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Sujet: Azio CORGHI (1937-2022) 2012-02-10, 20:26
Azio Corghi est un compositeur et musicologue né à Cirié le 9 mars 1937. Il a étudié la musique au Conservatoire de Turin sous la coupe de Bruno Bettinelli, se spécialisant au piano, à la composition et à la direction d'orchestre et de choeur. Il deviendra lui-même enseignant dans les conservatoires de Parme, Turin et Milan. En 1995, il devient titulaire d'une chaire en composition à L'Académie Nationale de Santa-Cecilia à Rome, obtient également des master classes en composition à l'Accademia Chigiana de Sienne, et il fut impliqué dans des master classes dans les universités américaines de Bekerley et cincinnati. En tant que musicologue, il édita de nombreuses révisions d'oeuvres antérieures, y compris l'opéra "Une Italienne à Alger de Gioacchino Rossini ainsi que plusieurs oeuvres d'Antonio Vivaldi. Azio Corghi a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux. En dépit de ses oeuvres de maturité, celles qui lui ont apporté la notoriété et la reconnaissance internationale, datent des années 80. Il composa ballets, opéras,de la musique orchestrale, de la musique électronique et de chambre. L'opéra tient une place particulière dans sa production et l'a conduit à travailler en collaboration de l'écrivain portugais José Saramago. La musique de Corghi se refuse de céder au dogme de la langue et à celui des différents agents de l'avant-garde, de laquelle, malgré tout, ne se prive pas d'emprunter quelques éléments techniques et discursifs. Corghi est un musicien qui rejette l'abnégation du passé, aucontraire, apprécie la "contamination", et a souvent basé son travail sur les oeuvres du passé - "La douleur féroce" sur Monteverdi - "Un petit train de plaisir" sur Rossini - "La harpe accrochée" sur Verdi - "Le dissolu acquitté" sur Mozart.
Dernière édition par Icare le 2016-04-14, 19:22, édité 1 fois
Icare Admin
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____IN FIERI - 1968 - pour orchestre ____ALTERNANZE - 1970 - pour orchestre ____IL PUNGOLO DI UN AMORE - 1990 - concerto pour hautbois et orchestre à cordes ____LA CETRA APPESA - 1994 - Cantate sur un thème populaire verdien pour soprano, récitante, choeur et orchestre. ____LA MORTE DI LAZZARO - 1995 - cantate dramatique ____RAPSODIA IN RE - 1998 - pour orchestre ____AMORI INCROCIATI - 2000 - pour deux récitants et orchestre ____CRUCI-VERBA - 2001 - pour récitant et orchestre ____DE PAZ E DE GUERRA - 2002 - pour choeur et orchestre ____FERO DOLORE - 2005 - Cantate dramatique d'après Monteverdi.
Icare Admin
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Azio Corghi est un compositeur italien que je connais en fait depuis longtemps et que j'avais découvert par le biais d'une oeuvre pour ballet d'une certaine fantaisie et légèreté, intitulée Un petit train de plaisir, ballet pour 2 pianos et percussions. Alors, évidemment, avec un effectif instrumental de cette qualité, il est aisé d'imaginer une partition dans le style de Belà Bartok. Ce n'est pas vraiment le cas, voire pas du tout, puisque l'oeuvre de Corghi a été écrite et élaborée à partir d'un thème d'un autre célèbre compositeur; Gioachino Rossini. C'est d'ailleurs un hommage qui lui est rendu. Je vais réécouter bientôt et aurai donc l'occasion d'y revenir. J'avais, peu de temps après, tenté une autre de ses oeuvres écrites pour un ballet, Mazapegul pour octet vocal et hautbois solo. J'ai le souvenir d'une musique à la fois étrange et belle, mais comme je vais aussi la réécouter prochainement, si l'humeur m'en dit, j'essaierai d'apporter un avis plus précis.
Pour le moment, j'ai réécouté les deux premiers actes de son opéra Divara - Wasser und Blut/Divara - Water and Blood. Malgré que c'est chanté en allemand et que je n'ai toujours rien pigé à l'intrigue, la dimension purement musicale m'a suffisamment captivé. C'est vivant, coloré, intense et souvent dramatique. J'aime beaucoup la façon dont cet opéra est orchestré: les couleurs et tournures harmoniques me plaisent bien. Ce soir, quand j'aurai un moment, j'écoute la suite.
Icare Admin
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<<L'idée de l'opéra anabaptiste "Divara - Wasser und Blut" naquit d'une discussion entre le chef d'orchestre Will Humburg, Azio Corghi, Mimma Guastoni, directeur de "Ricordi", et josé Saramago à Lisbonne en 1990. Will Humburg venait d'être nommé directeur musical principal à Münster, et des festivités musicales étaient envisagées pour le douzième anniversaire de la ville; elles devaient s'appuyer sur les expériences de collectivisme anabaptiste du XVIème siècle. Les recherches de Corghi l'amenèrent à proposer un opéra au sujet de Gertrud D'Utrecht, l'épouse de Jan van leiden, proclamée, sous le nom de Divara, reine de Münster. Il la voyait comme un symbole de féminité soucieuse de fonder une société utopique; celle-ci, à cause des manigances politiques des hommes, ne mena qu'à la mégalomanie, au fanatisme et à la terreur, auxquels dut forcément répondre une autre forme de terreur. Au départ, il avait prévu que Divara, rappelant Cassandre dont les prophéties n'étaient jamais entendues, ne chanterait que par sons, la narration étant assurée par des acteurs jouant le rôle des anabaptistes et pour un choeur de madrigaux à six voix. En février 1992, Corghi et saramago se rendirent à Münster pour poursuivre leurs recherches et l'été venu, Saramago produisit son remarquable drame poétique "Au nom de Dieu". Dans cette oeuvre, les textes les plus beaux et les plus forts sont confiés à Divara et au prophète boiteux. Johann Dusentschuer, qui avec ses traits de caractère méphistophéliques devait devenir l'autre personnage principal de l'opéra, introduisant un élément satyrique, voire de cabaret. L'oeuvre d'Azio Corghi se développant, le choeur de madrigal perdit de son importance en faveur d'autres rôles secondaires et le choeur en vint à occuper une position proéminente. Les entractes électroniques destinés à des danseurs furent abandonnés, mais l'usage de haut-parleurs demeura essentiel pour suggérer la menace de l'irrationnel.>> Keith Anderson.
J'ai réécouté le troisième acte de cet opéra et toujours aussi conquis pour les mêmes raisons. Je n'ai rien saisi de l'histoire, juste captivé par toute la dimension musicale de l'oeuvre.
Icare Admin
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Et bien voilà! Je viens de réécouter Un petit train de plaisir, ballet pour 2 pianos et percussions sur des musiques de Gioachino Rossini, et c'est par moment purement jubilatoire. Certes, il y a bien quelques transitions pour percussions seules qui ne me font pas un grand effet, mais dès que le piano démarre en solo ou, mieux encore, avec d'autres instruments, le caractère ludique de la musique m'enchante. Il y a tout un passage où il me semble entendre un instrument proche de l'harmonica de verre, peut-être le point culminant de l'oeuvre. Bref, beaucoup de fantaisie et de ludisme qui m'ont ravi pendant presque une heure. Que du plaisir!
Icare Admin
Nombre de messages : 17470 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
<<J'avais, peu de temps après, tenté une autre de ses oeuvres écrites pour un ballet, Mazapegul pour octet vocal et hautbois solo. J'ai le souvenir d'une musique à la fois étrange et belle, mais comme je vais aussi la réécouter prochainement, si l'humeur m'en dit, j'essaierai d'apporter un avis plus précis.>>
Les voix m'ont toujours impressionné et il faut dire que les compositeurs italiens, du moins parmi les meilleurs d'entre eux et quelque soit l'époque, ont toujours su me faire vibrer, de Palestrina à, par exemple, Azio Corghi, en passant par Monteverdi et Berio. Avec Mazapegul, ballet pour octet vocal et hautbois solo, Azio Corghi bouscule un peu les codes faisant chanter les voix de manière un peu particulière, certaines pouvant siffler dans l'introduction et le final qui demeurent ce que je préfère dans l'oeuvre. Une voix féminine d'une certaine intensité se détache à un moment donné des autres voix. Elle me rappelle très fortement le timbre de voix d'une chanteuse que le compositeur italien Ennio Morricone, plus connu dans le domaine cinématographique, affectionna particulièrement et employa sur quelques-unes de ses oeuvres personnelles comme De sa terra a su xelu. Je fais référence à Clara Murtas qui a une voix fantastique...une voix que j'associe à l'Italie du sud, à la Sicile...Je ne saurais affirmer s"il s'agit bien de cette chanteuse et son nom serait probablement mentionné quelque-part dans le fascicule du cd si c'était le cas: il est juste précisé que l'oeuvre d'Azio Corghi est interprétée par "The new swingle singers" sous la direction de Pietro Borgonovo.
joachim Admin
Nombre de messages : 27106 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006