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 Au fil des interviews

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Icare
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MessageSujet: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2010-07-08, 16:33

Mon intention par ce fil est de réunir un certain nombre d'interviews de musiciens,qu'il s'agisse de compositeurs ou d'interprètes et même de gens pas forcément musiciens mais qui ont un rapport ou un autre avec la musique. A partir de là,on pourra voir ce fil comme une sorte de répertoire d'interviews mis à la disposition de tous et où chacun pourra réagir si il le souhaite.

   J'ai alors décidé de commencer par un excellent entretien entre HARTMUT KRONES et le célèbre chef d'orchestre NIKOLAUS HARNONCOURT,sur son approche singulière et contre-versée de la musique de BEETHOVEN.

 KRONES: Monsieur HARNONCOURT,tant par votre carrière artistique que par le grand nombre de vos enregistrements d'oeuvres de "maîtres anciens",votre nom est étroitement associé,dans le monde musical,à la notion de < pratique de l'exécution authentique > et vous êtes très apprécié en tant que spécialiste de la musique du 17ème et du 18ème siècle. Vous considérez-vous d'abord comme tel?

 HARNONCOURT: Je voudrais tout d'abord dire que je ne me considère d'aucune manière comme quelqu'un qui restitue une exécution historique ou qui voudrait réintroduire certains contextes historiques -- dans quelque domaine que ce soit,je ressens au contraire une justification et même un devoir de n'interpréter une musique que si elle a quelque chose d'important à communiquer au public et aux musiciens d'aujourd'hui.; un pur intérêt ou une exactitude historiques ne me suffisent en l'occurrence absolument pas -- la musique doit être nécessaire pour moi et le temps présent. J'ai,de ce fait,des difficultés à exécuter des oeuvres de "petits maîtres" qui ne soient vraiment essentielles (bien qu'en la matière,les jugements erronés soient légion),même si elles sont intéressantes. Cette musique est alors un objet de recherches et non une chose vécue dans la vie des hommes d'aujourd'hui -- ce que la musique devrait toujours être. Car je suis depuis toujours d'avis que la musique n'est pas là pour tranquilliser les gens mais bien plus,au contraire,pour leur ouvrir les yeux,pour les secouer,pour leur faire peur. Si la musique ne peut le faire,je ne la joue pas et,pour faciliter ces fonctions,j'intègre de temps à autre un moyen non historique à l'interprétation.

 H.K.: Vous avez cependant étudié avec très grande précision les sources historiques et à savoir tant les ouvrages pédagogiques généraux à propos de questions de pratique de l'exécution que notamment la tradition des oeuvres que vous interprétez: autographes (quand cela est possible),première édition,documents relatifs à la première exécution ou à d'autres interprétations anciennes (notamment sous la direction du compositeur ou encore comptes-rendus de ses concerts).

 N.H.: je me suis bien sûr efforcé de retrouver le climat intellectuel de l'époque où les oeuvres ont vu le jour sans toutefois apporter à cette recherche une rigueur scientifique exagérée -- je suis bien trop pratique pour cela. dans ce lieu,on devrait aussi mentionner que les nombreuses différences  aux partitions usuelles sont des corrections que nous avons faites après mûres études des sources. Dans la neuvième symphonie de BEETHOVEN,des exemples marquants sont le Ré au lieu du Si bémol dans le deuxième thème du premier mouvement ainsi que l'Octave basse du contre-basson dans la "marche" du mouvement final. Ce n'est pas l'intérêt historique qui me fait trouver toutes ces choses importantes,mais simplement la conviction que toute information qui nous vient d'un compositeur et qui exprime un aspect important relatif à l'oeuvre,est essentielle pour sa compréhension. et si un compositeur comme BEETHOVEN trace une fois des signes et points de tenue au-dessus de ses notes et, une autre fois,n'en met pas ou si encore il fait une distinction très fine entre <SF> et <FP>, c'est alors important pour l'expression et plus encore pour le contenu.

H.K.: Ceci nous permet d'aborder l'un des chapitres les plus importants  de l'interprétation, la question des contenus intentionnels ou des idées extra-musicales d'ordre général -- question qui est également essentielle pour l'interprétation des oeuvres de BEETHOVEN. Nous savons en effet combien ce compositeur,qui est le sujet de cet entretien,s'est constamment efforcé de fonder ses oeuvres sur des contenus intellectuels,programmatiques ou tout au moins,de manière générale,sur des contenus émotionnels -- la recherche musicologique a en effet,au cours des dernières années,mis à jour des aspects étonnants à ce sujet.

 N.H.: Ce qui est essentiel pour moi,et cela a été perçu de la même manière à l'époque,c'est la conviction que dans la musique des grands maîtres des 18 et 19èmes siècles,il existe le plus souvent toutes sortes de sources d'inspiration extra-musicales et que ce fait s'impose à nous, mesure après mesure,en quelque sorte. Déjà quand j'étais enfant -- et c'est peut-être mon premier contact important avec la musique -- j'ai ressenti très fortement une sonate pour violon de MOZART comme un opéra. Aujourd'hui,je suis certain que cette impression était juste -- la notion de "musique à programme" avait alors une connotation si négative que de
nombreuses personnes qui avaient ressenti la même chose,s'enfermaient dans le silence. Je ne veux,cependant,absolument pas dire que des contenus littéraires,par exemple,devraient être transmis par la musique,mais au contraire qu'un compositeur -- BEETHOVEN dans le cas qui nous intéresse -- parvenait à une expression musicale par le biais d'inspirations littéraires.

Fin de la première partie. Au fil des interviews 228840  La suite plus tard car j'ai des crampes aux doigts. Au fil des interviews 231625


Dernière édition par Icare le 2011-09-16, 19:43, édité 3 fois
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Icare
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2010-07-09, 14:18

Seconde partie:

H.K.: La "transmission" de contenus,d'émotions,et - une manière générale - du geste et de l'entité corporelle,intervenait à cette époque par le recours parfaitement réfléchi à des moyens rhétoriques. L'articulation imitait d'une certaine manière l'intonation et le débit d'un orateur,les genres musicaux étaient perçus comme des drames ou des romans et l'octroi d'un contenu particulier fait appel à une sorte de "vocabulaire" bien défini sur le plan sémantique -- notamment à des figures rhétorico-musicales -- généralement comprises par les connaisseurs. Monsieur Harnoncourt,vous êtes un défenseur engagé de la "musique en tant que discours" et
vos livres (le discours musical & le dialogue musical) en apportent,l'un comme l'autre,la preuve, voyez-vous la musique de BEETHOVEN sous cet aspect?

N.H.: D'une manière générale,vous enfoncez,avec de telles constatations,des portes ouvertes -- je crois que l'on ne peut découvrir toute musique de ces siècles passés que si on y voit tout d'abord un discours. je sais aussi et sens que pour BEETHOVEN justement,la connaissance approfondie de la rhétorique constitue un point essentiel -- et ce n'est pas une des moindres raisons qui m'ont amené à apprécier ,dès l'époque de mes études,les interprétations d'ARNOLD SCHERING relatives au contenu des oeuvres de BEETHOVEN. Et bien qu'aujourd'hui l'on dise que ses interprétations soient typiques de la manière "poétique" des années 30,je souhaite néanmoins prendre très au sérieux ces tentatives. Je suis bien sûr conscient qu'aujourd'hui l'on adopte une approche un peu plus scientifique en ce domaine,mais je pense malgré tout que,dans trente ans,on dira que la recherche actuelle est typique pour les années 80 et 90. Ce que je souhaite exprimer ici c'est que l'interprétation de l'"Eroica" en tant que symphonie homérique,en tant que mise en musique d'un épisode de la Guerre de Troie,me semble tout aussi pertinente sur le plan musical que les nouvelles connaissances,étayées par l'analyse,dues à Constantin Floros ou Peter Schleuning,montrant que l'"Eroica" se réfère au mythe de Prométhée. Je ne crois pas qu'à la lumière de ces connaissances,j'interprète différemment cette oeuvre. Une chose me parait en tout cas certaine; c'est que BEETHOVEN avait des idées relatives à un contenu et à une expression dramatique et qu'il les a mises en musique.




Dernière édition par Icare le 2011-09-16, 19:23, édité 2 fois
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Snoopy
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MessageSujet: Nikolaus Harnoncourt   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 14:56

Nikolaus Harnoncourt, de son nom complet Johann Nikolaus, comte de La Fontaine et d’Harnoncourt-Unverzagt, est né le 6 décembre 1929 à Berlin, en Allemagne. Chef d'orchestre, violoncelliste et gambiste autrichien, il est connu pour la grande historicité de ses interprétations musicales de l'ère classique et antérieures.

Nikolaus Harnoncourt est le fils d'Eberhard de La Fontaine (1896-1970), comte d'Harnoncourt-Unverzagt, et de sa seconde épouse, Ladislaja (1899-1997), comtesse de Méran et baronne de Brandhoven.

Par sa mère, il est donc l'arrière-arrière-petit-fils de l'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche (1782-1859) et le petit-fils du comte Jean-Stéphane de Méran (1867-1947). Du côté paternel, il descend d'une famille lorraine passée ensuite, avec Joseph Louis Matthieu de La Fontaine d'Harnoncourt (1736-1816), au service des Habsbourg.

Le 27 juin 1953, Nikolaus Harnoncourt épouse à Graz, en Autriche, la violoniste Alice Hoffelner (1930), elle-même fille de Léopold Hoffelner et de Gertrude Schönfelder1.

De ce mariage naissent quatre enfants parmi lesquels on trouve :
Élisabeth (1954), comtesse de la Fontaine et d’Harnoncourt-Unverzagt, qui épouse, en 1981 Ernst-Jürgen von Magnus (1943)

Nikolaus Harnoncourt est né à Berlin, en Allemagne. Deux ans après sa naissance, son frère Philipp vit le jour et la famille déménage à Graz, où le père a obtenu un doctorat et un poste dans le gouvernement (Landesregierung) de Styrie. Nikolaus Harnoncourt grandit donc à Graz, en Autriche, et étudie la musique à Vienne.

Nikolaus Harnoncourt fonde le Concentus Musicus Wien avec sa femme, Alice Hoffelner, en 1953 alors qu'il joue du violoncelle avec l'Orchestre symphonique de Vienne. Ce groupe se dédiait à l’authentic performance sur instruments d'époque, et vers les années 1970 son travail au sein de ce dernier lui procure une certaine notoriété.

De fait, Nikolaus Harnoncourt et le Concentus Musicus Wien prennent place au premier rang des musiciens qui, par leurs travaux de recherche, leurs interprétations, leurs écrits, leur enseignement, ont initié, à partir des années soixante, une véritable révolution dans l'interprétation et dans la réception de la musique baroque européenne. Cette révolution a modifié la compréhension et l'évaluation d'une grande partie de cette musique pour de nombreux interprètes dont les productions couvrent le dix-septième et le dix-huitième siècles Elle a exercé une certaine influence sur notre culture musicale et notre sensibilité musicale. De nombreux enregistrements d'Harnoncourt et du Concentus Musicus Wien ont été dans les années 1970 et 1980 des références incontournables pour certains. Bien que contestés par les "modernistes" Les Concertos Brandebourgeois (1964) et l'intégrale des Cantates de Bach, l'Orfeo (1968) et l'incoronazione di Poppea (1974) de Monteverdi, Il Cimento dell'armonia e dell'inventione (1977) de Vivaldi, Belshazzar (1978), l’Ode à Sainte Cécile (1978), Alexander’s Feast (1979), Jephtha (1979) de Haendel, comptent parmi les fleurons d'une abondante et brillante discographie.

Il a plus tard travaillé avec beaucoup d'autres orchestres en utilisant des instruments modernes, principalement l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, à partir de 1977, mais veillant toujours à préserver une authenticité historique en termes de tempos, de dynamique musicale, etc. Il a également étendu légèrement son répertoire en continuant à jouer de la musique baroque, travail qui l'a rendu célèbre, mais aussi le répertoire d'opérettes viennoises et de symphonies romantiques et post-romantiques (Bruckner). En 2009, il a dirigé à Graz Porgy and Bess de Gerschwyn. Il a effectué un enregistrement des symphonies de Beethoven, avec le Chamber Orchestra of Europe.

En 1971, Harnoncourt et le chef Gustav Leonhardt ont entrepris d'enregistrer toutes les cantates de Johann Sebastian Bach. Le projet s'est terminé en 1990, et ce fut le premier et unique cycle complet de cantates (exceptées les nº 51 et 199) à utiliser des voix solistes et un chœur exclusivement masculin. En 2001, une excellente critique et un Grammy Award sont venus récompenser l'enregistrement de la Passion selon Saint Matthieu de Bach dirigé par Harnoncourt.

L'intelligence de Harnoncourt lui a permis de recentrer largement ses interprétations depuis les années 2000, prenant beaucoup de distance avec les options parfois irritantes de ses premiers enregistrements.
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 16:27


Ha Snoopy, tu as bien travaillé, je vois. Au fil des interviews 2189047048
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Opus100

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 18:37

Icare, as-tu lu les ouvrages d'Harnoncourt : Le discours musical, et Le dialogue musical, Monterdi, Bach et Mozart ?
Mes futures acquisitions, je pense Laughing
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vizZ

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 19:02

Je ne me suis pas vraiment intéressé à Harnoncourt... Si je ne m'abuse il a sorti en CD le requiem de Brahms il y a quelques mois nan ? Il enregistre surtout des opéras et oeuvres vocales nan ?
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 19:21

Je ne suis pas un grand connaisseur de Harnoncourt et je ne possède d'ailleurs par lui que la neuvième de Beethoven et c'est dans le fascicule du cd que j'ai trouvé cette interview. En fait, je ne suis fidèle à aucun chef d'orchestre ni interprète donc connaisseur d'aucun d'entre eux, je ne suis fidèle qu'à un certain nombre de compositeurs. En musique, ce qui m'intéresse prioritairement c'est la création et leurs créateurs, plus précisément ceux du XXème siècle. Sinon, je ne possède pas les livres d'Harnoncourt.
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Jean

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 20:41

vizZ a écrit:
Je ne me suis pas vraiment intéressé à Harnoncourt... Si je ne m'abuse il a sorti en CD le requiem de Brahms il y a quelques mois nan ? Il enregistre surtout des opéras et oeuvres vocales nan ?

il était un des premiers et célèbre "baroqueux"...donc énormément enregistré Bach, Haendel, et autres "baroques"..;et puis il a largement élargi Au fil des interviews 231625 son répertoire aux classiques Haydn (messes oratorios, symphonies) et Mozart (symphonies et Opéras ) , Beethoven (symphonies, missa solemnis, concertos piano violon) Schubert (integrale des symphnoies, messes)...Brahms (effectivement le Requiem assez récemment) Bruchner (symphonies...) etc..
En résumé il a un répertoire énorme et ne s'est pas spécialisé dans une ou quelques formes précises....
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Jean

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 20:45

Icare a écrit:
Je ne suis pas un grand connaisseur de Harnoncourt et je ne possède d'ailleurs par lui que la neuvième de Beethoven et c'est dans le fascicule du cd que j'ai trouvé cette interview. En fait, je ne suis fidèle à aucun chef d'orchestre ni interprète donc connaisseur d'aucun d'entre eux, je ne suis fidèle qu'à un certain nombre de compositeurs. En musique, ce qui m'intéresse prioritairement c'est la création et leurs créateurs, plus précisément ceux du XXème siècle. Sinon, je ne possède pas les livres d'Harnoncourt.

Je suis un peu comme toi...(à part Gardiner peut être) je ne m'attache pas vraiment à un chef d'orchestre, même si j'en aime beaucoup Wink ....et quand une oeuvre me passionne, j'aime au contraire en avoir plusieurs versions qui donnent des aspects différents. (c'est un peu ruineux Au fil des interviews 231625 )
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 21:02


Jean, je comprends tout-à-fait cette démarche et même si chez moi elle est rare, j'étais heureux de découvrir la version pour piano à quatre mains du "Sacre" de Stravinsky, déjà parce que c'est une oeuvre pour orchestre que je vénère depuis toujours et qu'une version pour piano à quatre mains par Fazil Say, un pianiste-compositeur que j'adore, ne pouvait que lui apporter une dimension différente. Je pourrais faire un même parallèle entre la version pour cordes de "La nuit transfigurée" et une version pour orchestre complet que j'avais en 33tours. En même temps, en m'intéressant énormément à des oeuvres contemporaines, je n'ai généralement pas l'embarras des différentes versions...Si je prends l'exemple de "Pour un monde noir" pour soprano et orchestre, avec percussions africaines de Charles Chaynes, je ne suis pas sûr qu'il existe trente six mille versions de cette oeuvre, presque sûr au contraire qu'elle est unique. Laughing Par ce fait, je n'ai guère cultivé le réflexe des différentes interprétations.
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Olivier

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 21:25

Jean a écrit:

....et quand une oeuvre me passionne, j'aime au contraire en avoir plusieurs versions qui donnent des aspects différents. (c'est un peu ruineux Au fil des interviews 231625 )
Je suis du même avis que Jean et j'aime effectivement découvrir plusieurs interprétations des œuvres qui me touchent le plus. Ceci en mélangeant des interprétations "historique" ou avec des instruments anciens...

L'écoute de différentes versions mets généralement en relief des approches différentes et permettent de découvrir encore plus ces oeuvres.

Je pense qu'on n'interprète pas de la même manière en fonction de la période : par exemple les symphonies de Beethoven enregistrées avant guerre Furtwangler différent nettement des interprétations de type Karajan ou encore celle sur instruments anciens.
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 23:00

Jean a écrit:
Icare a écrit:
Je ne suis pas un grand connaisseur de Harnoncourt et je ne possède d'ailleurs par lui que la neuvième de Beethoven et c'est dans le fascicule du cd que j'ai trouvé cette interview. En fait, je ne suis fidèle à aucun chef d'orchestre ni interprète donc connaisseur d'aucun d'entre eux, je ne suis fidèle qu'à un certain nombre de compositeurs. En musique, ce qui m'intéresse prioritairement c'est la création et leurs créateurs, plus précisément ceux du XXème siècle. Sinon, je ne possède pas les livres d'Harnoncourt.

Je suis un peu comme toi...(à part Gardiner peut être) je ne m'attache pas vraiment à un chef d'orchestre, même si j'en aime beaucoup Wink ....et quand une oeuvre me passionne, j'aime au contraire en avoir plusieurs versions qui donnent des aspects différents. (c'est un peu ruineux Au fil des interviews 231625 )

Moi j'ai plusieurs interprètes et chefs que j'aime bien et je prends principalement des oeuvres qu'ils jouent. Après rien ne m'empêche de prendre d'autres interprètes. Après honnêtement au piano je me concentre quasi exclusivement sur le trio magique de Hyperion (Hough, Hamelin et Osborne voir Hewitt pour Bach).
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Icare
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 23:13

Réponse à Olivier:

C'est un point qui se défend effectivement, mais si je commençais à focaliser sur les différentes interprétations - et il y en a !! Shocked (trop à mon avis) - des oeuvres archi-jouées du grand répertoire classique, je n'aurais plus le temps ni l'argent de découvrir beaucoup d'oeuvres et compositeurs qui sortent des sentiers battus et m'apportent eux/elles aussi de formidables émotions, toutes aussi indispensables à ma soif insatiable de mélomane. Parce que par exemple, la neuvième de Beethoven jouée par Furtwangler, Karajan ou Bernstein ou autres illustres chefs de différentes générations, ça reste toujours la neuvième. Very Happy Nous tombons vite dans la spécialisation et la spécialisation, personnellement, c'est quelque chose qui m'étouffe,me rend, si j'ose dire, claustrophobe. Il y aurait le risque que cette neuvième de Beethoven me sorte par le nez. Puis, finir par trop connaître une oeuvre n'est-ce pas déjà cesser de l'aimer? Après, il y a l'oeuvre que nous adorons et que nous connaissons sur instruments modernes et que nous aimerions connaître sur instruments anciens. C'est une curiosité que je partage volontiers, bien plus que les nuances plus ou moins infinitésimales entre différentes versions modernes -à modernes) ou anciennes -à anciennes). Very Happy

Bon après, c'est un choix et à chacun de voir midi à sa porte. Wink Je ne voudrais surtout pas faire mon chieur, hein... Hehe
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Jean

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-17, 23:44

je ne veux pas repondre à la place d'Olivier Wink ...mais comme il exprimait un peu la même idée que moi...

Je suis aussi très curieux (même un peu dans le 20ème siecles) et pour moi il n'est pas question non plus d'avoir plusieurs versions de nombre d'oeuvres plus ou moins inconnues que je découvre...et aussi d'oeuvres nettement plus célèbres qui ne sont pas forcément dans mon top50....


Parce que par exemple, la neuvième de Beethoven jouée par Furtwangler, Karajan ou Bernstein ou autres illustres chefs de différentes générations, ça reste toujours la neuvième. Nous tombons vite dans la spécialisation et la spécialisation, personnellement, c'est quelque chose qui m'étouffe,me rend, si j'ose dire, claustrophobe. Il y aurait le risque que cette neuvième de Beethoven me sorte par le nez.Mais là justement

C'est vrai la vie est tro^p courte et le temps d'écoute n'en parlons pas Au fil des interviews 231625 ...(enfin je vais pas me plaindre, la retraite arrange les choses de ce oté là Wink

Je comprends d'autant mieux ce que tu veux dire que je suis comme toi...: j'évite d'écouter une oeuvre en boucle de peur qu'elle ne perde de sa saveur...et paradoxalement, contrairement à ce que tu crains...c'est une des raisons qui me pousse à avoir une autre interprétation...pour ne pas entendre toujours exactement la même chose Wink quand je veux écouter la messe en si ou une passion de Bach par exemple..Je n'ai pas du tout la sensation de "m'enfermer dans une spécialisation, au contraire Wink .
Et comme je suis très sensible à la voix, c'est quand même en majorité des oeuvres avec voix (où j'entends forcément plus de différences ...)
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Opus100

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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-18, 01:45

Voilà un débat que je trouve exaltant. Merci aux brillants protagonistes, et à leur point de vue sont si différents.

Icare, si j'ai bien compris, tu préfères la musique récente, tu veux pouvoir explorer des domaines méconnus et ne veux pas t'enfermer dans un genre qui risquerait de te limiter, de t'étouffer. J'imagine que pour toi la musique ne doit pas se limiter à une liste établie de compositeurs, liste qu'une énième interprétation ne saurait chambouler alors qu'à coup sûr elle empiètera sur ton temps d'écoute. J'imagine aussi que pour toi la musique doit être vivante (avec cette comparaison langue vivante // langue morte), d'où peut-être aussi ton attirance vers la musique de film, la musique servant d'écrin à un film qui vient de sortir te paraissant probablement bien plus exaltante que celles créées pour des offices religieux datant de plusieurs siècles. Bon, ok, je dois bien l'avouer, tu ne seras pas surpris si je te dis que je préfère une cathédrale gothique de Picardie, à n'importe quel Opéra de Paris.

Jean, tu exprimes au contraire une nette préférence pour la musique baroque et n'y vois pas de réelle limitation à t'en satisfaire, tant le champs de découverte est grand par rapport au temps d'écoute, et tant les chefs-d'oeuvre baroques qui t'ont séduit sont propices à une variété d'interprétation qui pourrait éventuellement donner "une autre vie" à ces oeuvres. Pour autant, ta curiosité ne veux pas se borner à un répertoire délimité. Je suppose tout de même que ta curiosité est bien plus vive dans la musique baroque, puis dans le classicisme et le romantisme que dans les styles ultérieurs. Bon, ok, j'ai une vision plus étriquée que toi concernant le XXe siècle (voire ce XXIe naissant), en ce sens que l'on n'a pu y édifier de cathédrale digne du style gothique de Picardie, alors qu'il reste possible de construire de nouveaux Opéras à Paris ou ailleurs.

Mais votre soif d'écoute (sans doute mêlée à plein d'autres qualités humaines que je ressens en vous par vos écrits) semble vous réunir, au point de pousser Jean à écrire et réécrire à Icare : je suis comme toi. Et pour le coup, je me sens comme vous : qu'importe les préférences de chacun ou la méthode que l'on a mise en place pour les satisfaire, continuons à nourrir notre curiosité.

"Feed your head !", disait le lapin blanc... Au fil des interviews 473398
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-18, 07:45

Pour le côté curiosité, à notre "niveau" je crois qu'on en est tous au même point.

Pour le reste, quand on a parle de la peur de s'enfermer dans un genre j'ai deux avis paradoxaux sur la question:

1. On ne "s'enferme" pas dans un genre, c'est juste nos gouts qui nous dirigent vers un style de musique ou une période musicale en fait.

2. Quand bien même on se limiterait à une période bien définie, on ne se slérose pas vraiment puisque cette période, aussi courte et/ou définie soit elle ( prenons l'exemple des romantiques par exemple ) et si vaste avec sa pleiade de compositeurs, que tu n'as jamais fini de la découvrir. De plus, si certains font du sous Untel ou se rapproche musicalmeent des grands Maestro de leur époque, pas mal ont leur originalité propre. Donc au final, peu d'ennui et encore moins de sclérose.

Enfin, comme je le disais en préambule, malgré nos préférences stylistiques et de périodes musicales, je crois que nous sommes tous assez curieux et ouverts ici pour butiner dans toute l'Histoire de la musique ( bien que toujours avec des préfèrences bien sûr ). De ce fait, rien que notre curiosité naturelle est un garde fou à la sclérose de se "spécialiser" comme le dit si justement Jean.
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-18, 12:36

Icare a écrit:
beaucoup d'oeuvres et compositeurs qui sortent des sentiers battus et m'apportent eux/elles aussi de formidables émotions, toutes aussi indispensables à ma soif insatiable de mélomane.
Comme toi et bien d'autre sur ce forum, j'ai un vrai plaisir à decouvirir des oeuvres, des styles et des compositeur et j'estime qu'environ la moitié de mes écoutes sont des découvertes. A ce titre, je pourrais chacun vous remercier pour vos commentaires qui m'ont fait découvrir par exemple Dallapicola, le Chevallier de Saint George, Ries, Zelenka....

Icare a écrit:
Parce que par exemple, la neuvième de Beethoven jouée par Furtwangler, Karajan ou Bernstein ou autres illustres chefs de différentes générations, ça reste toujours la neuvième. Very Happy Nous tombons vite dans la spécialisation et la spécialisation, personnellement, c'est quelque chose qui m'étouffe,me rend, si j'ose dire, claustrophobe. Il y aurait le risque que cette neuvième de Beethoven me sorte par le nez. Puis, finir par trop connaître une oeuvre n'est-ce pas déjà cesser de l'aimer? Very Happy
Pour ma part, l'écoute de plusieurs versions d'une même oeuvre est également une découverte ou (re)découverte et porte parfois un regard sur l'évolution des interprétations. Je ne suis pas pour autant un hyperspecialiste de ces œuvres, mais prend parfois le temps sur 2 jours d'ecouter les différentes versions. Cela me permet de les comparer les versions et au passage d'approfondir l'oeuvre.

Le problème du coût ne se pose pas vraiment car il s'agit souvent découverte etudiant et dont j'ai retrouvé des versions soit à ma médiathèque ou chez des amis. Par ailleurs, certains coffrets ou intégrales créés des doublons de ces oeuvres.
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-18, 16:30

J'ai, disons, privilégié jusqu'à aujourd'hui la musique du XXème siècle pour les raisons que tu (Opus 100) as si justement évoquées, même si je tends - un peu grâce à ce forum - à rééquilibrer les choses, c'est-à-dire en essayant de combler mes lacunes en matière de baroque,classique et romantique, car toutes les époques, au fond, m'intéressent. Il m'arrive encore assez souvent d'avoir envie de réécouter BACH,VIVALDI,BEETHOVEN,MARTUCCI,SCHUBERT,BRAHMS,MOZART, et j'ai envie de dire: HEUREUSEMENT! Ce serait dommage d'éviter une spécialisation pour, au final,m'enfermer dans une autre. Ce n'est pas toujours facile. Hier, je m'étais dit que si j'achète un cd ce sera une grande oeuvre classique que je ne possède toujours pas et je suis sorti du magasin avec deux disques de deux compositeurs contemporains encore vivants! Hehe J'ai donc reposé les Concertos pour piano de Beethoven que j'avais l'intention d'acheter au départ en me disant que ce sera pour une prochaine fois. Au fil des interviews 231625

J'aime une certaine musique de film, celle de certains compositeurs dignes de ce nom, car la musique de film est aussi livrée à des dilettantes et des opportunistes sans réel talent et épaulés par une pléiade d'orchestrateurs/arrangeurs, ou à des musiciens qui, bien qu'ayant une solide formation, écrivent une musique impersonnelle,stéréotypée et archi-fonctionnelle. Cette musique de film-là ne m'intéresse pas du tout.

Il est vrai que l'interprétation d'une oeuvre à son importance. Par exemple, ce que dit Jean du chef d'orchestre Célibidache par rapport à ses "partis-pris" ne me donne effectivement pas envie de choisir une symphonie sous sa direction. Ayant un goût pour les tempi rapides dans les mouvements vifs, je ne suis guère chaud pour choisir celui qui a la réputation de les ralentir ou les amollir. Very Happy Tout l'intérêt des forums est là finalement.



Dernière édition par Icare le 2011-09-18, 19:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au fil des interviews   Au fil des interviews Empty2011-09-18, 18:31

Je vais te surprendre (ou en choquer plus d'un) mais je vois l'avenir de la musique classique essentiellement lié au cinéma (digne de ce nom, bien entendu Wink ).
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