Wojciech ZIEMOWIT ZYCH, né en 1976

Wojciech Ziemowit Zych est un compositeur polonais né en 1976. Il étudia la musique à l'Académie de Musique de Cracovie sous la direction du professeur Marek Stachowski et au Conservatoire de Rotterdam sous la direction du professeur Peter-Jan Wagemans. Plusieurs fois, décerné aux concours de composition, il fut Prix Principal dans le second concours Andrzej Panufnik des jeunes compositeurs de Cracovie (2000). Sa pièce commandée par Deutschlandfunk et le Festival International de musique contemporaine "Automne de Varsovie" intitulée Les amis de Casper Hauser représentait la Radio polonaise pendant les audiences de l'International Composer Tribune de l'UNESCO à Vienne. Il participa également au projet de l'Union des Compositeurs polonais "60 commissions pour le 60ème anniversaire des compositeurs polonais. Ses pièces ont été réalisées dans de prestigieux festivals en Pologne et à l'étranger.

Wojciech Ziemowit Zych constitue un phénomène important sur la scène musicale polonaise. Dans des compositions mûrement réfléchies et élaborées, il peut surprendre par l'ingéniosité, la fraîcheur des effets sonores, un usage inventif des instruments, un sens aigu du rythme (première symphonie) et des climats comme le démontre le très attirant second mouvement de son Concerto pour clarinette basse et orchestre. Sa musique est aussi très expressive.

___SOLILOQUE I  "Cerveau en ébullition" pour ensemble (1999)
___SOLILOQUE II "Paysage de pensées gelé" pour clarinette basse et 20 instruments à cordes (1999)
___"MILLE COQS BLESSES A MORT" pour grand ensemble (2000)
___CONCERT POUR SAXOPHONE ET ORCHESTRE DE CHAMBRE (2001-2003)
___SYMPHONIE N°1 (2001-2002)  
___TOCCATA NEERLANDAISE pour deux clarinettes basses et deux pianos (2002)
___BALLADE I pour clarinette basse, violoncelle et harpe (2002)
___MEANDRES - COUCHES - MECANISMES pour grand ensemble (2002-2003)
___CONCERT pour clarinette basse et orchestre (2003)  
___BALLAD II pour violon, clarinette, contrebasse et marimba (2003)
___EN HOMMAGE DE TADEUSZ KANTOR pour orchestre (2003)
___ENFANT TERRIBLE pour ensemble de chambre (2004)
___LES AMIS DE CASPER HAUSER pour ensemble de chambre (2004)
___SYMPHONIE N°2 (2004-2005)
___AGITATION pour clarinette basse solo (2005)
___COOPERATIVE pour saxophone et accordéon (2005)
___DESIR TOUJOURS PRESENT pour clarinette basse,percussion, piano et violon (2005)
___HOMMAGE A GYORGY KURTAG pour clarinette, violon et contrebasse (2005-2006)
___STIRRINGS OF THE WILL (Déplacements de la volonté) pour orchestre (2005-2006)
___VIBRATION pour deux pianos (2006)
___POETIQUE DE L'ONU pour clavecin solo (2007)
___RHETORIQUE "String Quartet" (2007)
___DIFFERENTIELLE pour deux pianos et percussions (2007)
___LETTRE D'ACCUSATION...pour duo de percussions (2008)

En me procurant la musique de Wojciech Ziemowit Zych, je me suis demandé quel courant esthétique pouvait avoir suivi la nouvelle génération de compositeurs polonais dont fait partie ce jeune créateur de 37 ans: S'est-il engagé sur la voix tracée par Gorecki ou Kilar ou suit-il davantage la voie ouverte par des compositeurs comme Lutoslawski, Tadeusz Baird, Szabelski ou Piotr Moss? Ce fut en partie ce qui a motivé cette acquisition comme celle des oeuvres de Darius Przybyslski que je vais probablement découvrir ce soir-même.

Lorsque j'écoute la première symphonie et le concerto pour clarinette basse de Zych - oeuvres que je commence à bien connaître pour les avoir écoutées plusieurs fois - je trouve son approche (je schématise) bien plus "lutoslawskienne" que "Goreckienne", plus proche des formes complexes et cérébrales d'un Piotr Moss que de l'élan lyrique et presque "glassien" (par moment mais en beaucoup mieux) d'un Kilar. Comme le démontre surtout sa première symphonie, sa musique prend vite un caractère obsessionnel par sa structure rythmique et ses répétitions d'accords qui pourraient éventuellement lui concéder un lien avec le genre répétitif. Seulement, le tissu harmonique ne s'appauvrit pas pour autant et le travail sonore sur les instruments ou sur les différentes familles de l'orchestre est quasi-constant. De cette symphonie, c'est surtout des moments plus forts que d'autres que l'on retient, des moments plus habités et intéressants que d'autres qui, eux, me paraissent d'une expressivité et d'un intérêt moins évidents, plus faibles. En ce point, le Concerto pour clarinette basse me paraît plus constant dans l'effort créatif d'un compositeur qui, en fin rythmicien et détailliste, possède une évidente maîtrise de son art. J'attends juste de voir ce que vont être ses prochaines oeuvres, si elles vont m'emmener plus haut dans l'émotion. Il y a de très bons passages dans son concerto, notamment dans le très climatique second mouvement.

Rien qu'à voir les titres des oeuvres, je stresse

Mes commentaires devraient te donner suffisamment d'indices sur l'esthétique adoptée par ce jeune compositeur. Tu peux donc passer ton chemin. Trop moderne pour toi.

J'ai réécouté les seules oeuvres que je connaisse du jeune compositeur polonais Wojciech Ziemowit Zych, la Symphonie n°1 (2001-02), le Concerto pour clarinette basse et orchestre (2003) et Stirrings of the Will pour orchestre (2005-06) et pour qui aime le genre contemporain même lorsqu'il s'écarte de la forme tonale traditionnelle, c'est un plaisir renouvelé. Il s'y passe pas mal de choses qui accrochent l'oreille, plus aisément dans les passages les plus animés. C'est coloré, lancinant, ludique. De plus, j'aime beaucoup la clarinette basse, fait partie des instruments qui me fascinent le plus. Donc un concerto lui étant dédié ne se refuse pas. En conclusion, peut-être pas une musique qui m'émeut au sens où je l'entends habituellement mais qui me divertit, me stimule intellectuellement, m'est définitivement ludique...comme chez Dariusz Przybylski...Bon, j'ai quand même une préférence pour la musique de Przybylski.

Wojciech Ziemowit Zych ne fait pas partie des compositeurs que j'écoute le plus souvent. Jusqu'à maintenant, je ne connais que trois opus de ce relativement jeune créateur. Je n'ai pas encore eu l'occasion (ni vraiment cherché d'ailleurs) d'écouter des oeuvres plus récentes. Je l'avais découvert pour ainsi dire en même temps que Dariusz Przybylski, un autre jeune compositeur polonais, plus jeune encore que Wojciech Ziemowit Zych. Leurs oeuvres étaient parues sur un même label à la fin des années 2000, début de l'année 2010, période où je me les étais procurées. Dès le départ, j'ai manifesté une préférence pour la musique de Przybylski, ce qui est toujours d'actualité aujourd'hui, et, entre les deux, c'est très certainement le compositeur que j'aurais choisi d'approfondir. Néanmoins, je ne néglige pas pour autant mon album de W. Z. Zych qui contient un Concerto pour clarinette basse et orchestre (2003) qui me fascine complètement, surtout son premier mouvement, un "Andante" qui, à lui seul, atteint presque les dix-sept minutes. Le style de W. Z. ZYch ne fait pas dans la dentelle, carrément "rentre-dedans" par moment, cédant à des fulgurances orchestrales de grande intensité. Truffée de dissonances, c'est une musique qui ne réjouira pas les réfractaires du genre contemporain, surtout lorsqu'il est aussi "décomplexé" qu'ici. Pourtant, il y a dans le répertoire contemporain des créatures sonores bien plus pénibles et imbitables à mon oreille. Dans la musique de Zych, quoi qu'on en pense, il y a de la fougue, de l'expressivité, de l'expressionnisme même, autant d'agrégats sonores et de gestes orchestraux qui stimulent, galvanisent, dynamisent l'écoute...



Dans le concerto de Zych, tout s'enchaîne merveilleusement bien, sur une cadence qui me transporte aisément. La clarinette basse, instrument que j'adore par ailleurs, se fraie un passage à travers les fulgurances de l'orchestre. Inutile de préciser qu'il ne fut pas difficile pour moi de suivre d'une oreille attentive et conquise le soliste dans sa prestation, tout en captant les sonorités les plus furtives qui s'agitaient autour de lui. Le second mouvement, d'une durée de quatorze minutes environ, est un adagio. Il ne quitte jamais le caractère mystérieux du début, sauf lorsque l'orchestre oublie l'adagio dans une belle montée en intensité, autant de turbulences passagères qui ne perturbent pas la ligne directrice du mouvement. Il y a ces sonorités métalliques du début sur lesquelles il s'achève. Je les connais bien pour les avoir entendues ailleurs, chez un autre compositeur. J'ai d'abord pensé à un piano préparé, mais je crois qu'il s'agit en réalité de petites percussions électroniques... Si Stirrings of the Will pour orchestre (2005-06) qui conclut l'album m'apparaît comme un magma symphonique atonal qui ne m'apporte rien, j'aime bien aussi la Symphonie n°1 (2001-02) même si l'effet qu'elle me procure n'est d'aucune commune mesure avec le Concerto: ce sont surtout certains moments de la symphonie, dont la fulgurance de son premier mouvement.
Michal Gorczynski: clarinette basse
Przemyslaw Fiugajski: direction d'orchestre