María-Felicità García, surnommée la Malibran, (24 mars 1808 à Paris - 23 septembre 1836 à Manchester) est une chanteuse dramatique d'origine espagnole qui connut une gloire inouïe de son temps.
Fille de Manuel Garcia, célèbre ténor de l'époque, María-Felicità était la sœur de Pauline Viardot. Son père lui imposa un enseignement terrifiant, tant par son rythme que par son exigence, et la poussa sur scène dès l'âge de six ans.
En 1825, il l'entraîne dans une tournée aux Amériques pendant laquelle elle échappe au joug paternel grâce au mariage que lui propose un Français du nom d'Eugène Malibran. Ce mariage de complaisance sera annulé quelques années plus tard pour lui permettre d'épouser son amant, le violoniste et compositeur belge Charles-Auguste de Bériot dont elle eut un enfant en 1833. Ce dernier, Charles Wilfrid de Bériot, deviendra un pianiste virtuose. Les Bériot s'installeront à Bruxelles dans un hôtel particulier qui sert aujourd'hui de maison communale à Saint-Josse-ten-Noode.
La voix de « la » Malibran, que l'on qualifierait aujourd'hui de mezzo-soprano, la propulsa d'emblée au sommet de la célébrité. D'une tessiture exceptionnellement étendue, elle se prêtait à une virtuosité très en vogue de son temps. Mais c'est par sa sensibilité qu'elle incarna parfaitement la jeune école romantique dans un répertoire comprenant Rossini et Beethoven, mais aussi Bellini et Donizetti et même Mozart. Son style lui valut de solides adversaires, mais aussi le soutien éperdu de Liszt et Chopin.
Enceinte de quelques mois, elle fit une chute de cheval pendant l'été 1836 mais tenta encore d'honorer son public sur scène. En septembre, elle meurt épuisée à Manchester des suites de cet accident. Bériot fera rapatrier son corps à Bruxelles et lui fera construire un imposant mausolée dans le cimetière de Laeken.