Ernest Pingoud (1887-1942)

Ernest Pingoud (né le 14 octobre 1887 à Saint-Pétersbourg (Russie) – mort à Helsinki le 1er juin 1942) est un compositeur finlandais d'origine alsacienne.

Pingoud fut l'élève des maîtres Alexandre Glazounov et Nicolaï Rimski-Korsakov au conservatoire de Saint-Pétersbourg, et, vers 1906, de Max Reger en Allemagne.

Avec Aarre Merikanto et Väinö Raitio, Pingoud fut l'un des premiers compositeurs finlandais à écrire de la musique "moderne" au xxe siècle.

Le premier concert de sa musique, en 1918 à Helsinki, tourna au désastre. Le public n'apprécia pas sa musique, qui produisit sur lui un choc comparable à celui du Sacre du printemps d'Igor Stravinski à Paris en 1913.

Malheureusement, l'opposition à sa musique resta forte pendant toute sa carrière. De nos jours, la musique de Pingoud retrouve de nouvelles chances de succès.

Pingoud se donna la mort en se jetant sous un train, en 1942 à Helsinki.

Son mode préféré d'expression musicale était d'orchestre, en particulier dans les poèmes symphoniques, à l'exemple de Scriabine. Ses trois concertos pour piano semblent se tourner davantage vers les modèles de Franz Liszt et Rachmaninov. Bien que la concision de son "Fünf Sonette" a été en rapport avec le début des travaux de la seconde École de Vienne, son langage musical est resté essentiellement tonal.  Il a fait un usage intensif de l'accord "Prométheus" et de la collection octatonique.


Œuvres


Orchestre

Prologue op. 4 (1916)
Confessions op. 5 (1916)
La dernière aventure de Pierrot op. 6 (1916)
Le fétiche, diableries galantes op. 7 (1917)
1er concerto pour piano et orchestre op. 8 (1917)
Hymne à la nuit op. 9 (1917)
Danse macabre pour choeur et orchestre (1918) op. 10
Cinq sonnets pour orchestre de chambre op. 11 (1918)
Un chevalier sans peur et sans reproche op. 12 (1918)
Mysterium op. 13 (1919)
Flambeaux éteints, poème symphonique op. 14 (1919)
Chantecler, poème symphonique op. 15 (1919)
Le sacrifice op. 17 (1919)
Symphonie No.1 op. 18 (1920)
Symphonie No.2 op. 20 (1921)
Le Prophète, poème symphonique op. 21 (1921)
Concerto pour piano et orchestre n°2 op. 22 (1921)
Concerto pour piano et orchestre n°3 op. 23 (1922)
Symphonie No. 3 op. 27 (1923-27)
La jeune Psyché, pour soprano et orchestre (1923)
Cor ardens (1927)
Narcissous (1930)
March of Lapua (1930)
Le chant de l’espace, poème symphonique (1931/38)
Variation sur un signal d'intermission de la Finnish Broadcasting Company (1933)
La flamme éternelle (1936)
La face d’une grande ville, pour piano et orchestre (1936/37)
L'Idole (1939)


Musique de chambre et divers

2 Sonates pour violon et piano
2 Sonates pour violoncelle et piano
2 Quatuors à cordes
Sonate pour piano
Tango oriental pour piano
Mélodies pour voix et piano, certaines orchestrées, dont Ej skummar havet, Vag efter vag, et Ater en overflodig dag (1921), Nordens varn (1940)



https://www.youtube.com/watch?v=QNTAuxEONXU

La Face d'une grande ville, poème symphonique (l'intitulé est en français) :




https://www.youtube.com/watch?v=nzfO4E03Ino

La face d'une grande ville est le premier exemple finlandais du romantisme industriel urbain. Les sept mouvements sont : la rue oubliée, les usines, les monuments et les fontaines, les néons luminescents, la procession des chômeurs, les maisons réveillées et le dialogue des réverbères avec la lueur du matin.
La rue oubliée peint une image impressionnante des rues silencieuses et vides de la ville endormie. Dans les usines, les machines battent comme un ostinato bruyant. Encore plus intensives sont les figures rythmiques lancinantes et répétées dans la lumière des néons, où les interprètes reçoivent les consignes "sempre automaticamente". Le passage sinistre des chômeurs est écrit comme une marche funèbre semblable à celle de Mahler. Les maisons réveillées comportent deux danses : un tango oriental et une valse lente. Le mouvement se termine par un solo de piano, montrant la vision d'une improvisation de jazz fatiguée dans un restaurant enfumé proche de la fermeture.

Le thème m'intéresse beaucoup. Il faudra que j'écoute ça.

Symphonie n° 2, op. 20 (1921)



https://www.youtube.com/watch?v=c1TiFv4d96I


Finnish Radio Symphony Orchestra

Dir. Jukka-Pekka Saraste