Ludovico EINAUDI, né en 1955

Tant mieux! Susciter l'enthousiasme ou éveiller notre curiotisé au-delà du simple partage, ça sert un peu à ça un forum!  Je ne suis pas un grand connaisseur de la musique de Nyman. Côté "musique de film", je me contente amplement d'une anthologie - double-cd. "La leçon de piano" me plait surtout pour un ou deux morceaux, guère davantage. En revanche, je ne possède rien de sa musique de concert, ai dû écouter deux ou trois choses, il y a de longues années déjà...J'y reviendrai pour voir.

Ce soir, en tout cas, je me suis fait plaisir avec une B.O. de Einaudi que j'aime beaucoup, surtout grâce à un thème principal que je trouve d'une grande finesse sur le plan harmonique et si poétique en même temps. Le film s'intitule "Le Parole di mio Padre" et a été réalisé par Francesca Comencini entre 2000 et 2001.

https://www.youtube.com/watch?v=qSokHy7k2hY

Aujourd'hui, j'ai réécouté sa musique de ballet Time out - Un viaggio tempo. Pour cette oeuvre, Ludovico Einaudi employa une petite formation instrumentale constituée d'un piano, tastiere, flûte, hautbois, clarinettes, saxophone alto, basson, cor, trompette, trombone, percussions, batterie, guitare électrique et violoncelle, à laquelle il associe le plus souvent des sons électroniques. C'est lui-même qui assure les parties de piano et de tastiere. Grâce à cette composition d'une petite soixantaine de minutes, j'ai quitté la forme classique et savante de mes deux cycles précédents qui s'est même poursuivie avec la musique de Rolf Wilhelm, pour une toute autre forme nettement plus proche d'une pop instrumentale quelque peu sophistiquée. S'y trouvent des sons et des couleurs qui ne sont pas tout-à-fait celles qui contribuèrent à son succès. Le genre "piano lyrico-mélancolico-romantique" ne prend forme ici que subrepticement. Il y a bien ce piano caractéristique de son style qui émerge ci et là, nous rappelant le "Einaudi" mélancolique et bon enfant, mais il ne s'étale pas outre mesure: Sans doute annonce-t-il juste un style en devenir. Time Out n'est pas uniquement sa première musique de ballet, 1988, - elle sera suivie de Salgari en 1995 - mais aussi son premier album-studio qui représente le point de départ d'une carrière. Le piano, dans sa douce mélancolie naissante, est "parasité" par des sonorités électroniques, puis la musique emprunte souvent un virage plus urbain sur les accents d'un jazz minimaliste un peu étrange. Ludovico Einaudi dira de Time out qu'il s'agit d'"un voyage musical et visuel en quatre dimensions". Il y a quelques moments qui m'interpellent vraiment dont un qui associe d'amples effets de harpe avec une charmante et charmeuse clarinette basse solo, puis un autre plus rock et électrisant avec guitare électrique. La première représentation de Time Out eut lieu à Alessandria le 7 octobre 1988: une chorégraphie et une interprétation assumée par la compagnie américaine "ISO Dance Theatre", sur des textes d'Andrea De Carlo. Le ballet fut un succès en Italie, mais aussi aux États-Unis et au Japon.

En juin 2016, j'écrivais: <<J'avais acheté un album, il y a quelques années, Una mattina de Ludovico Einaudi qui m'avait un peu refroidi, un album où il est beaucoup question de piano, à l'exception de deux/trois extraits auxquels se joint un violoncelle. J'en fait allusion dans l'un de mes derniers commentaires, un peu plus haut. Aujourd'hui, j'ai eu envie de revenir sur plusieurs disques que j'aime bien du compositeur et, par la même occasion, ai éprouvé le besoin de redonner une autre chance à cet album: j'ai finalement bien fait.>>

Una Mattina est désormais un album que je n'écoute jamais en entier. 69 minutes du piano de Ludovico Einaudi d'un coup c'est un peu (beaucoup) trop long pour moi. Tout d'abord, je préfère sa musique de film, du moins l'italienne car je n'aime pas trop ce qui s'entend dans Intouchables, film français réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano (2011) qui avait obtenu un beau succès à sa sortie. Je me lasse plus vite de sa musique de piano que j'ai tendance à trouver un peu lisse sur la longueur. Dans le piano seul, je suis davantage fasciné par Janacek, Frank Martin, Levaillant, Norgard. Avec Einaudi, je suis plus facilement sélectif, mais j'aime quand même beaucoup le morceau "Ora" qui fait d'ailleurs partie (heureusement) de l'album. J'apprécie mieux son piano solo lorsqu'un autre musicien se joint à lui, comme ici le violoncelliste Marco Decimo sur les pistes 3, 5 & 9: "Resta con me", "A fuoco" et "Dna", la troisième étant à mon oreille la plus émouvante. Donc, à chaque fois que je ressors cet album, je fais une sélection de plusieurs morceaux, jamais exactement les mêmes, pour une durée totale d'une quarantaine de minutes environ. Cette fois-ci, j'ai sélectionné les 9 premiers extraits sur les treize du disque, terminant ainsi sur le titre pour piano et violoncelle qui conserve ma préférence.

<<Si quelqu'un me posait des questions sur cet album, je leur dirais que c'est un recueil de chansons liées entre elles par une histoire. Mais contrairement à mes autres albums, il n'appartient pas à une époque lointaine, il parle de moi maintenant, de ma vie, des choses qui m'entourent. De mon étage que j'ai surnommé "Tagore", de mes enfants Jessica et Leo, du tapis kilim orange qui illumine le salon, des nuages ​​qui passent lentement comme des navires dans le ciel, du soleil qui passe par la fenêtre, de la musique que j'écoute, des livres que je lis et ceux que je ne lis pas, mes souvenirs, mes amis et les gens que j'aime.>> Ludovico Einaudi.

Je pense que sa musique est minimaliste. Elle est très épurée et les harmonies sont généralement douces. Je la trouve relaxante et envoûtante.