René Jacobs

René Jacobs est un chanteur lyrique et chef d'orchestre belge né à Gand le 30 octobre 1946 ; il est contre-ténor.

Il a étudié la philologie à l'université de Gand, tout en suivant des cours de chant chez le ténor Louis Devos et le haute-contre Alfred Deller. Il a enseigné le latin et le grec pendant trois ans, puis il se consacra uniquement à la musique. En 1977 il créa son ensemble "le concerto vocale" et en 1991 il devint directeur artistique du festival d'Innsbruck.
René Jacobs enseigna notamment à la Schola Cantorum Basiliensis, et depuis 1988, il a également des responsabilités au sein du Centre de Musique baroque de Versailles.

En tant que chef d'orchestre, il a effectué un important travail sur des manuscrits en réécrivant l’instrumentation et l’ornementation des parties vocales.

En 2001, l’Académie Charles Cros lui a attribué le "Prix in honorem" qui est la plus haute distinction, pour son enregistrement de Croesus de Reinhard Keiser et pour l’ensemble de sa carrière.

En 2004 il obtient le Cannes Classical Award pour Rinaldo de Georg Friedrich Haendel, et plusieurs distinctions dans des revues spécialisées en Angleterre (la revue Gramophone), en France (les revues Diapason et le Monde de la musique). Début de l'année 2005 René Jacobs était élu Artiste de l’année par le MIDEM qui distinguait également sa direction des Noces de Figaro de deux MIDEM Classical Awards Quelques semaines plus tard ce même enregistrement était distingué à Los Angeles par un Grammy Award.

J'ai assisté à une version de concert de Don Giovanni de Mozart dirigé par René Jacobs.

J'avais écrit un petit compte-rendu que je partage avec vous :

http://www.ron3.fr/phpBB2/viewtopic.php?p=21836&highlight=#21836

Je n'arrive pas à accrocher aux interprétations de Jacobs. Ce chef est reconnu internationalement et pourtant c'est le seul qui me donne envie de dormir. les tempi adoptés sont d'une lenteur éxaspérante et ses chanteurs sont aussi soporifiques que lui.

calbo a écrit:

Je n'arrive pas à accrocher aux interprétations de Jacobs. Ce chef est reconnu internationalement et pourtant c'est le seul qui me donne envie de dormir. les tempi adoptés sont d'une lenteur éxaspérante et ses chanteurs sont aussi soporifiques que lui.

Il me semblait bien me souvenir avoir lu que tu n'appréciais pas ce maestro.
Personnellement, sans l'avoir jamais vu sur scène, j'aime vraiment beaucoup sa version de la création de Haydn ainsi que d'autres enregistrements entendus ça et là.
La soirée d'hier m'a vraiment confirmé cette idée et je suis étonnée quand tu dis qu'il t'endort parce que c'est quelqu'un avec une énergie incroyable - sur scène, il est toujours en mouvement.
Quant à sa façon de diriger, je n'ai pas beaucoup d'expérience en la matière mais cela ne m'a pas paru mollason que du contraire.
Après c'est une question de goût bien entendu !

Je vais préciser un peu ma pensée, parce que je m'aperçois que je n'ai pas poussé ma refléxion très loin. C'est d'abord et avant tout sa conception du répertoire mozartien qui m'a fait fuir à toute jambe; son Don Giovanni, que j'ai par malchance écouté deux fois en peu de temps lorsqu'il a été donné et gravé dans laé foulée est un massacre tel que je n'ose même plus prendre ses autres enregistrements des oeuvres de Mozart (clémence, Idomeneo (qu'il a pourtant gravé avec maitre richard ), les nozze, la flûte enchantée...). J'ai eu par la suite occasion d'écouter des oeuvres du répertoire baroque auxquelles j'ai un peu mieux accroché sans pour autant les apprécier. Les changements continuels et intempestifs de tempi et des artistes que je n'arriva pas vraiment à apprécier par ailleurs m'ont détournée de ce chef de façon durable (note bien que je ne dis pas définitive car on ne sais jamais). Concernant les chanteurs que Jacobs appelle de manière récurrente je pense d'abord à Alexandrina Pendatchenska dont la Sémiramide (vue à Paris en 2006) m'avait fortement déplu en tous points; bref je n'ai pas forçément envie de pousser plus loin pour l'instant.
Quoi qu'il en soit je suis contente que tu aies aimé le concert d'hier soir (mais, au passage, tu ne dis pas quelle(s) oeuvre(s) a(ont) été donnée(s)) et j'espère que la saison qui débute t'apportera autant de satisfactions.

Je sais que Calbo n'apprécie pas René Jacobs comme Chef

je ne veux pas relancer une polémique ...mais tu exagères sur plusieurs points...D'abord si tu lui reprochais plutot des tempi en général trop vifs je comprendrais mieux...même si moi c'est un des éléments que je préfère chez lui ... Question chanteurs, il choisit très souvent de très belles voix et pas toujours les mêmes , bien que forcément çà arrive comme chez tous les chefs qui enregistrent beaucoup...

Pourquoi polémique ? Je donne mon ressenti, tu n'es pas d'accord et tu dis pourquoi, ça me convient très bien comme ça

Je ne me considère pas comme fan ou grand connaisseur de René Jacobs, mais je trouve qu'il apporte beaucoup à l'interprétation : son Erbarme dich, mein Gott (Saint Matthieu dirigée par Gustav Leonhardt) est pour moi inoubliable, et j'ai été emballé par sa version de Cosi fan tutte (juste 2 exemples d'une liste).

Finalement... je suis assez fan

Mais je respecte tout à fait ses fans. Attention je ne donne qu'un avis personnel complètement subjectif qui n'engage que moi; ses Mozart ne me conviennent pas et je suis encore traumatisée par son Don Giovanni alors que ça remonte à déjà cinq ans. J'y viendrai peut-être un jour mais je ne suis visiblement pas réceptive pour l'instant

Pas de trouble, comme on dit à Québec.
Il s'agissait simplement d'un témoignage d'affection, pas d'un témoignage dans un hypothétique procès.
Personnellement, je vois plus les différences de points de vue comme source d'échanges, que comme une croisade aux bannières de l'irrespect, de l'intolérance ou du péremptoire.

Et quitte à me répéter, je salue ce forum comme étant un exemple de tolérance et de respect (cherche en vain l'icône représentant LvB s'inclinant sur la tombe de Haendel... et ne trouvant point, se contente d'applaudir)

Calbo,

sa version de la Flûte enchantée n'est nullement soporifique, frisant la cavalleria rusticana ou la chevauchée des Wal qui rient !!

Les goûts et les couleurs cela ne se jugent pas ou difficilement.

Pour avoir pas mal écouté du René Jacobs et m'être intéressé à lui, je dois dire que j'apprécie particulièrement ce chef d'orchestre. Le travail de recherche auquel il se livre en profondeur sur les oeuvres qu'il dirige participe certainement du bonheur que j'ai à l'écouter.
En effet, on sent que les recherches qu'il mène sur chaque oeuvre, sa profonde connaissance de la musique baroque, loin de venir intellectualiser son travail, semble au contraire le libérer.
D'autre part, il aura fait beaucoup pour dépoussiérer des oeuvres plus ou presque plus jouées sans compter celle qu'il aura sortie de l'oubli. Je pense ici notamment à La Calisto de Cavalli ou, dans le registre classique, l'Idomeneo de Mozart.
Je voulais citer ce qui pour moi est la meilleure définition jamais donnée de la musique baroque.
Las ! Le désordre de ma bibliothèque étant ce qu'il est, ce sera pour une autre fois !

J'ai bien précisé que je n'aime pas le monsieur dans le répertoire Mozartien et je maintiens mes propos, fussent ils jugés trop sévères ici et là. En ce qui concerne son répertoire naturel, la période baroque, il n'y a rien à redire; j'en veux pour preuve un Couronnement de Poppée qu'il dirige (avec Croft en Néron) et que j'ai échoué il y a peu. C'était excellent et je n'en demande pas d'avantage.

René Jacobs nous propose un nouvel enregistrement du Requiem de Mozart; rien de surprenant tant il s'intéresse également à ce compositeur. Rien d'étonnant non plus qu'il nous propose une version..."inédite" de ce Requiem, dont personne ici n'ignore l'histoire. René Jacobs nous propose une version complétée par un jeune compositeur contemporain , Pierre Henri Dutron...Sa proposition est loin d'être intéressante et moins mozartienne que celle de Süssmayer!
La voici, donnée à la Philarmonie de Paris, avec en première partie de concert "L'Harmonienmesse" de J. Haydn (qui plaire aussi à ceux que les symphonies ou quatuors...ennuient

NB: à partir de la minute 42 de la video, René Jacobs et Pierre Henri Dutron nous parle de leur "version" pendant quelques minutes avant d'entendre le Requiem:


https://www.youtube.com/watch?v=WHteR4iUGjM