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  PIANO & CORDES...

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joachim
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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-03, 11:24

Et si nous en revenions aux classiques ?  PIANO & CORDES... - Page 2 338665  Classique (et non pas romantique) avec Beethoven et ses trois quatuors de jeunesse (il avait 15 ans) pour piano, violon, alto et violoncelle WoO 36.

Lorsque Beethoven composa à Bonn ces trois quatuors avec piano en 1785, à 15 ans, le genre était rare. Deux œuvres de Mozart, le Quatuor avec piano n° 1 en sol mineur K 478 (1785) et le quatuor avec piano n° 2 en mi bémol majeur K 493 (1786), sont les seules contributions contemporaines significatives comparables. Beethoven a modelé ses quatuors pour piano d'après un ensemble de sonates pour violon de Mozart publiées en 1781, avec l'œuvre majeure en ut de Beethoven écrite dans la même clé et empruntant du matériel thématique à la Sonate pour violon n° 17 de Mozart, K. 296. En dehors de la propre transcription de Beethoven de son Quintette pour piano et instruments à vent (Op. 16) pour quatuor avec piano (op. 16 bis), ces trois œuvres de jeunesse sont les seules compositions qu'il a écrites pour piano, violon, alto et violoncelle. Cette forme de musique de chambre était encore assez rare à l'époque et ne comportait que trois mouvements; les quatuors avec piano de Mozart sont contemporains mais rien ne prouve que Beethoven en ait eu connaissance. Ce n’est que bien plus tard, avec Brahms et Schumann, que l’on assistera au développement complet de la forme avec quatre mouvements et où les quatre instruments joueront rôle égal.

Ces quatuors mettent essentiellement en avant le piano et on pourrait dire qu'il s’agit plutôt de "concertos de chambre" pour piano accompagné par un trio à cordes.

Beethoven réutilisa plus tard du matériel du quatuor en ut majeur pour deux de ses premières Sonates pour piano : n° 1 et n° 3. Dans le manuscrit original de Beethoven, le quatuor en ut majeur vient en premier, suivi par le mi bémol majeur et le ré majeur. Lorsque les quatuors ont été publiés en 1832, après sa mort, par Artaria à Vienne, ils étaient dans un ordre différent : mi bémol majeur, ré majeur et ut majeur.

Chaque quatuor est en trois mouvements. Ils sont répertoriés dans l'ordre du manuscrit original:

Quatuor pour piano en ut majeur, WoO 36 n° 3

Allegro vivace
Adagio con espressione
Rondo: Allegro

Durée d'exécution : environ 17 minutes

Dans l' exposition du premier mouvement, Beethoven a écrit une sonate pour piano principal avec accompagnement de cordes, mais dans le développement et la récapitulation, ces cordes jouent un rôle plus individuel. Le thème est enjoué, rythmé avec légèreté, et amène au thème secondaire aimable et coulant. Puis paraît un motif plein de charmes en sol mineur espressivo. L’Adagio con espressione est un thème varié quasi méditatif.
Le troisième mouvement est en forme de rondo. Le thème, d'une bonhomie allègre, est introduit par le piano puis repris par le violon. Le premier épisode est accompagné de cordes pincées. Un deuxième épisode est en la mineur.

Beethoven a repris le thème du deuxième mouvement pour l'Adagio de sa Sonate pour piano en fa mineur, op. 2/1. Il a également réutilisé le matériel du premier mouvement pour sa Sonate pour piano en ut majeur, op. 2/3, dédiée à Joseph Haydn en 1796.


Quatuor avec piano en mi bémol majeur, WoO 36 n° 1

Adagio assai
Allegro con spirito
Thème et variations: Cantabile

Durée d'exécution : environ 28 minutes

Dans le deuxième quatuor, le piano et les cordes sont des partenaires égaux. Ce quatuor se situe stylistiquement dans la descendance de l'École de Mannheim et prend pour modèle la Sonate pour violon et piano KV 379 de Mozart. Il est aussi plus équilibré dans la répartition du jeu entre le piano et les cordes. Son introduction est constituée par un Adagio assai finement travaillé, d'emblée exposé au piano et aux cordes, menant à une section centrale où les cordes sont dominantes. L’Allegro con spirito, de forme sonate en mi bémol mineur, est de caractère douloureux et on retrouvera un de ses thèmes dans le Rondo de la sonate pour piano n° 8. Le mouvement conclusif comporte un thème cantabile et six variations: la première con grazia au piano, la 2e au violon, la 3e adagio à l'alto, la 4e cantabile au violoncelle, la 5e en mi bémol mineur dramatique au piano accompagné par les cordes en accord, la 6e retourne en majeur avec tous les instruments réunis. Le thème, légèrement modifié, reparaît dans un Allegretto qui aboutit à une brève coda tendue


Quatuor pour piano en ré majeur, WoO 36 n° 2


Allegro moderato
Andante con moto
Rondo: Allegro

Durée d'exécution : environ 16 minutes

Le quatuor en ré majeur débute, plus conventionnellement que les autres, par un mouvement en forme sonate, avec une section de développement assez courte. Le second mouvement, marqué Andante con moto, est en fa dièse mineur, mais avec une section médiane en la majeur. Le mouvement final est un rondo, avec un thème de valse introduit par le piano et répété par le violon. Les épisodes sont contrastés et rappellent des mouvements similaires de Mozart ; curieusement, la partie de piano finit trois mesures avant la fin du mouvement, laissant les cordes fournir leur propre conclusion emphatique.




https://www.youtube.com/watch?v=CXJrbK20AHM
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Icare
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MessageSujet: Schubert    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-03, 16:54

Merci Joachim pour ces informations érudites sur ces oeuvres de Beethoven que je n'ai encore jamais écoutées. Je pense même que j'ignorais jusqu'à aujourd'hui leur existence car je dois bien avouer ne connaître aucun catalogue de compositeurs par-coeur, même parmi les contemporains que je connais le mieux. D'ailleurs, j'en profite pour écouter le Quatuor pour piano en ut majeur, WoO 36 n°3 que tu as posté ci-dessus pendant que j'écris ces lignes. En général, je n'aime pas trop écouter de la musique pendant que j'écris, mais ça me permet de m'en faire une idée. Pour l'instant, c'est joli et gracieux, assez lumineux. Tu as bien fait de citer ici quelques opus de la période classique car je n'en avais pas prévu sur ce topic jusqu'à aujourd'hui, le plus loin où je suis remonté dans mon cycle "Piano & Cordes" étant Franz Schubert. Je viens justement de réécouter l'une de ses oeuvres les plus populaires qu'est le Quintette pour piano et quatuor à cordes en la majeur - "La Truite" - D.667 par:
__Frank Braley: piano
__Renaud Capuçon: violon  
__Gérard Caussé: alto
__Gautier Capuçon: violoncelle
__Alois Posch: contrebasse
Ce quintette, en cinq mouvements, ce sont déjà des thèmes mélodiques fort accrocheurs qui ont investi les différents lieux de mon être depuis plusieurs décennies, une des premières oeuvres de musique de chambre que j'ai découvertes, probablement l'oeuvre par laquelle j'ai abordé pour la première fois le monde musical et profondément romantique de Franz Schubert. Chacun des cinq mouvements du Quintette est un évènement à mon oreille, un plaisir qui dure longtemps après l'écoute, s'incruste dans ma mémoire comme autant d'images sonores d'où ressortent les couleurs d'un bonheur très difficilement partageable dans l'absolu. La proximité qui se noue entre la musique et le mélomane peut devenir très intime et aussi très sensuel. C'est exactement cette relation-là que j'entretiens avec le Quintette La Truite de Schubert, telle une vieille connaissance avec laquelle j'ai développé au fil du temps un "dialogue" émotionnel aussi discret que secret. Je ne sais pas si les mots sont toujours indispensables pour exprimer les différentes émotions que me procure un chef-d'oeuvre comme celui-ci, indispensables sans doute pas, mais ils me sont nécessaires. J'en éprouve souvent le désir irrésistible, parce que ces émotions qui s'animent en moi ont besoin de s'extraire et de se métamorphoser en mots souvent banals, peu importe d'ailleurs qu'ils soient banals, du moment qu'ils puissent s'exprimer noir sur blanc, comme les notes musicales de ma propre pensée.

Une autre version: https://www.youtube.com/watch?v=zTk_Eh_L8JA

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joachim
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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-03, 17:58

Ce quintette "la Truite", un chef-d'œuvres que j'adore aussi...et pas seulement pour le mouvement à variations sur le Lied La Truite (Die Forelle). A côté, les 3 quatuors de jeunesse de Beethoven ne font pas le poids

Je voudrais revenir à Beethoven avec ce qu'on pourrait appeler son quatuor avec piano n° 4, l'opus 16b, qui est la transcription par Beethoven lui-même de son quintette pour piano et instruments à vents op. 16. Là ce n'est plus de la gnognotte, mais une œuvre intéressante dans le sens que sous cette forme, si l'on reconnaît bien le quintette d'origine, il est largement transformé. Et Beethoven a mûri (il a 26 ans), ce n'est plus un adolescent qui imite Mozart plus ou moins.

En 1796, Beethoven séjourne en été à Berlin et compose un Quintette pour piano, clarinette, hautbois, cor et basson en mi bémol majeur opus 16 qu'il dédie au Prince régnant de Schwarzenberg (peut-être l’avait-il entamé dès 1794) et qu’il crée le 6 avril 1797 à Vienne lors d’un concert organisé par Schuppanzigh donné dans les salons du restaurant d'Ignaz Jahn. Pour optimiser les ventes, il l'arrange sans délai en un quatuor avec piano, au prix d’une refonte minimale (la partie de clavier est intacte, même si les cordes jouent parfois là où les vents se taisaient). Ces deux versions sont publiées ensemble sous le numéro d’opus 16, en 1801.

3 mouvements :

Grave – Allegro ma non troppo
Andante cantabile
Rondo: Allegro ma non troppo

Dans cette œuvre, Beethoven oppose les voix à la manière d'un concerto de chambre pour piano. La majestueuse introduction lente est suivie par les thèmes nonchalamment cantabile de l’Allegro ma non troppo, présentés par le piano puis les cordes à mi-parcours. Le développement transforme immédiatement la cadence finale de l’exposition en un ut mineur pseudo-tempétueux, avec des gammes explosives au piano et d’obstinés accents anacroustiques, avant une série de dialogues tendus, aux cordes, contre une figuration ondoyante, au clavier. Comme à son habitude, Beethoven équilibre son substantiel premier mouvement par une coda de 70 mesures.

L’Andante cantabile est un simple schéma de rondo où des apparitions de plus en plus ornées du thème principal déploient deux épisodes contrastifs (sol mineur, si bémol mineur). Comme dans le premier mouvement, une mélodie qui était primitivement un solo de piano se voit adjoindre, à mi-parcours, un accompagnement de cordes. Le premier épisode s’ouvre en un plaintif duo pour violon et violoncelle, aux lignes plus minutieusement ornées que dans l'original pour vents; similairement, l’épisode en si bémol mineur refond en une mélodie pour alto, plus fleurie, ce qui était au départ un majestueux solo de cor.

Dans le finale, Beethoven s’inspire de Mozart (ses concertos pour cor et plusieurs de ses concertos pour piano) et de son propre Concerto pour piano n° 2 en si bémol pour écrire un allant rondo de "chasse" à 6/8, sans doute influencé par la présence du cor dans l’ensemble original. L’épisode central laisse poindre une truculence beethovénienne quand le thème de rondo jaillit en mi bémol mineur. Sinon, le climat est à l’exubérance débridée jusqu'à la coda taquine, où une minuscule bribe du thème principal, au clavier, déclenche, au violon, plusieurs échos chevauchants — un détail charmant que Beethoven ajoute pour le quatuor avec piano




https://www.youtube.com/watch?v=Pr0hc1J4tU4
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MessageSujet: Levick/Malone/Marshall    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-04, 09:28

Hier soir, je suis revenu au vingtième siècle par le biais de trois oeuvres pour piano et cordes de trois compositeurs américains:

__Island & Exile (2011-12), quintette pour piano et quatuor à cordes de Hugh Levick (né en 1943), en quatre mouvements, par Wilhem Latchoumia et le "Quatuor Diotima".

<<"Island & Exile" est une pièce programmée inspirée des huit mois que le philosophe juif-allemand Walter Benjamin a passés sur l'île espagnole d'Ibiza, entre 1932 et 1933. Pendant son séjour à Ibiza, Benjamin écrivait sur son enfance. Il est arrivé à la conclusion que certains événements vécus pendant son enfance avaient eu un "écho" durant toute sa vie. Musicalement, "Island & Exile" est fondé sur une succession d'intervalles fixes qui varient selon que la ligne musicale est ascendante ou descendante. Quand Walter Benjamin a quitté l'île en 1933, il a pris clairement conscience qu'il lui serait désormais impossible de revenir un jour en Allemagne.>> Hugh Levick

Au-delà de la petite histoire qui est à l'origine du quintette de Hugh Levick, il y a une oeuvre musicale intense sur laquelle je pourrais accrocher ou imaginer une toute autre histoire. C'est le principe même de la musique, un art fondamentalement abstrait qui donne libre cours à mon imagination qui, bien évidemment ne correspond pas à ce qui put inspirer son auteur, bien que les titres des quatre mouvements donnent quelques indications: "Ibiza" pour le premier, "A Berlin Childhood/Une enfance berlinoise" pour le troisième et "Exile" pour le quatrième. Je ne sais plus si c'est dans le second mouvement "Ultima Multis" (le dernier numéro en latin) ou le troisième que le piano se libère provisoirement des cordes au profit d'un solo intense et touffu... Je pense que c'est bien dans "Ultima multis". Lorsque je suis très concentré, je ne fais pas attention à l'écoulement des pistes. je suis avec assiduité le déroulement dramatique de l'oeuvre. Celle-ci ne manque d'ailleurs pas de caractère. Le quintette me semble emprunter des éléments de langage du sérialisme au cours du premier mouvement, avec le jeu quasi-suggestif du piano de Wilhem Latchoumia, mais sans réelle rigidité dans la forme. A aucun moment cette musique ne m'a parue austère, vouée à l'ascétisme. Son dernier mouvement est celui qui m'a le plus captivé, celui qui, justement, s'intitule "Exile".

__American Terpsichore (2008), un quartette pour piano, violon, alto et violoncelle, en deux mouvements de Kevin Malone par Mary Dullea et le "Fidelio Trio".

<<"American Terpischore" se compose de deux mouvements: "Spin Alley" est une orgie stylistique, une véritable orgie musicale de l'enfer mêlant jazz / pop / rock / soul / funk. "Fine Art and Garage Bands" démarre en toute confiance et garde un visage courageux face aux incertitudes musicales.>> Kevin Malone.

D'accord avec le terme d'"orgie stylistique" employée par son auteur, mais pas dans le sens d'un vulgaire patchwork ou d'un pot-pourri où tout s'enchaîne de manière grossière. Le quartette avec piano de Kevin Malone est suffisamment subtil et structuré pour ne pas être assimilé à un grossier méli-mélo musical. J'adore cette oeuvre, notamment le jeu corrosif et prégnant du piano dans le premier mouvement, son rapport "forte-tête" aux cordes. L'ombre d'un jazz ou d'un funk m'a bien effleuré l'esprit par moment, mais, curieusement, c'est une ambiance un peu "polar" qui en est ressortie. C'est sans aucun doute ce piano percutant, presque acide, qui réveilla en moi un vieux réflexe béophile. Néanmoins, c'est le second mouvement qui me réserve sa plus belle surprise: une espèce de danse qui revient à deux reprises, elle m'est jouissive, jubilatoire!

__in my beginning is my end, un quartette pour piano et trio à cordes en deux mouvements d'Ingram Marshall (né en 1942), par le "Dunsmuir Piano Quartet", Justin Blasdale au piano.

Ingram Marshall est pour ainsi dire de la même génération que Hugh Levick, à une année près, mais leur musique n'en est pas moins différente, différente aussi de celle de Kevin Malone. Le Quartet pour piano et trio à cordes en deux mouvements d'Ingram Marshall, intitulé in my beginning is my end est une oeuvre qui s'inscrit largement dans la tonalité et elle est finalement porteuse de cette "chaleur de vie" et ce "directisme" (dans le langage employé) que l'on peut aisément trouver dans un quatuor classique ou romantique, cependant dans des formes et des expressions qui, selon moi, définissent un style qui le détache très bien des accents et des gestes musicaux des maîtres chéris du passé. Je n'ai jamais l'impression d'écouter du "Schubert" ni même du "Frank" en écoutant sa musique, comme ça m'est arrivé avec un compositeur que je ne nommerai pas. Au contraire, j'ai toujours l'impression réjouissante d'aborder un style assez personnel qu'est l'univers singulier et poétique d'Ingram Marshall, en tout cas c'est ainsi que je le ressens. Un moment exquis dans ce Quartette est lorsque le violon adopte un son très flûté, offrant à la musique son point culminant.


Dernière édition par Icare le 2021-02-04, 11:11, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-04, 09:32


Edward Elgar - Quintette avec piano en La mineur, Op. 84 (1918):

https://www.youtube.com/watch?v=TD_9_MRoqbY
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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-04, 11:53

J'aime beaucoup ce quintette d'Elgar, qui est l'aboutissement des 3 œuvres de chambre (sonate pour violon op 82, quatuor à cordes op. 83, quintette op. 84) qu'Elgar composa à Brinkwells, la maison de campagne que les Elgar avaient louée près de Fittleworth dans le Sussex, au cours de la seconde moitié de 1918 et qu'il achevées au début de 1919.
Toutes trois on été créées au Wigmore Hall le 21 mai 1919.


3 mouvements

Moderato - Allegro
Adagio (en mi majeur)
Andante - allegro

L'introduction du premier mouvement est une phrase austère, peut-être basée sur un chant, sur le piano avec les cordes marmonnant sombrement contre lui et le violoncelle exprime une figure montante et implorante. Ces thèmes sont tous deux souvent utilisés dans le mouvement et réapparaissent au milieu du dernier mouvement. Le mouvement proprement dit commence par un air vigoureux immédiatement suivi d'une transformation de la phrase implorante. Le deuxième sujet sonne un peu espagnol, avec un duo de violon accompagné de pizzicato, sonnant vaguement comme de la musique de café. Tout le matériel est revu et évoqué, avec aussi une figure de type choral interrompue par une grande section de fugato commencée par le violoncelle. Le développement passionnant cède la place à la récapitulation, où l'élément «espagnol» sonne encore davantage espagnol. Le mouvement s'arrête sur une note aiguë de violoncelle; le Choral revient, puis l'introduction, et le mouvement s'estompe.

Ce mouvement, d'après Mme Elgar, représentait un groupe d'arbres à Flexham Park près de Brinkwells. Selon la légende, ces arbres comprenaient les restes de moines espagnols qui s'étaient livrés à des cérémonies sacrilèges dans le parc et avaient été frappés par la foudre: «tristes arbres dépossédés et leur danse et regrets instables pour leur mauvais sort», comme elle spéculait. Selon Wulstan Atkins, le compositeur a également laissé entendre que la même légende était très présente dans l'esprit d'Elgar.

Le deuxième mouvement, comme son équivalent dans le quatuor à cordes, est généralement considéré à la fois comme le cœur émotionnel de l'œuvre et comme le meilleur musicalement. Ce mouvement sublime et merveilleux débute par une ravissante mélodie d'alto laissant place à des interruptions implorantes et récitatives du violoncelle alternant avec une douce mélodie aux longues membres.

Le troisième mouvement débute par une introduction utilisant du matériel de l'introduction du premier mouvement et cède bientôt la place à un air de bowling, en plein air, marqué «avec dignité». Le rythme d'ouverture de cet air est un élément clé du mouvement et il est joué fréquemment, d'abord le plus évidemment à la fin de la section d'ouverture lorsqu'il est marqué nobilmente, la direction caractéristique d'Elgar. Le mouvement se rompt alors avec un brin syncopé d'un air de piano (qu'Ivor Keys a décrit comme «galopant») conduisant à une traversée cahoteuse à travers une variété de touches avec des fragments échangés entre le piano et les cordes. Tout à coup du chaos émerge ce piano initial, la mélodie simple du premier mouvement, puis le «choral» et le duo de violon sonnant comme une valse triste. L'air extérieur revient, suivi de celui «galopant».
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MessageSujet: Thieriot    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-04, 19:27

joachim a écrit:
Ce quintette "la Truite", un chef-d'œuvre que j'adore aussi...et pas seulement pour le mouvement à variations sur le Lied La Truite (Die Forelle).

Je suis bien d'accord et ne suis pas loin de considérer cette oeuvre de Franz Schubert comme mon Quintette pour piano et cordes fétiche, mon quintette de référence, tout comme La jeune fille et la mort dans le domaine du Quatuor à cordes, également de Franz Schubert. C'est-à-dire que si on me demandait, pour le fun, de ne citer qu'un seul quintette pour piano et cordes et qu'un seul quatuor à cordes, ce sont ces deux créations de Franz Schubert que je citerais, sans hésiter, puisque je jouerais le jeu et qu'il faut bien en choisir une. Bien sûr, il y a d'autres Quintettes qui ont une haute place dans mon panthéon personnel, je pense justement au Quintette pour piano et quatuor à cordes en Do majeur, Op.20 en quatre mouvements de Fredinand Thieriot que je viens de réécouter en cette fin d'après-midi. J'en adore le premier mouvement avec sa lancinante mélodie que mon oreille, toujours à l'affût de thèmes de ce genre-là, a très vite remarquée. La musique est intense dès les premières mesures, intense et langoureuse à la fois. Lit-on ci et là qu'elle a trouvé son inspiration chez Brahms et Schumann, peut-être même chez Schubert... C'est effectivement dans cette continuité que je l'inscrirais volontiers... Le second mouvement me parait très beau également avec, à un moment donné, un fondu de piano court mais irrésistible. Les deux mouvements restants sont aussi de très bonne tenue notamment le dernier qui est porteur d'une belle construction mélodique, de celle qui se dessine subtilement dans la matière sonore en action.

__Ian Mardon: violon
__Ilona Raasch: violon
__Rudolf Seippel: alto
__Martin von Hopffgarten: violoncelle
__Yuko Hirose: piano

https://www.youtube.com/watch?v=YDUKAlynC-0
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MessageSujet: Yasuda/Michans    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-04, 22:53

Piano & cordes aux prises d'une musique intense et percutante:

J'ai décidé de conclure mon cycle avec deux oeuvres de deux compositeurs de la seconde moitié du vingtième siècle - ma période de confort - qui ne font pas forcément partie des plus connus, l'un étant né en 1950 et originaire d'un pays de l'Amérique latine, l'Argentine, Carlos Michans, et le second étant né juste trois années plus tard et originaire du Japon; Fumio Yasuda.

J'ai d'abord réécouté le Quintette pour quatuor à cordes et piano en quatre mouvements de Carlos Michans qui lui permit d'associer pour l'occasion l'excellent pianiste hollandais Ronald Brautigam et le tout aussi fabuleux "Quatuor Raphaël" pour lequel il avait déjà composé précédemment. Le Quintette fut commandé à son créateur en 1994 par la chaîne de radiotélévision néerlandaise NCRV et il fut joué l'année d'après. Tout comme les fois précédentes, j'ai été aussitôt foudroyé par la sonorité et la vigueur de cette oeuvre qui démarre sur des chapeaux-de-roues. Par cet aspect très carré, concis et incisif, cette nervosité qui ne l'abandonne jamais, j'ai envie de dire qu'il me captive un peu pour les mêmes raisons que le Quintette de Richard Dubugnon et même celui, Island & Exil, de Hugh Levick: même rigueur, même vigueur, même efficacité rythmique, avec des moments de répit nécessaire mais jamais trop longs, même fougue, même "incisivité" et intensité dramatique. Il me manque probablement un thème mélodique fort ou de ces moments purement jubilatoires comme ceux qui animent le Quatuor American Terpsichore de Kevin Malone (cité plus haut) pour m'en faire des oeuvres idéales, mais ce qu'elles m'apportent me les rend déjà indispensables, des quintettes percutants et concis, sans broderie superflue, sur lesquels je reviendrai un jour ou l'autre.

Il est dit du Quintette de Carlos Michans qu'il signifie un tournant au sein de son vocabulaire musical, qu'il continue d'explorer la combinaison entre des dissonances libres, intuitives et la technique dodécaphonique plus rationnelle, sans nécessairement suivre des règles préétablies. Imaginary Films for Piano and String Orchestra de Fumio Yasuda - j'adore le titre - commence aussi de manière alerte avec vigueur et dextérité. De cette sorte de concerto ou concertino pour piano et orchestre à cordes dont le compositeur en est lui-même l'interprète, puis-je volontiers y voir une musique de film imaginaire telle que le titre le suggère? Je pense qu'effectivement il y a dans cette oeuvre une dimension illustrative ou tout au moins visuelle. Le premier mouvement "Retrograph" dissimule sous des airs enthousiastes et un certain entrain, une nostalgie quasi-cinématographique. Les cordes y sont chaleureuses et le piano égrène ses notes avec une fausse insouciance mais un réel dynamisme. C'est ce qui me rend l'oeuvre directement exaltante et m'enferme émotionnellement très vite dans une action musicale sous tension: le mouvement se développe sur neuf minutes et, dans les passages plus emportés, j'y ressens éventuellement l'ombre de Stravinsky. le second mouvement porte un joli titre contradictoire "A Black White Night" et ne dépasse pas en durée les 2 minutes 16. Joli contraste entre des cordes déjà plus sombres que dans le mouvement précédent et un piano tout aussi clair...et comme j'aime ce genre de contrastes... Le troisième et dernier mouvement, appelé "Rime" et d'une durée de 6 minutes 41, semble perdre, volontairement bien sûr, sa forme concertante - le piano s'éclipse, et s'installe alors au seuil de son silence impromptu un saisissant lamento que les cordes délaient et dilatent avec beaucoup d'intensité, quasi lumineuses sont-elles avant de s'éteindre.
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Icare
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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-05, 09:02


Ma conclusion sera "mendelssohnienne":

https://www.youtube.com/watch?v=n0Kf0O2-X-8
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Pébété

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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty2021-02-05, 09:59

Mains Icare pour ce magistral Concerto pour violon, piano et cordes,
qui m'a enchanté. Very Happy
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MessageSujet: Re: PIANO & CORDES...    PIANO & CORDES... - Page 2 Empty

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