Joseph Herrando (1720-1763)

Joseph (de) Herrando est un violoniste et compositeur espagnol, né à Valence vers 1720 ou 1721 et mort à Madrid le 4 février 1763.

Peu d'éléments biographiques sont connus. Fils de José Herrando et de Luciana Yago, il a probablement été élève de Giacomo Facco ; il a joué, souvent avec son père, dans toutes les grandes institutions de son temps.

Vers 1730, il est musicien dans une troupe de théâtre, à Madrid. Ensuite, vers 1740, il entre au Real Convento de la Encarnación (la chapelle royale) à Madrid, dont il en devient premier violon en 1756.

Farinelli l'engage parmi les 16 violonistes du Coliseo del Buen Retiro (Théâtre royal),  où il apparaît dans les archives en 1747 et en 1758, et joue dans son orchestre à Aranjuez.
À partir de 1760, il travailla comme violoniste pour la chapelle royale, poste qu'il occupe le restant de sa vie.

Il fut aussi au service de  von Francisco Ponce de León, duc d'Arcos.

En tant que compositeur, il est l'auteur de diverses œuvres mettant en lumière plusieurs sonates pour violon avec accompagnement ainsi qu'une douzaine de pièces de théâtre. Cependant, on suppose que la plus grande partie de son répertoire a été perdue.

En 1754, il composa Six Sonatinas pour violon à cinq cordes et basse harmonique non cryptée, dédiées à Farinelli. Son style est à la mode italienne, mais il a la vigueur et la fraîcheur de l’invention mélodique. En 1760, à Londres, a été publiée une collection Dix-sept nouveaux menuets espagnols pour deux violons (British Museum), où apparaissent certaines de ses œuvres.
Comme son compositeur contemporain Luis Mison, il a joué avec son violon le soir à Madrid, dans le palais des ducs d’Alba au palais de la Liria, à Madrid.

Herrando a aussi laissé la seule méthode espagnole de violon de son époque : Arte y puntual explicación del modo de tocar el violín con perfección y facilidad (París, 1756), dédicacée au Duc d'Arcos.

On considère que sa musique fait le lien entre les derniers baroques et les premiers classiques.



Oeuvres :

Musique instrumentale

Doze Tocattas A Solo de Violín y Baxo (1750-1760)
2 recueils de 6 Trios chacun, pour 2 violons et basse continue (1751)
6 sonatinas, pour violon à 5 cordes (dédicacées à  Farinelli) (1754)
Sonatine a solo per violino di V corde, per divertimento del Sig. D. Carlo Broschi Farinelli (1754)
18 New Spanish Minuets, pour 2 violons et basse (1760)
3 Dúos nuevos, pour  2 violons (1760)
8 New Spanish Minuets (1760)
12 Sonatas, pour violon et basse
28 exercices, pour violon et basse continue
3 sonatas, pour violon et basse, dont une pour flûte ou violon, El jardin de Aranjuez en tiempo de primavera con diversos cantos de páxaros y otros animales)
Caprice suivi d'un theme varié et dialogué, pour harpe et piano
Libro de Diferentes Lecciones para la Viola
Minuet, pour violon
Sonata, pour clavier
Sonata, pour flûte ou violon


Musique vocale et pour la scène

Aún que vive Don Juan de Espina, sur un livret de J. de Cañizares (1752)
La cura y la enfermedad, pour la fête du Saint-Sacrement (1752)
Los juegos olímpicos, comédie (1752)
El día mayor de los días, pour la fête du Saint-Sacrement (1753)
Judas Iscariot, comedie en 3 actes sur un livret de A. de Zamora (1753)
El segundo Augusto César y proféticas sibilas, comédie (1753)
La perla de Inglaterra y peregrina de Hungría (1761)
Manos blancos no ofenden, sur un livret de P. Calderón de la Barca (1761)
El pagador de todos, scènette (non datée)


Ecrits

Arte y puntual explicación del modo de tocar el violín (Paris, 1756)

Voici pour Laudec une sonate pour flûte (ou violon) intitulée en espagnol : Tres sonatas para violín y bajo solo, y una más para flauta traversa o violín : entre las que se incluye la intitulada "El jardín de Aranjuez en tiempo de Primavera, con diversos cantos de páxaros y otros animales"
soit en français : Trois sonates pour violon et basse seule, et une en plus pour flûte traversière ou violon avec le titre "Les jardins d'Aranjuez au printemps, avec divers chants d'oiseaux et autres animaux"



https://www.youtube.com/watch?v=Y9dvzTc7LQ0

Tant que j'y suis, voici la sonate n° 6 en ut majeur pour viole d'amour et basse continue, qui se termine par une jolie pastorale :

C'est la dernière des 6 sonatines pour violon à 5 cordes dédiées à Farinelli. Les autres sont en 1. Ut majeur 4. Fa majeur 2. Ré majeur 5. La majeur 3. Sol majeur 6. Ut majeur. La viole d'amour a de 5 à 7 cordes, plus des cordes "sympathiques" en résonnance.

https://www.youtube.com/watch?v=HS6FbQrpoHc

José (Joseph) de Herrando (Valence, vers 1720 - Madrid, 4 février 1763) est un violoniste et compositeur espagnol.

Son père était José de Herrando (vers 1700-vers 1750), compositeur et interprète de comédies musicales. Herrando était le violoniste le plus important de l'Espagne du XVIIIe siècle : il a joué pour les institutions musicales les plus prestigieuses et est décrit comme étant le seul professeur de violon espagnol substantiel de l'époque.
Il a peut-être reçu une formation musicale de Giacomo Facco. Il entra au service du Real Convento de la Encarnación à Madrid probablement dans les années 1740 et devint violoniste principal en 1756. Farinelli l'employa comme l'un des 16 violonistes du Coliseo del Buen Retiro ; il apparaît dans ses registres de 1747 et 1758. Il fut également sélectionné pour l'orchestre de Farinelli à Aranjuez. Sa haute réputation dans ces cercles est confirmée par l'un des portraits royaux officiels de Jacopo Amiconi dans lequel trois musiciens, Herrando, Farinelli et Domenico Scarlatti, sont représentés dans un balcon surplombant la famille royale. Une tapisserie de La Granja représente le même triumvirat apparaissant dans une fenêtre.

Certaines des compositions de Herrando ont été écrites à la demande de Farinelli, comme les six sonatines pour violon à cinq cordes. Herrando a également forgé des affiliations professionnelles avec la très respectée famille Geminiani. Miguel Geminiani (frère de Francesco) a également joué du violon au Buen Retiro, et Herrando a été son successeur comme violoniste principal à la chapelle royale ; Geminiani a occupé le poste jusqu'en 1758, qui est ensuite revenu à Francisco Manalt et finalement à Herrando en 1759, malgré le fait que sa mauvaise vue lui a fait manquer plusieurs notes lors de l'examen de lecture à vue. Dans les années 1750 et au début des années 1760, il travailla avec José de Parra.

Il était étroitement associé aux ducs d'Alba et d'Arcos, ce dernier étant son patron et dueño. Il a été suggéré que Herrando se soit peut-être rendu à Paris pour superviser l'impression de son traité de violon et y ait probablement rencontré Francesco Geminiani. Geminiani a utilisé la gravure du début du traité d'Herrando (dans lequel on voit Herrando jouer du violon) dans la traduction française de sa propre méthode de violon (Paris, 2/1762), en substituant sa propre tête à celle d'Herrando.
C'est peut-être Geminiani qui a amené la musique de Herrando en Angleterre, expliquant ainsi la publication de certaines de ses sonates à Londres. Arte y puntual explicación de Herrando est un recueil complet de conseils sur la technique du violon et la pratique de l'interprétation. Ses 28 exercices de violon sont à peu près analogues au Das Wohltemperirte Clavier de Bach en ce que Herrando a écrit une étude dans chacune des tonalités majeures et mineures. L'ensemble fonctionne progressivement à travers les touches aiguës puis les touches bémols, continuant, contrairement à l'ensemble de Bach, aux extrêmes de do majeur et la mineur et do majeur et la mineur. Les pièces deviennent plus longues et techniquement plus exigeantes au fur et à mesure que le livre progresse, et elles couvrent toute la gamme des techniques et des effets. À bien des égards, elles sont de dignes cousines des sonates op.5 de Corelli.

L'une des pièces les plus fascinantes d'Herrando est sa sonate El Jardín de Aranjuez en tiempo de primavera con diversos cantos de páxaros y otros animales ("Le jardin d'Aranjuez au printemps avec les divers chants d'oiseaux et d'autres animaux"). Il intègre des appels d'oiseaux (par exemple canari, coucou, caille et colombe) et d'autres sons naturels (par exemple un murmure de ruisseau et une tempête) reproduits sur le violon.



Sonate n° 3 en sol majeur



https://www.youtube.com/watch?v=3KwIRfYVQRE