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  Oswald D'ANDREA, né en 1934

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MessageSujet: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2011-10-01, 00:04

La musique pour piano d'oswald D'Andrea n'est pas la plus célèbre du monde et c'est presque un miracle de la trouver sur cd. Des 14 Etudes, j'ai une large préférence pour celles qui s'accompagnent des percussions et parfois d'une contrebasse, ce qui forme un duo ou un trio endiablé avec des lignes mélodiques solides et redoutables, je pense notamment à la seconde étude qui m'apparait comme un contrepoint fugué et ayant l'allure d'un excellent générique de série TV, de ceux que l'on qualifierait volontiers de mémorables! Cette étude-là, en particulier (mais pas seulement,la n°1 aussi), je pourrais l'écouter en boucle pendant un certain temps avant de m'en lasser! J'adore ce genre de thème (presque un échantillon puisqu'il ne dépasse guère deux minutes) formidablement bien troussé et très dynamique, au thème mélodique très accrocheur, qui vous oblige à le réécouter et réécouter encore, au point qu'il vous obsède, que vous vous imaginez pianiste pendant l'extase et que vos doigts s'agitent sur un clavier invisible. Ptdr  c'est tout moi ça!!!   Oswald D'ANDREA, né en 1934 4256947810

J'adore aussi le Concerto N°1 pour piano seul, même si cet intérêt ne s'est pas révélé dès la première écoute. Il se découpe en quatre parties - Bacchanale/Ad Libitum/Prière/Final - et contient des idées musicales très attractives, des jeux pianistiques qui accrochent l'attention et me font espérer d'une version avec orchestre. Avec les 6 Piano-Formes, c'est un jazz étrange et dynamique avec un retour des percussions et (l'ajout d'électronique et d'une voix de femme dans le second extrait remarquable en soi). De ce jazz énergique et étrange, s'extrait de ce qui est peut-être l'autre meilleur passage de l'oeuvre après "In média res.", des effets pianistiques superbes qui ne sont pas sans évoquer ceux de l'"Aquarium" du "Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns.

<<Entre deux musiques pour le théâtre ou pour l'image, Oswald D'Andrea, compositeur, pianiste et chef d'orchestre, a voulu continuer l'écriture du piano: les pièces qui en résultent sont d'inspirations aussi diverses que la facture allant du romantisme aux expressions contemporaines, au service de l'instrument de concert pour que technique et virtuosité soient au mieux de la séduction musicale. "La virtuosité doit être un des bonheurs dès qu'un concertiste ambitionne de séduire son auditoire. Le virtuose est celui qui maîtrise une oeuvre par une réserve de puissance technique qui lui permet d'interpréter dans un confort rassurant et charmeur toutes les nuances, des plus subtiles aux plus marquées, voulues par le compositeur. Si la peine, la discipline et la souffrance de l'instrumentiste ne doivent pas paraître en public, les merveilleux outils de ce dur travail n'en restent pas moins présents.">>

 Oswald D'Andrea fait partie de ces musiciens dont la carrière commence avec l'enfance: il doit à un père italien un amour toujours rénové de la musique et à une mère française, le sens cartésien des équilibres ainsi qu'un certain esprit scientifique qui a failli le mener vers des laboratoires pharmaceutiques. Attiré par le dynamisme des musiques contemporaines, il est passé du "cursus honorum" classique du conservatoire au monde du spectacle, allant de la direction d'orchestre à la composition de musiques de scènes pour le théâtre et de musiques de films pour le cinéma et la télévision.


Dernière édition par Icare le 2019-02-17, 16:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2011-10-01, 20:27

Bizarre : pas moyen de trouver d'éléments biographiques, pas même sa date de naissance !

Il existe vraiment ? Laughing
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2011-10-01, 21:35

J'ai été surpris moi-même et ne suis pas en mesure non plus de fournir une date de naissance. J'ai découvert ce compositeur par la très belle musique d'esprit très français pour le film de Bertrand Tavernier, La vie et rien d'autre, un cinéma magnifique avec Philippe Noiret et Sabine Azéma...seulement voilà! Il restera sous-exploité par le Septième Art. C'est au hasard d'un magasin que je tombai sur un cd intitulé The sound of time qui comprends "Suite symphonique", "Poème symphonique" et "les cinq temps" pour deux pianos. Les deux pièces dites "symphoniques" furent écrites pour 95 musiciens et j'ignore si, à ce jour, elles existent sous cette forme car sur cd je n'ai droit qu'à un traitement informatique certes respectueux de l'écriture initiale. Mais ce qui m'a davantage intéressé ce sont les cinq mouvements très passionnés et d'une grande expressivité romantique pour deux pianos qui constituent sa composition "Les cinq temps". elle est exécutée par lui-même et Nicole D'Andréa, son épouse.

Ma grande joie fut qu'il ait retravaillé avec Bertrand Tavernier, sur un autre film traitant admirablement de la Grande Guerre, Capitaine Conan avec Philippe Torreton dans le rôle principal. J'ai adoré ce film que je compte bien acheter en dvd et plus encore la riche partition d'Oswald D'Andréa qui marie allègrement musique symphonique très poignante et musiques populaires de haute qualité...mais le mieux c'est encore de laisser parler le réalisateur:

<< Le travail du musicien de film s'apparente aussi à la course d'obstacles. Il doit tenir compte non seulement du climat, de l'atmosphère du film, de sa mise en scène, mais aussi du minutage des séquences, du rythme du montage, des dialogues, de l'importance des effets sonores que le mixage numérique à tendance à décupler. Et surtout, il doit affronter les desiderata monomaniaques, les entêtements obsessionnels du metteur en scène, sa mauvaise foi et son acharnement à protéger ce qu'il croit être sa "vision". Tout cela pour être encore plus ignoré à la sortie par les critiques que le scénariste. "Capitaine Conan"
n'échappe pas à la règle. D'autant qu'Oswald D'Andréa est, avec Antoine Duhamel, le compositeur le plus généreux avec qui j'ai travaillé! Si vous avez une hésitation, il vous écrit deux ou trois versions différentes, veut toujours tenter l'impossible et réussit souvent. Et c'est donc après beaucoup d'hésitations, avec beaucoup de remords, que je n'ai pas gardé trois ou quatre de ses morceaux, dont les deux premières parties de la messe de Sokol qui commence dans le film par le sublime (je confirme), le poignant "parce Domine" magnifiquement chanté par une toute jeune interprète des petits Chanteurs d'Asnières où me touche cette formidable idée de remplacer, pendant le chorus orchestral, l'orgue par l'accordéon. Oui, j'ai supprimé le "confiteor" et le "Sanctus", ces deux pièces liturgiques barbares qui nous avaient été suggérées par la réflexion d'un personnage de jules Romain dans "Verdun". Mais elles doivent figurer dans le disque parce qu'elles sont magnifiques, qu'elles témoignent de ce qu'Oswald D'Andréa a ressenti devant certaines scènes de bataille du film, parce qu'elles montrent enfin la variété, l'étendue de son registre, encore plus évidentes ici que dans "La vie et rien d'autre", notre première collaboration.>> Bertrand Tavernier. 1996.

Il y a des musiques de films qui ont plus de force et de grandeur que certaines symphonies ou concertos et Capitaine Conan est de celles-ci. Very Happy
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2011-10-18, 19:37

Réécoute aujourd'hui de son oeuvre pour deux pianos en cinq mouvements intitulée Les cinq temps et interprétée par Nicole et Oswald D'Andréa. Chacun des mouvements démarre par une courte mais marquante exposition d'un thème grave, mélancolique et que je trouve même solennel. Il en est le leitmotiv de l'oeuvre. Ensuite, chacun de ces cinq mouvements différenciés par un sous-titre se référant à une saison: "Le temps du printemps" (1er), "Le temps de l'été" (2ème), "Le temps de l'automne" (3ème), "Le temps de l'hiver" (4ème),développe ses propres idées thématiques avec beaucoup de méthode et surtout de passion. On y ressent, outre des thèmes d'un fort caractère, presque d'un romantisme martelé mais non dépourvu d'instants d'une remarquable tendresse, une grande complicité entre les deux interprètes, époux dans la vie. "Le temps de l'hiver" est peut-être la saison la plus sublimée. Le dernier mouvement tout simplement intitulé "Le 5ème temps" développe, quant à lui, et porte à son apogée, le leitmotiv qui, d'élément introductif de chacun des quatre "temps-mouvements", devient la conclusion magistrale de toute l'oeuvre...ou peut-être le cinquième temps d'une saison imaginaire...  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2014-10-04, 18:54

Beaucoup est déjà dit ici sur la très belle et émouvante partition qu'Oswald D'Andrea composa pour le film de Bertrand Tavernier, Capitaine Conan. Je l'ai réécoutée aujourd'hui. J'ai réécouté son "Pace Domine" et les larmes me sont montées comme par magie. Toujours la même émotion depuis la première fois où je l'ai entendu, avec cette voix d'enfant si pure, cette mélodie si belle, et quelle heureuse idée d'avoir finalement substitué l'accordéon à l'orgue...l'orgue du pauvre comme le disait si bien Jean Françaix...J'ai réécouté aussi sa formidable "Cantate de l'offensive", toujours aussi bouleversante à mon oreille alors que le souvenir du film, pourtant excellent, m'échappe de plus en plus. Puis, j'ai écouté des morceaux d'une grande mélancolie, d'autres qui se veulent joyeux, ces chansons et danses qui expriment l'insouciance, de celles qui veulent faire oublier pendant un instant les horreurs et les blessures de la guerre, des chansons plus réalistes dont l'une est d'une cruelle ironie, racontant l'histoire d'un soldat revenu amputé et défiguré, que la mère a du mal à reconnaître et pleurant la mort de ses trois frères...Cette musique, outre le plaisir et le malaise qu'elle m'a procuré à l'écoute, me donne une furieuse envie de revoir le film de Tavernier.  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2014-10-04, 22:33


La musique d'Oswald d'Andrea est très émotionnelle et, quelque-part, très véhémente dans sa manière d'exprimer toutes sortes de sentiments. C'est ce qui est une nouvelle fois ressorti de l'écoute de son Poème Symphonique, mais aussi de sa Suite Symphonique, ces deux oeuvres existant jusqu'à ce jour uniquement dans un traitement informatique, et plus encore, selon moi, de sa formidable oeuvre pour deux pianos Les cinq Temps qu'il interprète aux côtés de son épouse. Il y a dans sa musique un aspect "tranché dans le vif", presque excessif parfois. Pourtant, par ses qualités expressives et la force du récit, il arrive à apporter de la profondeur à l'électronique, une profondeur orchestrale et extrêmement dramatique par moment. Il y a tout un organisme qui respire, un coeur qui cogne aux parois et Oswald d'Andrea sait en plus confectionner, au sein d'un esprit passionné et imaginatif, le thème qui accroche, qui dure, pénètre l'âme. C'est notamment vrai dans "Arc-en-ciel", troisième mouvement de La suite Symphonique mais plus encore dans chacune des saisons de ses Cinq Temps pour deux pianos qui démarrent toutes sur le même thème d'une profonde mélancolie, une profonde mélancolie qui cède souvent la place à des humeurs parfois plus joyeuses ou du moins plus optimistes, pouvant aussi se peindre d'un romantisme emphatique à certains égards. Seul "Le Temps de L'hiver" me semble mélancolique et désespéré d'un bout à l'autre ainsi que "Le Cinquième Temps qui s'articule uniquement autour du thème principal, commun aux cinq mouvements. Ce que cette musique me révèle aussi de plus intime, de plus indiscret, outre une impressionnante complicité entre deux musiciens qui se connaissent parfaitement, c'est une grande histoire d'amour entre un homme et une femme.  Oswald D'ANDREA, né en 1934 395622
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2014-10-05, 17:56

La vie et rien d'autre est un très beau film de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret et Sabine Azema dont l'intrigue se situe pendant la Grande Guerre (1914/1918). Il y a une scène qui m'a particulièrement marqué. Ce n'est pas forcément l'une des plus poignantes, c'est tout simplement le générique-début avec la mer, la plage, les chevaux, les trois premières minutes environ du film. La musique d'Oswald d'Andrea est très significative à ce moment-là et, en plus, a tout l'espace nécessaire pour s'exprimer. Tavernier fait partie de ces réalisateurs qui savent justement apporter l'espace qu'il faut à la musique, sait la rendre utile et pas juste décorative. Dès le générique-début de La vie et rien d'autre, elle donne le La, vous plonge aussitôt dans la dramaturgie filmique par un thème principal efficace et troublant qui vous donne vraiment envie de voir le film en entier, sans même en saisir l'histoire. Parce que sur ces images de plages, d'océan et de cavaliers, la musique aurait très bien pu être plus douce, bien plus pastorale, voire plus neutre... Au contraire, elle est d'humeur engagée, anticipe à sa manière les événements, un peu ce qu'expliquait Vincent Perrot à propos de Peur sur la ville qui fut peut-être, d'un point-de-vue créatif, la collaboration la plus pertinente entre Henri Verneuil et Ennio Morricone. Si sur disque, la partition d'Oswald d'Andrea perd un peu de sa force et intensité, Dès le début du film de Tavernier, elle prend toute sa dimension dramatique et narrative.   Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455   Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455

Preuve en image:

https://www.youtube.com/watch?v=19520a69v2k
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2014-10-06, 18:18

Des quatorze Etudes pour piano, j'adore les six premières, celles qui s'accompagnent d'une batterie et d'une contrebasse généralement discrètes, jamais prédominantes. Le piano domine tout l'espace de chacune d'elles, avec une étonnante vitalité et intensité, toujours dans l'édifice d'une idée thématique entêtante et mémorable. La seconde étude est peut-être celle qui me fascine le plus, porteuse d'une profonde mélancolie. Les huit autres, pour piano seul, me plaisent déjà beaucoup moins même si certaines d'entre elles demeurent attachantes. Disons que ces études me sont moins incisives, les sonorités plus rondes et le piano jouant dans une tonalité moins fascinante à mon goût. En revanche, j'aime beaucoup son Concerto n°1 pour piano non accompagné. L'oeuvre, d'une durée de 12 minutes 21, se découpe en quatre mouvements continus; Bacchanale, Ad Libitum, Prière, Finale. Encore une fois, Oswald d'Andrea y développe des idées thématiques et autres avec beaucoup de limpidité et dans un style qui lui est très caractéristique. Plus je l'écoute, mieux j'en connais chaque mesure, et plus je l'apprécie. Piano-Formes pour piano, percussion et électronique contient également de belles trouvailles sur le plan thématique mais aussi sur le plan sonore, accédant à un équilibre quasi-parfait entre le piano, l'électronique et la percussion, créant par la même occasion des climats singuliers et de forte capacité attractive. S'ajoute à cela une filiation pianistique avec Le Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns.  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455  Oswald D'ANDREA, né en 1934 333455
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MessageSujet: Re: Oswald D'ANDREA, né en 1934    Oswald D'ANDREA, né en 1934 Empty2019-02-17, 10:21

On trouve maintenant une biographie très complete sur Wikipedia

Oswald Antoine Marie d'Andréa est un compositeur de musique pour le cinéma, la télévision et la radio. Il est né le 9 août 1934 à Tunis.

Il reçoit un premier prix de piano à 15 ans, suivi rapidement l'année suivante (en 1950) d'un prix d'harmonie. Selon les principes d'une éducation bourgeoise, poussé par ses parents qui veulent pour lui, un métier sûr et honorable, il quitte sa Tunisie natale et vient en France pour poursuivre de très sérieuses études en pharmacie.

Une biographie officielle de 1969 raconte ainsi ses débuts de carrière : « … C'est donc entre un cours de faculté et une séance de laboratoire qu'Oswald se laisse tout de même tenter par une proposition de concert par ci ou un accompagnement de vedette par là ; et aussi à l'écriture de quelques arrangements qui le font vite remarquer dans les milieux professionnels de la musique. »

Dans les coulisses d'une scène dans les milieux des années 1950, Oswald d'Andréa est amené à rencontrer Maurice Pon, parolier, entre autres, de Henri Salvador pour qui il avait écrit  Une chanson douce qui l'initie aux différents métiers de la musique. Les musiciens qui composent d'instinct ont besoin d'un copiste pour transcrire « à la volée » ce qu'ils ont imaginé. Oswald d'Andréa se voit confier plusieurs retranscriptions en partition pour Salvador donc, mais pas seulement. De ce jour, naît un amitié indéfectible qui s'étendra sur plusieurs décennies. Une photo prise dans les coulisses de Bobino par la presse se veut un témoignage de cette histoire.

Rapidement après des débuts sur scène en pointillé, la rigueur du scientifique reprend le pas sur la nonchalance artistique : il commence alors à composer ses premières œuvres, ses premières musiques de chansons et dirige ses premiers orchestres qui accompagneront en studio et sur scène de nombreux artistes. On le retrouve ainsi comme compositeur, arrangeur, chef d'orchestre et musicien studio ou scène pour Georges Brassens, Pia Colombo, Maurice Fanon (pour La Petite Juive), Boby Lapointe, Catherine Sauvage, Henri Tachan…

Mais auparavant, partir de 1959, Oswald D'Andréa participe à plusieurs tournées Jacques Canetti dont Brassens est la vedette. Il y accompagne certains artistes de la première partie, dont Bobby Lapointe (chanson Tirez sur le pianiste), Pia Colombo (chansons Tique Taque).

En 1963, Oswald d'Andréa relève un nouveau défi avec son orchestre et enregistre un disque vibrant d'hommage à la musique de Brassens dont certains dans des critiques acerbes en décrient régulièrement les qualités musicales. Le titre de l'album paru chez Philips est volontiers provocateur Chansons sans paroles de… Georges Brassens. On retrouve parmi l'orchestre de cet enregistrement Pierre Gossez (en) au saxophone.

Un croquis de l'époque annoté par Oswald d'Andréa lui-même témoigne de la richesse de l'univers musical créé et en fait une disposition précise sur le plateau d'enregistrement : l'orchestre réuni pour l'occasion, comprend 4 saxophones, 4 trompettes, 4 trombones, 3 basses symphoniques, 1 hautbois, 1 clarinette, 4 violoncelles, 1 basse tempo, 1 basse électrique, 2 flûtes, 1 accordéon, 12 violons, 2 batteries, 1 harpe, 1 vibraphone, 1 xylophone, 2 guitares, 3 timbales, 1 chœur, 1 clavecin et 1 célesta.

Après cette réécriture novatrice de la musique de Brassens, presque quarante années plus tard (en 2010), Oswald D'Andrea crée des nouveaux arrangements originaux pour la formation clarinette-violoncelle-guitare-voix du quatuor l'Amandier. En conclusion de leur présentation de Vaison, il déclare à la presse locale : « c'est la démarche inverse : après le grand orchestre, la musique de chambre. »

En 1964, la maison de disques Polydor sort une de ces premières créations complètes en LP intitulé Tokyo 64 (olympic disc). Ce disque encore de nos jours suscite un intérêt particulier pour toute oreille musicale qui se respecte.

À partir de la fin des années soixante, il entame une riche collaboration avec le producteur Moshe Naïm. Il registre plusieurs de ses créations d'œuvres musicales avec Moshe Naïm, nouvelle maison de disques fraichement créée : Concerto pour commencer un concert, 12 divertissements pour piano, Le temps : 0-12-24 (Les uns par les autres), Le temps : les 12 signes du zodiaque…

En 1969, Oswald d'Andréa compose le générique de l'émission RTL non stop, présentée par Philippe Bouvard et diffusée sur RTL. Ce morceau comprend des « blancs » de quelques secondes pendant lesquels Philippe Bouvard annonçait le titre de l'émission et le nom de la speakerine dénommée Nicole (d'Andréa ?). Cet enregistrement jette les bases de ses compositions sur Le temps (Les uns par les autres) auxquelles Moshe Naïm consacrera deux albums en 1971 et 1973.

Fin 69, début 1970, D'Andréa devient par la suite directeur musical du TEP, autrement connu sous le nom de théâtre de l'Est parisien. Oswald y écrit, orchestre, dirige des musiques de scène pour des œuvres de Bertolt Brecht. Ces travaux musicaux pour L'Opéra de quat'sous, Sainte Jeanne des Abattoirs lui vaudra d'être catalogué, même quand il abordera la comédie musicale avec Jérôme Savary. Cette réputation, pour être flatteuse, n'en était pas moins réductrice. Il trouve alors une parade en réenregistrant ses compositions en direct en concert sur disque LP avec son épouse Nicole. Le disque Brecht konzert paraît toujours chez Moshe Naïm, sa pochette dessinée au trait en noir et blanc contraste avec le rouge de propagande des artistes estampillés communistes qu'il côtoie.

Au sujet de sa collaboration longue et fructueuse avec Catherine Sauvage, on raconte aussi que « … pour soutenir sa mémoire, lors de ces accompagnements "épisodiques", Oswald ne se séparait pas de quelques notes, regroupées dans un petit classeur. Si dans les récitals Oswald accompagnait Catherine Sauvage au piano (souvent avec la participation de Pierre Nicolas), au disque, c'est-à-dire en studio, il était également parfois à la tête d'un orchestre. C'est le cas pour cette version de Avec le temps, chanson que Léo Ferré avait offerte à Catherine. »

En 1977, il enregistre de nouvelles compositions en disque LP Musiques originales des films imaginaires d'Oswald d'Andrea et Piano Formes toujours avec Moshe Naïm.

Durant cinq années, il sera comme il le dit lui-même en interview marié à Jérôme Savary afin d'assurer le poste de directeur musical d'une nouvelle comédie musicale. Savary veut en proposer une adaptation française de Cabaret, elle sera montée au Théâtre du 8ème de Lyon avec Ute Lemper, la première a lieu en 1986 et Oswald d'Andréa est au pupitre. Leur fructueuse collaboration est récompensée en 1987 lors de la 1re cérémonie des molières : le spectacle est consacré Molière du meilleur spectacle musical.

En 1996 au théâtre Mogador de Paris, Savary reprendra Cabaret (livret de Joe Masteroff) avec cette fois Dee Dee Bridgewater et Marc Lavoine.

Après de nombreuses musiques de téléfilms pour la télévision notamment pour le réalisateur Jean Cosmos, il compose la musique du film La Vie et rien d'autre, qui sera récompensée d'un César en 1990.

S'en suivront les bandes originales des films Un week-end sur deux (1990), et Capitaine Conan (1996).

En 2002, Oswald d'Andréa jette un regard dans le rétroviseur de sa vie d'artiste compositeur et publie un roman autobiographique L'Oreille en fièvre de 354 pages, préfacé par Jean Cosmos publié aux éditions Pont-Scorff - Arthemus.

Joint par des journalistes de France Télévisions, Il s'est exprimé récemment depuis son lieu de retraite dans l'agglomération de Besançon (Doubs) pour évoquer avec tristesse, émotion et joie la disparition de son ami Jérôme Savary le 4 mars 2013.


Outre de nombreuses musiques pour des films, téléfilms ou de spectacle, il a composé :

Les cinq temps : œuvre pour deux pianos en cinq mouvements ("Le temps du printemps" (1er), "Le temps de l'été" (2e), "Le temps de l'automne" (3e), "Le temps de l'hiver" (4e) et "Le 5e temps").

Concerto N°1 pour piano seul : en 4 parties (Bacchanale/Ad Libitum/Prière/Final).
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