Il n'y a pas longtemps, je me suis enfin procuré la huitième symphonie de Philippe Chamouard, une symphonie que je n'ai pas encore écoutée. C'est toutefois l'occasion de vous parler d'un musicien-interprète et de son instrument de prédilection qui abordent rarement l'univers de la musique classique. Comme je l'avais déjà spécifié sur ce forum, j'éprouve une fascination pour l'instrument, pour tous les instruments, du plus ordinaire au plus inhabituel, bien que paradoxalement, je n'en pratique aucun. J'aime aussi lorsqu'un musicien extirpe de son instrument, tel qu'il soit, des sons nouveaux, singuliers. Ainsi, j'adore le travail d'Ernst Reijseger sur son violoncelle, avec sa manière de triturer les sons. Je trouve toujours intéressant lorsqu'un compositeur classique fait appel à un instrument et musicien qu'il n'est pas courant de trouver au sein d'un orchestre symphonique...
François Marchal & sa cornemuse:
François Marchal est né à Nancy. Il s'oriente tardivement vers la musique. Lors de son service militaire à Lann Biboué en Bretagne, sa rencontre avec les instrumentistes du bagad le décide à apprendre à jouer de la cornemuse. A paris, il suit les cours auprès de la Mission bretonne. Puis, il s'intègre dans le Paris & District Pipe Band dont le répertoire est celui de la musique écossaise. Aidé par la rigueur du jeu de cet ensemble, il aborde le répertoire folk. Auprès du Groupe Sans Gain, en associant la cornemuse aux autres instruments, François Marchal apporte une collaboration enrichissante. Sa passion l'incite à découvrir et utiliser d'autres cornemuses telles que les veuzes et les binious. Alors que la cornemuse est limitée sur le plan tonal, ces instruments lui permettent d'élargir son répertoire. A la recherche de nouvelles musiques adaptables à la cornemuse, il alterne aisément des genres très différents tels que le rock (Caliorne), et la trad-folk. Musicien éclectique, il utilise depuis leur apparition des cornemuses électroniques et numériques. François Marchal se produit comme musicien soliste, en duo biniou-bombarde, ou en formation instrumentale plus importante. A l'occasion de la huitième symphonie de Philippe Chamouard, ce dernier lui demande d'associer pour la première fois sa cornemuse à l'orchestre symphonique. Lors de la création de cette oeuvre, il dut simultanément jouer et marcher depuis les coulisses pour venir se placer à côté du chef d'orchestre puis revenir sur ses pas tout en gardant le tempo de l'orchestre. Cette association avec le domaine classique fut pour lui une nouvelle expérience qui correspond à son aspiration de vouloir toujours repousser les frontières musicales de la cornemuse.
C. Béziel.