Joan GUINJOAN, (1931-2019)

Eléments biographiques:

Joan Guinjoan est né à Ruidoms (Province de Tarragone) le 28 novembre 1931. Il a consacré sa vie à la composition, à la recherche et à la propagation de la musique contemporaine. Après avoir entamé une brillante carrière de pianiste, il consacre ses activités dans les années 60 à la musique d'avant-garde, en tant que compositeur et chef d'orchestre. En collaboration avec le clarinettiste July Panyella, il fonde en 1965 le groupe Diabolus in Musica. Depuis lors, son parcours est jalonné de prix et de récompenses: le Prix de composition "Ciutat de Barcelona", décerné à trois reprises, le Prix national du Disque consacré à la création musicale, en 1982, le Prix de Composition "Reina Sofia (1983), le Prix national de musique (1990), la Médaille d'or du Mérite dans la catégorie des Beaux-Arts (2002, ainsi de suite... Ses préoccupations musicales l'ont conduit à organiser plusieurs festivals. En 1986, il a fondé et dirigé le Centre de Documentation et de Diffusion de la Musique Contemporaine de Barcelone. Il a également écrit de nombreux ouvrages, des essais et une histoire de la musique. Parmi ses oeuvres les plus significatives, on compte sa Musique pour violoncelle et orchestre (1978), Passion Trio (1988) et l'Opéra Gaudi (1992), sur un livret de J. M. Carandell.

Joan Guinjoan est membre de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Catalogne depuis 1991, membre d'honneur de l'"Associacio Catalana d'Interprets de Musica Classica", Docteur "Honoris Causa" de l'Université Rovira i Virgili de Tarragone. il a également été distingué par sa ville natale. En 2002, le gouvernement français le fait "Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres".

Ce qui est très rare, même pour un amateur de contemporain comme moi, c'est d'accrocher complètement à une oeuvre pour percussions seules. Autant j'aime la percussion, telle qu'elle soit, qu'elle ait le son cristallin d'un xylophone, le son parfois strident du waterphone ou le son grave de la grosse caisse, la percussion est souvent présente dans la musique moderne, au sein d'un orchestre, d'une formation de chambre ou comme soliste dans un concerto. Jusque là, je pourrais citer nombre d'oeuvres où la percussion y joue un rôle crucial et déterminant, mais toute une oeuvre dédiée aux percussions sans accompagnement est une audace artistique et musicale qui me laisse souvent sur le carreau. Si je ne devais ne serait-ce en citer cinq de mémoire, je n'y arriverais pas! Je peux volontiers en citer une: Journey de Lalo Schifrin. Cette oeuvre-là est magique, magique parce qu'elle arrive à me tenir en haleine du premier son jusqu'au dernier. En ce qui me concerne, le compositeur argentin a accompli un exploit et, grâce à lui, je ne pourrai plus jamais dire que je n'aime pas la musique pour percussions seules. Il faudra attendre quelques années avant qu'un autre compositeur me procure le même intérêt avec son Homenaje a Carmen Amaya pour six percussionnistes. J'ai été profondément séduit par la palette sonore de cette partition qui propose aussi, de façon très ludique, des fragments mélodiques saisissants qui établissent entre l'oeuvre et l'auditeur que je suis quelques repères bienveillants. Parmi les autres oeuvres de Joan Guinjoan que j'ai écoutées, ces jours-ci; Nexus & Barcelona 216 pour ensemble instrumental, Cadenza pour violoncelle solo et Magma pour 16 musiciens, c'est Magma qui a le mieux retenu mon attention, principalement durant sa phase la plus obsessionnelle, alors que la percussion y est justement omniprésente.

Catalogue des oeuvres

Suite moderna (1960)
Sinfonía de la imperial Tarraco (1961)
Prélude no 1 (1961)
Prélude nº 2 (1961)
Momentos 1 (1961)
Fantasie en do (1961)
Escenas de niños (1961)
El pinell de Dal (1962)
Chez García Ramos (1962)
Tentación (1963)
Scherzo et trío (1963)
Rayo de luna (1963)
Prélude nº 3 (1963)
Peces bermejos (1963)
Nubes (1963)
Concierto pour piano et orchestre de chambre (1963)
Jour jusqu'au sang (1964)
Fantaisie pour clarinette et piano (1964)
Canto espiritual indio (1964)
Trois mouvementes pour piano, clarinette et percussion (1965)
Triptique pour quintette à vent (1965)
Tres pequeñas piezas (1965)
Miniaturas (1965)
Puntos cardinales (1966)
Células nº 1 (1966)
Células nº 2 (1966)
Monólogo de Orestes (1968)
Los cinco continentes (1968)
Dynamiques-Rythmes (1968)
Cinq études pour deux pianos et percussion 1968)
Células nº 3 (1968)
Trois pièces pour clarinette seule (1969)
Suite symphonique du ballet Los cinco continentes (1969)
Pentágono (1969)
Musica intuitiva (1969)
Fragmento (1969)
Duo pour violoncelle et piano (1970)
Bi-tematic (1970)
Magma (1971)
La rosa de los vientos (1971, révisé en 1978)
Tensión-Relax (1972)
Retaule (1972)
Diagramas (1972). Prix de la composition de la ville de Barcelone en 1972.
Tríptico de Semana Santa (1973)
Las moscas (1973)
Improvisación I (1973)
Ab origine (1974)
Trama (1975, révisé en 1983)
''Música para violonchelo y orquesta (1975, révisé en 1980)
Acta est fabula (1975)
Variorum (1976)
Retorno a Cataluña (1976)
Por la esperanza (1976)
Duelo (1976)
Dígrafo (1976)
Tzakol (1977)
Magic (1977)
Koan 77 (1977)
El diario (1977)
Ambiente nº 1 (1977)
Phobos (1978)
La rosa de los vientos. Deuxième version en (1978). Prix de la composition de la ville de Barcelone en 1978.
G.I.C. 1978 (1978)
Divagante (1978)
Cadenza (1978)
Puzzle (1979)
Prisma (1979)
Phrase (1979)
Jondo (1979)
G.I.C. 1979 (1979)
Neuma (1980)
Microtono pour alto seul (1980)
Horitzo (1980)
Croquis (1980)
Au revoir, Barocco (1980)
Tensión (1981)
Trio per archi (1982)
Foc d'aucell (1982)
Diferencias (1983)
Concerto n° 1 pour piano et orchestre (1983). In memoriam Ernest Lluch.
Vectorial (1985)
Música para II (1985)
Contrapunto alla mente (1985)
Homenaje a Carmen Amaya (1986)
Concerto n° 1 pour violon et orchestre (1986)
Nocturno (1987)
In tribulatione mea invocavi dominum (1987). Dedicada a Pietat Homs.
Resonancias (1988)
Passim-Trío (1988)
Concerto pour basson et ensemble instrumental (Concierto para fagot y conjunto instrumental) (1989)
Concerto pour guitare et orchestre (1990)
Trencadis (1991)
Gaudí (1989-1992). Opéra dédié à Monique Gispert de Guinjoan, épouse du compositeur
Nexus (1993)
Trencadís (1994). Fragment symphonique du ballet, tiré de son opéra Gaudí
Self-Paráfrasis (1997). Dédié à Enrique Franco.
Symphonie no 2 Ciutat de Tarragona (1998). Dédiée à Montserrat Icart.
Pantonal (1998). En hommage à l'orchestre de Cadaqué, dédié à Isabel Guinjoan Cambra, nièce du compositeur
Bi-temàtic (1998)
Fanfarria (1999). Dédié à l'Orchestre symphonique de Barcelone.
Autógrafo (1999).
Díptico para 8 violonchelos (2000). Dédié à Jacques Bernaerd.
Sintonía Gaudí (2002). Sobre un motivo de la opera Gaudí para carrillón.
Archipielago, suite para orquesta (2002)
Verbum (genoma in música), para piano (2003)
Concierto para clarinete y orquesta (2004). Encargo de la OBC.
Recordant Homs, “Soliloqui per la ma esquerra”, para piano (2005)
Cuarteto nº 1 (2006). Dedicado a la villa de Riudoms.
Tempo Breve (2006). Encargo de la Diputación Provincial de Jaén y del CDMC.
Sonidos de la Tierra para acordeón (2007)
Arrels para cobla (2008)
Tres secuencias para clarinete bajo (2009)
Sinfonía nº 3. “Sincrotró-Alba” (2009)




Bof, bof...  

Tu n'aimes pas les percussions alors forcément...Je n'ai écouté que les deux premières minutes et le peu que j'ai entendu m'a donné envie d'en écouter davantage. 

Un CD entièrement consacré à Guinjoan : concerto pour clarinette, concerto pour piano, musique pour violoncelle et orchestre. J'ai écouté celui pour clarinette, une clarinette criarde, ça suffit comme ça...   

Tu n'aimes pas la clarinette criarde...alors forcément!   Il y a longtemps que je n'ai pas réécouté ce compositeur. Dans mon prochain cycle "Dépoussiérage", il y figurera.  

Ceci-dit, je ne connais pas ce disque que tu présentes ici.

Je viens de lire que Joan Guinjoan est mort le 1er janvier 2019 à Barcelone.

source : https://www.plateamagazine.com/noticias/5924-fallece-el-compositor-joan-guinjoan

Décès du compositeur Joan Guinjoan



Le compositeur catalan Joan Guinjoan (Riudoms, Tarragone ; 1931) est décédé aujourd'hui (1er janvier) à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Après un passage au Conservatorio del Liceo, il complète sa formation à Paris, à l'École Normale de Musique. Il a été directeur du Centre de diffusion et de documentation de la musique contemporaine à Barcelone. En 1981, il est nommé  Chevalier des Arts et des Lettres  et en 1990,  Officier des Arts et Lettres . Après plus de 250 récitals en tant que pianiste, à partir des années 60, il se consacre entièrement à la composition, retourne en Espagne et complète sa formation dans ce domaine auprès du maestro Taltabull (Barcelone) et à la Schola Cantorum (Paris).

En 2004, le Liceu a accueilli la première de son opéra Gaudí, sur un livret de Josep Maria Carandell. En 2010, il crée à l'Auditori de Barcelona, ​​avec l'OBC sous la direction de E. Martínez-Izquierdo, la  Symphonie n° 3 (Sinfonía del sincrotró Alba). En 2012, l'Orchestre National d'Espagne lui a dédié sa Carta Blanca.

Sur son site Internet, il s'est dépeint avec quelques lignes éloquentes : "Enfin, quand ils m'ont demandé d'où je viens et où je vais, la réponse a été : je vais me retrouver, en cherchant de plus en plus mes racines en tant que autochtone récalcitrant, avec une humilité d'origine inextricablement liée à la réalité de chaque instant."


Fantasia del Trencadis



Décidément trop "moderne" pour moi

J'ai rectifié les dates du titre