Je suis en train d'écouter le ballet Ogelala, qui a tellement plu à Icare Moi je n'aime pas trop, en tout cas très modérément, ce ballet rempli de percussions et de dissonances A part la danse d'Ivala, et la Liebestanz, plus tendres et lyriques, le reste fait trop de bruit... Il est vrai que le sujet est tragique et sauvage (une exécution d'un chef de tribu indien capturé par ses ennemis). Dans son genre, ça fait un peu penser à la Suite Scyte de Prokofiev, tout aussi violente.
Il y a en tout 13 morceaux, je pense que c'est une intégrale (40 minutes). Le CD est complété par la Sérénade op 18, c'est autre chose !
J'ai profité du retour sur ce topic pour supprimer toutes les interventions annulées par l'ex ami Claudeyaa...
joachim Admin
Nombre de messages : 27154 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
je réécoute le Manifeste du Parti Communiste, seul enregistrement à ma connaissance en tchèque; très moderniste, apparenté à la 8è symphonie (ou aux mouvements chantés de la 4è) comme à l'oratorio HMS Royal Oak, en beaucoup plus austère, pas loin d'Eisler dans ses moments les plus arides, ou des oeuvres religieuses de la dernière période de Stravinsky. Ce qui reste fascinant chez Schulhoff, c'est cette faculté à écrire comme Mahler, comme Ravel ou Debussy (avec qui il étudia), comme tous les compositeurs soviétiques de l'avant-garde des années 20, tout en les dépassant, quitte à demeurer aujourd'hui dans un anonymat quasi-total, alors même que Flammen ou le concerto en un mvt sont reconnus immédiatement comme des chefs-d'oeuvres par n'importe quel auditeur qui les découvre.
Icare Admin
Nombre de messages : 17512 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Le peu que je connais de ce compositeur m'a beaucoup plu jusqu'ici, pourtant je traîne des pieds. Je traîne des pieds sans raison Alors 2015 sera l'année où je vais m'en mettre un dans le popotin pour mieux avancer dans sa direction. Et pourquoi pas par les opus que tu as mentionné, Sud...
Icare Admin
Nombre de messages : 17512 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
Redécouverte aujourd'hui de OGELALA "Ballettmysterium",de SUITE Op.37 et de la SYMPHONIE N°2 d'ERWIN SCHULHOFF,et je dois dire que je ne me suis pas ennuyé une seconde. J'adore OGELALA que je possède sous la forme d'une suite de 9 morceaux d'une durée totale de 35 mn 27...pas sûr d'ailleurs que ce soit l'intégral...J'ai trouvé cette musique absolument géniale avec ses basses obstinées et un thème de fanfare sans cesse transformé...et j'en pense presque autant de sa SUITE Op.37. Le tango est de toute beauté! Je crois avoir repéré un banjo dans le troisième mouvement de sa seconde symphonie. Est-ce d'ailleurs une particularité allemande d'employer ce type d'instrument dans ce contexte,si on pense par exemple à HANS WERNER HENZE qui l'utilisa dans sa sixième symphonie?
Autour de la Suite Op.37,voilà ce qu'il écrivit à ALBAN BERG : << J'ai une passion inouïe pour la danse mondaine et j'ai des périodes où je passe toutes mes nuits à danser avec des entraîneuses,uniquement par amour du rythme et ,inconscient sensuel, c'est un stimulant incroyable pour ma création artistique.>>
Bon, toujours le même plaisir à l'écoute de OGELALA, avec ces rythmes sauvages, ces percussions vives ou obsessionnelles, son motif obsédant et récurrent, sa dimension visuelle et physique, ses formes spiraliques, sa maîtrise de la dissonance, leur agencement ludique au sein d'une danse ou plutôt d'une transe orchestrale...La SUITE OP. 37 est pleine de fantaisie, de couleur, de saveur aussi, avec ces airs que l'on croirait connaître ou reconnaître, semblant s'extraire de la mémoire collective. Le point culminant est toujours le "Tango", il n'y a pas à dire; il a la classe! Arrive alors la SYMPHONIE N°2, moins étonnante d'un premier abord, plus classique, mais il ne faudrait surtout pas faire fi de son troisième mouvement, ce scherzo avec banjo à l'appui, en mode jazz de la Nouvelle-Orléans...j'adhère.
Icare Admin
Nombre de messages : 17512 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
<<Erwin Schulhoff, pianiste tchèque âgé de vingt ans en 1914, peine lui aussi à rompre avec la composition tout en se défiant de l'héroïsme ambiant détesté. Entre septembre et décembre 1914, tandis qu'il n'a pas encore rejoint le front, il achève des "Variations mozartiennes" puis sa "Sonate pour violoncelle et piano - opus 17 selon une forme classique en quatre mouvement. Quoi de plus éloigné dans cette oeuvre que le projet politique de l'"Ouverture patriotique pour grand orchestre (sept.1914) de son ancien maître Max Reger? Le langage esthétique de Schulhoff ne se transforme qu'à la suite de l'expérience directe du front et de la blessure entraînant une rupture avec le post-romantisme: c'est à Dada ou au jazz qu'il empruntera ses références. >> David Mastin.
Aujourd'hui, j'ai réécouté trois sonates pour violoncelle et piano de trois compositeurs réunis sur un même album La Naissance d'un Nouveau Monde par une même période, celle de la Grande Guerre 14/18; tout d'abord celle (Opus 17) d'Erwin Schulhoff que je connais seulement au travers de trois oeuvres que j'aime beaucoup; Ogelala "Ballettmysterium" - Opus 53, Suite - Opus 37 et la Symphonie n°2, celle en Ré mineur de Frank Bridge, un compositeur anglais que je n'avais, jusqu'ici, abordé qu'au travers d'une seule de ses créations; Phantasy pour piano et trio à cordes, mais c'était surtout parce que cette pièce était en complément des Variations and Theme for piano quartet de Frédéric Devreese, puis enfin celle d'un inconnu que fut pour moi Joseph Boulnois. C'était surtout la sonate de Schulhoff qui avait attisé ma curiosité en référence à ce que je connaissais déjà. Mais, lors des premières écoutes, je fus davantage transportés par celles, respectives, de Boulnois et Bridge. Je pense qu'il en est toujours ainsi, aujourd'hui, disons seulement que je cerne mieux la poétique et le charme bien réel de la sonate de Schulhoff. Je sais pourquoi celle de Bridge m'avait aussitôt captivé. D'un romantisme plus grave et désespéré, et même passionné, elle m'a d'emblée caressé dans le sens du cheveu et c'est toujours le cas à cet instant où j'écris ces lignes. Cependant, les fois précédentes, j'avais manifesté une préférence pour la sonate de Joseph Boulnois qui, comme celle d'Erwin Schulhoff, ne manque pas d'optimisme. Je réécoute en ce moment le premier mouvement de la sonate de Franck Bridge, j'y ressens une magnifique plénitude, propice à l'évasion, une possibilité pour tout esprit humain qui s'y laisse prendre de s'échapper provisoirement des souffrances et des déchirures qui flétrissent nos coeurs. Avec Schulhoff, c'est par ludisme et optimisme - particulièrement exprimé dans le quatrième mouvement - que mon esprit s'évade et s'invente un havre de paix.
Thomas Duran: violoncelle Nicolas Mallarte: piano
joachim Admin
Nombre de messages : 27154 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006