Egon Wellesz (21 octobre 1885 à Vienne- 8 novembre 1974 à Oxford), était un compositeur et musicologue autrichien.
Bien que les deux parents de Wellesz étaient chrétiens hongrois, ils étaient tous deux d'ascendance juive. Egon a reçu une éducation protestante, mais plus tard il s'est converti au catholicisme.
Il a étudié auprès d'Arnold Schönberg - prétendument son premier élève privé - ainsi que de Guido Adler, qui a fondé l'institut musicologique à Vienne et a été l'un des principaux éditeurs du Denkmaler autrichien. Ces deux influences forment une grande partie de sa pensée musicale et savante. En 1913, Wellesz a entrepris ce qui allait devenir un intérêt durable pour ses réalisations musicales de Byzance. Il devint ainsi spécialiste de la musique byzantine et africaine.
Mais il dut s'exiler en 1938 chassé par les Nazis, car il était classé comme juif, monarchiste et auteur de "musique dégénérée". Réfugié n Angleterre il fut accusé d'être un agent de l'ennemi, et de ce fait fut interné au Camp d'Hutchinson dans l'île de Man. Il fut libéré en 1943 grâce à l'intercession de HC Pouteau, de longue date critique musical en chef du journal The Times. Il poursuivit alors ses activités de pédagogue et compositeur à Oxford.
Naturalisé anglais en 1946, il finit ses jours à Oxford. Le 18 février 1972, un AVC avait mis fin à ses activités créatrices, et il meurt le 8 novembre 1974. Il est enterré au cimetière central d'Oxford.
Il s'était marié en 1908 avec Emilie Stross (1889-1987), dont il eut deux filles : Magda (1909-2006) et Elizabeth (1912-1995).
Egon Wellesz laisse un vaste corpus de 120 opus et 20 œuvres sans opus (dont 9 symphonies et un concerto pour violon dédié au violoniste Eduard Melkus), qui commence progressivement à être redécouvert, comme celui de ses contemporains Alexandre Tansman et Ernst Křenek. Son langage musical, nourri de ses connaissances particulièrement vastes, n'est paradoxalement pas très audacieux : ce n'est qu'à partir de la fin des années 1950 qu'il abandonne pour de bon le langage tonal. Les œuvres de Wellesz comme compositeur représentent un ensemble de 112 œuvres (120 ?) avec un numéro d'opus et quelque vingt œuvres sans numéro d'opus. Il a travaillé avec une vraie variété de moyens, écrivant de la musique pour la scène comme pour la salle de concert : œuvres pour orchestre, concertos, musique de chambre, œuvres pour le piano, lieder et chœurs.
Récemment, l'intérêt pour la musique de Wellesz a augmenté. Les enregistrements de ses neuf symphonies sont désormais disponibles. Sa 3e symphonie (1950-1951) a été publiée après sa mort. Elle a été exécutée pour la première fois à Vienne en 20001. Quelques-unes de ses symphonies ont des titres: la 2e ("L'anglaise"), la 4e ("Austriaca") et la 7e ("Contra torrentum").
Œuvres pour la scène
Das Wunder der Diana, op. 18 (1914–1917, créé à Mannheim le 20 mars 1924), ballet d'après Béla Balázs
Die Prinzessin Girnara, op. 27 (1919–1920, créé à Hanovre le 15 mai 1921, version révisée à Mannheim le 2 septembre 1928), opéra, livret de Jakob Wassermann
Persisches Ballett, op. 30 (1920, créé à Donaueschingen en 1924), ballet d'après Ellen Tels
Achilles auf Skyros, op. 33 (1921, créé à Stuttgart le 4 mars 1926), ballet d'après Hugo von Hofmannsthal
Alkestis, op. 35 (1923, créé à Mannheim le 20 mars 1924), opéra, livret de Hugo von Hofmannsthal de'Euripides
Die Nächtlichen. Tanzsinfonien, op. 37 (1923, créé à Berlin le 20 novembre 1924), scène de ballet d'après Max Terpis
Die Opferung des Gefangenen, op. 40 (1924–1925, créé à Cologne le 10 avril 1926), drame théâtral d'après Eduard Stucken
Scherz, List und Rache, op. 41 (1927, créé à Stuttgart le 1er mars 1928), opéra, livret d'après Johann Wolfgang von Goethe
Die Bakchantinnen, op. 44 (1931, créé à Vienne le 20 juin 1931), livret du compositeur d'après Euripide, Opéra en 2 actes
Hymne der Agave du Die Bakchantinnen, op. 44, édition concert par Wellesz
Incognita, op. 69 (1950, créé à Oxford, le 5 décembre 1951), opéra, livret de Elizabeth MacKenzie et William Congreve
Chœurs
Drei gemischte Chöre, op. 43 (1930), Texte: Angelus Silesius
Fünf kleine Männerchöre, op. 46 (1932) du Fränkischen Koran par Ludwig Derleth
Drei geistliche Chöre, op. 47 (1932) pour chœur d'hommes sur les poèmes du Mitte des Lebens par Rudolf Alexander Schröder
Zwei Gesänge, op. 48 (1932) sur les poèmes du Mitte des Lebens par Rudolf Alexander Schröder
Quant'è bella Giovinezza, op. 59 (1937), pour chœur de femmes
Carol, 62a (1944) pour chœur de femmes
Proprium Missae, Laetare, op. 71 (1953) pour chœur et orgue
Kleine Messe G-dur, op. 80a (1958) pour trois voix similaires a cappella
Alleluia, op. 80b (1958) pour soprano ou ténor solo
Laus Nocturna, op. 88 (1962)
Missa brevis, op. 89 (1963) pour chœur mixte
To Sleep, op. 94 (1965) pour chœur mixte
Festliches Präludium, op. 100 (1966) sur un magnificat byzantin pour chœur et orgue
Les œuvres pour orchestre
Heldensang, op. 2 (1905), prologue symphonique pour grand orchestre
Vorfrühling, op. 12 (1912), atmosphère symphonique pour grand orchestre
Suite, op. 16 (1913), pour orchestre
Mitte des Lebens, op. 45 (1931–32), cantate pour soprano, chœur et orchestre
Concerto pour Piano, op. 49 (1931)
Amor Timido, op. 50 (1933), aria pour Soprano et petit orchestre. Text: Pietro Metastasio
Prosperos Beschwörungen, op. 53 (1934–36), cinq pièces symphoniques d'après The Tempest de William Shakespeares
Lied der Welt, op. 54 (1936–38), pour soprano et orchestre. Texte: Hugo von Hofmannsthal
Leben, Traum und Tod, op. 55 (1936–37), pour alto et orchestre. Text: Hugo von Hofmannsthal
Schönbüheler Messe en do majeur, op. 58 (1937), pour chœur, orchestre et orgue
Symphonie no 1, op. 62 (1945)
Symphonie no 2, op. 65 (1947–48), "The English"
Symphonie no 3, op. 68 (1949–51)
Symphonie no 4, op. 70 (1951–53), "Sinfonia Austriaca"
Symphonie no 5, op. 75 (1955–56)
Concerto pour violon, op. 84 (1961) en hommage au violoniste Eduard Melkus.
Four Songs of Return, op. 85 (1961), pour soprano et orchestre de chambre, d'après des textes de Elizabeth Mackenzie
Duineser Elegie, op. 90 (1963) pour soprano, chœur et orchestre d'après Rainer Maria Rilke
Ode an die Musik, op. 92 (1965) pour baryton ou alto et orchestre de chambre, Texte: Pindar, dans une adaptation libre par Friedrich Hölderlin
Symphonie no 6, op. 95 (1965)
Vision für Sopran und Orchester, op. 99, (1966), Texte: Georg Trakl
Mirabile Mysterium, op. 101 (1967) pour soliste, chœur et orchestre
Symphonie no 7, op. 102 (1967–68), "Contra torrentem"
Canticum Sapientiae, op. 104 (1968) pour baryton, chœur et orchestre, d'après des textes de l'Ancien Testament
Divertimento, op. 107 (1969), pour petit orchestre
Epilogue symphonique, op. 108 (1969)
Symphonie no 8, op. 110 (1970)
Symphonie no 9, op. 111 (1970–71)
Musique de chambre
Quatuor à cordes no 1, op. 14 (1912)
Quatuor à cordes no 2, op. 20 (1915–16)
Geistliches Lied, op. 23 (1918–19) pour singstimme, violon, alto et piano
Quatuor à cordes no 3, op. 25 (1918)
Quatuor à cordes no 4, op. 28 (1920)
Sonate pour violoncelle seul, op. 31 (1920)
Deux pièces pour clarinette et piano, op. 34 (1922)
Sonate pour violon seul, op. 36 (1923)
Suite pour violon et orchestra de la chambre, op. 38 (1924)
Sonnet by Elizabeth Barrett Browning pour soprano et quatuor à cordes ou grand ensemble des cordes, op. 52 (1934)
Suite pour violoncelle seul, op. 39 (1924)
Suite pour violon et piano, op. 56 (1937/1957)
Suite pour flûte seul, op. 57 (1937)
Quatuor à cordes no 5, op. 60 (1943)
The Leaden Echo and the Golden Echo. Chant pour soprano, clarinette, violoncelle et piano, op. 61 (1944). Texte: Gerard Manley Hopkins
Quatuor à cordes no 6, op. 64 (1946)
Quatuor à cordes no 7, op. 66 (1948)
Octette, op. 67 (1948–49) pour clarinette, basson, cor, deux violons, alto, violoncelle et contrabasse
Sonate pour violon seul, op. 72 (1953/59)
Suite, op. 73 (1954) pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson
Suite pour clarinette seul, op. 74 (1954)
Suite pour hautbois seul, op. 76 (1956)
Suite pour basson seul, op. 77 (1957)
Fanfare pour cor seul, op. 78 (1957)
Quatuor à cordes no 8, op. 79 (1957)
Quintette, op. 81 (1959) pour clarinette, 2 violons, viola et violoncelle
Trio à cordes, op. 86 (1962)
Rhapsodie pour alto seul, op. 87 (1962)
Musique pour orchestra des cordes dans un mouvement, op. 91 (1964)
Cinq miniatures pour violon et piano, op. 93 (1965)
Partita en hommage à Johann Sebastian Bach, op. 96 (1965) pour orgue
Quatuor à cordes no 9, op. 97 (1966)
Quatre pièces pour quatuor à cordes, op. 103 (1968)
Quatre pièces pour trio à cordes, op. 105 (1969, 2. Fassung 1971)
Quatre pièces pour quintette à cordes, op. 109 (1970)
Prélude pour alto seul, op. 112 (1971)