John McCabe (1939-2015)

John McCabe (né à Huyton, Merseyside, 21 avril 1939, mort le 13 février 2015) est un compositeur et pianiste britannique.

Compositeur très prolifique depuis son plus jeune âge, à 11 ans il avait déjà écrit treize symphonies. Après des études à Manchester et à Munich, il a entrepris une carrière de compositeur et pianiste virtuose. Il a produit dans presque tous les genres, avec cinq symphonies, quinze œuvres concertantes et huit ballets. Comme de nombreux compositeurs de sa génération, McCabe a fait des expériences dans le sérialisme, pour puis se tourna vers le post-tonalisme.

Il s'est fait connaître tout d'abord comme pianiste, ayant dans son répertoire des œuvres de Bax, Corigliano, Haydn, Hindemith, Rawsthorne et Webern.

Comme compositeur, il s'est fait connaître avec le cycle vocal Notturni ed Alba (1970). Il a ensuite écrit cinq symphonies (1965-2000), huit ballets, sept quatuors à cordes (le dernier, Summer Eves, en 2012), musique instrumentale (surtout pour le piano). On lui doit aussi un opéra, The Play of Mother Courage (1974), et un opéra pour enfants, The Lion, the Witch and the Wardrobe (1969).
Aujourd'hui il est connu surtout pour ses concertos : quatre pour le piano (1966-76), trios pour un ou deux violons (1959, 1980, 2003), un pour alto (1962), clavecin (1968), hautbois d'amour (1972), clarinette (1977), orchestre (1982), trompette (1987) et flûte (1990), ainsi que double concertos for alto et violoncelle (1965) et clarinette et hautbois (1988).

John McCabe a été nommé Commandeur de l'Empire britannique en 1983 pour ses services musicaux.


Œuvres principales

Variations on a theme by Karl Amadeus Hartmann (1964; orchestre)
Symphonie nº 1, Elegy (1965; orchestre)
Notturni ed Alba (1970; soprano, orchestre)
Symphonie nº 2 (1971; orchestre)
Chagall Windows (1974; orchestre)
Concerto pour piano nº 3 (1977)
Symphonie nº 3, Hommages (1978; orchestre)
Magnificat in C (1979)
Quatuor à cordes nº 3 (1979)
Concerto for Orchestra (1982)
Quatuor à cordes nº 4 (1982)
Haydn Variations (1983; piano; dédié à et créé par Philip Fowke)
Cloudcatcher Fells (1985; Brass Band)
Fire at Durilgai (1988; orchestre)
Quatuor à cordes nº 5 (1989)
Concerto pour flûte (1990)
Tenebrae (1993; piano)
Symphonie nº 4, Of Time and the River (1994; orchestre)
Edward II (1995; ballet)
Edward II, symphonie n°5 (1998)
Six-Minute Symphony pour orchestre à cordes (1997)
Pilgrim (1998; double string orchestra)
Arthur Parts 1 & 2 (1999 et 2001; ballet)
Woman by the Sea (2001; piano, quatuor à cordes)
Les Martinets noirs, pour 2 altos et orchestre à cordes (2003)
Symphonie n° 6, "on a Pavane" (2006)
Concerto "Rainforest IV" pour cor et orchestre (2006)
Concerto "Songline" pour violoncelle et orchestre (2007)
Labyrinth [Symphonie nº 7] (2007; orchestre)
Piano Sonata (Hommage to Tippett) (2009)
Horn Quintet (2010-11)
Clarinet Quintet (2010-11)
String Quartet No. 6 (2011) Silver Nocturnes
String Quartet No. 7 (2012) Summer Eves
Concerto "La Primavera" pour trompette et orchestre (2012)

Je croyais avoir déjà ouvert un topic sur ce compositeur en connaissance de son Ballet EDWARD II (1995), seule oeuvre que je possède de lui en double cd, mais non, tu m'as devancé. 

https://www.youtube.com/watch?v=ylF3lhlXs8s

Je ne connais pas encore bien la musique de John McCabe, ni ses symphonies, ni ses concertos, ni sa musique de chambre. L'oeuvre que je commence à bien connaître et à approfondir par des écoutes successives, est sa musique de ballet Edward II, par le "Royal Ballet Sinfonia" et sous la direction de Barry Wordsworth. Je l'ai réécoutée entre hier et aujourd'hui car l'oeuvre environne les deux heures d'écoute. D'un point-de-vue global, j'aime beaucoup son développement dramatique, ce qui, là encore, m'évoque une assez fastidieuse musique symphonique de cinéma. La partition débute d'ailleurs un peu banalement, dans un symphonique plaisant et soigné mais sans grande profondeur, puis, au fur et à mesure, elle gagne en intérêt et consistance grâce à des idées musicales plus marquantes, des constructions plus captivantes, des "morceaux d'action" qui font agiter les mains et le corps tout entier...l'esprit aussi! Il y a même à certains moments de belles combinaisons instrumentales et parfois l'usage d'une basse électrique, inattendue dans un contexte orchestral aussi classique. Dans la seconde partie (début du deuxième cd), il développe, sous couvert de "musique ancienne", un thème mélodique de toute beauté. En conclusion, je ne dirais pas que cette musique me bouleverse ni qu'elle me remue les tripes, juste qu'elle me divertit et me captive suffisamment pour avoir déjà envie d'y revenir...dans un, deux, six, huit mois, un an, deux ans...je l'ignore...Ce dont je suis sûr c'est que j'y reviendrai. De la bien belle musique!

En complément de la biographie

McCabe a épousé Monica (née Smith), un ancien chef de la Sittingbourne Music Society, en 1974.

En Décembre 2012, McCabe a été diagnostiqué avec une tumeur au cerveau.
Il a continué à travailler jusqu'à sa mort, en dépit d'une longue bataille avec le cancer du cerveau, dont les effets dévastateurs ont fait l'objet d'une chronique d'un article de sa femme Monica, dans une édition du Musical Opinion en 2013.
Elle a écrit comment "son courage et la volonté de puissance ... m'étonnent".
Son travail le plus récents de McCabe, Christ's Nativity, a été commandé par la Halle Choir et a été créé à Manchester en Décembre 2014.
Il est mort de sa longue maladie le 13 février 2015.

Rendant hommage, son ami et collègue de James Rushton a déclaré: "Nous avons perdu un homme de grande sagesse, humour et intégrité et un musicien complet".

Merci beaucoup pour ce complément d'information et triste nouvelle.

J'ai eu l'excellente idée de revenir sur la musique du Ballet Edward II en deux actes de John McCabe, par le "Royal Ballet Sinfonia" sous la direction de Barry Wordsworth. Je n'avais pas réellement prévu cette réécoute. L'idée m'est venue subitement pendant que je rédigeais sur papier ce nouveau cycle qui est plutôt un "non-cycle" que j'ai démarré avec Nikos Kypourgos et que je compte bien terminer avec un autre album du même compositeur.

<<Édouard II, né le 25 avril 1284 au château de Caernarfon et mort le 21 septembre 1327 au château de Berkeley, aussi appelé Édouard de Carnarvon avant son avènement au trône, est roi d'Angleterre et seigneur d'Irlande du 7 juillet 1307 jusqu'à sa déposition le 25 janvier 1327. Quatrième fils du roi Édouard Ier, Édouard devient l'héritier apparent du trône après la mort de son frère aîné Alphonse, qui survient peu après sa naissance. À partir de 1300, il accompagne son père dans ses campagnes d'Écosse, et en 1306, il est adoubé au cours d'une grande cérémonie tenue à l'abbaye de Westminster. Édouard II accède au trône en 1307, à la mort de son père. L'année suivante, il épouse Isabelle de France, la fille du puissant roi de France Philippe IV le Bel, afin de résorber les tensions fréquentes entre les couronnes d'Angleterre et de France concernant le duché d'Aquitaine. Edouard II entretient une relation privilégiée et controversée avec Pierre Gaveston, qui rejoint sa suite en 1300. On ignore la nature précise de leur relation et s'ils ont été amis, amants ou encore frères de sang. L'arrogance et les pouvoirs de Gaveston en tant que favori royal déplaisent aux barons d'Angleterre ainsi qu'à la France et Édouard est contraint de l'exiler. À son retour, les barons forcent le roi à accepter des réformes sur les prérogatives royales, connues sous le nom d'Ordonnances de 1311. Les barons, devenus désormais suffisamment puissants, bannissent une nouvelle fois Gaveston. Édouard répond à ces défiances en révoquant les réformes et en rappelant son favori. Conduit par le cousin d'Édouard, Thomas de Lancastre, un groupe de barons s'empare alors de Gaveston et le fait exécuter en 1312, débutant ainsi plusieurs années de confrontation avec le souverain.>> (Wikipédia - extrait)



Je réécouté la partition de John McCabe cet après-midi. L'oeuvre environne les deux heures d'écoute répartie sur deux CD. La musique est anachronique et fait très peu d'allusions directes à l'époque de l'intrigue. Elles existent bien parfois dans les couleurs instrumentales, les rythmes et les cuivres, mais ces allusions demeurent très dépendantes d'une écriture symphonique du vingtième siècle, bien que tonale la plupart du temps. C'est-à-dire que si la partition de John McCabe emploie des motifs associés à la musique de l'époque médiévale, le traitement est moderne, l'orchestre comprenant une grande batterie de percussions ainsi qu'un célesta et une guitare électrique. La musique commence dans la nuance, sans grande tension ni réelle profondeur. J'entends par "profondeur" intensité dramatique. Je dirais qu'elle commence d'un pas relativement léger. Un développement plus dramatique se construit progressivement: tout est fait pour me révéler une assez fastidieuse musique symphonique de cinéma. Ce n'est évidemment pas pour me déplaire. John McCabe n'était visiblement pas insensible à la magie du Septième Art ni à la musique de film. D'après certaines sources, celles de Guy Rickards par exemple, la Symphonie n°2 (1971) fut en partie inspirée du film de Sam Peckinpah, The Wild Bunch, western assez violent rythmé par une musique de Jerry Fielding. Les parties les plus intéressantes de la musique de Edward II sont les plus animées, les plus frénétiques, celles qui s'apparentent à des morceaux d'action trépidants, parfois transcendés par de belles combinaisons instrumentales, sans exclure l'usage d'une basse électrique à laquelle on ne s'attend pas d'emblée. D'ailleurs, je l'avais personnellement oubliée. Deux familles d'instruments m'interpellent en particulier: les cuivres et les percussions. Dans la seconde partie (début du deuxième cd), il déplie, sous couvert de "musique ancienne" qui n'en est pas réellement une, un thème mélodique d'une belle fragilité et délicieusement archaïque. Durant ce second acte, je retrouve également des moments plus exaltants que d'autres, quelques petites longueurs aussi, mais le répit est toujours nécessaire pour mieux rebondir. J'aime de plus en plus cette musique de ballet.

Petite information supplémentaire: Commandé par le Ballet de Stuttgart , avec un récit conçu par le chorégraphe David Bintley, le ballet de John McCabe suit en grande partie l'intrigue de la pièce du même nom de Christopher Marlowe, plutôt que la vie du véritable Edward II. On peut en savoir plus en cliquant ICI.