Giuseppe Verdi (1813-1901)

Les inconditionnels de Verdi - et peut-être même Bel Canto ? - ignorent généralement que dans ses œuvres de pleine maturité, outre opéras et Requiem, il a composé un Quatuor à cordes en mi mineur, daté de 1873, à l'époque d'Aïda.

Wikipedia: La représentation d'Aida étant retardée en raison de la soudaine maladie de la soprano Teresa Stolz, Verdi consacre son temps à Naples à l'écriture de sa première œuvre de musique de chambre. Le quatuor est créé deux jours après la première de l'opéra au cours d'une audition privée organisée à son hôtel le 1er avril 1873 par Verdi, malgré la règle qu'il a lui-même édictée selon laquelle aucune musique de sa composition ne devait être jouée chez lui. La pièce est exécutée par quatre musiciens de l'orchestre du Teatro San Carlo : les frères Pinto, violons, Salvadore, alto et Giarritiello, violoncelle.

Verdi a commenté son œuvre ainsi dans une lettre du 16 avril 1873 au comte Opprandino Arrivabene : « J'ai écrit un quatuor pendant mes moments de désœuvrement à Naples. Je l'ai donné un soir chez moi, sans y attacher la moindre importance et sans inviter personne en particulier. Seules les sept ou huit personnes qui viennent souvent me rendre visite étaient présentes. J'ignore s'il est beau ou laid, mais je sais que c'est un quatuor. »

En dépit de l'humble commentaire de Verdi, le quatuor à cordes en mi mineur fait partie des œuvres de valeur du répertoire de musique de chambre du xixe siècle. Il a été transcrit pour orchestre à cordes.

Le quatuor est écrit pour deux violons, un alto et un violoncelle, la formation habituelle du quatuor à cordes et comporte quatre mouvements :

I. Allegro
II. Andantino
III. Prestissimo
IV. Scherzo Fuga. Allegro assai mosso




https://www.youtube.com/watch?v=r9mRwJwrxW4

Anna Landauer, violin 1
Movses Pogossian, violin 2
Brian Dembow, viola
John Walz, cello

joachim a écrit:

Les inconditionnels de Verdi - et peut-être même Bel Canto ? - ignorent généralement que dans ses œuvres de pleine maturité, outre opéras et Requiem, il a composé un Quatuor à cordes en mi mineur, daté de 1873, à l'époque d'Aïda.

J'avoue que chez Verdi, comme chez la plupart des compositeurs d'opéras, je ne connais que les oeuvres vocales !

J'entre dans mon nouveau cycle dédié aux opéras qui occupent mes étagères; "Les autres opéras IV". Je l'ai fait par la découverte de mon double-album, une compilation intitulée Ouvertures & Préludes par le "Berliner Philharmoniker" sous la direction de Herbert von Karajan:



J'avais écrit quelque-part que Giuseppe Verdi devrait devenir avec Richard Wagner mes deux compositeurs de 2024. Pour Wagner, ma passion pour sa musique s'est déjà manifestée dans les derniers mois de 2023 avec Le Vaisseau Fantôme et Le Crépuscule des Dieux. Une première approche des opéras de Verdi remonte à l'époque du 33 tours, là aussi par une compilation, ses plus beaux airs d'opéras. C'est bien plus tard que je me procurai en cd son fameux Requiem, toujours par Herbert von Karajan. Mon cycle va s'achever sur le premier opéra de Giuseppe Verdi que je vais découvrir en entier, Otello. Il y a un troisième compositeur que je tente d'approfondir et je me demande même si ce n'est pas lui qui va devenir mon second compositeur de 2024, tellement j'ai aimé son opéra-bouffon La Cenerentola, sans compter sa Petite Messe solennelle et son Stabat Mater, plus les meilleurs moments de Guillaume Tell, et alors que je viens de me procurer L'Italiana in Algeri...il y a là une personnalité musicale qui m'enchante, même si je ne souhaite pas forcément établir un jugement de valeur entre Rossini et Verdi.

De ses Ouvertures & Préludes, s"il y a bien un style symphonique que je trouve parfois "pompier", j'y ai déniché quelques perles qui me furent très émouvantes. Je ne fais même pas allusion à la "Sinfonia" de Nabucco ni même au "Preludio" de La Traviata, j'ai été bien plus ému par le magnifique "Preludio" d'Attila: j'ai trouvé cet extrait musical particulièrement beau, particulièrement émouvant, superbement orchestré et développé. Majestueux et profondément beau.



Le second extrait qui m'a touché au coeur arrive tout de suite après avec le "Preludio" (Ouverture) porté par un superbe violoncelle solo, tiré de I Masnadieri.



Le troisième point culminant de ce double-album est plus célèbre et fut une source de citations et d'inspiration pour d'autres compositeurs: la "Sinfonia" de La Forza del Destino. Un monument musical entre puissance et mélancolie.

Icare a écrit:

J'avais écrit quelque-part que Giuseppe Verdi devrait devenir avec Richard Wagner mes deux compositeurs de 2024.

Je croyais que c'était Rossini?

Oui, moi aussi, mais de toute façon ça va probablement se jouer entre ces trois compositeurs, sauf rebondissement imprévu.

Verdi c'est très bien aussi, mais je m'en suis assez vite lassé personnellement, passant rapidement à mon trio préféré que sont Rossini, Bellini et Donizetti. Je leur trouve plus de virtuosité et de charme. Les deux derniers étant plus "envoûtants". (avis perso bien sûr)

Il y a de très belles pages dans les ouvertures d'opéras de Verdi. J'aime en particulier celles-ci : Les Vêpres siciliennes, la bataille de Legnano, et surtout la Force du Destin (d'ailleurs La Force du Destin est mon opéra préféré de Verdi, avec la Traviata).

Verdi est réputé pour ses ouvertures d'opéras qui reprennent généralement le thème principal de la composition.
J'avoue que ce n'est pas ma préférence dans une oeuvre et je ne saurais dire si j'en aime une plus que l'autre ...
Mais j'aime Verdi "tout court" donc j'aime l'ensemble de l'oeuvre en général.

Snoopy a écrit:

Verdi c'est très bien aussi, mais je m'en suis assez vite lassé personnellement, passant rapidement à mon trio préféré que sont Rossini, Bellini et Donizetti. Je leur trouve plus de virtuosité et de charme. Les deux derniers étant plus "envoûtants". (avis perso bien sûr)

J'aime les quatre, avec une préférence à Verdi et Donizetti.
Chronologiquement, le dernier de la série est Verdi (1813) et on voit la musique évoluer : le bel canto laisse place progressivement à un chant vériste.  En opéra, chez Verdi, on distingue trois périodes : la première période regroupe des opéras "héroïques", avec de nombreux choeurs et ensemble très musicaux (Attila, Oberto, Nabucco, ...) ; la période centrale et pivot : Rigoletto, Il trovatore, Traviata ; la troisième période propose des opéras avec moins de grands ensembles et des personnages plus définis  (Vêpres siciliennes, Simon Boccanegra, Aïda, Otello, ...).  Son dernier opéra, Falstaff, est lui totalement différent de toute sa composition opératique.

En conclusion de mon cinquième cycle autour de l'opéra, toutes périodes confondues, j'ai découvert Otello:

Jon Vickers: Otello
Leonie Rysanek: Desdemona
Tito Gobbi: Lago
Florindo Andreolli: Cassio
Mario Cardin: Roderigo
Ferruccio Mazzoli: Ludovico
Franco Calabrese: Montano
Robert Kerns: A. Herald
Myriam Pirazzini: Emilia

"Rome Opera Orchestra and Chorus" - Tullio Serafin - 1960



A chaque fois que j'écoute une nouvelle oeuvre, plus encore lorsqu'il s'agit d'une oeuvre aussi fastidieuse que cet opéra, 71 & 73' environ, ma première exigence est d'y surprendre des points culminants et quand je n'en rencontre pas je suis forcément déçu. Cet opéra est très plaisant à suivre, même en audio, même si je n'ai pas compris les paroles pendant l'écoute, faute de ne pas connaître l'Italien, même s"il faudrait que je relise l'argument de Shakespeare dont la dernière lecture date de l'époque de mes cours de comédie, même si le style musical de Verdi me séduit moins que celui de Rossini, même si, pour l'heure, Wagner m'est plus intense, plus viscéral... L'opéra est beau, plein d'énergie, très vivant. Quant aux points culminants, j'en ai vécu trois! Un point culminant quelque-part dans l'acte I (premier disque), avec de superbes orchestrations, et deux autres points culminants, un deuxième probablement dans l'acte III et un troisième dans l'acte IV (second disque). Un point culminant, pour moi, c'est un passage ou un extrait que je trouve plus magnifique que les autres et me procure un pic d'émotion, tout simplement. Néanmoins, cet opéra s'écoute bien en entier, avec un intérêt sans cesse renouvelé.

Je connais peu cet opéra de la fin des compositions verdiennes.
Otello et Falstaff encore plus sont fort différents de l'ensemble de l'oeuvre verdienne, si bien qu'il ne faut peut-être pas parler d'un style musical de Verdi mais de plusieurs styles musicaux correspondant au moins à trois périodes d'écriture.

Le trio Vinckers, Rysanek, Gobbi ont eu de grands succès en leur temps ... tout comme Placido Domingo dont c'est une interprétation phare.



La prière de Desdémone au dernier acte est de toute beauté ; on entend déjà par contre l'influence du vérisme.

https://www.youtube.com/watch?v=3j0o-lGfva4

Icare, toi qui aimes Rossini, il serait peut-être intéressant que tu écoutes en parallèle son Otello.
Je serais intéressée de connaître ta comparaison entre les deux.

https://www.youtube.com/watch?v=0xAPFIeGIuQ

Je n'avais pas relevé que Rossini avait son propre OTELLO. C'est sans doute parce que je lis peu les biographies ou un peu trop en diagonale. Effectivement, c'est un parallèle intéressant à faire. Je n'y manquerai pas.

Otello de Rossini date de 1816, bien avant Otello de Verdi (1887). Personnellement je préfère celui de Rossini