Jean-Xavier Lefèvre (6 mars 1763 - Lausanne -- 9 novembre 1829 – Paris)
On ne sait pas si Jean-Xavier Lefèvre était apparenté au fabricant d'instruments de bois François Lefèvre (? -1856) ou à Lefèvre de Nantes, fabricant de becs de clarinette pendant la première moitié du XIXe siècle.
Jean-Xavier Lefèvre [Lefèbvre, Lefévre, Le Févre, Lefévre] naquit en 1763 à Lausanne en Suisse. Très jeune, il vint à Paris où il passa la plus grande partie de sa vie. Dès son arrivée, il fut élève de Michel Yost alors premier clarinettiste de France et subit évidemment l'influence de Mozart. Il rejoint les Gardes Françaises en 1778 et est membre de la Garde nationale de 1789 à 1795. Entre 1783 et 1791, il se produit au Concert Spirituel ; il a également joué dans l'orchestre de l'Opéra de 1791 à 1817 et a été clarinettiste principal à la Chapelle impériale (plus tard la Chapelle royale) de 1807 à 1829.
En résumé, quand M. Yost mourut en 1786, J.-X. Lefèvre fut désigné comme son successeur, très recherché comme soliste et comme membre des orchestres les plus en vue.
En 1814, il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Lefèvre a enseigné au Conservatoire de Paris depuis sa fondation (1795) jusqu'en 1824. Beaucoup de ses élèves sont devenus des interprètes et compositeurs de renom dont César Jannsen, Claude-Gabriel Péchignier, Claude François Buteux et Bernhard Crusell.
En plus de ses responsabilités dans le domaine musical, et en accord avec d’autres instrumentistes de son époque, J.-X. Lefèvre s’intéressa à améliorer les mécanismes de la clarinette. C’est ainsi qu’il popularisa la 6ème clé vers 1791, enrichissant ainsi le doigté de l’instrument, jusque là rudimentaire. Il mourut en 1829.
A la création du Conservatoire en 1795, J.-X. Lefèvre fut nommé professeur, et plus tard, fut sollicité pour écrire la "Méthode de clarinette" qui sera en vigueur dans cet établissement. On y trouve un ensemble de 12 sonates, de plus en plus longues et complexes mais sans jamais se risquer dans des tonalités "difficiles". Elles furent écrites en deux parties, aiguë et basse, en précisant qu’elles pouvaient être jouées sur une clarinette en Si b en transposant la basse d’un ton en dessous. En principe, lors des concerts, une partie pour clavier devait être improvisée à partir de la portée de basse. La partie de piano est supposée suivre le phrasé de la clarinette dans un style "cantabile". La Méthode fut publiée pour la première fois en 1802 suivie plus tard de beaucoup d’autres éditions en différentes langues, le texte étant souvent tronqué ou développé jusqu’à nos jours.
Indépendamment d'une méthode de clarinette, il composa diverses œuvres pour son instrument (il a popularisé la sixième clé de la clarinette sans pourtant en être l'inventeur), trios, duos, sonates, concertos et cet Hymne à l'agriculture pour la fête de l'agriculture célébrée le 28 juin (il n'est pas interdit de penser que Beethoven s'en soit inspiré pour le final de sa sixième symphonie...).
Ses Concertos pour clarinette poussent très loin les limites techniques de l'instrument, sans perdre ni légèreté ni charme. Après celui de Mozart, ils constituent un apport certain à la littérature pour clarinette. On sent l'influence de Beethoven, malgré la forme encore très "classique" de la composition. L'instrument, lui, est mûr pour une carrière de virtuose à part entière. Nous ne sommes pas très loin de Carl Maria von Weber, le grand novateur de l'instrument.
J’ai entendu ce soir le Concerto n° 6 en Si bémol majeur pour clarinette et orchestre sur Radio Swiss Classic :
Très beau Concerto… et voilà encore un compositeur à découvrir…
Citation :
Eduard Brunner, clarinettiste suisse, démontre une fois de plus les grandes qualités que sa discographie importante a maintes fois prouvées. Reinhard Goebel, fondateur du Musica Antiqua Köln, est un accompagnateur prestigieux. ------ provient de la seconde source citée ci-dessus
Dernière édition par le 2007-03-07, 14:51, édité 1 fois
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31316 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
J'en reviens à ce topic, car je suis en train de réécouter ce CD, qui comporte les concertos n° 3, 4 et 6 de Jean Xavier Lefevre. Nous en avons parlé avec Steph sur le forum de Ron, mais je tiens à confirmer ici aussi l'impression plus que positive que me procurent ces concertos de Lefevre.
Encore un inconnu à redécouvrir
Snoopy, à te procurer absolument à la supermédiathèque de Moscou
Ecoutez aussi le lien fourni par Steph : le début de cet hymne à l'agriculture ne vous fait pas penser à une certaine symphonie pastorale ?
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31316 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
2.Tu as lu le lien de Steph (hymne à l'agriculture ?)
1. J'ai mes raisons
2. Oui mais sachez chers amis, que Lefèvre n'est pas le seul à avoir composé un hymne à l'agriculture. Par exemple, Berton Henri-Montan en 1799 à composé Hymne pour la fête de l’agriculture et les soviétiques aussi sous l'URSS.
lou
Nombre de messages : 66 Age : 40 Date d'inscription : 27/06/2009
La clarinette classique volume C est assez bien pourvu en petits morceaux de Lefèvre. Ils sont tous plus jolis les uns que les autres. Sympas à jouer aussi. Découverte à approfondir (Snoopy je ne veux pas de commentaire salace!) !
joachim Admin
Nombre de messages : 27199 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Aline et Julien ou l'Heureux expédient, opéra-comique (1799) Hymne à l'Agriculture pour choeur et orchestre (1796) Les Frères La Rochejaquelin, pour voix et piano ou orchestre Des choeurs, parmi lesquels Canon, la Ronde anglaise, Vive le Roi
Instrumentales
7 Concertos pour clarinette Symphonie concertante pour clarinette, hautbois, basson et orchestre Symphonie concertante pour clarinette, basson et orchestre Marches et Pas de manoeuvre pour vents 6 Quatuors pour clarinette et cordes 6 Trios pour 2 clarinettes et basson 6 Duos pour clarinette et basson 12 Sonates pour clarinette et piano (1802) 3 Sonates pour clarinette et piano, op 12 48 Duos pour 2 clarinettes, en 8 livres 12 Petits Duos très faciles pour 2 clarinettes, en 2 livres 80 Airs en duo pour 2 clarinettes
formidable! on parlait ici de Jean-Xavier Lefèvre! et personne pour dire que l'Hymne à l'agriculture a été plagié par Beethoven dans la pastorale? même pas plagié, cité, recopié sans y changer une note? Ce seul fait change un peu la perspective de la musique européenne. Si dans la même symphonie LvB s'est un peu autorisé à copier la Temporale du Barbier dont il avait bien fait savoir à Rossini qu'il méprisait sa musique, ça fait beaucoup pour une même oeuvre!
joachim Admin
Nombre de messages : 27199 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
formidable! on parlait ici de Jean-Xavier Lefèvre! et personne pour dire que l'Hymne à l'agriculture a été plagié par Beethoven dans la pastorale? même pas plagié, cité, recopié sans y changer une note?
mais si, j'en parlais dans mon post du 7 mai 2007, page précédente
joachim a écrit:
le début de cet hymne à l'agriculture ne vous fait pas penser à une certaine symphonie pastorale ?
Faut reconnaître quand même que les notes communes sont très limitées, et d'autre part ça m'étonnerait beaucoup que Beethoven ait pu écouter cet hymne révolutionnaire dans l'Autriche de Metternich. Pour moi, c'est une coïncidence, équivalente à ceux qui affirment que Mozart a inventé la Marseillaise dans son 25ème concerto !
Par contre je ne comprends pas ce que tu veux dire ici :
Sud273 a écrit:
Si dans la même symphonie LvB s'est un peu autorisé à copier la Temporale du Barbier dont il avait bien fait savoir à Rossini qu'il méprisait sa musique, ça fait beaucoup pour une même oeuvre!
Jean
Nombre de messages : 8798 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Je suis en train de réécouter ce 6ème concerto, que l'on trouve maintenant sur youtube. Malgré les années passées après mes premières auditions, il me plaît toujours autant
https://www.youtube.com/watch?v=bF2Q11_jK94
Voici encore l'hymne à l'agriculture, pour chœur et instruments à vent
https://www.youtube.com/watch?v=ejDZ9DC132U
joachim Admin
Nombre de messages : 27199 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006