Guan Xia (né en 1957)

Guan Xia est un compositeur chinois de renom, et est né le 30 juin 1957 à Kaifeng dans la province du Henan. Dans sa prime jeunesse, M. Guan a commencé à apprendre le violon et le erhu. En 1985, il est diplômé du département de composition du Conservatoire central de musique de Chine.

Ses principales compositions comprennent: Symphony Overture No. 1, Fantaisies Symphoniques: Adieu ma concubine (2005), l'opéra chinois Douloureux matin, la scénique symphonie Mulan Psalm, sa Symphonie n° 1, Calling et la Symphonie n° 2, Hope, Quatuor à cordes n° 1, Double Zheng and Orchestra: Mulan, Concerto pour piano n° 1, The Founder. En souvenir du tremblement de terre dévastateur du Sichuan en 2008, Guan composé le premier Requiem chinois, le Earth Requiem.

En 2004 la symphonie scénique Mulan Psalm de M. Guan a été jouée à Beijing et par la suite mise en scène au Lincoln Center, à New York en 2005. Un an plus tard, il a été le premier opéra chinois qui sera mené par un conducteur étranger, Michael Helmrath, pour être joué par un orchestre étranger, l'Orchestre symphonique de Brandebourg et à être chanté par des artistes étrangers en chinois. En 2008, l'oeuvre a ouvert la saison de l'Opéra d'État de Vienne, en Autriche. En 2009, il a été présenté à Tokyo, au Japon.

Les Fantaisies Symphoniques: Adieu ma concubine a eu sa première à Los Angeles lors de la tournée de l'Orchestre symphonique national de Chine en Amérique en mai 2006 et réalisées dans 7 autres villes américaines par la suite. Elles ont été jouées à Tokyo, au Japon pendant le Festival de Chine 2006 et au Théâtre du Kremlin, Moscou, Russie en 2007. Un an plus tard, elles ont été retransmises en direct dans toute l'Europe et ont atteint une audience de plus de 5 millions d'auditeurs, tout en étant réalisée à Ljubljana, en Slovénie.

Guan Xia a composé un nombre impressionnant de chansons, parmi lesquelles Ode au fonctionnaire, Toast à la Patrie et Step into the Spring. L'oeuvre vocale Sing a Song, qui a été composée par Guan pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008, a connu une popularité croissante.

Guan Xia a été directeur de la Compagnie d'opéra de China Opera and Dance Drama Theatre et vice-directeur de China Oriental Song and Dance Ensemble. À l'heure actuelle, M. Guan est directeur de l'Orchestre symphonique national de Chine et du Chœur national chinois, et membre du 11e Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois. M. Guan est un membre du Conseil de l'Association des Musiciens de Chine (CMA) et directeur adjoint du Comité de création de la CMA, Invité membre du conseil de la China Film Music Association, vice-président de la China Association des jeunes musiciens et membre du comité artistique de le National Center for the Performing Arts.

Source : http://chinanationalchorus.com/guan-xia

Le Earth Requiem (Requiem de la Terre) a été composé en 2008/2009 en hommage aux victimes du tremblement de terre dans la région de Sichouan en 2008. L'interprétation demande 100 instrumentiste, 150 choristes, 4 solistes et un orgue. C'est une oeuvre magistrale, d'esprit neo-romantique, qui vaut vraiment la peine de l'écouter.

4 parties :

La contemplation des étoiles, une suave méditation pour orchestre et choeurs
Vent céleste et feu terrestre, un allegretto où la nature donne libre cours à sa colère, pour orchestre et choeurs
L'amour infini, romance décrivant l'entr'aide de la population, pour orchestre, solistes et choeur
Les ailes des anges, une ode pour flûte Qiang, orgue, orchestre, ensemble vocal et choeur, un largo magnifique.



En résumé, on sait encore composer de la très belle musique au 21ème siècle  

tu bm'as fait envie là!...je viens de le commander;) ...et pas très cher!

Superbe ...merci pour la découverte Joachim!!

Cette oeuvre me fait plutot penser a une grande fresque russe pour choeur et orchestre avec intervention de solistes. Difficile d'y trouver un modernisme quelconque ou un caractère chinois (sauf peut être Le début du 4eme mouvement avec la flute Qiang -qui fait penser a une sorte de cornemuse)....

Symphonie n° 2 "Hope" (espoir) (1999)



https://www.youtube.com/watch?v=RacX-G3s7m8

Symphony No. 2 "Hope":
I. Expectation and Quest: Largo - Allegro - Largo · 0:00
II Warmth. Adagio - 20:37
III The Light. Allegro - 32:11

Symphonie n° 2 « Espoir » :
I. Attente et quête : Largo - Allegro - Largo · 0:00
II Cordialité. Adagio - 20:37
III La Lumière. Allegro - 32:11


Orchestra: Nürnberger Symphoniker

Dir. En Shao


Commentaire

Guan est né à Kaifeng et est diplômé du Conservatoire central de Chine en 1985. Il a été directeur de l'Orchestre symphonique national de Chine jusqu'en 2018 et impliqué dans un certain nombre de comités nationaux chinois travaillant avec des musiciens.

Ses œuvres importantes comprennent les opéras Sorrowful Dawn et Mulan Psalm, plusieurs symphonies (n° 1 en 1985, n° 2 "Espoir" en 1999), Earth Requiem, un concerto pour piano et l'Ouverture symphonique n°1 (également connue sous le nom de Ballade symphonique « Sorrowful Dawn »), très populaire dans les concerts en Chine. Il est également célèbre pour avoir composé des bandes originales de séries télévisées, dont certaines ont été orchestrées sous forme de pièces de concert, notamment I Love My Family, Fortress Besieged, Little Dragonboy, The Years of Intense Emotion et Soldiers Sortie.

La Symphonie n°2 de Xia a été composée en 1999. En écrivant sur sa nouvelle œuvre, Xia réfléchit à la coexistence de l'agonie et de l'espoir, du bien et du mal, dans l'humanité, ainsi qu'à l'importance de la lutte et de la persévérance pour faire avancer l'humanité. 'Il n'y aurait pas de force motrice dans la vie sans espoir', a-t-il observé, 'et il est difficile d'imaginer ce que serait la vie sans elle… J'ai écrit cette symphonie pour ceux qui poursuivent sincèrement leurs rêves.'

Le premier mouvement est structuré sous forme ternaire. Il s'ouvre sur un solo de trompette, suivi d'une puissante fanfare. Un thème principal lyrique est présenté par les bois sur les accords doux des cordes, il y a un sentiment d'incertitude. La musique devient soudain plus menaçante et dissonante, avec de violents tuttis explosifs brisant le calme. Le thème lyrique réapparaît sur les cordes, nous conduisant à un point culminant grandiose et expressif. La section médiane est un allegro turbulent dans lequel les matériaux précédents se transforment, se dirigeant vers de nouveaux horizons. Un point culminant extrêmement dissonant et belliqueux est atteint. Les cordes graves nous amènent à la récapitulation de la section d'ouverture, avec une partition presque semblable à celle d'une chambre. Le thème lyrique nous conduit vers un point culminant expansif. Une coda triomphale termine le mouvement avec brio, mais sans être totalement résolue.

Le deuxième mouvement est structuré en forme d'arc. Cela commence par un thème principal profondément lyrique et chaleureux, présenté par les cordes. Cela passait à la clarinette presque comme une chanson d’amour sans paroles. Les cordes le reprennent et l'élaborent. Cela passe au cor puis au violon de manière délicate. Il passe au cor anglais, à la clarinette et à la flûte avant que la musique ne s'élève dans un apogée expressif. En se calmant, la clarinette récapitule le thème principal dans sa forme originale, culminant dans un autre point culminant. Une coda paisible dissout la musique dans le silence.

Le troisième mouvement est structuré sous forme de sonate. Cela commence par une fanfare triomphale, suivie de l'exposition d'un thème principal volontaire et décidé rehaussé par les cuivres. Un deuxième thème tendrement lyrique est introduit par les bois, imprégné d'une saveur orientale. L'évolution est agitée et conflictuelle, comme si la lutte et les luttes étaient toujours présentes. Un crescendo attendu nous conduit à la brillante récapitulation du deuxième thème, tel le soleil se levant à l'horizon. Le thème principal suit, nous conduisant à une coda finale triomphale. Comme l'explique Xia lui-même : « C'est grâce à l'espoir que le monde se réchauffe et que les humains deviennent résilients. » Telle était sa vision de l'espoir et de l'avenir, à la veille du nouveau millénaire.

Requiem for the Earth (2010)



https://www.youtube.com/watch?v=BGFqQFZx1QY

I - Gazing at the stars. Meditation for orchestra and vocal: 0:00
II - Heavenly wind and earth fire. Trilogy in a fixed melody, for orchestra and vocal: 16:23
III - Boundless love. Romance for orchestra, vocal soloists and chorus: 33:23
IV - Wings of Angels. Ode for qiang flute, organ, orchestra, vocal ensemble and chorus: 49:15

China National Symphony Chorus & Orchestra conducted by Michel Plasson

Un Requiem pour la Terre est une immense œuvre écrite à la mémoire des victimes du tremblement de terre dévastateur du Sichuan en 2008 (87 150 personnes ont péri et 4 800 000 se sont retrouvées sans abri). Le compositeur chinois Guan Xia s'est senti obligé de le commémorer dans une musique d'une ampleur tout aussi inconcevable. L'œuvre a été créée à Pékin en mai 2011.

Un Requiem pour la Terre est le premier requiem chinois jamais composé. Cette œuvre requiert des effectifs énormes (100 instrumentistes d'orchestre, un orgue, un chœur mixte de 150 chanteurs et quatre solistes vocaux), la rapprochant des symphonies de Mahler ou de la symphonie gothique de Havergal Brian. En termes de musique classique chinoise, elle explore un territoire inexploré. Guan Xia dirige ses forces avec parcimonie, certains des moments les plus puissants survenant lorsque les forces sont réduites au strict minimum. L'œuvre est divisée en quatre mouvements.

Le premier mouvement, Gazing at the Stars (Regarder les étoiles), est doux et tendre, sous la direction du Maestro Plasson projetant une mélancolie appropriée, un deuil de la tragédie. Tout cela est plutôt solennel, mais il semble y avoir ici aussi une note d’espoir, un désir que tout ira bien. Plasson et ses joueurs lui donnent une élévation émotionnelle et résonante qui est assez touchante.

Le deuxième mouvement, Heavenly Wind and Earth Fire (Vent céleste et Feu terrestre), est considérablement différent du premier mouvement dans le sens où il sonne presque en colère, indigné par la brutalité de l'homme et de la nature. Le livret explique que la musique est hautement picturale car elle « s’attaque à l’odieux de la vie et à l’hypocrisie de l’humanité ». Plasson fait un excellent travail en transmettant les ambiances changeantes de souffrance, de désespoir et d’étrangeté éthérée de la musique.

Le troisième mouvement, Boundless Love (Amour sans bornes), vient comme un soulagement bienvenu des tensions de la section précédente, car Boundless Love n'est que cela : des mélodies célestes et un lyrisme reposant. La façon dont Plasson le gère est magnifiquement serein, représentant le pouvoir de guérison de l’amour pur.

Le mouvement final, Wings of Angels (Ailes des Anges), commence par le son de la flûte Qiang, dont le son ressemble à celui d’une cornemuse et prépare le terrain pour le point culminant de l’œuvre. La musique ici alterne entre des segments rapides et lents, pour la plupart lents, certains reflétant des airs folkloriques chinois. C’est la partie la plus émouvante du Requiem, car elle se termine sur une note de triomphe pour toute l’humanité. Même si la musique de Earth Requiem n’est peut-être pas bouleversante dans son inspiration ou son originalité, elle est totalement inspirante.