Joseph SCHWANTNER, né 1943

Introduction personnelle:

Il arrive que la mémoire nous joue des tours de poisson rouge. J'étais persuadé que j'avais déjà ouvert un topic sur ce compositeur, à peu près dans la même période que celui que j'avais ouvert sur Bernard Rands et Dominick Argento. C'était une période où je m'intéressais à la musique américaine hors cinéma et en dehors de John Corigliano et George Antheil, sur lesquels j'avais pas mal focalisé. Je me suis même dit que j'avais peut-être fait une erreur sur son nom, oublié un "n" ou un "c", nenni! J'ai dû me rendre à l'évidence: il n'existe aucun topic sur Joseph Schwantner dans ce forum...enfin si, à partir d'aujourd'hui! En plus, c'est un compositeur qui bénéficie d'un "Wikipédia" (français) très bien documenté, contrairement à celui de Bernard Rands qui est plutôt pauvre. Comme je viens de l'écrire, je l'ai découvert à une époque pas trop lointaine où je cherchais à élargir mes connaissances en musique savante américaine. Il y eut Ned Rorem, Richard Danielpour, Christopher Rouse, James De Mars, Dominick Argento et Bernard Rands. Mes préférences se sont d'abord portées sur les quatre premiers noms que j'ai un peu approfondis en fonction de ce que je trouvais. Joseph Schwantner fait davantage de concessions tonales et lyriques que Bernard Rands (si je me fie à ce que je connais). Je le rapprocherais davantage d'un Corigliano, d'un Goldenthal, voire d'un Rouse. Ce qui me fut stimulant dans l'écoute de sa musique, c'est d'y ressentir une personnalité musicale qui n'est absolument pas conventionnelle, passe-partout. D'autre-part, je sens dans son oeuvre une préoccupation importante pour les solistes et les timbres auxquels il sait apporter du relief ainsi que de l'originalité.

L'instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=A_MfLKJLeIw

Eléments biographiques:

<<Joseph Clyde Schwantner, né à Chicago le 22 mars 1943, est un compositeur et éducateur américain, lauréat du prix Pulitzer en 1979 pour son œuvre pour orchestre Aftertones of Infinity. Il est membre de l'Académie américaine des arts et des lettres depuis 2002. Il reçoit également le prix Charles Ives en 1970. Schwantner est un compositeur assez prolifique. Son style est celui d'un coloriste et d'un éclectique, s'inspirant d'éléments aussi divers que l'impressionnisme français, les percussions africaines et le minimalisme. Il commence l'étude de la musique à un âge précoce, avec la guitare classique, où il intègre également les genres du jazz et du folk. Il joue aussi du tuba dans l'orchestre de son lycée. Ses premières aspirations à la composition sont remarquées par son professeur de guitare, qui a constamment éprouvé Schwantner en élaborant des pièces à étudier. À partir de cela, son professeur, Robert Stein, lui suggère de recueillir ses idées et de créer sa propre composition musicale. Une de ses premières compositions a été dans l'idiome jazz. La pièce Offbeats a gagné le Prix National Band Camp en 1959. Il poursuit ses études de composition au Conservatoire Américain de Chicago, où il obtient son baccalauréat en 1964, dans la classe de Bernard Dieter, avec qui il explore en étroite collaboration la musique de Debussy, Bartók et Messiaen. Il poursuit à Chicago ses études supérieures, sous la direction d'Alan Stout et Anthony Donato à l'Université Northwestern, sanctionnées par sa maîtrise et un doctorat en composition, respectivement en 1966 et 1968.

Fort de ses expériences à l'American Conservatory, Schwantner est influencé plus particulièrement par la musique de Berio et Rochberg. En tant qu’étudiant en composition, il poursuit ses ambitions, avec trois œuvres reconnues dotées du prix BMI Student Composer. Après ses études en 1968, il obtient un poste de professeur assistant à la Pacific Lutheran University. En 1969, il est à un poste similaire à l'Université d'État de Ball dans l'Indiana et à partir de l'année suivante, à l'École de musique Eastman à Rochester, comme membre de la faculté. Sortant brièvement de ses études universitaires, il devient compositeur en résidence du Symphonique de Saint-Louis de 1982 à 1984. En 1985, Schwantner fait l'objet d'un documentaire pour la chaîne de télévision WGBH à Boston, au sein de la série Soundings. Le documentaire se concentre principalement sur la composition de sa pièce New Morning for the World, pour récitant et orchestre. Son travail universitaire se poursuit à la Juilliard School en 1986 et il se maintient à Yale depuis 1999, lorsque Schwantner prend sa retraite de son poste à Eastman. Sa plus notable commande inclut un cycle de mélodies Magabunda pour orchestre, en 1983, A Sudden Rainbow en 1986, Afar… le Concerto pour guitare en 1987 et un Concerto pour piano, en 1988. Parmi ses élèves figurent Eero Hämeenniemi, Marc Mellits, Kevin Puts et Michael Torke. Wikipédia

Les oeuvres de Joseph Schwantner que j'ai réécoutées ce soir avec beaucoup d'intérêt sont:

__ A Sudden Rainbow pour orchestre (1986)
__Angelfire, fantaisie pour violon amplifié et orchestre (2001)
__Beyond Autumn, poème pour cor anglais et orchestre (1999)
__September Canticle, fantaisie pour orgue, cuivres, percussion, piano amplifié et cordes (2002)

par Anne Akiko Meyers: violon
Gregory Hustis: cor anglais
James Diaz: orgue
Dallas Symphony Orchestra sous la direction d'Andrew Litton.

Je reviendrai avec plus de ressentis et de détails sur ces quatre oeuvres lors d'une prochaine écoute qui ne devrait pas trop être éloignée de celle-ci. En attendant, je vous confie quelques mots du compositeur:

<<TOUTE MA VIE, j'ai nourri une passion pour l'orchestre. C'est une préoccupation qui remonte à ma première grande oeuvre orchestrale, AFTERTONES OF INFINITY. Au fil des ans, mon approche de l'orchestre s'est affinée et concentrée. J'ai un sens toujours plus profond du potentiel timbrique illimité de l'orchestre.>>