Mirella Freni est une soprano italienne née Mirella Fregni le 27 février 1935, dans une famille ouvrière de Modène. Sa mère travaille à la fabrique de cigarettes avec la mère de Luciano Pavarotti. Mirella Freni est une enfant douée pour la musique. Elle chante "Un bel di vedremo" dans un radio-crochet à l'âge de dix ans. Le ténor Beniamino Gigli l'avertit toutefois qu'elle risque de perdre sa voix et lui conseille d'attendre quelques années avant de chanter à nouveau. Elle ne reprend donc le chant qu'à 17 ans.
Deux ans plus tard, elle fait ses débuts à l'opéra de Modène en interprétant le rôle de Micaëla du Carmen de Bizet. Elle reçoit alors des propositions pour de nombreux autres rôles mais elle décide de mettre sa carrière entre parenthèses pour épouser son professeur de chant, le chef d'orchestre Leone Maggiera, dont elle a un enfant.
Elle reprend sa carrière en 1958 en gagnant un concours de chant puis en chantant Mimi de La Bohème de Puccini au Teatro Regio de Turin. Pendant la saison 1959-1969, elle se produit avec l'Opéra des Pays-Bas puis connaît une reconnaissance internationale avec le rôle d'Adina de l'Elixir d'Amour de Gaetano Donizetti, mis en scène par Franco Zeffirelli à Glyndebourne où elle chante également les rôles de Suzanna et de Zerlina pendant les saisons 1960-1962.
En 1961, Mirella Freni fait ses débuts à Covent Garden avec Nanetta du Falstaff de Verdi et en 1963 à La Scala de Milan où elle chante pour la première fois sous la direction de Herbert von Karajan dont elle deviendra une des cantatrices favorites et avec lequel elle collaborera dans nombre de concerts et d'opéras. En 1965, c'est le tour du Metropolitan Opera de New York de la découvrir dans Puccini en Mimi, puis en Liù de Turandot, et dans Gounod avec Marguerite de Faust et Juliette de Roméo et Juliette.
Dans les années 1979 et 1980, elle aborde des rôles verdiens plus lourds, notamment Elisabetta de Don Carlo, Desdemona d' Otello, Amalia de Simon Boccanegra, Elvira d' Ernani, Leonora de La Forza del Destino et même le rôle-titre d' Aïda. Elle ajoute également les héroïnes de Puccini de Manon Lescaut et de Tosca à son répertoire et enregistre Madama Butterfly et les trois rôles féminins du Trittico.
En 1976, Mirella Freni partage la vedette d'une production filmée des Noces de Figaro de Jean-Pierre Ponnelle. Elle y est une Suzanne remarquable non seulement par sa voix mais aussi par son jeu d'actrice.
Mirella Freni continue d'étendre son répertoire dans les années 1990 d'abord dans l'opéra vériste, en chantant Adriana Lecouvreur de Gaetano Cilea à Paris, Milan et New York et Fedora d'Umberto Giordano à Milan, New York, Turin et Zurich. Du même compositeur, elle aborde en 1998 Madame Sans-Gêne à Catane. Pendant la même période, elle s'aventure également dans le répertoire russe de Tchaïkovski, chantant Tatiana d'Eugène Onéguine, Lisa de La Dame de Pique et Ioanna de La Pucelle d'Orléans. En 2005, elle fête en même temps le 40ème anniversaire de ses débuts au Metropolitan Opera et le 50ème anniversaire de ses débuts sur scène au cours d'une soirée mémorable dirigée par James Levine.
Elle avait épousé en 1981, en secondes noces, Nicolaï Ghiaurov, une des basses les plus remarquables de l'après-guerre, et un de ses plus fréquents partenaires à la scène et au disque. Ensemble ils participent à la fondation du Centro Universale del Bel Canto à Vignola où ils tiennent une master-class en 2002. Après le décès de Ghiaurov en 2004, Mirella Freni poursuit leur œuvre de préservation de la tradition belcantiste et apporte son expérience aux jeunes chanteurs partour dans le monde.
Elle a publié ses mémoires, Mio Caro Teatro, en 1990 et a reçu de nombreuses décorations en reconnaissance de son art ainsi qu'un doctorat honoris causa de l'Université de Pise pour "sa grande contribution à la culture européenne".
Pour tous les amateurs d'opéra, elle restera comme une des interprètes les plus accomplies notamment par la fraîcheur de sa voix alliée à de réels dons scéniques. Elle est d'abord crédible physiquement dans tous ses rôles, au premier rang ceux de jeune fille sacrifiée par le destin, mais surtout elle apporte à ses personnages la voix émouvante et jeune qu'elle a gardé tout au long de sa carrière et qui font d'elle une des plus grandes Mimi ou Cio-Cio-San du XXe siècle.