13 œuvres préférées pour violon et orchestre

MarcS a écrit:

J'ai découvert les œuvres pour violon de Giuseppe Tartini, et c'est génial, j'adore vraiment. Loin derrière il y a ceux de Rode et de Joachim que j'écoute occasionnellement.

difficilement comparables vu leurs époques...

Anouchka a écrit:

Oui, Vieuxtemps c'est magnifique, j'ai ré-écouté cet été. Un peu trop méconnu, pas assez joué, mais on dirait que "ça revient" (si j'en crois les revues musicales...)...
Quant à Beethoven (cf. ma dernière écoute, sur le fil ad hoc), j'ai relu que de son vivant, ce concerto n'eut pas beaucoup de succès et fut peu joué... : Les raisons "en seraient" que : trop lassant (le thème principal est joué environ 40 fois !), pas assez de virtuosité (ah bon ???, bizarre !), et que le public préférait Paganini, par exemple. Ce fut d'après ce que j'en ai lu toujours, le violoniste Joseph Joachim qui le remit "au goût du jour" (et ré-écrivit les cadences fin du premier mouvement, que Beethoven n'avaient pas écrites).
Cela dit, pourquoi le concerto de Beethoven est-il resté aussi intemporel, et celui de Vieuxtemps a-t-il justement "un peu vieilli" ? Cela mériterait une petite analyse....

Du vivant de Beethoven (mort en 1827) , il me semble que les concerts programmaient surtout les nouvelles oeuvres des compositeurs...même s'il y avait quand même des reprises....et si son concerto était "trop lassant" compte tenu du nombre de reprises du thème principal...alors la plupart des oeuvres de son époque et les précédentes auraient du subir le même sort!!

C'est vrai, mais alors, pourquoi cette bouderie du public ? A mon très très humble petit avis, c'est qu'il y a dans cet admirable concerto (mon top 1), un côté très novateur qui n'a pas plu. Pas mal de dissonances, pas encore assez "post-classique", une certaine violence beethovénienne dans l'exposition des thèmes et ces respons entre le violoniste et l'orchestre... C'est une musique déjà un peu "polémique" dans son écriture, c'est je pense ce qui fait son intemporalité...
On n'est plus strictement dans la forme, mais dans le fond, dans le discours. Et le discours beethovénien, il voulait s'imposer !

Anouchka a écrit:

C'est vrai, mais alors, pourquoi cette bouderie du public ?

Peut-on toujours déterminer de façon objective pourquoi une oeuvre est boudée de ses contemporains?

si on fait la liste des oeuvres qui ont été boudées par le public lors de leur 1ère!!! ...C'est tellement souvent un critère de chef d'oeuvre

Jean a écrit:

MarcS a écrit:

 

J'ai découvert les œuvres pour violon de Giuseppe Tartini, et c'est génial, j'adore vraiment. Loin derrière il y a ceux de Rode et de Joachim que j'écoute occasionnellement.

difficilement comparables vu leurs époques...

C'est vrai Jean, je te l'accorde, la comparaison n'est pas judicieuse.

çà n'empêche pas aussi que tu puisses être emballé par les concertos de Tartini et nettement moins par ceux de Rodes et ceux (ou celui?) de Joachim !

Jean a écrit:

ceux (ou celui?) de Joachim !

J'ai composé un concerto ?

Blague à part, Joseph Joachim a composé 3 concertos pour violon, dont le second, en style hongrois, est assez célèbre, quoique personnellement je préfère le troisième.

Vieuxtemps semble sortir de l'oubli, heureusement, car ses 7 concertos sont très beaux. Naxos a sorti une intégrale.

Connais tu ceux de Spohr? Je n'ai jamais écouté encore, et j'hésite à acheter un ou deux CD de ses concertos.

Honte à moi ...et ma mémoire : j'ai les trois cto violon de Joachim ...Faut que je réécoute d'urgence...j'ai le vague souvenir qu'il m'avait bien plu!

Marc, j'ai l'intégrale des ctos de Spohr (cpo)...pareil: pas écouté depuis longtemps ...souvenir de concertos plutôt agréables sans atteindre des sommets...Le plus célèbre semble être le N°8 (il existe chez dg par Hilary Hahn avec le 1er de Paganini)....perso, je n'ai pas le souvenir d'un ou plusieurs sensiblement au dessus des autres...

MarcS a écrit:

Connais tu ceux de Spohr? Je n'ai jamais écouté encore, et j'hésite à acheter un ou deux CD de ses concertos.

Je connais aussi ceux de Spohr, j'ai même l'intégrale en 8 CD chez CPO par Ulf Hoelscher et l'orchestre de Berlin dirigé par Christian Fröhlich, et quelques autres versions séparées, dont l'assez célèbre n° 8 "in modo d'una scena cantante".

C'est par celui-ci que je conseillerai de commencer pour aborder les concertos pour violon de Louis Spohr. C'est encore un compositeur qui a composé des merveilles, et pas seulement dans les concertos pour violon.

https://www.youtube.com/watch?v=bDAoQ5xLdN4

Jean a écrit:

C'est tellement souvent un critère de chef d'oeuvre 

 J'adore cette boutade, en plus je la trouve très juste..!! . La liste serait longue, très longue.... 

Joachim a écrit:

C'est par celui-ci que je conseillerai de commencer pour aborder les concertos pour violon de Louis Spohr

Merci Joachim. Je ne connaîs pas du tout Louis Spohr, donc bonne idée. En ce moment, j'ai besoin de me changer les idées, et d'arrêter d'écouter toujours mes "must"... D'ailleurs, je me suis remise à l'écoute du jazz !
Une bonne écoute pour moi après le dîner !

J'ai écouté en fin d'AM les concertos pour violon précités dans ma liste, de Brahms (op. 77) et de Sibelius (op. 47) : Ca m'a carrément ennuyée, je n'étais pas du tout "dans le trip" !! (trop d'emphase, trop dramatiques...). Alors que celui de Schumann plein de tendresse, m'a tendu les bras (clin d'oeil à Joachim, on en a parlé chez Ron récemment).
Comme quoi, nos écoutes sont bien soumises à nos humeurs et à l'air du temps....

Merci pour le lien Joachim, écoute très sympa au réveil avec ce Spohr, juste avant d'aller à la salle de sport (Oui je sais le matin je suis chaud en jeu de mots).

En tout cas je crois que je vais m'offrir l’intégrale de vieux temps et en même temps un ou deux Spohr...

Icare a écrit:

Mon Top 16 officiel:

Aucun ordre préférentiel si ce n'est que celui de Beethoven demeure ma référence absolue. Impossibilité pour moi de m'arrêter à 13 titres.                                                  

Beethoven - Concerto pour violon et orchestre      
Sibelius - Concerto pour violon et orchestre
Tchaikovsky - Concerto pour violon et orchestre
Prokofiev - Concerto pour violon et orchestre n°1 ou n°2
Saint-Saëns - Concerto pour violon et orchestre n°3    
John Corigliano - The Red Violin (concerto basé sur la musique de film du même nom)  
George Rochberg - Concerto pour violon et orchestre
Karl A. Hartmann - Concerto funèbre
Wolfgang A. Mozart - Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre
Antonio Vivaldi - Les quatre saisons ou Concerto pour 4 violons
Larry Sitsky - Concerto pour violon, orchestre et voix de femmes (N°1)
André Previn - Concerto pour violon et orchestre
Milko Kelemen - Le Grand Concerto Classique.
Marius Constant - 103 Regards dans l'eau
Schoenberg - Concerto pour violon et orchestre
Szymanovski - Concerto pour violon n°2

Mon Top 16 alternatif

Brahms - Concerto pour violon et orchestre
Bruch - Concerto pour violon et orchestre n°1
Mendelssohn - Concerto pour violon,opus 64
Chausson - Poème pour violon et orchestre
Bartok - Concerto pour violon n°1
Graig Armstrong - Inner pour violon et orchestre
Laurent Petitgirard - Le Légendaire pour violon, choeur et orchestre
Lemeland - Concerto n°1 ou n°2 ou n°3
Frank Martin - Maria Triptychon pour soprano, violon et orchestre à cordes
J. S. Bach - Concerto pour deux violons et orchestre
Poul Ruders - Concerto pour violon n°1
Dutilleux - L'Arbre des songes
Norbert Moret - En Rêve
Olav Anton Thomessen - Bull's eye pour violon et double orchestre
Paganini/Denisov - Five Paganini Caprices
Ellen Taaffe Zwilich - Violin Concerto

Mon top 13 des oeuvres pour violon les plus insolites

Martin Padding - White Eagle
Schnittke - Sonate n°1 pour violon et orchestre de chambre
Henze - Concerto pour violoniste solo, baryton, 33 instrumentistes et électronique
Barry Guy - Folio pour violon classique, violon baroque, contrebasse improvisée et orchestre à cordes
Bruno Coulais - Au fond des bois, concerto pour violon cinématographique
Ennio Morricone - Canone Inverso/concerto pour violon cinématographique
Didier Lockwood - Les Mouettes, concerto pour violon classique/électrique et orchestre
Victor Davies - Pulsations pour violon électrique et orchestre
Pascal Zavaro - Concerto pour violon/Sillicon Music
Régis Campo - Concerto pour violon
Alexandre Rabinovitch - La Triade, concerto pour violon amplifié et orchestre
Fazil Say - 1000 Nights in the Harem
Phil Glass - Concerto pour violon

En réécoutant, ce soir, le Concerto pour violon et orchestre - Opus 35 d'Erich Wolfgang Korngold par la merveilleuse Anne-Sophie Mutter, le "London Symphony Orchestra" sous la direction d'André Previn, je me suis dit qu'il ne pouvait que faire partie de mon TOP 16 ou du moins de mon TOP alternatif des meilleurs concertos pour violon, toutes périodes confondues. Et non, à ma grande surprise il n'y figure pas. Pourtant, je le trouve de plus en plus superbe ce concerto de Korngold. Le violon de Mutter m'emporte très haut, suscite chez moi une étrange vision des plus érotiques: il déshabille le corps d'une très belle femme, ou le sculpte-t-il sous un rond de lumière, sans que rien n'apparaisse, juste un tableau imaginaire, une esquisse que mon esprit envoûté a réussi à peindre éphémèrement. Superbe concerto, superbe violon.

Je me souviens que je m'étais bien amusé - amusé avec passion - lors de ce cycle autour des pièces pour violon et orchestre, c'est sans aucun doute en souvenir de ces échanges que je suis revenu sur deux oeuvres d'un même compositeur: Max bruch; le Concerto pour violon et orchestre n°1 et Scottish Fantasy par Kyung Wha Chung, le "Royal Philharmonic Orchestra" sous la direction de Rudolf Kempe. Je me doute bien qu'il existe d'autres interprétations de référence en dehors de celle-ci, mais c'est celle sur laquelle je reviens systématiquement lorsque j'éprouve l'envie de les réécouter, étant donné que je la possède en cd. Jusqu'à présent, c'est la musique que je décortique et le concerto pour violon n°1 me séduit de plus en plus. Ce n'est pas seulement le troisième mouvement qui est exquis mais l'ensemble du concerto. Il fut composé entre 1864 et 1868, semble tirer son inspiration chez Mendelssohn, par exemple. Scottish Fantasy est une fantaisie pour violon, orchestre et harpe, conçue en 1880, inspirée et interprétée par le grand violoniste espagnol Pablo de Sarasate. Ces deux oeuvres réunies sur un même disque, bénéficiant d'une très belle interprétation au demeurant, m'a offert entre ce matin et ce midi un bien beau concert de violon.

Je me souviens que je m'étais bien amusé - amusé avec passion - lors de ce cycle autour des pièces pour violon et orchestre, c'est sans aucun doute en souvenir de ces échanges que je suis revenu sur deux oeuvres d'un même compositeur: Max bruch; le Concerto pour violon et orchestre n°1 et Scottish Fantasy par Kyung Wha Chung, le "Royal Philharmonic Orchestra" sous la direction de Rudolf Kempe. Je me doute bien qu'il existe d'autres interprétations de référence en dehors de celle-ci, mais c'est celle sur laquelle je reviens systématiquement lorsque j'éprouve l'envie de les réécouter, étant donné que je la possède en cd. Jusqu'à présent, c'est la musique que je décortique et le concerto pour violon n°1 me séduit de plus en plus. Ce n'est pas seulement le troisième mouvement qui est exquis mais l'ensemble du concerto. Il fut composé entre 1864 et 1868, semble tirer son inspiration chez Mendelssohn, par exemple. Scottish Fantasy est une fantaisie pour violon, orchestre et harpe, conçue en 1880, inspirée et interprétée par le grand violoniste espagnol Pablo de Sarasate. Ces deux oeuvres réunies sur un même disque, bénéficiant d'une très belle interprétation au demeurant, m'a offert entre ce matin et ce midi un bien beau concert de violon.

Il me fallait bien revenir sur trois oeuvres pour violon et orchestre de Claus Ogermann dont je ne maîtrise pas encore très bien l'écoute. Il s'agit de Sarabande-Fantaisie pour violon et orchestre, Prélude et Chant pour violon et orchestre et Concerto lyrique pour violon et orchestre par Aaron Rosand, le "London Symphony Orchestra" (2) et le "National Philharmonic Orchestra london" (1 & 3) sous la direction du compositeur. Le violon solo y est roi dans un registre surtout tonal et lyrique. Que ce soit dans la "Sarabande-Fantaisie" ou dans "Prélude et Chant", le violon d'Aaron Rosand bénéficie d'un immense espace d'expression, parmi lequel l'orchestre se limite souvent à son plus simple effet, parfois sur une note suspendue, tapi dans l'ombre du soliste qui, tel un papillon, ondule et virevolte dans les lumières d'un romantisme et lyrisme parfaitement assumés. L'orchestre ne domine jamais, de temps en temps il enfle, prend une certaine ampleur, mais, très vite, il s'efface, se soumet à la domination élégiaque d'un violon imperturbable et déterminé malgré sa souplesse de jeu, son flottement léger et intense à la fois. Il me prend par la main, devient mon guide, mes ailes, la lumière enivrante que je suis en fermant les yeux. Je suis tout près de ce violon, à proximité de son souffle divin, pourrais presque le toucher. L'orchestre devient beaucoup plus présent et moins soumis dans le "Concerto Lyrique" qui se découpe en quatre mouvements, ce qui apporte un rebondissement bienvenu et le démarque un peu des deux oeuvres précédentes. Je pense surtout au second mouvement, magnifique celui-là! La valse mélancolique du troisième mouvement est également un autre très bon moment. De toute façon, le Concerto Lyrique me plait en entier. Très beau disque qui offre tellement d'espace au violon d'Aaron Rosand qu'il me parut opportun d'en parler sur ce fil. Je ne suis pas sûr que j'intégrerais ces trois pièces concertantes d'Ogermann (au moins l'une d'entre elles) dans un top 13 car il existe déjà une formidable concurrence au cours des siècles qui continue de m'émerveiller, mais sait-on jamais, dans la pulsion ou l'émotion du moment, tout peut arriver...