Bidu Sayao (11 mai 1902 – 13 mars 1999) était la plus illustre des chanteuses d'opéra brésiliennes et une des grandes stars du Metropolitan Opera pendant la période 1937-1952.
Elle est née sous le nom Balduína de Oliveira Sayão au sein d’une famille cultivé de Botafogo à Rio de Janeiro. Son père décéda lorsqu’elle n’avait que cinq ans, laissant sa mère seule, cette dernière dû lutter pour permettre à sa fille de pouvoir avoir une carrière de chanteuse. À seulement 18 ans, l’apprenti chanteuse, mais très douée, Bidu Sayão fit ses débuts à Rio de Janeiro. Ses performances furent très acclamées lui donnant ainsi l’opportunité d’étudier en Europe, tout d’abord en Roumanie, puis ensuite a Nice en France sous la direction du Polonais Jean de Reszke. Durant les années 1920 et début 1930, elle se produisit a Rome, Paris et Buenos Aires. Durant cette période, elle rencontra l’impresario Walter Mocchi (1870-1955) au Teatro Costanzi de Rome.
Après que sa première épouse, la soprano Emma Carelli mourut en 1928 ; Walter Mocchi et Bidu Sayão eurent une relation amoureuse qui aboutit a un mariage. Cependant, cette relation ne dura pas, et en 1935, Bidu Sayão se maria en seconde noce avec le baryton italien, Giuseppe Danise (1883-1963).
En 1930, elle débuta au Teatro alla Scala de Milan, et l’année suivante, elle chanta une Juliette resplendissante dans Roméo et Juliette de Gounod à l’Opéra de Paris. Durant cette même année, elle gagna en popularité avec ses débuts à l’opéra comique en tant que Lakmé. Dès lors, elle devint une des grandes soprano d’Europe, et plus particulièrement en France et en Italie. Son répertoire inclut Lucia di Lammermoor, Amina dans La Sonnambula, Elvira dans I Puritani, Zerbinetta dans Ariadne auf Naxos et Cecilia dans Il Guarany, entre autres rôles.
En 1936, Bidu Sayao fit ses débuts aux USA au Carnegie Hall de New York City avec une des œuvres de Debussy. Sa performance fut signée sous la direction d’Arturo Toscanini qui devint un de ses fervents supporters et un ami très proche. Au début de 1937, elle chanta son premier opéra au Metropolitan Opera en tant que Manon, remplaçant la soprano espagnol Lucrezia Bori. Les critiques, dont le New York Times, fut très enthousiastes et dans les semaines qui suivirent, on lui donna le rôle principal dans La Traviata, suivit peut après par un rôle dans La Bohème. Elle participa également a faire revivre les œuvres de Mozart au Metropolitan Opera et joua le rôle de Zerlina dans Don Giovanni et Susanna dans Les Noces de Figaro de sa génération.
À un moment où la plupart du monde attendait un retour triomphal de la soprano au Brésil, elle eut une mauvaise expérience sur les planches qui lui laissa une certaine amertume. Cependant, malgré cela, après sa représentation à la Maison Blanche en février 1938, elle déclina l’offre du président Franklin Delano Roosevelt d'obtenir la citoyenneté américaine. En tant que chanteuse favorite du brésilien Heitor Villa Lobos, elle travailla avec ce compositeur pendant plusieurs années et fit de nombreuses enregistrements de ses compositions, dont en particulier, le Bachianas Brasileiras No. 5.
Bidu Sayao et son mari Giuseppe Danise achetèrent une propriété en bord de mer à Lincolnville dans le Maine aux USA. Après 15 ans passés au Metropolitan Opera, elle donna sa dernière représentation en 1952 en choisissant de se retirer alors qu’elle était au meilleur de sa forme.
Pendant les années suivantes, elle fut l’artiste invité de plusieurs « show » à travers les USA ; mais en 1957, elle se retira totalement de la scène publique, pour finalement faire son dernier enregistrement en 1961.
Après que son mari décéda en 1963, Bidu Sayao vécut une vie tranquille dans sa maison dans le Maine. Elle retourna en visite au Brésil pour la dernière fois en 1995, pour un hommage publique durant le Carnaval de Rio de Janeiro. Elle mourut quelques années après en 1999 à l'âge de 96 ans au Bay Medical Center de Penobscot à Rockport dans le Maine. Ces cendres furent dispersées dans la baie en face de sa maison du Maine
Bien que les brésiliens furent de grand adeptes d’opéra, du temps de Bidu Sayão les moyens pour espérer faire partie de ce milieu et pour vivre de son travail étaient très difficiles. Bidu Sayão en fut l'exemple, en effet elle dut lutter pour s'imposer dans ce milieu et pour construire sa carrière avec ses faibles moyens financiers. Suite à sa dernière visite en 1995 au Brésil, le gouvernement brésilien mit au point la Compétition International de Chant Bidu Sayao en honneur à la soprano brésilienne et pour promouvoir les talents de jeunes et « futurs » chanteurs d’opéra.
Un portrait de Bidu Sayao se trouve dans le hall du Metropolitan Opera à New York
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