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Sujet: Emilie Mayer (1812-1883) Dim 18 Nov 2012 - 12:02
Emilie Luise Friederika Mayer est une compositrice allemande, née à Friedland (Mecklembourg) le 14 mai 1812 et morte à Berlin le 10 avril 1883. C'est assez tard qu'Emilie a commencé des études musicales sérieuses. Elle a été assez prolifique est est notamment l'auteur de 8 symphonies, d'au moins 15 ouvertures de concert, ainsi que de nombreuses oeuvres de chambre et de Lieder.
Fille de August Friedrich Meyer (1777-1840), apothicaire à Friedland, dont elle était le quatrième enfant. Elle prend ses première leçons de musique à l'âge de 5 ans et compose quelques oeuvrettes à 7 ans. Elle étudie ensuite en France au lycée Louis-Le-Grand et entretient une relation controversée avec Claire Pétot, sa professeur de sciences naturelles, avec qui elle est restée attachée toute sa vie. Jusque là, elle étudiait en amateur. Après le suicide son père, le 28 août 1840, soit 26 ans jour pour jour après la mort de sa mère, elle part à Stettin en 1841 pour suivre de sérieux cours de composition avec Carl Loewe. À partir de 1847, elle poursuit ses études musicales de contrepoint auprès d'Adolf Bernhard Marx et d'instrumentation auprès de W. Wieprecht à Berlin. Elle commence à être reconnue comme compositrice et plusieurs de ses œuvres sont jouées à Berlin. En 1855, elle est à Munich, en 1856 à Vienne où son quatuor à cordes en la majeur et son trio avec piano en ré mineur sont créés. Emilie Mayer est restée célibataire. Elle tenait à Berlin, une maison ouverte et était en contact avec des personnalités importantes de la vie sociale et aristocratique. Elle a été enterrée le cimetière de la Trinité à Berlin-Kreuzberg, mais l'emplacement de sa tombe est perdu.
Oeuvres
Piano solo
Melodie Tanz der Horen, Op. 26 Walz Aus der Jugendzeit, Op. 27 Salonstücke, Op. 29/2, Allemande fantastique Salonstücke, Op. 30 (Tonweller-Walzer) Salonstücke, Op. 31 (Ungareise) Salonstücke, Op. 32 (Walz) Salonstücke, Op. 33 (Mazurka) Drei Humoresken, Op. 41 Impromptu, Op. 44 La modesta, Op. 45 Für die Kinderwelt, Op. 48 9 Tänze March in A-flat Major Piano Sonata n° 1 in D major Piano Sonata n° 2 in D Minor Piano Sonata n° 3 in D minor
Musique de chambre
Violin and piano
Violin Sonata in A minor, Op. 10 Violin Sonata in F Major, Op. 17 (1863) Violin Sonata in A Minor, Op. 18 (1864) Violin Sonata in E Minor, Op. 19 (1867) Violin Sonata in A major, Op. 21 (1867) Violin Sonata in D Minor, Op. 29 (1869) Notturno for Violin and Piano, Op. 48/2 Violin Sonata in D Minor Violin Sonata in D Major Violin Sonate in E-flat Major
Cello and piano
Cello Sonata in D Minor, Op. 38 (1873) Cello Sonate in C Major, Op. 40 (1874) Cello Sonata in D Major, Op. 47 (1883) Cello Sonata in F Major Cello Sonata in C Major Cello Sonata in C Minor Cello Sonata in D Minor Cello Sonata in E Minor Cello Sonata in A Major Cello Sonata in B Major Cello Sonata in B Major Cello Sonata in h Minor
Piano trios
Piano Trio in E Minor, Op. 12 (1861) Piano Trio in D Major, Op. 13 (1861) Piano Trio in E-flat Major Piano Trio in E Minor Piano Trio in A Minor Piano Trio in B flat Minor, Op. 15 Piano Trio in B minor, Op. 16 (1861)
Piano quartets
Piano Quartet in E-flat Major Piano Quartet in G Major
String quartets
String Quartet in G Minor, Op. 14 (1864) String Quartet in F Major String Quartet in D Minor String Quartet in E Minor String Quartet in G Major String Quartet in B Major String Quartet in A Major
String quintets
String Quintet in D Major String Quintet in D Minor
Orchestral
Symphonies
Symphony No. 1 in C Minor (premièred before 4th March 1847)[1] Symphony No. 2 in E Minor (premièred before 4th March 1847) Symphony No. 3 in C Major "Military" (premièred 21st April 1850) Symphony No. 4 in B Minor (premièred 16th March 1851) Symphony No. 5 in D Major (premièred 1st May 1852) - presumed lost Symphony No. 6 in E Major (premièred 25th April 1853) Symphony No. 7 in F Minor (1855-56 ; premièred in April 1862) - mislabeled on the Dreyer Gaido CD as "No. 5" Symphony No. 8 in F Major (1856-57 ; premièred in March 1862) - presumed lost
Piano and orchestral
Piano Concerto in B Major Piano concerto in D minor
Ouvertures
Overture (No. 1) in C Minor (early work) Overture No. 2 in D Major (premièred 21st April 1850) Overture No. 3 in C Major (premièred 21st April 1850) Overture (No. 4) in D Minor (premièred 21st April 1850) Ouverture serieuse (No. 5) (premièred 15th January 1879) - presumed lost Overture to Faust (No. 6), Op. 46 (1880 ; premièred in March 1881) Ouvertura giocosa (No. 7) (premièred in April 1883) - presumed lost
Opera
Die Fischerin, singspiel (1842)
Choral
5 Gesänge pour choeur d'hommes, op 6 (1848) Psaume 118 pour soli, choeur et orchestre (1861) Erlkönig, pour choeur et piano (1870) 23 Lieder pour choeur d'hommes
Lieder
Du bist wie eine Blume, Op. 7/1 (1849) O lass mich dein gedenken, Op. 7/2 (1849) Wenn der Abendstern die Rosen, Op. 7/3 (1849) Erlkönig (version 1) Erlkönig (version 2) (1842) 2 Gesänge 2 Kinderlieder
Dernière édition par joachim le Ven 21 Mar 2014 - 17:05, édité 2 fois
joachim Admin
Nombre de messages : 27104 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Emilie Mayer (1812-1883) Dim 18 Nov 2012 - 19:13
La symphonie n° 5 en fa mineur se trouve sur ce CD, consacré aux femmes compositeurs, avec le concerto en ré mineur op 37 de Luisa Adolpha Le Beau, ainsi que l'air de concert Hero und Leander pour soprano et orchestre de Fanny Mendelssohn. Trois oeuvres inconnues et superbes
joachim Admin
Nombre de messages : 27104 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Un CD Magnifique, avec sa symphonie n° 4, son concerto pour piano et l'ouverture de Faust. Cette dernière, on voit qu'elle a écouté l'ouverture de Manfred de Schumann, car elle lui ressemble beaucoup. Une influence que je ne trouve pas dans la symphonie ni dans le concerto, qui semblent plus personnels.
Dernière édition par joachim le Sam 8 Aoû 2020 - 11:51, édité 1 fois
claude fernandez
Nombre de messages : 124 Age : 74 Date d'inscription : 17/10/2014
Sujet: symphonie B minor Emilie major Mer 13 Jan 2016 - 5:32
Pour compléter ce post de Joaquim qui présente diverses œuvres d'Emilie Mayer, une analyse critique de la Symphonie en B minor (en attendant celle du Concerto). J'ai vraiment été séduit par la puissance lyrique, voire épique, de cette symphonie malgré un style symphonique plutôt compassé à mon goût
ORCHESTRE
Symphonie 4 en B minor 1851 icone (**/**/***/**)
Belle symphonie communiquant un sentiment de grandeur et de puissance. L'orchestration, néanmoins, ne se départit pas d'un classicisme assez compassé: sonorités lourdes et sourdes, empâtées d'où parviennent cependant à s'extraire quelques passages solo, notamment de la clarinette. L'œuvre doit son intérêt à une thématique toujours soutenue. Le 3ème mouvement, le meilleur à mon avis, parvient à se départir d'une certaine pesanteur qui malheureusement plombe cet ensemble.
Nombre de messages : 124 Age : 74 Date d'inscription : 17/10/2014
Sujet: Emilie Mayer concerto piano Sam 16 Jan 2016 - 19:13
Et pour compléter encore, analyse critique du concerto: MAYER Emilie (1812-1883) PIANO ORCHESTRE Concerto 1850 (***/**/*) Quoiqu'assez en retrait par rapport au style contemporain, ce concerto n'en affirme pas moins (par son premier mouvement) une densité thématique qui le hausse à mon avis jusqu'à l'excellence. Emilie Mayer se réfère visiblement à des ouvrages de la lignée de Hummel, Field, Moschelès, Chopin, ne se départissant jamais d'une certaine uniformité rythmique qui emporte tout le mouvement quasiment sans interruption ni contraste. Cette caractéristique peut conduire à une relative lassitude, néanmoins , toujours dans le 1er mouvement, bien compensée par des effets pianistiques incessants et une virtuosité brillante - dans la limitation de son registre, c'est-à-dire essentiellement développement de gammes et arpèges fondus. Le second mouvement vaut surtout par la partie terminale et le 3ème, également par la partie terminale qui rompt avec l'homogénéité quelque peu fatigante du mouvement. Il me semble que le style d'Emilie Mayer est incompatible avec cet exercice de virtuosité légère que constitue un dernier mouvement rapide de concerto.
Jean
Nombre de messages : 8781 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Jean, je suis en train d'écouter ce CD, ce sont en effet de beaux trios (avec une certaine influence de Brahms, et aussi de Schumann, tu ne trouves pas ?)... mais quand même en moins bien à mon avis.
Jean
Nombre de messages : 8781 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Emilie Mayer (1812-1883) Ven 23 Nov 2018 - 0:21
ses quatuors pour piano et cordes, édité encore par CPO, sont également remarquables
https://www.youtube.com/watch?v=vITu1kjMv3c
joachim Admin
Nombre de messages : 27104 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Emilie Mayer (1812-1883) Dim 30 Juin 2019 - 13:27
Voici son beau concerto pour piano
VIDEO INDISPONIBLE
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31221 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Emilie Mayer était la troisième de cinq enfants et la fille aînée d'un pharmacien aisé, Johann August Friedrich Mayer, et d'Henrietta Carolina. Sa mère est morte quand elle avait deux ans. Elle a reçu une éducation musicale à un âge précoce; son premier professeur était un organiste, Carl Heinrich Ernst Driver. Même dans ses premières années en tant qu'étudiante en piano, la jeune Emilie souffrait apparemment d'un trouble de l'alimentation, ce qui causait de nombreux problèmes dans ses compositions.
Le 28 août 1840, sa vie prend un tournant brutal : le père d'Emilie Mayer se suicide par balle, 26 ans jour pour jour après avoir enterré la mère d'Emilie.
En 1841, elle s'installe dans la capitale régionale de Stettin (maintenant Szczecin, Pologne) et cherche à étudier la composition avec Carl Loewe, une figure centrale de la vie musicale de la ville. L'auteur Marie Silling écrit à ce sujet :
La mort de son père a causé son premier profond chagrin; pour engourdir cette douleur, elle s'enfonçait dans le travail. Elle est allée à Szczecin et est devenue l'élève de Loewe. Après une épreuve difficile, il a dit de sa manière astucieuse : « En fait, tu ne sais rien et tout en même temps ! Je serai le jardinier qui aidera le talent qui est encore un bourgeon qui repose dans ta poitrine à se déployer et à devenir la plus belle fleur ! " Emilie a toujours considéré qu'il était important d'être économe dans sa propre vie, mais elle donnait continuellement aux besoins des autres. Lorsque, pour ces raisons, elle a demandé à Löwe si elle pouvait partager les cours de composition avec d'autres élèves de sexe féminin, il a répondu qu '"un tel talent donné par Dieu comme le sien n'avait été accordé à aucune autre personne qu'il connaissait". Cette déclaration l'a remplie de la plus grande gratitude tout au long de sa vie et l'a obligée à travailler extrêmement dur.
Après la mort de Carl Loewe en 1869, la société Loewe a été formée. Mayer a dédié deux de ses sonates pour violoncelle aux membres de la société et à leurs familles. Son op. 47 est dédié au baron von Seckendorff de Stargard, et son op. 40 est dédié à la soeur du compositeur Martin Plüddemann de Kolberg .
En 1847, après la création de ses deux premières symphonies (ut mineur et mi mineur) par la Stettin Instrumental Society, Emilie s'installe à Berlin pour poursuivre ses études de composition. Une fois à Berlin, elle étudie la fugue et le double contrepoint avec Adolph Bernhard Marx, et l'instrumentation avec Wilhelm Wieprecht.
Elle a commencé à publier ses œuvres (par exemple lieder et chants, op. 5-7, en 1848) et à se produire dans des concerts privés. Puis, le 21 avril 1850, Wieprecht dirige son orchestre "Euterpe" dans un concert au Théâtre Royal présentant exclusivement des compositions d'Emilie Mayer. Acclamée par la critique et le public, elle continue à composer des œuvres pour exécution publique. Elle a voyagé pour assister à des représentations de ses œuvres, notamment à Cologne, Munich, Lyon, Bruxelles et Vienne.
La production de musique de chambre de Mayer était considérable, y compris de nombreuses œuvres avec le piano et sept quatuors à cordes Elle a écrit un concerto pour piano, quinze ouvertures et huit symphonies, ainsi qu'un opéra.
Emilie Mayer a d'abord été influencée par le style classique viennois, tandis que ses œuvres ultérieures étaient plus romantiques.
Les harmonies de Mayer se caractérisent par des changements soudains de tonalité et l'utilisation fréquente d'accords de septième, la septième diminuée permettant à Mayer d'atteindre une variété de résolutions. Une caractéristique déterminante de la musique de Mayer est une tendance à établir un centre tonal avec une septième dominante, mais sans se résoudre immédiatement à la tonique; parfois, la résolution est complètement ignorée.
Ses rythmes sont souvent très complexes, avec plusieurs couches qui interagissent à la fois.
benoît
Nombre de messages : 355 Age : 60 Date d'inscription : 14/02/2007
Samedi dernier, dans le cadre de notre festival " le Septembre Musical de l' Orne " a eu lieu un concert avec en "entrée" l' Ouverture N°2 de Emilie Mayer, compositrice que je ne connaissais absolument pas , oeuvre intéressante du 1er romantisme, très bien exécutée par l' Orchestre National de Bretagne avec une trentaine de musiciens ; c' est très bien de mettre en lumière les compositrices , notamment quasi inconnues ( ce mouvement post-Me Too est toutefois un peu mode )
Après , mais je suis hors sujet, le " hors d' oeuvre" était la Symphonie N°4 Italienne de Mendelssohn ( que j' adore ) puis en " plat principal " le Double Concerto de Brahms pour violon et violoncelle , le plus méconnu de ses concertos , avec en solistes prévus 2 stars , Henri Demarquette au violoncelle et Renaud Capuçon au violon ; hélas au début du concert Renaud Capuçon a été excusé pour cause de maladie ( alors que en grande partie sur son seul nom le concert était complet depuis longtemps ) et remplacé par un violoniste remarquable Hughes Borsarello au "pedigree " impressionnant mais inconnu du grand public ( et par ailleurs le beau-frère de Gautier Capuçon !); bref un très beau concert !
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31221 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Nombre de messages : 31221 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Emilie Mayer (1812-1883) Jeu 26 Jan 2023 - 1:34
Je me demande si elle a rencontré Fanny Mendelssohn lors de sa vie? Si oui, quelles étaient leurs relations? Amicales? Concurrentes?
Sinon j'ai écouté ses symphonies, je trouve qu'elle ont un caractère très Beethovénien. C'est puissant sans être agressif, fougueux enthousiaste, sensible quand ça doit l'être, bien équilibré, etc... Vraiment c'est top.
Avec Fanny, elle est incontestablement dans mon top 3 des compositrices.
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