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Sujet: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-01-07, 14:23
Après la Renaissance, le XVIIe siècle musical qui tourne beaucoup autour de l'Italie (naissance de l'opéra) et la France (Louis XIV).
Un ptit résumé pour vous établir le contexte. Du point de vue politique et religieux : c'est l'époque du gallicanisme (doctrine religieuse où l'organisation est différente de celle voulue par le pape. Par exemple, Louis XIV veut la messe tous les jours dans sa Chapelle à Versailles et choisit l'ordre de l'office), de Louis XIV (règne de 1661 à 1715), de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), de l'édit de Nantes qui rejette les protestants (1685), après 1750 il y a une grave crise financière et un déclin de la musique religieuse, Montesquieu écrit L'esprit des lois, et bien sûr nous terminerons par la Révolution Française en 1789.
Ce sont des périodes où l'on cherche à se cultiver, les encyclopédies se développent, les écrits qui renseignent sur la manière de jouer un instrument de musique, des écrits...
Au niveau philosophique et littéraire, on a le célèbre poète Ronsard, l'Encyclopédie de Diderot, le Discours de la méthode de Descartes...
Dans les arts, fin Renaissance, c'est le floraison des châteaux de la Loire comme Chambord, en architecture, on compte Palladio parmi les plus grands architectes : il a construit le Théâtre Olympique à Vicence en Italie, 1er grand théâtre couvert et construit depuis l'Antiquité. A Venise, le théâtre San Cassiano est en 1637 le 1er théâtre privé et payant.
C'est la mode aussi des académies, parmi les plus connues La Pléiade (réunion élitiste de savants, intellectuels, poètes et musiciens : fusion poésie/musique), l'Académie Française de Richelieu, l'Académie Royale de Musique...
I Les prémices de l'opéra en Italie
A) Florence
Ville liée à un prince (Médicis)
Camerata Fiorentina En 1576, l'Académie du comte Bardi : Camerata Fiorentina, est le nom du mouvement culturel apparu à Florence regroupant des musiciens, des poètes et des intellectuels humanistes florentins. On lui doit essentiellement la naissance du genre melodramma, du stile rappresentativo, autrement dit, de l'opéra. Galilei, Pietro Strozzi, Peri, Caccini y parlaient de musique, de poésie et d'art. La musique grecque antique y était à l'honneur.
Un témoignage précieux des activités de la Camerata nous est parvenu avec le Dialogo della musica antica e moderna de V. Galilei (Florence, 1581).
La monodie avait pour but principal de rendre le texte intelligible dans tous les détails, la musique n'étant que secondaire et au service du texte.
B) Vicence
1ère ville où les familles riches de Venise déménagent. L'œuvre de Palladio est fondée sur une étude approfondie de l'architecture romaine classique. Le Théâtre Olympique, inauguré en 1585, est considéré comme le premier grand théâtre construit depuis l’Antiquité et est un des premiers théâtres couverts de l’époque moderne. L’élément essentiel de la salle est le monumental mur de scène qui rappelle l’architecture des arcs de triomphe antiques. Le théâtre Olympique de Vicence fut inauguré le 3 mars 1585 avec la présentation d’Œdipe roi de Sophocle sur la musique de Gabrieli. Début d’une musique de scène.
Mazarin (1602-1661) fut un homme politique d’abord au service de la Papauté (il a été cardinal), a été trésorier de Colbert et fut au service des rois de France Louis XIII et Louis XIV. Il succéda à Richelieu en tant que premier ministre dès 1643. Suite à la mort de Louis XIII, Mazarin a pour objectif d'italianiser la Cour française. Il va donner plein de représentations d'opéras italiens. En 1647, l'Orfeo de Luigi Rossi avait choqué mais la multiplication des oeuvres italiennes a fini par habituer. En 1661, avec l'arrivée au pouvoir de Louis XIV, la désitalianisation va être aussi agressive que soudaine.
C) Monteverdi
En 1600, on assiste au mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis au palais Pitti. La ptite anecdote ironique : il ne viendra même pas à son propre mariage. Beaucoup de grands ducs vont venir voir les représentations spectaculaires, la grandeur du mariage qui est censée montrer la puissance d'Henri IV. Pour son mariage sera donc donné Euridice de Peri, considérée de nos jours comme le premier opéra. Louis de Gonzague, duc de Mantoue, va très apprécier cette nouvelle musique et va vouloir pareil chez lui à Mantoue.
En 1607, c'est la date de l'Orfeo de Monterverdi au palais du duc de Mantoue. L'ouverture, que Monteverdi appelait “toccata”, appelle le public pour le début de l’acte, introduction. Monteverdi s’adresse au secrétaire du roi, Striggio, pour écrire le texte. Le style du recitativo met en valeur le texte. Pour mettre en valeur l’effet de la tragédie ou des sentiments, il met l’accent sur la fonction de chaque instrument. trombone et cornet = enfer flute à bec= berger Orgue Régale (royale) : orgue sans tuyaux : décrire les enfers Orgue Légno : (berger) : orgue à tuyauterie de bois Intérêt pour les tonalités mineures.
Ouverture Orfeo de Monteverdi
1610 Monteverdi compose les Vêpres de la Vierge = 5 psaumes + magnificat En familiarité avec l’ouverture d’Orfeo : cuivre, reprise car elle est réputée. On rencontre alors Schütz, Victoria et Monteverdi en 1610.
II Développement de l’opéra italien en France
3 éléments qui vont permettre de développer l'opéra en France _ musique pour luth _ air de cour _ ballet de cour
Vers 1640 : apogée du luth. C'est l'instrument le plus développé de la première partie du XVIIe siècle. Avec le théorbe, seul instrument polyphonique (excepté l’orgue consacré à l’église). Les luthistes sont souvent des dynasties, comme les Gallot.
A. Air de cour
La monodie va donner naissance à l’air de cour, à l'époque de Louis XIII. On trouve l’air de cour dès 1571 : 1er recueil d’airs de cour : Harmonice Musices Odhecaton, on y trouve des chansons amoureuses, airs à boire, chansons gaillardes...
Les rythmes de l'air de cour sont variés, avec passages fréquents du binaire au ternaire. La barre de mesure fait ses premières apparitions, mais paradoxalement à nos yeux, surtout dans les mesures irrégulières. Contrairement à l'Italie, on préfère la mélodie coulante et plaisante plutôt que l'expression saisissante et les grandes voix de théâtre.
Gabriel Bataille : maître de musique de Marie de Médicis, compositeur d’airs de cour accompagnés au luth. A écrit des airs en tablature de luth. On voit apparaître des tablatures dès 1555.
Boësset : chantre, maître de musique d’Anne d’Autriche, conseiller du roi. A écrit 16 livres d’airs de cour.
Michel Lambert : chanteur et beau-père de Lully, maître de musique de Louis XIV quand il était jeune. Publie des airs de cour. Ses recueils se publient très bien. Utilise de très belles poésies.
B. Ballet de cour
Le ballet de cour trouve ses origines dans la musique italienne populaire (mascarades, carnavals). On en parle dès 1580 au moment où se développent la belle poésie française et la monodie accompagnée. L'air de cour formait, avec les choeurs et les symphonies de danse, un élément important dans le ballet de cour. On y trouve récits, vers, entrées (actes) et un grand ballet final, où les seigneurs participent en dansant.
→ Ballet comique de la reine par Balthazarini, en 1581. Premier grand ballet de cour donné et imprimé en France, dans la grande salle du Louvre à Paris. Imprimé chez Ballard .Spectacle de 5h mêlé de danse, chant et déclamation.
On trouve plusieurs types de ballet : _ ballet mascarade : machinerie = beaucoup de décors _ ballet mélodramatique _ ballet à entrées : à chaque entrée, un décor, un costume. Musique associée à l’entrée des persos.
→ La Naissance de la paix à Stockholm en 1649 pour Christine de Suède. Pour la fin de la Guerre de Trente Ans.
→ La sacrée représentation de l’âme et du corps de Carissimi
Les ballets fournissaient d'excellentes occasions pour les jeunes artistes de se faire connaître par les nobles, et le roi. Mais le ballet était aussi une arme politique de la monarchie, un moyen de domestiquer la noblesse.
Mazarin porte un intérêt particulier pour la musique dans le théâtre. Il se fait naturaliser français et fait venir les troupes italiennes à Paris. On commence à parler de Monteverdi car Mazarin était Italien et connaissait l’œuvre de Monteverdi. représentation de l’Orfeo de Luigi Rossi au Palais Royal en 1647. On met en musique des tragédies et c'est donc là que Mazarin voit l'intérêt de la musique dans le théâtre.
La Gazette : premier journal, fondé par Renaudot, qui fait l’éloge de l’Orfeo de Rossi.
C) Introduction du théâtre italien en France
Le théâtre italien apparaît premièrement à Lyon où se trouvait la Banque Médicis (ont inventé le chèque). Les théâtres se sont développés à Venise en 1637 avec le premier théâtre San Cassiano privé et payant. On va chercher à faire des théâtres aussi à Paris. Au début, les français étant indifférents à l'opéra. Dans l'Harmonie universelle, Marin Mersenne ne parle pas d'opéra. C'est Mazarin qui va habituer les Français au théâtre italien et à l'opéra en donnant des représentations.
1ère bibliothèque publique : bibliothèque mazarine à Paris.
D) Tragédies mises en musique
Philippe Quinault est un des plus grands auteurs de tragédies de l'époque. De ce fait, il envoie ses textes à Lully. Les sujets de Quinault étaient tirés de la mythologie, soit des romans de chevalerie les plus connus. Chez Quinault, le prologue est indépendant de la tragédie. Il veut une riche mise en scène. À Versailles par exemple se trouve un grand canal, qui va jouer un rôle dans la mise en scène pour la fête Lulliale, tout comme les jardins de Versailles qui offrent un décor pastoral et rustique. On va pouvoir jouer avec les éléments (eau, feu...)
→ Cadmus et Hermione de Quinault et Lully 1er opéra qu'ils font ensemble. Quinault a une grande pratique du théâtre.
→ Atys de Lully et Quinault Créé en 1676 en St-Germain en Laye, évocation de la nature, histoire antique
→ Jérusalem délivrée du Tasse de Quinault et Lully
1669 : Académie de Musique (opéra). Lully a le monopole des tragédies en musique.
Dans les tragédies lyriques, les scènes de monstres, combats, sacrifices sont empruntées à diverses sources dont les pastorales, les ballets de cour et l'opéra italien. Il s'agit toujours d'un sepctacle très chorégraphique avec danses, symphonies, récits, et machinerie (= plein de décors). Lully se démarque par son procédé de rappel de motifs musicaux déjà utilisés. Une courte phrase vocale, un fragment de choeur ou un motif mélodique prêtaient à un rappel ultérieur. Aussi, il se servait de la basse comme véritable structure musicale, suivant le sens du texte.
Lully était considéré comme le représentant type de la musique française. On peut imaginer à quel point la musique française a envahi les pays étrangers au début du XVIIIe siècle avec la remarque de Télémann :
<<Les airs français ont remplacé chez nous la vogue des cantates italiennes. J'ai connu des Allemands, Anglais, Russes, Polonais et même des Juifs qui savaient par coeur des passages entiers de Béllérophon ou d'Atys de Lully.>>
Chaconne, Cadmus et Hermione de Lully
Pianoline Mascotte du forum
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Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-01-07, 14:47
III Les trois institutions de musique
La musique de cour de Louis XIV était répartie en trois groupes :
_ la musique de la Chambre _ la musique de la Chapelle _ la musique d'Ecurie
Les 24 Violons du Roi (Grande Bande) et les Petits Violons du Roi (petite Bande) étaient, en raison de leur prestige, autonomes.
A) Musique de la Chambre
Les origines de la musique de la Chambre remontent à François Ier, qui eut l'idée de partager sa musique de cour. En 1592, sous Herny IV, fut créé le poste de Surintendant de la Musique de la Chambre (très grand maître de musique). Certains parmi les meilleurs instrumentistes des 24 Violons du Roi qui jouaient pour la musique de la Chambre, étaient issus des orchestres populaires parisiens, comme la Confrérie de Saint-Julien. Les Petits Violons furent créés par Louis XIV vers 1648, suite à des plaintes de Lully de la Grande Bande. La musique de la Chambre a pour premier lieu de faire danser, de divertir.
B) Musique de Chapelle
Il s'agit de la musique religieuse, qui avait très souvent lieu à la Chapelle Royale (à l'intérieur même du château de Versailles).
La Chapelle Royale reflétait la situation de la musique religieuse en France.
On compte environ 120 musiciens : instrumentistes, dont les 24 Violons, et chanteurs, qui sont plus nombreux. Comme le roi est très pieux, il va à l'office tous les jours où il peut entendre plein de messes par les musiciens de Chapelle. Le grand motet est un des genres les plus à la mode dans la musique religieuse. Il est en latin et s'écoute pendant que le prêtre dit la messe. Le roi estime qu'il est chez lui et fait ce qu'il veut dans son église, va à l'encontre du pape. (gallicanisme) Les grands motets sont mis en musique par les maîtres de chapelle et les sous-maîtres.
1683 : grand concours de recrutement des 4 sous-maîtres, par le roi Il y a 35 candidats. Lully a choisi 3 maîtres de chapelle et c'est le roi qui choisit le 4e : un pauvre, sans relations, qui deviendra un très grand compositeur de musique de Chapelle : Delalande.
→ De Profondis de Delalande psaume de la cérémonie funèbre, plein de figuralisme. Distinguer grand choeur (choristes) et petit choeur (ensemble de solistes). Influence de Delalande pour la musique italienne, paradoxal car le roi impose un style français dans sa chapelle.
Le roi se situe à la tribune : entre Dieu et les hommes, le plafond représentant Dieu. Les courtisans sont en bas, faces au roi.
Du XVIe siècle à la Révolution, les rois de France ne cessèrent de revendiquer pour leur chapelle les meilleurs chanteurs des églises parisiennes.
C) Musique d'Ecurie
Les Ecuries étaient au XVIIe siècle grandes et splendides, comme à Versaills. Parmi les nombreux officiers du roi attachés à la Grande Ecurie figuraient les musiciens, traditionnellement attachés au service militaire et aux activités de plein art. (ptite remarque : c'est peut-être de là que viennent nos fanfares ?) Ils devaient être disponibles pour les nombreuses cérémonies en l'honneur des dignitaires étrangers. Ils fournissaient l'essentiel des ressources musicales pour les parades et les fêtes de plein air. Les cuivres étaient à l'honneur.
Pianoline Mascotte du forum
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Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-04-20, 19:43
L'abbé Matthieu collectionne les partitions de musique italiennes. Il organise chez lui le dimanche des cérémonies où l'on joue de la musique italienne. Delalande s'y rend.
Louis XIV s'est remarié avec Mme de Maintenon qui a crée l'école St-Cire pour les filles, qui apprenaient notamment de la musique et du théâtre. L'organiste Nivers a fait une partie de sa carrière comme organiste à l'école St-Cire. biographie de Nivers : https://musiqueclassique.forumpro.fr/t1651-guillaume-gabriel-nivers?highlight=nivers
En 1692, Couperin crée une sonate française jouée à la manière italienne. En 1695, l'abbé Matthieu donne une sonate en trio de Corelli.
Henri Des Marais a fait ses études à Versailles et a voulu se perfectionner en Italie. Il eut ordre de rester en France, à cause de Lully qui a dit au roi qu'il avait bon goût pour la musique française et qu'il risquerait de le perdre en allant en Italie. On retrouve alors avec Henri Des Marais l'esthétique du motet français.
On voit donc qu'il y a de la résistance de la musique italienne.
B) Institutions et rôle de la musique au début du XVIIIe siècle
Le concert Spirituel est une institution de 1725, où on joue de la musique le dimanche après-midi sauf lors du Carême et de l'Avent, à la salle dite des Suisses aux Tuileries. On va y entendre de la musique instrumentale et les gens vont payer. Vers 1750, c'est la décadence de la musique religieuse donc on va donner de la musique autre que religieuse. Première fois qu'il y a un concert payant.
Palais des Tuileries
Le Mercure de France : grand journal de l'époque, avant l'Ancien Régime.
C) L'orgue
On passe du chant grégorien à la sécularisation. Sécularisation : remplace les chants grégoriens par des chants populaires. En 1636, l'Harmonie Universelle de Marin Mersenne décrit l'orgue. Le plein-jeu à la française est une caractéristique de l'école française. Parfois, on trouve des jeux en chamade (horizontaux), comme à Notre-Dame, qui sont très sonores.
En 1690, Couperin est nommé organiste de la Chapelle du roi. (rappel : la Chapelle du roi se trouvait au château de Versailles) Lors de la Révolution Française en 1789, Armand Couperin va jouer la Marseillaise à l'orgue de Notre-Dame, orgue du facteur d'orgue Clicquot, très réputé à l'époque.
On peut voir aussi des organistes à l'école St-Cire de Mme de Maintenon, comme Nivers.
Nicolas de Grigny utilise de nouveaux cantus firmus et publie un livre comprenant messes, fugues et hymnes en 1699. On le retrouve dans la bibliothèque de la princesse Elénorore d'Obbreuze qui a déménagé au nord de l'Allemagne suite à l'édit de Nantes qui rejette les protestants. Bach le trouvera en 1702, lors de ses vacances au château de Celle chez Eléonore d'Obbreuze. biographie de Nicolas de Grigny : https://musiqueclassique.forumpro.fr/t533-nicolas-de-grigny?highlight=grigny
1748 : grand livre d'orgue de Nicolas Daquin : Livre de Noëls. Il prend les thèmes des chants de Noël pour en faire des variations.
On trouve aussi L'art du facteur d'orgue de Dom Bedousse.
Tous les organistes du XVIIe siècle connaissent par coeur les cantus firmus.
Ballastre, organiste à Notre-Dame de Paris, joue au temps de la Révolution des chants révolutionnaires : il montre que l'orgue peut aussi avoir de la prestance et jouer autre chose que du religieux. Ca a plu aux révolutionnaires et il sauve ainsi l'orgue de Notre-Dame.
D) Clavecin
Le clavecin et le luth servent très souvent à la danse et ont un vocabulaire musical commun vers 1630, à l'époque de Louis XIII. Vers 1630, on peut déjà voir sur les partitions des ornements comme des mordants. Mais il n'y a toujours pas de mesures et très peu d'indications.
_ il utilise le mot "ordre" car volonté d'ordonner ses suites _ influence italienne _ il donne toujours des titres à ses pièces. Ex : La ténébreuse _ structures très ordonnées ex : rondeau, chaconne...
: montrer la virtuosité à la fin
1740 : décadence du clavecin au profit du pianoforte. On brûle les clavecins à la Révolution.
Landowska va resscusciter l'intérêt pour le clavecin et le pianoforte et installe son école d'orgue à St-Leu-La-forêt.
Jean-Bonne-Aventure Laurens, petit fonctionnaire d'impôt passionné par la musique, va retrouver les oeuvres de Couperin et les léguer à la bibliothèque Carpantra en Provence.
Dyer publie toutes les oeuvres de Couperin, édition Loiseau-Lyre.
A partir des années 1770, redécouverte du clavecin et éditions critiques. On cherche de quelle manière on pouvait jouer la musique. Renouveau.
laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 72 Date d'inscription : 25/02/2013
Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-04-20, 23:33
merci pour ce beau document très intéressant
Pianoline Mascotte du forum
Nombre de messages : 2336 Age : 30 Date d'inscription : 08/06/2011
Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-04-21, 14:21
V La réforme de Luther
On revient au XVIe siècle car la réforme de Luther et les genres musicaux qui en découlent vont avoir une influence majeure au temps de Bach.
C'est surtout dans le centre et le nord de l'Allemagne que la réforme de Luther est importante. C'est en 1517 que Luther lance son projet de réforme. Il publie ses 95 thèses, reproches à l'église. Il voyage à Rome. Quand Michel-Ange finit le toit de la chapelle Sixtine, il est outré devant le luxe et les abus de l'église. Il est enlevé par le prince de Saxe pour le protéger. Il loge à Wartburg où il va traduire en allemand le Nouveau Testament.
Le concile de Trente commence en 1536 et finit en 1563 et se fait en 25 sessions. concile : réunion des évêques à l'initiative du Pape. Aborde problèmes et sujets religieux. Luther s'est inspiré de St-Augustin : "celui qui chante prie deux fois". Selon Luther, l'office doit être chanté en allemand, langue du peuple pour être compris de tous.
choral : chant de l'église réformée en allemand et chanté à l'office du dimanche, mis en place par Luther. Il se caractérise par une mélodie simple divisée en périodes (6, 9 ou 12), destinée à être chantée à l'unisson par tous les fidèles.
Certains chorals peuvent avoir un titre en latin, car la Réforme ne s'est pas faite du jour au lendemain. L'orgue improvise. On compte environ 4 chorals par office. L'office luthérien devient un concert. Luther veut que les gens participent donc il composera des musiques très simples inspirées des cantiques catholiques. Environ 70 chorals luthériens ont été publiés.
John Walter fait partie des plus grands compoiteurs luthériens.
Eine feste Burg ist unser Gott est le premier texte écrit par Luther. Il sera repris par Bach.
On distingue plusieurs types de préludes de choral :
_ choral contrapuntique (écriture horizontale) _ choral harmonisé (écriture harmonique, verticale) _ choral fugué (chaque période devient l'expression d'un sujet de fugue) _ choral figuré (à la fin, thème du choral en valeurs longues à la basse) _ choral en trio (3 voix) _ choral orné : ajout de notes, ornementation de la mélodie principale _ choral varié : le thème du choral pourra avoir plusieurs variations _ choral paraphrase
Bach rassemble ses chorals en 3 recueils : _ le petit livret d'orgue Orgelbüchlein _ les 21 chorals du Dogme _ Recueil de Leipzig
Composée de 22 fugues composées autour d'un thème principal en Ré m, L'art de la fugue est la dernière œuvre inachevée de Bach. Questions soulevées : dans quel ordre jouer ces pièces ? Que rendrait le plan d'ensemble de l'oeuvre ? Par quel instrument la jouer ? Comment l'interpréter ? Graeser a établi un classement prouvé comme fiable aujourd'hui, selon un ordre de complexité croissant. L'art de la fugue est à la fois pédagogique, musical et une synthèse de l'écriture de Bach.
La mort de Bach en 1750 marquerait un tournant :
_ apogée du contrepoint _ fin de la basse continue _ Bach a composé dans tous les domaines sauf l'opéra et a recueilli toutes les influences _ très grand professeur
Dufourcq a fait de nombreuses recherches sur Bach et a écrit Bach, génie latin, génie germanique. Il est surtout intéressé par la musique d'orgue de Bach.
Le conservatoire est crée en 1796 à Paris, il n'y avait pas d'orgue. Nicolas Séjan fait publier la musique de Bach et en compose. Il devient le premier professeur d'orgue à Paris.
De la même époque que Bach, on rencontre Boëly, et Alkan que Brigitte François Sappey a fait redécouvrir récemment. (je l'ai vu cette année lors d'une conférence ! )
Dernière édition par Pianoline le 2013-04-21, 17:53, édité 1 fois
laudec
Nombre de messages : 5668 Age : 72 Date d'inscription : 25/02/2013
Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-04-21, 15:12
Merci pour ce 888ième message agrémenté d'un nouvel avatar encore plus évoquateur que le premier, superbe et le texte qui se lit comme un feuilleton historique passionnant, j'attends déjà la suite avec impatience Ca me donne envie de changer d'avatar également (je ne savais pas que cela pouvait se faire) mais il faut encore que je trouve ce qui conviendra...
Pianoline Mascotte du forum
Nombre de messages : 2336 Age : 30 Date d'inscription : 08/06/2011
Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-04-21, 17:28
ah si tu peux changer d'avatar autant de fois que tu le souhaites !
Tu vas dans "profil", en haut du forum. Et dans la barre du haut, tu as tes informations, tes préférences, ton avatar, ta signature... Il te suffira d'aller dans "avatar", ensuite "parcourir" et tu choisis parmi tes images laquelle tu préfères, :)
Merci ! Je réediterai mon message en haut car je n'ai pas fini !
édit : voilà, fini,
Pianoline Mascotte du forum
Nombre de messages : 2336 Age : 30 Date d'inscription : 08/06/2011
Sujet: Re: Musique du XVIIe et XVIIIe siècles 2013-04-30, 19:21
Le Romantisme
I Déclenchement de l'exotisme en France et contexte historique
1798 : départ de l'expédition d'Egypte de Napoléon
Deux raisons pour lesquelles part Napoléon : _ il n'était pas très apprécié par les révolutionnaires qui avaient peur qu'il prenne le pouvoir _ l'aspect scientifique et culturel de cette expédition intéressait Napoléon (a amené 200 savants)
Guillaume Villoteau est un chanteur de l'Opéra de Paris qui s'est intéressé aux instruments populaires et anciens égyptiens et a essayé de reconstituer les sons du chant égyptien.
1799 : Napoléon renvoie chez eux les députés et prend le pouvoir définitivement : il devient 1er Consul. Il devient empereur en 1804.
_ des décors d'opéra exotiques, ex : L'Italienne à Algers de Rossini
_ Les Orientales de Victor Hugo mises en musique par Bizet
A partir de 1830, la fabrication du piano devient très importante. Le piano devient aussi un objet de décoration. On voit apparaître les premières lois sur l'ensemble des enseignements de l'école type de Paris et on voit un intérêt certain pour l'art.
Arts :
en archéologie : En 1822, Athènes est libérée de l'occupation turque. Ecole française d'archéologie à Athènes. En 1834, on porte un intérêt particulier aux monuments anciens et on dresse une liste des monuments à ne pas toucher afin de les préserver.
En littérature, Flaubert s'intéresse à Istanbul, Goethe écrit Faust...
En peinture, on rencontre inévitablement Delacroix, notamment connu pour La liberté guidant le peuple, en 1830.
L'exotisme est le reflet d'une curiosité qui touche à tous les domaines (arts, littérature, science...)
fin juillet 1830 : monarchie de Juillet, 3 Glorieuses. grande révolution. Louis Philippe proclamé roi des Français. 1848 : début du 2e Empire avec Napoléon III.
II Opéra et pouvoir
On s'intéresse au théâtre et on change de mythologie, en préférant la mythologie celte ou scandinave. On s'intéresse aussi à l'Orient, à l'exotisme.
L'opéra va ainsi servir au pouvoir et Napoléon va finir par s'y intéresser. A l'entrée des opéras, il va y avoir une pétition pour Napoléon, obligée pour pouvoir rentrer dans l'opéra. Le lendemain, on disait alors que 100 % des gens étaient d'accord pour Napoléon. Aussi, toutes les victoires de Napoléon étaient célébrées à l'opéra.
Il existe trois genres lyriques d'opéra importants :
_ l'opéra comique _ le théâtre italien _ le grand opéra
L'opéra comique est facile à comprendre, un contexte familier, populaire. Intrigue simple et conclusion heureuse. Pour se divertir. Pas de récitatif mais du parlé, pas de héros, de ballet ni de mythologies ou d'histoire. L'orchestre doit être discret et mettre en évidence la mélodie, la voix.
Théâtre italien : Les théâtres vont jour un rôle très important au début du XIXe siècle. ex de théâtre italiens : _ L'Italienne à Algers de Rossini _ Le Barbier de Séville de Rossini _ Cosi fan tutte de Mozart _ Les Puritains de Bellini _ La Norma de Bellini
La Norma de Bellini, Casta Diva
Le théâtre doit évoluer vers le drame, la tragédie. Les journalistes à l'époque suivaient l'attrait du public avant de commenter. Les livrets sont bilingues : italiens/français, et souvent les traductions sont mauvaises. La notion de chef d'orchestre n'existe pas encore vraiment, il n' y a pas de partition d'ensemble. Au départ, il était violoniste et dirigeait avec l'archet. Le chef d'orchestre apparaît avec Berlioz et Malher. Le théâtre italien a de très bonnes ressources : bon chanteurs, le public est donc riche.
Selon les journalistes, Mozart et Rossini sont à l'origine du drame romantique. Rossini a composé une vingtaine d'oeuvres lyriques.
Caractéristiques : _ simplifie le chant _ adoucit le récitatif _ veut qu'on comprenne le texte _ importance des choeurs : faire la morale _ orchestre : rôle dramatique _ redonne à l'opéra les règles des 3 unités de la tragédie classique _ mise en scène antique
Opéra 3 grandes salles d'opéra à Paris : _ salle Louvois _ salle Le Peltier _ Palais Garnier