parlé.

Je pense que c'est l'occasion qui ne s'est pas présentée, tout simplement. Tu peux ouvrir quelques discussions, personnellement j'ai entendu presque toute son oeuvre, y compris son opéra inachevé.

et tu aimes beaucoup Joachim?....je le connais assez peu...

Jean a écrit:

et tu aimes beaucoup Joachim?....je le connais assez peu...

Disons surtout sa musique symphonique, ou alors les premiers opus de piano. Après sa musique de piano devient plus "moderne", c'est quelquefois shoenbergien, sans tonalité précise...

J'aime pas trop non plus Scriabine, c'est pourquoi j'en parle peu...

Je trouve ses compositions très originales par le travail de la main gauche (etude op 8 n°12, etude op 42 N5) qui demande dextérité quasi exceptionnelle tout en gardant une qualité harmonique. (il a été influencé par Chopin au début).
la main gauche n'est pas qu'un simple accompagnement. Je n'aime pas tout ce qu'il a composé bien entendu, mais la première écoute des 2 oeuvres citées plus haut m'ont