Antonio SANTANA, né en 1936

<<  Il y a plus de 25 ans, le compositeur d'origine brésilienne, Antonio Santana, s'installait à Versailles. Son oratorio, "Un chant pour la planète", récemment joué dans une nouvelle version, célèbre la force d'un pianiste virtuose mais surtout d'un mélodiste << à part >> dans l'univers musical contemporain. Assis au milieu de la foule venue écouter le "Chant pour la planète" en l'église de la Trinité le 20 mai 2010, le compositeur sent le silence de l'émotion s'élever au-dessus de l'assistance. Composé il y a plus de quinze ans, à Versailles, joué déjà devant des milliers de spectateurs, cet oratorio conçu comme un hommage expressif et mélodique à la planète, fait à chaque fois chavirer l'âme. Antonio Santana  est né  au Brésil. Reçu au conservatoire européen de Paris, le jeune pianiste de talent accepte l'invitation d'une chorale versaillaise pour un accompagnement d'un soir: "Je me suis tout de suite senti chez moi à Versailles. Je devais rester trois ans en France. C'était en 1985, je suis toujours là...J'aime la France et les Français." Dans son atelier isolé au fond d'un petit jardin de curé, la Rolls est là. Un Steinway magnifique et brillant impose sa stature de chef-d'oeuvre à la pièce. Antonio se met au piano. Il vient de composer un requiem en mémoire des victimes du crash de l'avion AF 447 entre Rio et Paris en juin 2009.
"Je nourris ma sensibilité de lectures philosophiques et théologiques; et je voyage. La musique s'impose d'elle-même, souvent lorsque je marche." Elève de la grande artiste franco-brésilienne Magda Tagliaferro, le jeune pianiste bénéficie à ses côtés d'une pédagogie fondée sur la détente musculaire et la qualité du son pour un rapport tout-à-fait singulier et privilégié à l'instrument. Un enseignement qu'il approfondit en France avec Sylvia Taxen-Bang et perpétue aujourd'hui avec ses élèves. "Transmettre ce que j'ai reçu est primordial; je travaille aussi bien avec d'excellents musiciens amateurs qu'avec des élèves destinés à de grandes carrières professionnelles. Je travaille aussi avec des enfants. Pour l'instant, cependant, je privilégie la composition. Mon véritable chemin est celui-là." Mélodiste avant tout, Antonio Santana se retrouve dans une pensée de Léonard Bernstein qu'il a fait sienne pour apprivoiser sa différence: << Les compositeurs, tôt ou tard, reviendront à la tonalité qui incarne l'essence-même de la musique.>>
L'émotion ancrée dans la force de lignes mélodiques exubérantes, contemplatives ou fragiles, est issue d'un travail tendu vers la recherche d'une complicité singulière entre l'instrument et l'interprète pour une virtuosité volontairement partagée. Une empreinte, un "timbre" très personnel au compositeur, qui sait séduire de plus en plus  de grands interprètes contemporains...Assis derrière son impérial Steinway, il travaille à sa dernière oeuvre d'envergure, un cycle de mélodies pour mezzo-soprano, piano et violoncelle: "Carnet de bal d'une courtisane andalouse".>> Versailles Magazine. 2010.

PS: Il travaille également sur un opéra intitulé "L'ascension aux enfers".

Je vais bientôt découvrir son Requiem - Chant de lumière qu'il composa à la mémoire des victimes du vol Rio-Paris, disparues en 2009, pour soprano, baryton, choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre. les solistes sont la soprano Julie Cherrier, le baryton Jean-Louis Serre, le Choeur & Orchestre français d'Oratorio sous la direction de Jean-Pierre Lo Ré. L'oeuvre est complétée par deux Préludes pour violoncelle seul: Cérémonie dans le temple - Le jardin de Jean-Sébastien Bach, le Lamento de la "Suite brésilienne" pour violoncelle solo et cordes et enfin le Prélude du "Chant pour la Planète" pour grand orchestre et violoncelle solo. Le violoncelliste est Mark Drobinsky.

Jusqu'ici, je ne connaissais que sa très belle et émouvante cantate Chant pour la Planète. Avec ces nouveaux opus, je vais pouvoir approfondir l'univers généralement très tonal de ce compositeur. Une très bonne chose car ne connaître qu'une seule oeuvre d'un compositeur alors que je l'ai toujours beaucoup aimée, m'était particulièrement frustrant. De 1994 à 2015, il m'aura quand même fallu patienter une vingtaine d'années.

Voici un lien qui mène à son site ici

Son oratorio en 13 tableaux, Un chant pour la planète, pour solistes, choeurs et ensemble orchestral est vraiment une oeuvre merveilleuse. D'une très grande inspiration mélodique, elle emploie 300 choristes et musiciens: Choeur de la Pléiade de Maurepas, Choeur du Mesnil St. Denis, d'une belle effervescence dans le thème de "La Création" comme dans d'autres moments comme, par exemple, le "final" avec Les Petits Chanteurs d'Antony, la soprano I. Charles, magnifique dans le chant de "L'Oiseau", peut-être le plus émouvant moment de l'oratorio, le baryton J. Perroni que j'ai trouvé particulièrement touchant dans "Récitatif - Le Désert", l'orgue de J.F. Frémont qui ouvre le mouvement de "L'Eau", les deux harpes (F. Cheveau & M. Kopff) qui en illustrent la fluidité et les reflets parfois argentés, la flûte de R. Bégué qui escorte majestueusement la voix de soprano sur "L'Oiseau, le piano de J.M. Distelle qui égrène ses notes aquatiques dans le délicieux "Prélude orchestral", la percussion de W. Pabian qui évoque l'Amérique latine et les origines du compositeur Antonio Santana dans "Récitatif - La forêt Amazonienne" et l'Ensemble Orchestral de St. Quentin-en-Yvelines.

Hâte d'écouter son Requiem - "Chant de Lumière".

Icare a écrit:

Je vais bientôt découvrir son Requiem - Chant de lumière qu'il composa à la mémoire des victimes du vol Rio-Paris, disparues en 2009, pour soprano, baryton, choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre. les solistes sont la soprano Julie Cherrier, le baryton Jean-Louis Serre, le Choeur & Orchestre français d'Oratorio sous la direction de Jean-Pierre Lo Ré. L'oeuvre est complétée par deux Préludes pour violoncelle seul: Cérémonie dans le temple - Le jardin de Jean-Sébastien Bach, le Lamento de la "Suite brésilienne" pour violoncelle solo et cordes et enfin le Prélude du "Chant pour la Planète" pour grand orchestre et violoncelle solo. Le violoncelliste est Mark Drobinsky.

Je viens d'écouter pour la première fois toutes ces oeuvres mentionnées ci-dessus et ce fut une immense émotion, notamment le Requiem en hommage aux victimes du crash du vol Rio-Paris (2009) qui se découpe en douze parties; Prélude pour orchestre; Introït chanté en latin, pour soprano (Julie Cherrier), choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre; Ladainha I chanté en brésilien, pour baryton (Jean-Louis serre), choeur d'hommes et orchestre; Lacrimosa chanté en brésilien, pour choeur mixte et orchestre; Pie Jesu chanté en latin, pour soprano et orchestre; Notre Père chanté en français, pour choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre, Libera me chanté en brésilien, pour choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre; Sanctus chanté en latin, pour baryton, choeur mixte et orchestre; Ladainha II chanté en brésilien, pour choeur mixte et orchestre; Agnus Dei chanté en français, pour choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre; Jérusalem chanté en brésilien, pour soprano, baryton, choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre; Final chanté en français pour soprano, baryton, choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre. Ce "Chant de Lumière", entièrement tonal et lyrique, est superbe d'un bout à l'autre. Les chants sont amples et généreux, intenses et beaux. Très touchant prélude orchestral comme celui de son oratorio Un chant pour la Planète et un final exaltant, un grand souffle de vie et d'espoir. Ce très beau Requiem ne doit surtout pas éluder les quatre pièces de musique qui suivent, à commencer par son Lamento de la "Suite brésilienne" pour violoncelle solo et cordes qui s'articule autour d'une mélodie fortement mélancolique, typique d'Amérique latine, comme celles que l'on peut, par exemple, trouver dans l'oeuvre d'Astor Piazzolla. Très émouvant. Les deux pièces pour violoncelle seul ne manque pas non plus de tempérament. Le jeu intense de la première Cérémonie dans le temple agrippe bien l'attention alors que la seconde Le jardin de Jean-Sébastien Bach renvoie aux fameuses Suites du compositeur du titre. Mais, le moment le plus formidable, celui qui m'a carrément mis la larme à l'oeil, est le Prélude du "Chant pour la Planète" pour grand orchestre et violoncelle solo. Plutôt que de jouer le prélude tel que je le connais dans l'oratorio, il y a toute une partie introductive magnifiquement orchestrée avant d'aboutir au Prélude lui-même dans une version que je trouve encore supérieure à l'initiale. A noter la remarquable prestation du violoncelliste Mark Drobinsky.

Réécoute des oeuvres présentées ci-dessus et toujours la même impression bénéfique. Pas la moindre minute d'ennui pendant les 65 minutes d'écoute. Fabuleux! Jean, Joachim, Laudec et tous les autres n'avez rien à craindre à écouter ce merveilleux Requiem "Chant de Lumière" ni aucune des trois pièces pour violoncelle qui suivent...aucune dissonance en vue! Même les deux Préludes pour violoncelle seul passent comme une lettre à la poste...si talentueusement interprété par Mark Drobinsky. De la bien chouette musique!

tu verras, tu ne regretteras pas!

J'ai lu ailleurs qu'il est né en 1936 à São Paolo (ne pas confondre avec un autre Antônio José Santana Martins, dit "Tom Zé" compositeur du "mouvement tropicaliste", né la même année 1936 à Irará dans l'État de Bahia).

laudec a écrit:

Joachim, tu pourras y lire un paragraphe qui te fera plaisir, j'en suis sûre, son avis personnel par rapport à la musique atonale

En effet, je le recopie :

Ma musique peut surprendre car je m’exprime avec un langage que la plupart des compositeurs de ma génération ont abandonné depuis longtemps.

La vérité est que la musique s’impose à moi, je suis son fidèle serviteur, prêt à courir tous les risques pour accéder à ses exigences.

Comme tout compositeur de notre temps, j’ai été confronté très tôt à la musique atonale que j’ai eu l’occasion de lire au piano, d’essayer de comprendre et d’analyser. Cette nouvelle musique, si bien structurée et écrite dans les règles de l’art, n’a jamais pu toucher le fond de mon âme.

J’ai donc décidé de prendre tous les risques en faveur de ma sincérité et de l’acceptation de ce que je suis vraiment, quitte à décevoir tous les modernistes qui intellectualisent la pensée musicale.

Au fond, j’assume d’être un compositeur qui s’extasie encore à la beauté d’une belle ligne musicale pleine d’enchantement et poésie.

Voici encore des éléments biographiques trouvés sur https://www.infoconcert.com/artiste/antonio-santana-145979/concerts.html?menu=biographie

Improvisateur génial et pianiste de haut niveau, le compositeur Antonio Santana se caractérise par un véritable « génie mélodique », un souffle lyrique qui émeut spontanément, des couleurs, un tissu sonore et rythmique "métissé" très riches, qui n'appartiennent qu'à lui, une personnalité que l'on reconnaît entre toutes. Ses airs et mélodies ont l'étonnante faculté d'être immédiatement retenus, ils "chantent" dans la tête très longtemps après avoir été écoutés, imprimés dans les esprits et comme inoubliables.
En juin 1999, inspiré par la lumière et la fluidité du cosmos, il écrit la cantate Evolution, dédiée à Madame Geneviève Meurgues, Directrice de la Grande Galerie de l'Evolution du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris et exécutée en ce lieu avec succés.

Brésilien d'origine, Antonio Santana a fait ses études à São Paolo au Conservatoire Mario de Andrade où il obtient, à 17 ans, un Prix de piano, d'analyse musicale, d'histoire de la musique, et d'écriture. Il étudie ensuite avec Alfredo Cerquinho, disciple de la grande pianiste et pédagogue Magda Tagliaferro. Il travaille ensuite avec Maria Francisca Paes Junqueira , héritière de l'école pianistique du grand Buzoni. Il donne de nombreux récitals dans différents états du Brésil en temps que pianiste et chef de chœur. A Paris, il suit des cours au Conservatoire Européen avec la pianiste Anna Stella Schic, et des cours d'écriture avec F. Levéchin.

Pendant quelques années il se perfectionne auprès de la pédagogue Silvia Taxen Bang dans le répertoire romantique. Il fait le point de ses connaissances pianistiques avec les 24 études de Chopin. Il étudie le Traité de composition de Vincent d'Indy ainsi que le Traité d'Orchestration de Berlioz. D'esprit curieux, il s'interroge sur la musique atonale et les différentes techniques de composition contemporaine pour revenir à ses convictions premières..

En 2000-2001 ont été exécutés son oratorio Un Chant Pour La Planète avec 600 choristes des chorales "A Cœur Joie" dans la région lyonnaise, et des récitals de ses mélodies. Le peintre Antoine Benoît a réalisé des toiles et sculptures à partir de l'enregistrement de sa Scène de la Folie, pièce de grande virtuosité pour soprano coloratura et piano.

Inspiré par le désert marocain, Antonio Santana écrit Aux Portes du Désert en 1999, rhapsodie pour deux sopranos et orchestre à cordes créée en 2004 par l'orchestre Leopolis de Lviv (Ukraine) à Croissy sur Seine , ce fût un véritable triomphe !

Cette même année il a composé une série de pièces pour le "Cristal" ou "Orgue de verre", pièces séduisantes pleines de charme et d'originalité.

Passionné par la voix, il a à son actif de nombreuses mélodies pour piano et chant sur des textes de Baudelaire, Verlaine, Paul Valéry...et de lui-même. Ces pièces ont la capacité de mettre en valeur non seulement la voix mais aussi le piano qui partage le discours musical avec le chanteur.

Il vient de terminer un émouvant Requiem.



On trouve son oratorio "Un chant pour la planète" sur Dailymotion



https://www.dailymotion.com/video/x6bmld


C'est l'oratorio en treize tableaux de Antonio Santana, compositeur brésilien vivant en France. Le concert a été enregistré le 12 juillet à St-Martin de Crau.

Musique : Antonio Santana, paroles : Bernard Chotil, direction : Bernard Viti, Orchestre de chambre des Cévennes et Ecole de musique de la communauté d'agglomérations Arles - Crau - Camargue - Montagnette, Piano : Christine Duprez, Soprano : Hélène Michaïlides, Baryton : Jean-Christophe Maurice, Chorale Clair Matin d'Arles, Choeur d'enfants de l'école de Sambuc.


Il dure 75 minutes, j'espère avoir le temps de l'écouter en entier ce soir, et je trouve qu'il est très beau.

Un seul regret : il manque les paroles, car bien que l'oratorio soit en français, on ne comprend pas bien...

Je voudrais bien trouver le Requiem...

Je l'ai en cd et il est très beau. Prochainement, je devrais découvrir une nouvelle création d'Antonio Santana.

Pour réagir à son propos......    

                     <<Ma musique peut surprendre car je m’exprime avec un langage que la plupart des compositeurs de ma génération ont abandonné depuis longtemps. La vérité est que la musique s’impose à moi, je suis son fidèle serviteur, prêt à courir tous les risques pour accéder à ses exigences. Comme tout compositeur de notre temps, j’ai été confronté très tôt à la musique atonale que j’ai eu l’occasion de lire au piano, d’essayer de comprendre et d’analyser. Cette nouvelle musique, si bien structurée et écrite dans les règles de l’art, n’a jamais pu toucher le fond de mon âme. J’ai donc décidé de prendre tous les risques en faveur de ma sincérité et de l’acceptation de ce que je suis vraiment, quitte à décevoir tous les modernistes qui intellectualisent la pensée musicale. Au fond, j’assume d’être un compositeur qui s’extasie encore à la beauté d’une belle ligne musicale pleine d’enchantement et poésie.>>  

                                             ......Je dirais, quitte à surprendre, que je suis parfaitement d'accord avec lui. Dans la création, outre les prédispositions que l'on appelle aussi talent, le travail et la curiosité intellectuelle, l'autre qualité indispensable est La Sincérité. C'est comme si un compositeur qui n'aime pas le jazz (ça existe!) s'efforçait à en composer pour une raison ou une autre. Il y a peu de chance qu'il ponde un chef-d'oeuvre qui fasse pâlir de jalousie un Duke Ellington! Maintenant, il ne faudrait surtout pas en déduire que ceux qui ont écrit de la musique atonale et en écrivent encore ne sont pas sincères. C'est peut-être vrai pour certains d'entre eux à une époque donnée, néanmoins je doute qu'ils aient pu conduire à des miracles musicaux dans ce domaine. Je ne pense pas que l'on puisse composer quelque-chose de valable sans sincérité. Maintenant, un compositeur sérieux d'aujourd'hui doit malgré tout s'intéresser et étudier les différentes expressions et inventions musicales de son temps pour ensuite trouver sa propre voie et oeuvrer dans l'esthétique qui lui convient le mieux, correspond le mieux à son "lui" intérieur, c'est ce que fit Antonio Santana. Ceux qui, par idéologie, lui reprocheraient le choix d'écrire dans un langage tonal, nieraient l'importance de la sincérité dans la création: une aberration. C'est aussi vrai dans le schéma inverse, lorsqu'un compositeur se retrouve complètement dans le langage atonal et qu'il en fera sa forme d'expression principale. Il y a également des compositeurs qui sont à l'aise dans les deux domaines, c'est-à-dire aussi bien dans la musique atonale que tonale. Côté auditeurs avertis, c'est pour ainsi dire le même schéma: je suis de ceux qui peuvent apprécier aussi bien la musique atonale que tonale. Je n'ai jamais vu où était l'incompatibilité. Ajoutons cependant que c'est certainement une question de caractère et de sensibilité qui fait aussi que chacun va se retrouver dans tel ou tel cas de figure......

Ton point de vue ne m'étonne pas et je suis complètement d'accord…

Mais pas de chance (en ce qui me concerne!) lorsqu'on cherche d'éventuel cd sur des sites (important et connus!), même en indiquant bien le prénom, Antonio, on ne nous sort que des listes de CD d'un certain SANTANA..Carlos!!

Jean a écrit:

Mais pas de chance (en ce qui me concerne!) lorsqu'on cherche d'éventuel cd sur des sites (important et connus!), même en indiquant bien le prénom, Antonio, on ne nous sort que des listes de CD d'un certain SANTANA..Carlos!!

Les cd sont quand même rares de toute façon.

Un grand merci pour ces recherches, Laudec

C'est en effet un très beau poème que nous a mis en musique Antonio Santana.

A propos de Miroir de femmes, une nouvelle oeuvre d'Antonio Santana que je viens de découvrir aujourd'hui. Avec le concours de:
Norah Amsellem: soprano
Michèle Canniccioni: soprano
Patrizia Ciofi: soprano
Delphine Haidan: mezzo-soprano
Marion Lebègue: mezzo-soprano
Inva Mula: soprano
Blerta Zhegu: soprano
David Lefèvre: violon
Anton Martynov: violon
Jean-François Verdier: clarinette
et piano sur tous les extraits par Kira Parfeevets.



<<C'est la pianiste Kira Parfeevets qui m'a fait découvrir l'univers musical d'Antonio Santana alors que, en matière de compositeurs brésiliens, j'en serais resté à Heitor Villa-Lobos ou Antonio Carlos Gomes. Et j'ai été d'emblée emporté par le vent profond qui jaillit de l'écriture musicale d'Antonio Santana, qui jaillit de son âme. J'ai commencé par écouter "La voix de l'Amazonie" ou la "Suite brésilienne" pour violon et piano; un lyrisme fertile s'y déployait, une joie, une frénésie, une immense sensualité aussi. Il y avait à l'intérieur de cette musique des arbres et des vagues, du rouge et du violet profond. Mais en même temps, il s'y dessinait, en creux, un appel à la voix, cette voix qui a toujours été, dit Antonio Santana, "un objet de fascination, instrument invisible et difficile à dompter". Le voici, avec ce disque, pleinement dans son élément - c'est-à-dire dans sa matière originelle, la voix. La musique y est toujours portée par un souffle immense, venu de très loin, d'avant les mots même, flux fondamental débordant de l'être de chair. Surtout la voix, les voix qui se croisent là, se tressent et se nouent pour former un grand tapis vocal qui découle comme une fresque hantée par les femmes.>> Alain Duault

Si j'ai recopié le commentaire d'Alain Duault c'est parce que je partage entièrement son ressenti. J'ai adoré cette oeuvre. Décidément, voilà un cycle qui m'est riche en émotions! Mon titre préféré parmi les 19 proposés, est justement le tout dernier, "Canto Selvagem" pour soprano, violon et piano, le point culminant à mon goût avec un jeu pianistique qui m'est irrésistible!

A propos du Requiem "Chant de lumière":

<<Nous sommes le 1er juin 2009. Je viens d'apprendre par un ami que le vol Rio-Paris s'est abîmé en mer. Il n'y a, a priori, pas de survivants. J'ai la gorge nouée et une douleur intense emplit mon être. Pendant quelques jours, je suis incapable de penser à autre chose. Je me suis senti envahi par un tourbillon de musique qui jaillissait avec une grande facilité. petit à petit, une messe de Requiem a pris vie sur mon papier de musique. Pour maintes raisons, cette partition encore inachevée a dormi dans un tiroir... Il aura fallu que le pianiste Rodrigo Couras, brésilien comme moi et curieux de nature, mette la main sur ce manuscrit pour finir, coûte que coûte, cette partition. Nous avons travaillé d'arrache-pied avec quelques bonnes nuits blanches pour que l'oeuvre soit enfin achevée. Cette oeuvre se veut un moment de réconfort et d'union pour toutes les personnes qui ont été éprouvées. Avec ce Requiem, j'exprime librement mes sentiments, mes doutes, mon désir d'accéder au divin, loin de toute prétention. Mon esprit a pris des ailes et j'ai eu en très peu de temps l'impression d'être lié à quelque chose de plus grand que moi. Loin des Requiem grandioses, cette musique m'est apparue toute en douceur et subtilité: dès les premières notes, les choeurs d'enfants, accompagnés par les harpes et le vibraphone, nous emmènent dans un univers de calme et de contemplation. trois langues, le latin, le français et le portugais se partagent les différentes séquences de cette oeuvre pour en souligner le caractère universel... Je crois dans le pouvoir de la musique pour exprimer l'inexprimable. Au-delà des dogmes et certitudes, ce "Chant de lumière" m'a semblé être le seul moyen d'apaiser nos coeurs tant éprouvés par ce tragique événement. Antonio Santana

Réécoute aujourd'hui de son magnifique Requiem - Chant de lumière qu'il composa à la mémoire des victimes du vol Rio-Paris, disparues en 2009, pour soprano, baryton, choeur d'enfants, choeur mixte et orchestre. les solistes sont la soprano Julie Cherrier, le baryton Jean-Louis Serre, le Choeur & Orchestre français d'Oratorio sous la direction de Jean-Pierre Lo Ré. L'oeuvre est complétée par d'autres oeuvres non négligeables: deux Préludes pour violoncelle seul: Cérémonie dans le temple - Le jardin de Jean-Sébastien Bach, le Lamento de la "Suite brésilienne" pour violoncelle solo et cordes et enfin le Prélude du "Chant pour la Planète" pour grand orchestre et violoncelle solo. Le violoncelliste est Mark Drobinsky. Encore un super moment passé en compagnie de la musique latino-américaine!