Le solfège à l'école

dans le fond... en y réfléchissant bien... j'ai peut-être raté une vocation d'avocat

C'est sûr, car tu en as mis si long que j'ai failli abandonner, surtout que la technique de la musique et moi, c'est plutôt pas ça.

Coco a écrit:

dans le fond... en y réfléchissant bien... j'ai peut-être raté une vocation d'avocat

Ou de maître chanteur?

Citation :

Je crains que tu n'ais pas beaucoup fréquenté de jazzman ou eu de partitions de jazz sous les yeux.

Saurais-tu me dire de quelles notes est composé un accord par exemple de Sol 13/b9 ? sans tricher, sans aller regarder sur le net et sans appeler au secours le copain qui fait du jazz de ton quartier ?

Les jazzman sont les lecteurs à vue les plus rapides que j'aie vu en 56 ans d'existence

De plus, pour savoir ce qu'il y a dans un accord chiffré il faut connaître l'harmonie. C'est donc une double codification intellectuelle et les musiciens de jazz sont encore bien plus intellectuels que n'importe quels autres, hélas souvent.

Les accords chiffrés ne servent que pour les plages d'improvisation des solistes.

Euh... Je ne vois pas trop en quoi nous sommes en désaccord à ce niveau. Je ne méprise en aucune façon les jazzmen qui ont effectivement de fortes capacités de lecture à vue (en tout cas pour une partie d'entre eux). Et effectivement, la connaissance de l'harmonie est très importante pour eux. Mais il faut nécessairement l'apprendre, que ce soit par transmission orale (ce qui est ton cas et celui de la plupart des musiciens de jazz) ou par transmission écrite (par le biais du solfège). Il a fallu des siècle pour forger l'harmonie et de fait, il est très rare qu'un musicien en ait une connaissance et une compréhension naturelle (je pense même que ça n'existe pas). Quant à ma connaissance du jazz, il se trouve que le seul professeur de piano que j'ai eu (pendant quelques mois seulement) était un vieux jazzman (qui jouait aussi beaucoup de variété), et j'ai effectivement appris à lire les accords. Pour lui il était essentiel de connaitre l'harmonie pour pouvoir jouer correctement mais il n'aimait pas non plus les partitions. Du coup, j'ai appris les accords directement sur le clavier et non sur les partitions.

Un des intérêts de connaitre le solfège, c'est de pouvoir dépasser la transmission orale et de pouvoir, en lisant une partition de savoir de quoi il s'agit. Ca permet de connaitre des oeuvres que l'on a jamais entendu. Voici un exemple personnel: Vendredi, je suis allé chez mon luthier pour rajouter un tendeur à la corde de la. En attendant que le tendeur soit placé, j'ai lu une partition qui été exposée, il s'agissait de Méditation de Massenet. J'ai pu me jouer mentalement le morceau et c'est comme ça que j'ai pu le rajouté dans ma liste de morceau à jouer (dans quelques années).

Pour résumer: L'expérience compte énormément mais la théorie a une très grande importance car elle sous-tend l'expérience (même si l'on ne s'en rend pas toujours compte). D'ailleurs, ce n'est pas valable qu'en musique.

Merci Maître Berlioz

La parole est à la défense

Ludwig a écrit:

on l'entend si rarement.

Tu trouves? On l'entend à toutes les sauces, partout. Elle est presque dans toutes les compilations classiques.

Citation :

Tu trouves? On l'entend à toutes les sauces, partout. Elle est presque dans toutes les compilations classiques

Oui, c'est vrai et on l'a même entendu un bon moment 50 x par jour à la radio par Augustin Dumay

Mais c'est vrai que c'est très beau

Coco

Vous avez de la chance, je n'ai pas le CD, je suis sur radio classique à longueur de temps, et je ne l'ai jamais entendue, d'ailleurs je vais essayer de me procurer le CD, ou alors Snoopy va se faire un plaisir de m'envoyer ça sur le forum, comme lec chants folmkloriques russes, svp

Je m'en occupe.

Merci Snoopy, je n'en attendais pas moins de toi, tu es génial

Coco a écrit:

C'est donc une double codification intellectuelle et les musiciens de jazz sont encore bien plus intellectuels que n'importe quels autres, hélas souvent.

Je confirme...

Je parle un peu de ça sur mon propre forum, je reproche d'ailleurs un peu au jazz moderne d'être si complexe et alambiqué (une sorte de "feu d'artifice" énergétique et de "cri" permanent) qu'il en devient non seulement incompréhensible au commun des mortels (qui ne jouerait pas de jazz) mais surtout un peu gris et monotone au bout de 10 minutes (le temps qu'il me faut pour décrocher de n'importe quel album de jazz à partir de la fin des années 50 malheureusement), et je fais personnellement souvent le rapprochement avec les musiques sérielles (même expressionnisme et chaos harmonique aussi bien que déstructuration mélodique)...

J'avais un jour posé la question à des fans de jazz sur ce qu'ils aimaient réellement en jazz et comment ils arrivaient à simplement faire la différence entre les morceaux (ce que personnellement j'ai souvent énormément de mal à faire, sauf quand le "riff" est facile à repérer), personne n'a été capable de me répondre...

Bref, le solfège reste donc indispensable, non pas pour jouer car on peut le faire d'oreille mais tout au moins pour composer ou servir de base entre musiciens.

J'ai entendu dire que la flûte à bec n'était plus au programme depuis quelques années? Quelqu'un a des infos à ce sujet?
J'ai lu (je ne sais plus où) que nos ancestraux cours de flûtes qui ont torturés des générations d'élèves ont été remplacé par des cours d'histoire de la musique. Info? Intox?

Ca semble donc confirmer ce que j'ai entendu. Merci

A la limite, si ça a été remplacé par l'histoire c'est pas forcément plus mal. Il en restera peut être quelque chose, contrairement à nos années de flûtes?

laudec a écrit:

A mon époque , il n'y avait pas de cours de flûte non plus, nous chantions dans une chorale (école publique)

A mon époque c'était les deux: cours de flûte et chorale

Citation :

c'est lors d'un spectacle où elle jouait dans l'ensemble de flûtes à bec de la musique Renaissance avec de beaux costumes d'époque- que j'ai eu envie d'en jouer...

Comme quoi, cela peut faire naitre des vocations

Je relis certains vieux sujets, c'est intéressant toutes vos discussions :)

Pour ma part j'ai plutôt de bons souvenirs des cours du collège... (solfège + flûte à bec).

On avait appris à lire toutes les notes en clé de sol, on avait appris les figures de notes, les indications, bref, à la sortie du collège je savais déchiffrer une partition simple et ça m'a largement servi de base pour me mettre à apprendre un instrument par moi même plus tard.

Je me rappelle de la question de mon premier professeur privé d'instrument à l'âge adulte : "Vous savez lire la musique ?" Ce à quoi j'avais répondu "bah oui, comme tout le monde, j'ai été à l'école quoi...", pour moi c'était comme "vous savez lire ?", je pigeais pas la question... (je parle bien entendu des gens ayant eu un cursus classique de l'école en France sans élément extérieur perturbateur, je parle pas sociologie, vous m'aurez compris)

J'ai compris plus tard que beaucoup avaient vécu ces cours comme un calvaire et que les ayant subits, ne les ont absolument pas écoutés ni retenus, ou volontairement oubliés comme on oublie au plus vite un mauvais moment passé.

Pour ma part, j'étais beaucoup dans ma tête quand j'étais gamin (je le suis toujours pas mal...) donc je vivais mon truc dans mon coin, et je trouvais ça génialissime d'apprendre un nouveau langage, c'est aussi de cette manière que j'ai un anglais courant... simplement avec l'anglais appris au collège... l'anglais et la musique étaient les seuls cours que j'avais hâte de retrouver car je trouvais ça absolument passionnant d'apprendre à parler un autre langage, jeu auquel on jouait souvent avec les copains d'ailleurs (inventer des langages).

Pour ce qui est de la flûte, je n'aimais pas plus que ça, car :
- le son des flûtes à bas prix en mauvais plastique était affreux
- on apprenait que sol/la/si de la première octave, que jouer d'intéressant avec ça ?
- je n'ai jamais été fan du son de la flûte soprano, même sur une flûte de concert, même joué par Lucie Horsch
- on a jamais appris la moindre articulation, ni la moindre façon de souffler, on faisait que souffler comme on pouvait de façon hachée pour jouer les notes qu'on lisait : c'était un support de solfège, et pas un cours de flûte, autant utiliser le piano pour ça : même quand on ne fait que jouer une note pour apprendre le solfège, au moins elle est jolie..., et passer chacun son tour derrière un petit piano électronique à bas prix (mes cours de collège étaient dans les années 90) aurait été aussi bien que "sortir sa flûte".

Néanmoins !! : Lorsque je me suis intéressé de près à la musique pour elle-même et que j'ai voulu jouer d'un instrument, je suis allé vers les vents directement (clarinette à l'époque, flûtes traversière/à bec aujourd'hui) car j'avais joué de la flûte au collège et que c'était donc un geste que j'avais démystifié contrairement aux cordes ou aux claviers : faire des doigtés en bouchant des trous puis provoquer un son en soufflant ça me parlait.

Aujourd'hui, forcément, outre la flûte traversière complètement différente, pour ce qui est de la flûte à bec j'ai appris à souffler de façon continue et en nuance, à jouer avec mon diaphragme, à créer des attaques avec les différentes articulations, et surtout je joue sur des flûtes en bois à partir de l'alto sur de la moeck ou de la mollenhauer, ce qui a donc un son à des années lumières de la petite soprano de marque Continent en plastique à 5 francs de l'époque

Mais en gros : merci les cours de musique du collège, je vous dois le fait d'être musicien aujourd'hui :)