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Sujet: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2013-05-09, 19:23
Dans la musique d'Alexandre Rabinovitch-Barakovsky, je me suis mis à chercher l'ombre d'un silence et je n'ai trouvé qu'une lumière continue et harmonieuse de belles notes: Que ce soit dans Musique Populaire pour deux pianos ou dans Liebliches Lied pour piano à quatre mains, la parole musicale ne s'interrompt jamais, tel un souffle hyper-tonal et hyper-lyrique qui ne s'essouffle pas, se régénère habilement au sein d'un tourbillon répétitif parfaitement assumé. Si l'approche de Per Norgard est, dans le domaine du piano, atonale et très intellectuelle, celle de ARB tourne davantage autour de la sensualité et du sensationnel/émotionnel. On peut dire que je suis passé, en l'espace de quelques heures, du coq à l'âne - à savoir qui est le coq et qui est l'âne - les détracteurs du courant minimaliste qu'ils jugent souvent simpliste et vulgaire (parfois à raison), sauront désigner l'âne. Pour ma part, si les pièces de piano de Norgard me sont trop énigmatiques pour me fasciner complètement, et cela même si j'aime les écouter - je les avais davantage appréciées lors de la première écoute - celles d'ARB m'ont emporté dans un tourbillon hyper-tonal de grande séduction immédiate. Je me suis dit qu'il s'agissait ici d'une musique qui ne se réfléchit pas, ne s'intellectualise pas, c'est une musique qui se vit, parle à l'instinct de l'esprit et à l'intuition du coeur. J'ai été séduit comme à chaque fois, autant par sa musique de chambre, orchestrale et vocale...
Un extrait de l'oeuvre que je préfère de ce compositeur:
<<Dans les années 1960, un jeune élève du Conservatoire de Moscou, découvre avec passion l'avant-garde occidentale: Messiaen, Stockhausen, Boulez. L'attrait de l'inconnu, le goût d'un art encore censuré en URSS, vont conduire ALEXANDRE RABINOVITCH à s'en faire souvent, comme pianiste, le premier interprète soviétique. Ses professeurs tel que Kabalewski, ne doutent pas que cette voie soit une impasse: "Pour lui tout était clair", explique Rabinovitch...qui arrivera à la même conclusion par l'expérience. Difficile de mesurer ce que cette "expérience" aura apporté à plusieurs générations de compositeurs. L'aridité du monde atonal généralisé allait pour le moins conduire les plus audacieux à redécouvrir le pays fertile avec un regard neuf.>>
Dernière édition par Icare le 2016-08-08, 22:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2013-05-09, 19:53
<<Si ALEXANDRE RABINOVITCH était resté le découvreur russe de l'école post-sérielle, il était devenu, après quelques années de lutte, représentant d'une avant-garde officielle, triomphant à la faveur de la Perestroïka. Le malheur voulut que ce jeune homme aille trop vite dans la liberté d'esprit: dès les années 1960, s'éloignant de l'expérience atonale, il développe un art du "collage" qui utilise abondamment une matière sonore issue du répertoire classique/romantique, de Mozart à Brahms, recomposée en cycles incantatoires. En 1970, il découvre à Moscou - avec son ami le pianiste Alexei Lubimov - IN C de TERRY RILEY, acte fondateur de la musique répétitive américaine. Parenté plutôt qu'influence. Déjà, ALEXANDRE RABINOVITCH est un avant-gardiste doublement inacceptable. Pour l'Est, il est trop académiste, inassimilable par le vieil académisme. Il quitte la Russie en 1974, arrive à Paris fort démuni...Mais l'incompréhension est plus grande encore, dans un milieu musical français totalement voué à l'académisme inverse (le dodécaphonisme sériel), incapable de comprendre ces étranges compositions hyper-tonales. Comme il le raconte drôlement à propos d'une de ses oeuvres: "Dans cette pièce, mineur et majeur s'opposent violemment. J'ai mis en parallèle l'euphorie dans laquelle je vivais au début de 1974, ayant reçu l'autorisation de quitter l'"Union Soviétique", avec le mi majeur, et l'état de dépression provoqué par la censure occidentale qui s'est abattue sur ma musique après mon émigration, avec les séquences en mi mineur.>>
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2013-05-09, 20:09
Suite de l'histoire:
<<Pour ALEXANDRE RABINOVITCH, ces années passées entre Paris et sa banlieue, face à un milieu où nulle voix ne dépasse la bataille institutionnelle opposant l'ancienne musique au nouvel ordre sériel seront des années de total isolement. Il se produit seulement comme pianiste, bénéficiant déjà chez quelques grands interprètes d'une exceptionnelle réputation. Il fait jouer difficilement ses oeuvres dans diverses villes d'Europe...En 1980, il quitte Paris pour Genève. Sa réputation de pianiste s'étend. MARTHA ARGERICH se produit régulièrement en duo avec lui. Ils enregistrent ensemble plusieurs disques. Peu à peu, la carrière de l'interprète fera mieux connaître le compositeur.>>
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2013-05-09, 23:28
Toujours dans cet abolissement du silence d'une musique qui se plait à être belle dans ce qu'elle exprime de merveilleux, dans les formes polies de ses courbes les plus généreuses, j'absorbe ses pulsions rythmiques comme autant d'énergies positives. C'est une musique de lumière qui court après la vie et je cours avec elle, pris dans une formidable spirale qui me donne le tournis, une musique affamée qui dévore le temps et le silence. La Belle Musique N°4 pour 4 pianos est cette dévoreuse du temps et du silence qui m'a emporté dans son tourbillon jusqu'à la note ultime, avant que le temps ne redémarre et le silence ne s'installe sous l'aura d'une émotion indescriptible, insaisissable et surtout immédiate. Musique triste, parfois tragique pour piano est une pièce pianistique qui me plait beaucoup dans la combinaison très équilibrée des sons "gras" d'un piano traditionnel et des sons plus secs (asséchés) et presque bruitistes qui semblent provenir du concept du piano préparé ou par un usage de pression direct sur les cordes.
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2013-05-22, 19:04
J'ai réécouté dernièrement, à l'occasion de mon cycle consacré aux compositeurs suisses, trois oeuvres d'Alexandre Rabinovitch; Requiem pour une marée noire (1978) pour soprano, percussions et piano, Motif optimiste suivi de sa démystification et ainsi de suite (1976) pour piano et Discours sur la Délivrance (1982) pour violoncelle et piano. On retrouve tous les concepts qui constituent son approche musicale et si le Requiem m'a plutôt séduit, loin des poussées lacrymales ni des grands élans dramatiques et pathos qui peuvent parfois caractériser ce genre musical, ma préférence va néanmoins pour un magnifique duo pour violoncelle et piano; le violoncelle notamment que j'ai trouvé particulièrement irrésistible par Mark Drobinsky :
<<L'univers sonore singulier d'Alexandre Rabinovitch se situe donc en marge de tout le courant contemporain, même minimaliste. La recherche personnelle y occupe une grande place que confirment les commentaires du compositeur lui-même: "L'inspiration principale me vient des doctrines du passé comme la Gnose, la Kabbale, Pythagore. Ma musique est une étude sur le développement de la conscience, ses métamorphoses, sur l'apprentissage de la sérénité. Les motifs répétitifs sont fondamentaux pour la création du climat incantatoire dans lequel se déroule un discours fondé sur la "logique des sensibles" et inspiré par "l'oeil du coeur". La répétition du même", si fréquente dans les démarches mystiques, que ce soient dans les prières et musiques orientales ou dans les architectures religieuses occidentales, trouve ici une expression musicale portée parfois aux confins de l'obsession. Avant de pénétrer dans ces labyrinthes de l'intériorité, l'auditeur doit savoir que l'adhésion de sa propre sensibilité sera son seul fil d'Ariane.>>
Icare Admin
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2013-05-27, 18:05
De toute évidence, la musique de Rabinovitch exerce un pouvoir d'envoûtement sur moi. Ce n'est pas une musique que j'écoute, c'est une musique qui me transporte: on n'écoute pas les musiques qui nous transportent ou alors peut-on dire qu'il s'agit ici d'écoute irrationnelle. C'est exactement ce qui s'est passé avec cette hypnotique cantate - hypnotique mais pas ensorceleuse - de Rabinovitch, éditée sous le titre La Prière Tibétaine.
Propos du compositeur à propos de cette cantate:
<<Pierre angulaire de la conscience bouddhiste ou chrétienne, le thème de la composition constitue le sentiment porteur de cette cantate ou plutôt, de cette longue prière rituelle. Cela m'a paru intéressant de tenter d'explorer musicalement ce thème que je voyais sous son aspect archétypal de la conscience religieuse universelle. De cette fusion des facteurs psychiques et religieux parlait Jung lorsqu'il faisait remarquer que "la dominante suprême de la psyché est toujours de nature philosophico-religieuse". En employant la formule magique "Om Mani Padme Hum" (Le joyau dans le Lotus) j'ai pensé pouvoir conjuguer ces deux dimensions, psychique-compassionnelle et spirituelle. Cette dernière suppose la délivrance graduelle de la problématique dualiste avec comme finalité l'unité de la conscience. Cette approche spirituelle peut s'apparenter à l'expérience N.D.E. (Near Death Experience), le phénomène de la récupération par l'âme de son unité originelle au moment de sa séparation avec l'enveloppe corporelle. De nouveau, vient de l'esprit le Tibet avec le "Bardo Thödol", qui traite du même sujet. Pendant la composition de la cantate, j'ai également pensé à la notion de l'état mystique - Wajd - propre à l'esthétique musicale des Soufis. Cet état d'esprit n'est atteint que lorsque la musique "pénètre le coeur et provoque un état de crainte et d'affliction dans lequel le coeur acquiert une connaissance ésotérique". Les cultures traditionnelles pratiquaient cette méthode de la "logique du sensible" et voyaient l'univers sous l'angle de "l'oeil du coeur". Essayer de réactualiser ce rapport avec le monde est primordial pour moi.>>
Icare Admin
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2014-12-09, 16:40
J'ai réécouté coup sur coup deux concertos pour violon que l'on peut aisément ranger dans le domaine de la musique répétitive, le premier signé Philip glass et le second intitulé La Triade et composé par Alexandre Rabinovitch-Barakovsky. Jusque là, non que la comparaison s'impose forcément, mais parce que ce sont sans doute les deux seuls concertos pour violon minimalistes que je connaisse vraiment bien, j'ai toujours nourri une préférence pour celui de Rabinovitch. En général, je suis très rarement séduit par la musique de Glass que j'ai tendance à trouver la plupart du temps rébarbative et creuse, cependant, il y a quelques oeuvres qui émergent de la nappe soporifique, comme si sur certaines pièces en particulier une alchimie fonctionnait bien mieux. C'est le cas du Concerto pour violon (1987) même si je conserve une préférence pour La Triade de Rabinovitch qui produit généralement à mon oreille une forme répétitive qui m'est plus onirique et hypnotique que chez l'Américain.
Icare Admin
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2016-08-08, 22:47
Avec Maithuna (2005), Symphonie concertante pour orchestre, et Jiao (2004), Symphonie concertante pour orchestre à cordes, vibraphone amplifié, campanelli amplifié, célesta amplifié et clavinova amplifiée, je peux dire que je me suis retrouvé en terrain connu, dans cette sorte de mouvement perpétuel d'une grande fluidité qui caractérise en profondeur la musique de Rabinovitch.
La signification du rituel "Maithuna" est ambivalente dans l'hindouïsme et le bouddhisme tantriques. D'une part, il peut s'agir du rituel sexuel lors duquel la femme est divinisée par son partenaire et, par conséquent, l'acte sexuel revêt la connotation sacralisée. D'autre part, cette divinisation de la femme peut également s'effectuer au niveau virtuel - avec la "femme intérieure", partie intégrante du psychisme de l'homme en tant qu'entité androgyne. Selon certaines traditions orientales, c'est la femme qui possède les réserves d'énergie, les forces vitales dont l'homme est dépourvu et sans lesquelles il reste inerte sur le plan créatif. Dans le shivaïsme, le dieu Shiva est habituellement représenté enlacé avec sa part féminine, sa Shatki, grâce à laquelle il devient l'être agissant, dynamique et omniprésent. On peut aussi noter que dans nombre de récits cosmogoniques des diverses traditions, il est question de l'accouplement du ciel et de la terre mythiques. Les accouplements rituels de la grande prêtresse avec le grand prêtre au sommet des ziggourats au Sumer ou du Temple du Ciel en Chine ne faisaient que répéter le premier geste fondateur du couple Terre-Ciel, une sorte de célébration du retour à l'unité androgynique originelle (...)
Alexandre Rabinovitch-Barakovsky - 9 décembre 2005
Evidemment, à l'écoute d'une oeuvre concertante telle que Maithuna, je ne vois ni ne pense à toutes ces choses merveilleuses, mais, à un moment donné, le compositeur précise: <<M'étant inspiré des idées tantriques, j'ai focalisé mon attention sur les caractéristiques essentielles du rituel "Maithuna", telles qu'adoration, exaltation, dynamisme, magie, ensorcellement, émerveillement - les charges émotionnelles positives - pour essayer de les traduire musicalement et pour rendre manifestes leurs propriétés cognitives et intelligibles.>> Exaltation, dynamisme, ensorcellement, émerveillement et positivité, c'est exactement ce qui ressort de sa musique en général et dans ces deux oeuvres que je viens de réécouter ce soir: Maithuna et Jiao. J'aime le rayonnement et les ondes positives que cette musique véhicule même si je dois reconnaître qu'elle ne m'accroche pas en profondeur, ne me fige pas dans le recueillement. Elle n'arrête pas le temps - ce ne semble pas être son rôle - au contraire, je l'imagine complice de sa fuite sur lui-même. Elle ne crée pas la larme à l'oeil, me rend juste émerveillé par ses tourbillons lumineux.
joachim Admin
Nombre de messages : 27831 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2016-08-09, 18:15
Je n'avais pas encore écouté tes exemples musicaux. Eh bien, j'aime assez ces morceaux, en particulier The Mourning (que j'ai écouté en entier, la deuxième partie est aussi sur youtube), et la prière tibétaine (bien que je ne suis pas sûr que c'est une musique du Tibet, ce que j'ai écouté jusqu'à présent est tout à fait différent).
Je complète la bio avec ce qu'on trouve sur Wiki :
Alexandre (ou Alexander) Rabinovitch-Barakovsky, en russe Александр Рабинович-Бараковский, né à Bakou le 30 mars 1945, est un compositeur, pianiste et chef d'orchestre1 originaire d'Azerbaïdjan.
Alexandre Rabinovitch entre en 1963 au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou, il y étudie le piano et la composition avec Dmitri Kabalevski et Aleksandr Piroumov, et en sort diplômé. Il quitte l'URSS en 1974 pour la France, puis il s'installe en Belgique, il vit actuellement en Suisse.
et manque un catalogue !
1968- Crime et Châtiment, opéra d'après Dostoievski 1969 - Les mots de Andrei Biely, cantate 1970 - Le point d'appui trouvé, musique de chambre 1972 - Happy end, pièce électro-acoustique 1974 - La Belle Musique n°2, musique de chambre 1975 - Perpetuum mobile, pour violon, piano, vibraphone et cloches 1975 - Fairy tale, pour violon, piano et vibraphone 1976 - Musique expressive pour piano 1976 - Pourquoi je suis si sentimental, pour piano 1976 - Musique triste parfois tragique, pour piano 1976 - Le récit de voyage, pour violon, violoncelle, marimba et piano (dédié à Alexei Lubimov) 1977 - La Belle Musique n°3 pour orchestre 1978 - Requiem pour une marée noire, pour soprano, vibraphone et piano 1979 - Entente cordiale, pour piano et orchestre 1979 - Litanies, pour quatuor à cordes et vibraphone 1980 - Musique Populaire, pour 2 pianos, 2 marimbas et célesta 1980 - Liebesliches Lied, pour piano à 4 mains 1982 - Discours sur la délivrance, pour violoncelle, piano, clavinova et vibraphone 1986 - Un songe, un fantôme un héros, opéra d'après Eschyle 1987 - La belle musique n°4, pour 4 pianos 1987 - Cantique pour Orfeo, pour baryton, vibraphone, piano et célesta 1989 - In illo tempore, symphonie concertante pour 2 pianos et orchestre de chambre 1991-92 - Das tibetanische Gebet, cantate pour choeur de chambre et 8 musiciens 1994 - Musique populaire, pour 2 pianos et orchestre 1995 - 3 Invocations, pour quatuor à cordes et célesta 1995 - Le Labyrinthe et le Centre, symphonie concertante pour violon et orchestre de chambre 1996 - Incantations, symphonie concertante pour piano, célesta et orchestre de chambre 1996 - Schwanengesang an Apollo, pour violon, piano et célesta 1997–98 - 6 Etats intermédiaires, symphonie pour orchestre, basé sur le Bardo Thödol (livre tibétain de la mort) 1998 - La Triade, symphonie concertante pour violon et orchestre 1999 - Retour aux sources, symphonie pour orchestre (dédiée à Vladimir Yankilevsky) 1999 - La harpe de David, symphonie concertante pour pour violoncelle et orchestre 2000 - The celtic harp, symphonie concertante pour violon, alto et orchestre 2000 - L'oeuvre... symphonie pour orchestre 2000 - Die Zeit, pour violon, violoncelle, piano et célesta (dédié à Maria Balkan) 2000 - Le Triptyque, symphonie pour orchestre 2001 - Les trois Gunas, pour flûte, clarinette, clarinova, vibraphone, marimba et cloches 2004 - Jiao, pour 11 cordes, célesta, vibraphone, clavinova (composé en janvier 2004 à Genève pour l'orchestre de chambre Musiques Nouvelles) 2005 - Maithuna, symphonie concertante pour orchestre 2006 - Tantric Coupling 2006 - Les Chants-Spirales, pour vibraphone, clarinova et piano 2009 - 3 Manas, pour piano (ou piano électrique) (dédié à HJ Lim) 2010 - Opus Magnum, symphonie concertante pour orchestre de chambre, en 3 mouvements : Nigredo, Albedo, Rubedo 2012 - Alchera , pour violoncelle et orchestre (Dedié à Sir Roger Norrington) 2013 - The Source Field for orchestra in two mouvements (1. Space and Time 2. Time and Space), based on the book "The Source Field" by David Wilcock 2014 - La Belle Musique n° 5-Dhikr pour vibraphone, piano et quatuor à cordes
Icare Admin
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945 2019-04-27, 19:22
Sur un autre fil, quelqu'un évoquait ces musiques qui nous correspondaient ou pas, selon notre humeur du moment, de celles que l'on ne saurait écouter tous les jours avec la même adhésion, citant la musique de J. S. Bach comme étant l'exemple inverse, etc...Je pense que c'est une expérience que nous rencontrons tous à différents degrés. Il y a effectivement des compositeurs et des oeuvres musicales que je sais apprécier mais que je n'écouterais pas tous les jours et que j'écoute seulement de temps en temps, puis, inversement, il y a des styles musicaux que je pourrais écouter, je pense, n'importe quand, dans n'importe quelle humeur, sauf que je ne le fais jamais. Je pense aussi à J. S. Bach qui, dans le classique/baroque, est peut-être le compositeur qui sied à toutes mes humeurs. Alexandre Rabinovitch est un compositeur dont je possède pas mal d'oeuvres, néanmoins je peux rester longtemps sans l'écouter. Il y en a d'ailleurs beaucoup comme lui. Ca ne signifie pas pour autant que je les apprécie moins ni que leur musique ne me fascine pas autant. Je pense que notre rapport à la musique est plus complexe qu'il n'y paraît et plus mystérieux qu'on le voudrait. Notre volonté de vouloir tout expliquer est louable mais vain. Aujourd'hui, à l'occasion de mon nouveau cycle autour de la musique de chambre, je n'étais pas sûr de vouloir réécouter deux oeuvres de Rabinovitch; Requiem pour une marée noire (1978) pour soprano, percussions et piano et Discours sur la Délivrance (1982) pour violoncelle et piano. J'hésitais. Est-ce que j'avais vraiment envie d'écouter une musique hyper-tonale fondée sur la répétitivité, selon, par exemple, Terry Riley, qui fut une révélation décisive pour le compositeur d'origine russe? Au début de l'écoute du Requiem pour une marée noire, je n'entrais pas vraiment dans la musique au point que j'ai même pensé arrêter le lecteur et changer de disque et de style. Puis, progressivement, le charme a opéré. il a opéré doucement mais sûrement. j'étais de nouveau apprivoisé par une musique, un style musical, qui au fond m'a toujours plu, et même enchanté. Ce que j'ignorais encore, c'est la parfaite osmose qui se construisit entre le Discours sur la Délivrance et moi, comme profondément hypnotisé par le piano d'Alexandre Rabinovitch et, plus encore, le violoncelle de Mark Drobinsky dont le jeu me parut extraordinairement inspiré et fascinant. Une étonnante proximité, à la fois intellectuelle et émotionnelle, s'est créée entre la musique et moi, une osmose quasi-parfaite, comme celle que j'avais ressentie avec le Quatuor à cordes n°4 de R. Murray Schafer, un de ces moments privilégiés très forts qui s'écarte des appréciations "normales", de celles, toutes aussi réelles, mais qui ne se vivent pas avec la même intensité. Est-ce la musique qui s'est révélée plus géniale que les fois précédentes ou fut-ce une idéale compatibilité d'humeur entre l'oeuvre et moi à un moment précis de la journée? Question difficile car je n'exclus pas du tout l'idée que, lors d'une prochaine écoute, je ne retrouve pas cette formidable proximité émotionnelle. Peut-être la vivrai-je avec une autre musique qui m'a moins impliqué jusqu'ici...?...
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Sujet: Re: Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945
Alexandre RABINOVITCH-BARAKOVSKY, né en 1945
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