Gaspard FRITZ (1716-1783)

Gaspard Fritz est un compositeur suisse, né à Genève le 18 février 1716 où il est mort le 23 mars 1783.

Son père Philipp Fritz, originaire de Chelles, s'était établi à Genève en 1709 où il enseignait le violon et d'autres instruments. Le petit Gaspard profite donc de son enseignement, puis part à Turin compléter sa formation avec Giovanni-Battista Somis.
Il retourne à Genève fin 1736, où il se marie en avril 1737 et où il résidera jusqu'à sa mort, d'où le peu de détails relatifs à sa biographie.

On sait seulement que, comme ses quatre enfants avaient tous des parrains et marraines issus de familles haut placées à Genève, Fritz a vraisemblablement évolué dans ces milieux dès son plus jeune âge en tant que professeur de violon. Entre 1738 et 1743, il dirigea la musique lors d'occasions sociales organisées par des résidents anglais à Genève; les dédicaces de ses travaux imprimés indiquent en outre ses liens avec les aristocrates qui y séjournent. En 1756, il se rend à Paris pour la publication de ses opp. 3 et 4 et, les 9 et 12 mars et 18 avril, il apparaît au Concert Spirituel, mais son style de jeu italien ne plaît pas et n'a pas eu de succès.
A partir de 1738, comme précisé ci-dessus, il tenait à Genève la partie musicales de spectacles dramatiques. Grâce à cela, sa renommée augmenta, y compris à l'étranger ; en juin 1759 il est interprète à la Maison Voltaire et vers 1770 il a gagné de l'admiration pour sa virtuosité au violon.

Entre 1742 et 1772, Fritz a publié 6 opus chez de grand éditeurs parisiens et londoniens ; certaines de ces oeuvres connaîtront une telle diffusion qu'elles susciteront de nombreuses réimpressions, voire contrefaçons.

On lui doit au moins un concerto pour violon en mi majeur resté inédit, ainsi que 6 symphonies datant de 1772 et qui représentent sa dernière oeuvre imprimée.


Oeuvres par opus :

Certaines des œuvres publiées de Fritz ont connu un succès considérable et ont ensuite été réimprimées. Les sonates en trois mouvements de l'op.1 (jugées favorablement par Haendel) présentent des contrastes de section caractéristiques du concerto ripieno.
Dans les sonates op.2, également en trois mouvements, Fritz a abordé le style de l'école de Turin, avec une ligne solo richement décorée soutenue par une basse sans rapport avec le thème; certains des derniers mouvements sont des ensembles de variations de chaconne. Ces éléments sont présents à une échelle beaucoup plus grande dans l'op.3 et, associés à une plus grande exigence sur la technique du joueur, créent un style mélodique magnifiquement expressif.
Les trios op.4 plus simples (en fait des sonates en trio) présentent des similitudes avec les œuvres d'Antonio Campioni et d'Alessandro Besozzi dans leur mise en page claire et formelle et de courtes sections d'imitation fréquentes dans toutes les parties.
Scherchen, qui a édité la première des six symphonies op.6, a attiré l'attention sur leur élégance formelle, leur noblesse d'expression et leur écriture orchestrale très individuelle; ces qualités confèrent aux symphonies une saveur plus originale que la plupart des premières œuvres classiques produites par l'école de Mannheim (il faut cependant dire que la date que Scherchen leur a donnée, avant 1760, est probablement trop antérieure. Elles sont sans doute plus tardives).

6 Sonate a 4 stromenti : 2 violons, alto et basse continue, op 1 (Londres, 1742)
6 Sonates pour violon ou flûte et basse, op 2 (Genève, 1747 ou 49)
6 Sonates pour violon et basse, op 3 (Paris, 1756, et Londres, 1764 comme op 2)
6 Sonates pour 2 violons et basse, op 4 (Paris, 1756, et Londres 1765 comme op 3)
6 Sonates pour 2 violons, op 5 (Genève ou Paris, 1759)
6 Sinfonie a piu stromenti, op 6 (Paris, 1770-71)
Concerto pour violon en mi majeur, sans op et non daté

On peut écouter sa première symphonie et son concerto pour violon, en compagnie de la cinquième symphonie de Nicolas Scherrer (1747-1821), dont on connaît encore moins la biographie que celle de Fritz. Ce sont toutes des oeuvres qu'il vaut la peine d'écouter !

Un CD avec 3 de ses 6 symphonies opus 6 (1772), complétées par 2 des Sei Sonate a quattro stromenti opus 1 de 1741

L'opus 1 est quelconque, mais l'opus 6 mériterait de sortir de l'oubli.

Son beau concerto pour violon en mi majeur :



https://www.youtube.com/watch?v=sPWywWpv3gQ